A-Infos (fr) ... Serrons les poings, pas la ceinture !

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étudiant(e)s, jeunes travailleur(se)s
Serrons les poings, pas la ceinture!

Le mouvement étudiant peut et doit gagner: pour défendre le
service public d'Education, pour redonner espoir après les grèves  de
mai-juin.

Depuis des années, les gouvernements, inspirés par le Medef,
s'emploient à précariser les conditions de vie, d'études et de
travail de millions de jeunes. Chacun de nous pense, à tort ou à
raison qu'il pourra s'en sortir, décrocher un CDI, dégotter un
poste d’enseignant via les concours... que la précarité, l'avenir
incertain, ne sont qu'un passage douloureux mais momentané dans
notre vie.

La réalité est tout autre: pions sacrifiés l'an dernier, des
bourses d'études toujours insuffisantes, des jobs en CDD et
sous-payés, l'intérim pour les jeunes à l'usine, et toute une
panoplie de "mesures [anti]sociales pour traiter le chômage"...

L'objectif est double pour les gouvernants et le Medef:
flexibiliser et payer le moins possible les jeunes (tout en leur
promettant la lune!) à la seule fin d'augmenter les profits et
les richesses aux mains d'une minorité.

Les réformes successives de l'éducation sont dans leur logique de
destruction sociale: adapter l'éducation à l'économie
capitaliste. Il s'agit de substituer aux valeurs de garantie
collective que représentent les diplômes, des valeurs de
"concurrence et risque partagé" entre étudiants par le biais de
diplômes professionnalisés et locaux. Nous sommes face à un
projet de société libéral, cohérent, qui s'attaque méthodiquement  à
toute notion d'égalité et d'autonomie.

Rendons coups pour coups !

Ne nous laissons pas faire. Le mouvement de grève actuel doit
faire reculer le gouvernement sur ces réformes. Il peut permettre  aussi
de combattre les conséquences (déjà visibles dans les
quartiers populaires) de cette politique de casse sociale. Après
le choc des présidentielles de 2002, la grève générale manquée de
mai/juin 2003, il faut cesser d'interpeller, de courir après les
attaques que nous subissons. L'histoire s’accélère, à nous de la
faire!

Par nos actions (en bloquant les institutions, en manifestant sur  des
revendications offensives et pas seulement défensives...), la  jeunesse
peut redonner de l'espoir aux millions de salariés qui
se sont battus l'an dernier, aux millions de personnes qui
endurent le mépris et l'exploitation. Mais pour cela, il faut que  nous
sachions nous mobiliser sur des revendications unifiantes
tout en affirmant qu'un autre futur est possible.

Unité, action directe et autogestion de la lutte...

De vraies diplômes, de vrais salaires, une éducation et une
culture émancipées de la recherche du profit et de
l'autoritarisme, des revendications qui ne peuvent aboutir à
terme que par une rupture avec le capitalisme.

L'Etat-providence qui négocie la paix sociale, c'est fini :nous
avons face à nous un bulldozer qui écrase les pauvres et les
insoumis(e)s.

La grève partie de Rennes-II peut s'étendre en un mouvement
national. Il y a eu trop de reculs, trop de frustrations pour que  nous
laissions passer l'occasion de nous défendre.
L'auto-organisation peut fonctionner pourvu que des cadres
d'organisation et de débats se mettent en place.

...pour résister et remporter des victoires!

Il faut tirer les leçons des grèves de mai-juin derniers:
construire l'unité de la jeunesse, qu'elle soit à la fac ou au
boulot, c'est notre tâche. Reprendre contact avec les secteurs du  monde
du travail qui bougent encore ou qui aspirent à le refaire
(en premier lieu, les intermittents du spectacle et les
enseignants), faire converger ces forces doit être une réponse
aussi à l'isolement et à la division.

Anticapitalistes et anti-autoritaires, nous militons pour une
transformation radicale de la société. Pour cela, nous
développons et mettons au débat une stratégie basée sur la
construction de contre-pouvoirs. C'est aux classes populaires de
s'émanciper elles-mêmes, elles n'ont rien à attendre de partis
qui se proposent de les représenter. Pour que cette perspective
soit crédible, il faut se donner les moyens de cette
émancipation, maintenant dans les luttes.


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