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(fr) Socialisme Libertaire - Bakounine: Tout état est policier
Date
Thu, 24 Oct 2024 17:36:36 +0100
Bakounine: Théorie générale de la Révolution ---- Extrait de la
Deuxième partie: L'État et la propriété ---- Chapitre 9: Tout État
est policier ---- ---- L'industrie capitaliste et la spéculation
bancaire modernes ont besoin, pour se développer dans toute l'ampleur
voulue, de ces grandes centralisations étatiques qui, seules, sont
capables de soumettre à leur exploitation les millions et les millions
de prolétaires de la masse populaire. Aussi bien, l'organisation
fédérale, de bas en haut, des associations ouvrières, des groupes, des
communes, des cantons et enfin des régions et des nations, est-elle la
seule et unique condition d'une liberté réelle et non fictive, aussi
contraire à la nature de l'industrie capitaliste et de la spéculation
bancaire qu'est incompatible avec elles tout système économique
autonome. Par contre, l'industrie capitaliste et la spéculation bancaire
s'accommodent parfaitement de la démocratie dite représentative; car
cette structure moderne de l'Etat, fondée sur la pseudo-souveraineté de
la pseudo-volonté du peuple prétendument exprimée par de soi-disant
représentants du peuple dans de pseudo-assemblées populaires, réunit les
deux conditions préalables qui leur sont nécessaires pour arriver à
leurs fins, savoir la centralisation étatique et l'assujettissement
effectif du peuple souverain à la minorité intellectuelle qui le
gouverne, soi-disant le représente, et l'exploite infailliblement,
L'Etat moderne, par son essence et les buts qu'il se fixe, est forcément
un Etat militaire et un Etat militaire est voué non moins
obligatoirement à devenir un Etat conquérant; s'il ne se livre pas
lui-même à la conquête, c'est lui qui sera conquis pour la simple raison
que partout où la force existe, il faut qu'elle se montre ou qu'elle
agisse. De là découle une fois de plus que l'Etat moderne doit être
nécessairement grand et fort; c'est la condition nécessaire de sa
sauvegarde.
Et de même que l'industrie capitaliste et la spéculation
bancaire[...]doivent s'efforcer d'être uniques et universelles, de même
l'Etat moderne, militaire par nécessité, porte en lui l'irrésistible
aspiration à devenir un Etat universel; mais un Etat universel, bien
entendu chimérique, le saurait de toute façon qu'être unique: deux Etats
de:e genre existant côte à côte sont une chose absolument impossible.
L'hégémonie n'est que la manifestation timide et possible de cette
aspiration chimérique inhérente à tout Etat; mais l'impuissance relative
ou tout au moins la sujétion de tous les Etats voisins est la condition
première de l'hégémonie.
A l'heure actuelle, un Etat digne de ce nom, un Etat fort, ne peut avoir
qu'une base sure: la centralisation militaire et bureaucratique. Entre
la monarchie et la république la plus démocratique, il n'y a qu'une
différence notable: sous la première, la gent bureaucratique opprime et
pressure le peuple, au nom du roi, pour le plus grand profit des classes
possédantes et privilégiées, ainsi que dans son intérêt propre; sous la
république, elle opprime et pressure le peuple de la même manière pour
les mêmes poches et les mêmes classes, mais par contre, au nom de la
volonté du peuple. Sous la république, la pseudo-nation, le pays légal,
soi-disant représenté par l'Etat, étouffe et continuera d'étouffer le
peuple vivant et réel. Mais le peuple n'aura pas la vie plus facile
quand le bâton qui le frappera s'appellera populaire.
Aucun Etat, si démocratique que soient ses formes, voire la république
politique la plus rouge, populaire uniquement au sens de ce mensonge
connu sous le nom de représentation du peuple, n'est en mesure de donner
à celui-ci ce dont il a besoin, c'est-à-dire la libre organisation de
ses propres intérêts, de bas en haut, sans aucune immixtion, tutelle ou
contrainte d'en haut, parce que tout Etat, même le plus républicain et
le plus démocratique, même pseudo-populaire comme l'Etat imaginé par
Marx, n'est pas autre chose, dans son essence, que le gouvernement des
masses de haut en bas par une minorité savante et par cela même
privilégiée, soi-disant comprenant mieux les véritables intérêts du
peuple que le peuple lui-même.
Ainsi, satisfaire la passion et les aspirations populaires est, pour les
classes possédantes et dirigeantes, une impossibilité absolue; mais il
leur reste un moyen: la contrainte gouvernementale, en un mot l'Etat,
parce que l'Etat est précisément synonyme de contrainte, de domination
par la force, camouflée si possible, au besoin brutale et nue.
[Certains]s'imaginent que lorsque cet Etat aura agrandi son territoire
et que le nombre de ses habitants aura doublé, triplé, décuplé, il
prendra un caractère plus populaire; et ses institutions, l'ensemble de
ses conditions d'existence, ses actes gouvernementaux seront moins
opposés aux intérêts et à tous les instincts du peuple. Mais sur quoi se
fonde cet espoir ou cette hypothèse? Sur la théorie? Mais du point de
vue théorique, il semble, au contraire, évident que plus un Etat
s'étend, plus son organisme devient complexe et par cela même étranger
au peuple; en conséquence, plus ses intérêts s'opposent à ceux des
masses populaires, plus le joug qu'il fait peser sur elles est écrasant,
plus le peuple est dans l'impossibilité d'exercer un contrôle sur lui,
plus l'administration du pays s'éloigne de la gestion par le peuple
lui-même.
Ou bien fondent-ils leurs attentes sur l'expérience pratique d'autres
pays? En réponse, il suffit de montrer la Russie, l'Autriche, la Prusse
agrandie, la France, l'Angleterre, l'Italie, voire les Etats-Unis
d'Amérique, où toutes les affaires sont conduites par une classe
essentiellement bourgeoise composée d'hommes dits politiques ou
d'affairistes politiques, tandis que les masses prolétaires sont presque
aussi opprimées et terrorisées que dans les Etats monarchiques.
C'est une vérité nombre de fois constatée, qu'il suffit à un homme, même
le plus libéral et le plus largement populaire, de faire partie d'un
gouvernement quelconque, pour qu'il change de nature; à moins qu'il ne
se retrempe très souvent dans l'élément populaire, à moins qu'il ne soit
astreint à une transparence et à une publicité permanentes, à moins
qu'il ne soit soumis au régime salutaire, continu, du contrôle et de la
critique populaire qui doit lui rappeler toujours qu'il n'est point le
maître, ni même le tuteur des masses, mais seulement leur mandataire ou
leur fonctionnaire élu et à tout instant révocable, il court
inévitablement le risque de se gâter dans le commerce exclusif
d'aristocrates comme lui, et de devenir un sot prétentieux et vaniteux,
tout bouffi du sentiment de sa ridicule importance.
Il serait facile de démontrer que nulle part en Europe, le contrôle
populaire n'est réel. Nous nous bornerons pour cette fois à en examiner
l'application dans la Suisse.[...]Les cantons les plus avancés de la
Suisse ont cherché vers l'époque de 1830, la garantie de la liberté dans
le suffrage universel.[...]Une fois le suffrage universel établi, on
crut avoir assuré la liberté des populations. Eh bien, ce fut une grande
illusion, et on peut dire Que la conscience de cette illusion a amené
dans plusieurs cantons la chute, et, dans tous, la démoralisation
aujourd'hui si flagrante du Parti radical[1].
Et, en effet, la chose paraissait si naturelle et si simple: une fois
que le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif émaneraient directement
de l'élection populaire, ne devaient-ils pas devenir l'expression pure
de la volonté du peuple, et cette volonté pourrait-elle produire autre
chose que la liberté et la prospérité populaire?
Le suffrage universel, tant qu'il sera exercé dans une société où le
peuple, la masse des travailleurs, sera ÉCONOMIQUEMENT dominée par une
minorité détentrice de la propriété et du capital, quelque indépendant
ou libre d'ailleurs qu'il soit ou plutôt qu'il paraisse sous le rapport
politique, ne pourra jamais produire que des élections illusoires,
antidémocratiques et absolument opposées aux besoins, aux instincts et à
la volonté réelle des populations.
Toutes les élections qui[...]ont été faites directement par le peuple de
France, n'ont-elles pas été diamétralement contraires aux intérêts de ce
peuple, et la dernière votation sur le plébiscite impérial n'a-t-elle
pas donné sept millions de «oui» à l'empereur? On dira sans doute que le
suffrage universel ne fut jamais librement exercé sous l'Empire, la
liberté de la presse, celle d'association et de réunion, conditions
essentielles de la liberté politique, ayant été proscrites, et le peuple
ayant été livré sans défense à l'action corruptrice d'une presse
stipendiée et d'une administration infâme. Soit, mais les élections de
1848 pour la Constituante et pour la présidence, et celles de mai 1849
pour l'Assemblée législative, furent absolument libres, je pense. Elles
se firent en dehors de toute pression ou même intervention officielle,
dans toutes les conditions de la plus absolue liberté. Et pourtant
qu'ont-elles produit? Rien que la réaction.
Il faut être amoureux d'illusions pour s'imaginer qu'un ouvrier, dans
les conditions économiques et sociales dans lesquelles il se trouve
présentement, puisse profiter pleinement, faire un usage sérieux et réel
de sa liberté politique. Il lui manque pour cela deux petites choses: le
loisir et les moyens matériels.
[En 1848]les ouvriers français n'étaient certes ni indifférents, ni
inintelligents, et, malgré le suffrage universel, ils ont du laisser
faire les bourgeois. Pourquoi? parce qu'ils ont manqué des moyens
matériels qui sont nécessaires pour que la liberté politique devienne
une réalité, parce qu'ils sont restés les esclaves d'un travail forcé
par la faim, tandis que les bourgeois radicaux, libéraux et même
conservateurs, les uns républicains de la veille, les autres convertis
du lendemain, allaient et venaient, agitaient, parlaient, faisaient et
conspiraient librement, les uns grâce à leurs rentes ou à leur position
bourgeoise lucrative, les autres grâce au budget de l'Etat qu'on avait
naturellement conservé et qu'on avait même rendu plus fort que jamais.
On sait ce qui en est résulté: d'abord les journées de Juin[1848]; plus
tard, comme conséquence nécessaire, les journées de Décembre[1851].
«Un des premiers actes du gouvernement provisoire, dit Proudhon[dans ses
Idées révolutionnaires], celui dont il s'est applaudi le plus, est
l'application du suffrage universel. Le jour même où le décret a été
promulgué, nous écrivions ces propres paroles, qui pouvaient alors
passer pour un paradoxe: Le suffrage universel est la contre-révolution.
On peut juger, d'après l'événement, si nous nous sommes trompés. Les
élections de 1848 ont été faites, à une immense majorité, par les
prêtres, les légitimistes, par les dynastiques, par tout ce que la
France renferme de plus réactionnaire, de plus rétrograde. Cela ne
pouvait être autrement.»
Non, cela ne pouvait être et aujourd'hui encore cela ne Pourra pas être
autrement, tant que l'inégalité des conditions économiques et sociales
de la vie continuera de prévaloir dans l'organisation de la société;
tant que la société continuera d'être divisée en deux classes dont
l'une, la classe exploitante et privilégiée, jouira de tous les
avantages de la fortune, de l'instruction et du loisir, tandis que
l'autre, comprenant toute la masse du prolétariat, n'aura pour partage
que le travail manuel assommant et forcé, l'ignorance, la misère, et
leur accompagnement obligé, l'esclavage, non de droit, mais de fait.
Oui, l'esclavage, car quelque larges que soient les droits politiques
que vous accorderez à ces millions de prolétaires salariés, vrais
forçats de la faim, vous ne parviendrez jamais à les soustraire à
l'influence pernicieuse, à la domination naturelle des divers
représentants de la classe privilégiée, à commencer par le prêtre
jusqu'au républicain bourgeois le plus jacobin, le plus rouge;
représentants qui, quelque divisés qu'ils paraissent ou qu'ils soient
réellement entre eux dans les questions politiques, n'en sont pas moins
unis dans un intérêt commun et suprême: celui d l'exploitation de la
misère, de l'ignorance, de l'inexpérience politique et de la bonne foi
du prolétariat, au profit de la domination économique de la classe
possédante.
Comment le prolétariat des campagnes et des villes pourrait-il résister
aux intrigues de la politique cléricale, nobiliaire et bourgeoise? Il
n'a pour se défendre qu'une arme, son instinct qui tend presque toujours
au vrai et au juste, parce qu'il est lui-même la principale, sinon
l'unique victime de l'iniquité et[de]tous les mensonges qui règnent dans
la société actuelle, et parce qu'opprimé par le privilège, il réclame
naturellement l'égalité pour tous.
Mais l'instinct n'est pas une arme suffisante pour sauvegarder le
prolétariat contre les machinations réactionnaires des classes
privilégiées. L'instinct abandonné à lui-même, et tant qu'il ne s'est
pas encore transformé en conscience réfléchie, en une pensée clairement
déterminée, se laisse facilement désorienter, fausser et tromper. Mais
il lui est impossible de s élever à cette conscience de lui-même, sans
l'aide de l'instruction, de la science; et la science, la connaissance
des affaires et des hommes, l'expérience politique, manquent
complètement au prolétariat. La conséquence est facile à tirer: le
prolétariat veut une chose; des hommes habiles, profitant de son
ignorance, lui en font faire une autre, sans qu'il se doute même qu'il
fait tout le contraire de ce qu'il veut; et lorsqu'il s'en aperçoit à la
fin, il est ordinairement trop tard pour réparer le mal qu'il a fait et
dont naturellement, nécessairement et toujours, il est la première et
principale victime.
Mais, dira-t-on, les travailleurs, devenus plus sages par l'expérience
même qu'ils ont faite, n'enverront plus des bourgeois dans les
assemblées constituantes ou législatives, ils enverront de simples
ouvriers. Tout pauvres qu'ils sont, ils pourront bien donner l'entretien
nécessaire à leurs députés. Savez-vous ce qui en résultera? C'est que
les ouvriers députés, transportés dans des conditions d existence
bourgeoise et dans une atmosphère d'idées politiques toutes bourgeoises,
cessant d'être des travailleurs de fait pour devenir des hommes d'Etat,
deviendront des bourgeois, et peut-être même plus bourgeois que les
bourgeois eux-mêmes. Car les hommes ne ont pas les positions, ce sont
les positions, au contraire, qui font les hommes. Et nous savons par
expérience que les ouvriers bourgeois ne sont souvent ni moins égoïstes
que les bourgeois exploiteurs, ni moins funestes à l'association que les
bourgeois socialistes, ni moins vaniteux et ridicules que les bourgeois
anoblis.
Quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise, tant que le travailleur restera
plongé dans son état actuel, il n'y aura point pour lui de liberté
possible, et ceux qui le convient à conquérir les libertés politiques
sans toucher d'abord aux brulantes questions du socialisme sans
prononcer ce mot qui fait pâlir les bourgeois: la liquidation sociale,
lui disent simplement: conquiers d'abord cette liberté pour nous, pour
que plus tard nous puissions nous en servir contre toi.
Il est certain que[la bourgeoisie]sait beaucoup mieux Que le prolétariat
ce qu'elle veut et ce qu'elle doit désirer, et cela pour deux raisons:
d'abord, parce qu'elle est beaucoup plus instruite que ce dernier,
qu'elle a plus de loisirs et beaucoup plus de moyens de toutes sortes de
connaître les gens qu'elle élit; et ensuite, et c'est même là la raison
principale, parce que son but n'est point nouveau ni immensément large,
comme celui du prolétariat. il est au contraire tout connu, et
complètement détermine aussi bien par l'histoire que par toutes les
conditions de sa situation présente; ce but, c'est le maintien de sa
domination politique et économique. Il est si clairement posé qu'il est
très facile de savoir et de deviner lequel des candidats qui briguent le
suffrage de la bourgeoisie sera capable de la bien servir, lequel non.
Il est donc certain ou presque certain que la bourgeoisie sera toujours
représentée selon les désirs les plus intimes de son coeur. Mais ce qui
est non moins certain, c'est que cette représentation, excellente au
point de vue de la bourgeoisie, sera détestable au point de vue des
intérêts populaires. Les intérêts bourgeois étant absolument opposés à
ceux des masses ouvrières, il est certain qu'un parlement bourgeois ne
pourra jamais faire autre chose que de légiférer l'esclavage du peuple,
et de voter toutes les mesures qui auront pour but d'éterniser sa misère
et son ignorance. Il faut être bien naïf, vraiment, pour croire qu'un
parlement bourgeois puisse voter, librement, dans le sens de
l'émancipation intellectuelle, matérielle et politique du peuple. A-t-on
jamais vu dans l'histoire qu'un corps politique, une classe privilégiée
se soit suicidée, ait sacrifié le moindre de ses intérêts et de ses
soi-disant droits, par amour de la justice et de l'humanité? Je crois
avoir déjà fait observer que même cette fameuse nuit du 4-aout, où la
noblesse de France a si généreusement sacrifié ses privilèges sur
l'autel de la patrie, n'a été rien qu'une conséquence forcée et tardive
du soulèvement formidable des paysans, qui mettaient partout le feu aux
parchemins et aux châteaux de leurs seigneurs et maîtres. Non, les
classes ne se sont jamais sacrifiées et ne le feront jamais, parce que
c'est contraire à leur nature, à leur raison d'être, et rien ne se fait
et ne peut se faire contre la nature et contre la raison. Bien fou donc
serait celui qui attendrait d'une assemblée privilégiée quelconque des
mesures et des lois populaires.
Il est clair, pour moi, que le suffrage universel[...]est l'exhibition à
la fois la plus large et la plus raffinée du charlatanisme politique de
l'Etat; un instrument dangereux, sans doute, et qui demande une grande
habileté de la part de celui qui s'en sert, mais qui, si on sait bien
s'en servir, est le moyen le plus sur de faire coopérer les masses à
l'édification de leur propre prison. Napoléon III a fondé toute sa
puissance sur le suffrage universel, qui n'a jamais trahi sa confiance.
Bismarck en a fait la base de son empire knouto-germanique.»
Mikhaïl Bakounine
NOTE
[1]Les diverses allusions que, dans ses textes, Bakounine fait aux
philosophies indiennes montrent qu'il en avait au moins une connaissance
sommaire. En tout cas, cette phrase est quasiment la définition du karma.
SOURCE: Bibliothèque Anarchiste
https://www.socialisme-libertaire.fr/2024/10/bakounine-tout-etat-est-policier.html
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