A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists
**
News in all languages
Last 40 posts (Homepage)
Last two
weeks' posts
The last 100 posts, according
to language
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
The.Supplement
First few lines of all posts of last 24 hours ||
of past 30 days |
of 2002 |
of 2003
Syndication Of A-Infos - including
RDF | How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
{Info on A-Infos}
(fr) Critique féministe du nationalisme
From
Worker <a-infos-fr@ainfos.ca>
Date
Mon, 24 Nov 2003 11:24:15 +0100 (CET)
_________________________________________________
A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
_________________________________________________
[ tedxte repris du site internet mondialisme.org :
http://www.mondialisme.org/article.php?id_article=368 ]
Le nationalisme est en train de progresser dans les milieux de la gauche
radicale. Le mouvement altermondialiste a joué un rôle important dans
cette évolution, parce qu'il a commencé à partir d'une perspective
purement nationaliste. Le nationalisme part de la lutte entre les «
nations » et les « cultures » ; il détourne notre attention des relations
de pouvoir capitalistes, patriarcales et racistes.
Critique féministe du nationalisme
De Fabel van de illegaal n° 54/55, Automne 2002
L'essor du nationalisme est en partie dû à l'effondrement des forces
antipatriarcales et antiracistes et des analyses soutenues par ces forces
de gauche. La lutte antinationaliste doit par conséquent renouveler ces
analyses. Il est donc important d'analyser d'abord comment le
nationalisme, le racisme, le patriarcat et la politique démographique
s'intègrent tous dans des structures de pouvoir.
Le nationalisme est à la fois une idéologie et un mouvement. Les
nationalistes pensent que toute personne appartient d'abord à un peuple
(Volk) ou à une nation. Tous les autres groupes ou catégories auxquels un
individu peut appartenir sont secondaires aux yeux des nationalistes. La
lutte des femmes est considérée comme moins importante, et parfois même
comme dangereuse. Il n'est bien sûr pas très bénéfique pour l'unité de la
« nation » que des femmes commencent à s'organiser contre le pouvoir
masculin. Pour les nationalistes, tout être humain a une place fixe et
déterminée à l'intérieur de la « nation » ; dévier de son rôle menace la
force de cette « nation ». C'est pourquoi ils attachent tant d'importance
aux rôles sociaux qui sous-tendent toutes sortes de traditions. Les
femmes sont donc toujours supposées procréer et élever leurs enfants dans
le respect des traditions nationales. Et elles doivent vivre selon une
morale irréprochable pour honorer la « nation ». Les hommes, quant à eux,
sont censés être forts. Ils doivent construire la terre et la nation, et
aider à les défendre contre les autres « nations ».
Le viol
La gauche radicale considère souvent que le nationalisme est un problème
secondaire. Quant aux militants ou aux théoriciens qui y accordent de
l'importance, ils analysent rarement le rôle central du patriarcat dans
le nationalisme. Ils ne font pas de différence entre l'influence exercée
par le nationalisme sur les hommes et sur les femmes. Cette erreur est
liée à l'incapacité de percevoir l'importance politique de la « sphère de
la reproduction » dans la société, erreur que la gauche radicale commet
souvent. Il existe de nombreux exemples de situations, cependant, où le
nationalisme a des conséquences complètement différentes pour les hommes
et pour les femmes. Prenons par exemple les camps en Bosnie au milieu des
années 90. Le viol systématique des femmes de l'ennemi était considéré
comme un moyen de déshonorer l'essence de l'autre nation.
Ou prenons le cas de la politique néerlandaise en matière d'immigration :
les fonctionnaires de l'État décident qui a le droit de vivre sur le sol
de « notre nation ». Ils accordent le plus souvent aux femmes des cartes
de séjour dont la validité dépend de celle de leurs maris. Cette
situation oblige les femmes à vivre avec leurs époux pendant des années,
même lorsque ces maris les maltraitent. En matière de politique
démographique, le nationalisme et le patriarcat font également bon
ménage. Lorsque les politiciens considèrent que la population d'une «
nation » donnée n'est pas assez ou trop nombreuse, ils déclenchent
presque toujours des campagnes pour faire l'éloge des femmes de telle ou
telle nationalité qui ont davantage - ou moins - d'enfants qu'elles.
Malheureusement, ils ne s'arrêtent pas là et ne se contentent pas
d'essayer de les endoctriner. Les naissances sont souvent stimulées par
les allocations ou, dans le cas inverse, les États pratiquent la
stérilisation de masse, parfois volontaire et parfois forcée.
Blut und Boden (Le sang et la terre)
Le nationalisme prend de nombreuses formes, de l'effrayant nationalisme
völkish (national-populiste) des nazis au nationalisme civique très
libéral qui caractérise de nombreuses démocraties occidentales. Chaque
nationalisme est constitué d'un mélange d'éléments biologiques, culturels
et civiques. Il ne faut pas bien sûr négliger les différences entre les
nationalismes qui privilégient les éléments biologiques, culturels ou
civiques, mais tous les nationalismes sont patriarcaux et exclusifs.
Les nationalismes à dominante biologique considèrent que les liens de
sang entre les membres du peuple (Volk) sont essentiels. Dans ce cadre de
pensée, un peuple ne peut survivre qu'en se reproduisant lui-même. Une
telle idéologie définit immédiatement la fonction la plus importante des
femmes de ce Volk : la procréation. Pour influencer la croissance de leur
peuple, ces nationalistes s'intéressent beaucoup aux nouvelles techniques
de
reproduction. Ils pensent que ces techniques leur permettront d'accroître
le nombre de naissances dans leur propre peuple et de diminer le nombre
d'enfants des autres peuples. Pour cela, il suffit de diffuser des
contraceptifs de longue durée et des techniques bon marché de
stérilisation.
L'éducation
Dans les nationalismes à dominante culturelle, la tradition, la religion,
la langue et la littérature jouent un rôle central pour déterminer qui
fait partie de la nation - et surtout qui n'en fait pas partie.
L'objectif de toutes les manifestations nationalistes culturelles est de
fournir une représentation symbolique et idéologique de la nation idéale.
Et ces manifestations assignent toujours des rôles spécifiques aux hommes
et aux femmes. Les deux sexes sont responsables de la survie de la «
nation », mais chacun à sa façon. Les hommes doivent protéger la « nation
» contre les intrus extérieurs en utilisant leur force. Les femmes
doivent élever les enfants de la « nation » en leur enseignant les
traditions, par exemple en leur faisant apprécier la cuisine, les
vêtements et les contes traditionnels qu'on leur a transmis.
A cause de leur rôle éducatif, les femmes sont considérées comme « les
représentantes de la nation » et incarnent son « honneur ». C'est
pourquoi elles sont souvent les cibles privilégiées de la violence
masculine, par exemple lorsque, pendant une guerre, les hommes d'une
nation pensent qu'ils peuvent souiller l'honneur et l'innocence de la
nation qu'ils combattent en violant ses femmes.
Ce type de violence s'exerce aussi au sein de la nation elle-même, si par
exemple une femme essaie de refuser d'endosser son rôle traditionnel.
Dans ce cas, elle déshonore sa famille et sa nation. Les femmes sont
souvent mises au ban de la société, voire tuées, parce qu'elles
s'habillent de façon « trop dénudée » ou ont une aventure extraconjugale.
Dans les nationalismes à dominante civiquene, le critère officiel pour
faire partie de la nation est d'être un(e) citoyen(ne).
Ce type de nationalisme est répandu dans les États occidentaux
démocratiques et est généralement considéré comme la forme de
nationalisme la plus tolérante et la plus innocente. En principe toute
personne peut devenir un(e) citoyen(ne). Mais à cause des pratiques
racistes et sexistes du nationalisme civique certains groupes de gens ont
très peu de chances d'être accueillis au sein de la nation. Ce type de
nationalisme est tout aussi exclusif que les autres. Les lois sur
l'immigration sont généralement taillées sur mesure pour les hommes ; les
femmes ont presque toujours beaucoup de mal à obtenir une carte de séjour
indépendante de celle de leur mari. De plus, même lorsqu'un étranger
devient Néerlandais, qu'il est accepté au sein de la nation, il n'a pas
toujours les mêmes droits. Récemment, par exemple, le ministre
néerlandais Nawijn a proposé d'expulser de jeunes délinquants marocains
qui avaient un passeportŠ néerlandais. L'accès à la nation est donc
toujours conditionnel et peut être remis en cause lorsque le nationalisme
s'accroît dans un pays donné.
Eva Mulder et Eric Krebbers
(Lectures conseillées sur les rapports entre nationalisme et patriarcat :
Gender and nationalism de Nira Yuval-Davis (1997) et Gender ironies of
nationalism de Tamar Mayer (2000).
*******
*******
****** Agence de Presse A-Infos ******
Information d'intérêt pour et au sujet des anarchistes
Pour s'abonner -> écrire à LISTS@AINFOS.CA
avec le message suivant: SUBSCRIBE A-INFOS-FR
Pour plus d'info -> http://www.ainfos.ca
Vous voulez reproduire ce message?
Pas de problème, veuillez s'implement inclure cette section.
A-Infos Information Center