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(fr) Socialisme Libertaire - Le fascisme
Date
Sat, 18 Jan 2025 20:31:31 +0000
Un intéressant point de vue libertaire qui date de l'avènement du
fascisme en Italie. - Rhillon, in Le Semeur, numéro préparatoire
(juillet 1923). ---- «Les seules apparences inclineraient à croire que
le mouvement fasciste est pur de toutes attaches avec les puissances
d'argent qui dominent l'heure présente. On serait tenté de n'y voir que
la manifestation extérieure d'une idéologie qui tire sa sève de la
vieille souche monarchiste traditionaliste. Il n'en est rien cependant.
---- Le fascisme est essentiellement moderne en ce sens qu'il obéit à
des directives générales, émanées de ces milieux industriels et
bancaires chez qui la guerre a drainé l'or des États. ---- On conçoit
que les castes n'aient pas préoccupation plus vive que d'orienter
politique extérieure et intérieure de l'État dans un sens qui garantisse
tout à la fois leur profit persistant et leur sécurité. Le fascisme
intervient comme facteur d'attaque propre à susciter au moment opportun
le dérivatif salutaire, propre également à exercer une terreur
inhibitive sur des intentions gouvernementales qui ne carderaient point
avec le plan directeur.
Point n'est besoin d'assister aux séances du Palais-Bourbeux pour se
rendre compte qu'un gouvernement Poincaré, un gouvernement selon le
coeur du Comité des Forges, est gêné dans les entournures par les
Tardieu, les Herriot, les Mandel. Et l'on a pu voir récemment le Sénat
refuser de concéder au bon plaisir poincaréen... En d'autres temps on
eut échangé de ministère. Mais ce luxe n'est plus permis à la
«démocratie». Il faut gouverner; il faut marcher quand même; il faut
aller jusqu'au bout. Le capitalisme indique le chemin d'un doigt
impérieux. Toute autre route est fermée. Nous sommes en pleine
monarchie... économique.
Ne voir dans le fascisme qu'une forme convulsionnaire de la réaction
c'est se leurrer, le fascisme représente tout un système, on pourrait
même dire un système gouvernemental tant il est inséparable de la
politique des grands trusts. C'est un système bien supérieur à celui que
comptait employer ce brise-tout de Clemenceau lorsqu'il faisait état de
la force légale, au risque de distribuer quelques coups à l'aveuglette
sur ses protégés. Le fascisme étant extra-légal n'engage que la
responsabilité du régime et, d'autre part, reconnaissant pour maître le
capitalisme impersonnel et anonyme, il n'a pas l'aspect imposant de la
Dictature. Il peut par conséquent cheminer par des voies souterraines
pour se révéler quand il le faut et là où il le faut.
On pourrait presque poser en axiome qu'il n'est pas de gouvernement
possible sans fascisme. Peut-on dire que les formes légales sont
appliquées en toutes circonstances? Peut-on dire que les règles
constitutionnelles sont observées? Il est passé outre à la légalité
comme à la constitution chaque fois que l'intérêt gouvernemental ou
capitaliste, c'est tout un, l'exige. Toute grève de quelque étendue ou
de quelque durée qui fait échec à l'un de ces orgueilleux consortiums
dont le despotisme s'exerce sur le régime est taxée de grève politique,
voire de grève révolutionnaire et comme telle, doit être brisée, même en
versant le sang. C'est un signe évident de fascisme gouvernemental qu'il
est superflu d'expliquer puisqu'il découle des nécessités de l'heure.
Impossible de gouverner selon des mots et des principes. Au temps où le
capitalisme était moins puissant qu'aujourd'hui, au temps où la classe
ouvrière était moins assujettie au fonctionnement des trusts, un jeu de
balance gouvernemental pouvait régner. Les grands mots, les grands
principes gardaient un certain prestige. Maintenant le gouvernement
gouverne pour le capitalisme, en l'absence de tout contre-poids ouvrier.
Faisons l'hypothèse absurde d'un changement de majorité qui amènerait au
Pouvoir des hommes désireux d'appliquer intégralement leur programme
républicain radical et socialiste. Que se produirait-il en l'état de
délabrement actuel du mouvement ouvrier et paysan? La rupture
s'accuserait entre le gouvernement démocratique et le capitaliste
monarchique qui tient les rouages vitaux du pays.
Il y aurait antagonisme et conflit entre la politique de principe et
conflit entre la politique «réaliste» des brasseurs d'affaires et
d'argent. Et ceux-ci en supposant qu'ils ne puissent agir sur la machine
gouvernementale pour l'amener à fonctionner selon leur désir auraient
recours aux innombrables et puissants moyens dont ils disposent pour
entraver et paralyser l'oeuvre des gouvernants. L'évasion des capitaux,
le sabotage de la production, la perturbation systématique introduite
dans les grands services administratifs - n'oublions pas que bon nombre
de fonctionnaires inamovibles de la République, dans les Finances, dans
la Police, dans l'armée, etc., sont acquis à la monarchie - tout serait
mis en oeuvre par la main experte du capital. Quelles magnifiques
perspectives ne s'ouvriraient pas alors pour le fascisme?
L'Italie y est passée. L'Italie a connu un gouvernement «faible», un
gouvernement pusillanime qui penchait en majorité pour le peuple mais
qui ne trouvant sans doute un bloc ouvrier suffisamment ferme et
résistant pour étayer sa politique, a préparé l'entrée en scène du
fascisme mussolinien, lequel, après la malheureuse tentative ouvrière
sur les usines, s'est grossi de tous les éléments flottants du
prolétariat et a forgé ses armes et enrichi ses cadres avec le concours
du capitalisme réinstallé dans son domaine.
Les choses n'iraient peut-être pas si loin en France, encore qu'on ne
puisse préjuger du caractère assez instable de notre race. Mais nous
sommes prévenus. Ou nous continuerons à avoir un fascisme gouvernemental
du genre de celui qui existe actuellement, ou nous connaîtrons un
fascisme qui aura l'audace des coups de force.
Dans ces deux cas, la raison devrait conseiller aux militants
révolutionnaires d'abandonner le champ de la dispute pour s'engager d'un
pied ferme sur le terrain de l'Union. L'Union de tous les travailleurs
est la condition sine qua non du salut. Mais il faut hélas compter avec
les multiples petites vanités personnelles, avec les amours-propres de
ceux qui sont les «chefs». La conscience révolutionnaire ne s'est pas
encore élevée au point où vanités et amours-propres apparaissent comme
choses ridiculeusement petites. Conséquemment l'Union ouvrière restant
problématique dans l'état actuel des esprits avec la prééminence
actuelle des états-majors politiques - si rien ne change, il faut
s'attendre à ce que le fascisme aille grossissant.»
SOURCE: La Presse Anarchiste
https://www.socialisme-libertaire.fr/2024/12/le-fascisme.html
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