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{Info on A-Infos}
(fr) Réflexion sur la non-mixité
From
Worker <a-infos-fr@ainfos.ca>
Date
Thu, 18 Dec 2003 11:35:59 +0100 (CET)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
_________________________________________________
Quels outils pour la lutte féministe ? Réflexion sur la non-mixité
Outre la remise en cause perpétuelle de la légitimité de nos luttes (quoi
? t'es féministe ? mais enfin, voyons, c'est dépassé... aujourd'hui, c'est
l'égalité !), il nous faut encore nous justifier lorsqu'il s'agit de
s'organiser entre nous. Ah, la voilà, la question qui fâche, qui fait
causer, qui provoque tant de discussions enflammées. La non-mixité se
trouve ainsi souvent au coeur des débats, et cela même quand ce n'est pas
nous qui remettons le sujet sur le tapis. Et oui, la non-mixité féminine
gêneŠmais il est d'abord pour le moins surprenant que le féminisme soit
la seule lutte au sujet de laquelle on se pose la question de savoir si
son autonomie est légitime. On entend pourtant régulièrement, concernant
les sans-papier-e-s ou encore la lutte des Noir-e-s aux États-Unis, que
l'indépendance et l'autonomie sont légitimes comme premier pas vers une
émancipation face aux oppresseurs.
Or, la légitimité des groupes non-mixtes femmes est questionnée, voire
condamnée, et ceci majoritairement par les hommes... et c'est là où le bas
blesse : il y a là une volonté de la part des hommes de garder le
contrôle sur les femmes, leurs paroles et leurs actions. En effet,
l'autonomisation des mouvements de femmes menace directement les intérêts
et les privilèges dont jouissent les hommes dans nos sociétés
patriarcales.
Oui, nous voulons nous organiser entre femmes, féministes, lesbiennes... de
tous horizons, de toutes classes sociales... et nous le faisons !
Pourquoi ??
- Et pourquoi pas ?
- Parce que l'espace dit « public » (les bars, les rues, particulièrement
la nuit...) est un espace majoritairement investi par les hommes : il en va
donc de même pour l'espace militant. Il suffit de se pencher un peu sur
les chiffres des effectifs des syndicats, partis politiques,
organisations politiques...
- Parce qu'il ne suffit pas qu'un groupe soit composé à 50 % de femmes
pour que son fonctionnement soit réellement mixte, et que cette mixité
stricte ne préserve en aucun cas les femmes du sexisme ambiant.
- Parce que la masculinisation de l'espace militant fait que les femmes y
sont trop peu nombreuses et/ou invisibilisées. Donc les luttes et les
revendications axées sur les droits des femmes et leur émancipation sont
mises sur la touche et/ou considérées comme « secondaires ».
- Parce que personne ne nous libérera à notre place : seules les femmes
peuvent lutter efficacement pour leur émancipation sociale et sexuelle,
pour leur propre condition de vie.
- Parce que nous subissons toutes une oppression commune : le patriarcat,
et que celui-ci a toujours ¦uvré à diviser les femmes. Il est donc
nécessaire d'en prendre conscience et de construire une solidarité entre
toutes les femmes.
- Parce que la non-mixité nous semble par ailleurs un moyen indispensable
que les femmes doivent s'approprier. Il permet d'abord d'éviter un
certain nombre de rapports de domination sexiste, et il permet ensuite
aux femmes de se situer un peu plus en marge de la socialisation
féminine, qui nous rend excessivement dépendantes au regard et au
jugement des hommes, pour penser nos prises de décisions, nos actions, et
pour nous penser nous-mêmes.
Comment ??
- En nous créant des espaces de discussions et d'actions où chacune est
libre, et notamment en apprenant, de nouveau, à considérer la valeur de
nos discours et de nos réflexions théoriques.
- En remettant en cause l'ordre établi : et notamment les privilèges des
dominants.
- En nous réappropriant les ré-flexions et les théories féministes sur
lesquelles nos prédécesseures ont planché. La question de la transmission
est en effet centrale et nous permet de continuer à avancer, à progresser
et à nous servir de nos acquis.
- En questionnant la division des sphères dites « publiques » et dites «
privées », et cela notamment parce que la sphère dite « privée » enferme
les femmes et les isole dans un rôle qui ne participe aucunement à leur
épanouissement social. Le privé est politiqueŠ ce qui se passe dans le
lit, à la maison ou au travail relève de la construction sociale des
individu-e-s, d'un phénomène global qui structure les rapports hommes/
femmes et cela doit être questionné d'un point de vue politique.
Et comme il y a encore des tonnes de bonnes raisons de créer des groupes
non-mixtes femmes et qu'il y a encore des tonnes de manières de faire...
nous appelons toutes les femmes à s'organiser et à venir y participer,
car la pratique et le vécu sont des outils privilégiés pour se faire une
idée sur les choses et leur pertinence.
Adeline
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Le texte ci-dessus est tiré d'un 4 pages réalisé par la commission
antipatriarcale de la Fédération anarchiste.
Vous pouvez commander ce 4 pages à l'adresse suivante :
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