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(fr) Courant Alternative #343 (OCL) - Les luttes de territoire en questions

Date Thu, 24 Oct 2024 17:36:33 +0100


Ce texte a été rédigé à partir d'un débat qui a eu lieu cet été aux rencontres libertaires organisées par l'OCL. ---- Les luttes de territoire qui se multiplient en France sont des luttes sociales au même titre que celles, plus classiques, menées dans le cadre direct de l'exploitation sur le lieu de travail. ---- Il est généralement admis que les luttes de territoire ont commencé au milieu des années 70 avec les grosses mobilisations contre le camp militaire du Larzac et le projet de centrale nucléaire à Plogoff, pour les deux plus importantes. S'en suivront toutes celles contre la construction de centrales, de Golfech à Chooz ou à Malville contre Superphénix. Ou bien encore contre le barrage de Naussac en Lozère, pour rester sur le territoire... français. ---- Ces luttes sont nées dans une période où la conflictualité sociale issue de la grève générale de mai 68 était encore élevée et penchait en faveur des exploités, mais entamait un lent et progressif déclin aboutissant, en 1981, à l'arrivée de la gauche au pouvoir avec le tournant de la rigueur et un renversement du rapport de force en faveur de la bourgeoisie. Ces deux caractéristiques imprimèrent aux luttes des aspects contradictoires. D'un côté elles étaient encore pénétrées par un imaginaire révolutionnaire persistant qui les inscrivait dans un ensemble de conflits menés par les travailleurs: elles n'étaient pas encore vécues distinctement de celles des Lip, contre les foyers Sonacotra, ou des séquestrations de cadres d'entreprises pour n'en citer que quelques-unes. Elles faisaient partie d'un ensemble qui englobait également le refus des lycéens de la loi Debré, la mobilisation en faveur du droit à l'avortement et les mobilisations contre le franquisme en Espagne. Mais le ver était dans le fruit.

La mort brutale de Pompidou et les élections qui s'ensuivirent permirent à une nouvelle génération d'ambitieux apprentis politiciens surfant sur la vague soixante-huitarde d'entamer une carrière politique. Ils sentaient bien qu'une ère nouvelle se dessinait au nom d'un modernisme (post) rangeant la lutte des classes aux poubelles de l'histoire après avoir réduit mai 68 à un mouvement culturel. Il s'agissait pour eux d'oeuvrer à ce que chaque mouvement spécifique se construise un récit spécifique le séparant d'un tout globalement émancipateur qui caractérisait le monde d'avant. De la même manière que le MLF avait déjà fait son hold-up sur le mouvement des femmes, Les Amis de la terre de Brice Lalonde s'emparaient de la question écologique pour l'engouffrer dans une impasse électoraliste et institutionnelle.

Dès lors, le pli était pris. Les luttes de territoire seront de plus en plus souvent qualifiées d'écologistes, ou pire, d'environnementales alors qu'à nos yeux elles sont avant tout des luttes sociales enrichies par l'émergence, après 1968, de questions essentielles mais jusque-là évitées par le mouvement ouvrier traditionnel.

Il importe donc, pour paraphraser les Soulèvements de la terre dans Première secousse, de «faire redescendre l'écologie sur terre» c'est-à-dire, selon nous, bien loin du Palais Bourbon, en la rendant à ce qu'elle n'aurait jamais du cessé d'être, un élément essentiel des mouvement sociaux et d'un projet communiste (2), c'est-à-dire de la lutte des classes.

La ville est à nous
Leur territoire et le nôtre

Mais au fait, de quel territoire parlons-nous?

Le nôtre n'est pas un concept géographique qui en ferait un espace défini par des critères «objectifs» comme des frontières «naturelles», rivière ou/et mer d'un côté, montagne ou vallée de l'autre, variations climatiques enfin.

Ce n'est pas non plus une entité politico-administrative définie par des critères et des intérêts extérieurs voire supérieurs. De ce territoire-là il est toujours question de l'administrer, de le circonscrire, de l'exploiter.

D'ailleurs, l'expression «aménagement du territoire» date de l'après-guerre. Un document officiel Pour un plan national d'aménagement du territoire rédigé en 1949 par le ministre de la Reconstruction Eugène Claudius-Petit (1) servira de guide à la politique mené ce terrain pendant les décennies suivantes. La Datar (délégation à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) date de 1963. Et finalement c'est ce mot de territoire qui va s'imposer à partir de 1980 à la place d'«espace» jugé pas assez rigoureux par les planificateurs qui aiment feindre la précision à la virgule près, mot qui lui-même avait succédé à «régions» jugé sans doute trop vieillot et pas assez républicain.

Le territoire qui nous intéresse ici, lui, est immanent aux humains qui y vivent. C'est un concept qui n'existe que par les actions qu'ils y mènent pour le transformer et le défendre et non par des critères «objectifs» transcendants. C'est un morceau d'espace terrestre qui ne peut se définir que par ce que les humains en font pour réaliser leurs projets qui, bien souvent, sont multiples et contradictoires. Le territoire est donc un concept social dans lequel la lutte des classes est inscrite de la même manière que la lutte de territoire est inscrite dans chaque lutte sociale comme le montrent bien des épisodes de l'histoire du mouvement ouvrier.

Exit l'usine, la rue redécouverte

Il faut se sortir de l'idée que les luttes de territoire sont l'apanage des zones rurales. Toutes les luttes du mouvement ouvrier depuis ses débuts en est imprégné soit pour défendre un espace de vie, soit pour le créer. L'usine est un exemple de territoire existant à conquérir en le transformant. C'est par ce processus que la conscience de classe (classe pour soi et non plus sociologiquement en soi) se construit dans une sociabilité qui est celle de l'usine, souvent du quartier, parfois de la ville, souvent sur les barricades dont on sait à quel point elles ont joué un rôle dans la planification architecturale programmée par la bourgeoisie. C'est sur le carreau de l'usine et dans les corons que s'est constituée l'identité ouvrière, et cela est en train de changer.

Comparons mai 68 et le Front populaire (celui de 1936!) du point de vue du territoire ouvrier. En 1936, la forteresse ouvrière c'est leur usine. Ils l'occupent, la garde, elle devient un lieu social, un lieu de fête. En 1968 les usines sont de nouveau occupées mais les syndicats ont du mal à trouver, parmi les grévistes, suffisamment de volontaires pour y rester jour et nuit et la garder. Ce n'est pas que la participation à la grève ou la détermination soit moindres qu'en 1936, c'est que le lieu social de la lutte est en train de basculer vers la rue au détriment du lieu d'exploitation direct. C'est que les lieux de production sont en train d'éclater, la sous-traitance va se multiplier, les carrières seront de plus en plus hachées. Malgré le fait que Renault Billancourt compte encore 38 000 salariés en 1968 nous sommes au début du déclin d'un mode de production basé sur des très grandes concentrations ouvrières devenues «territoire» qui faisaient sens comme lieu de vie indispensable complémentaire à une «vie privée» en famille limitée en ouverture possible sur le monde dans un habitat souvent restreint, voire insalubre. Depuis la «reconstruction» du pays, les logements ouvriers se sont améliorés et sont devenus des espaces sinon agréables du moins acceptables, les quartiers populaires rendus moins insalubres et... la télévision est entrée dans les foyers y délivrant le rêve d'une ouverture sur le monde.

Du fait de cet éclatement des lieux de production on retrouve davantage d'ouvriers en zones rurale ou péri urbaine, les centres-villes se sont boboïsés, il y a de moins en moins de territoires ouvriers en ville.

Il nous faut ici faire une parenthèse. Les tenants du capitalisme rebaptisé libéralisme (ou néo- selon la stratégie adoptée pour écraser le prolétariat) se sont appuyés sur ces constatations pour proclamer la disparition de la classe ouvrière et un mythique développement des «classes moyennes. En fait ce qui s'est quelque peu effacé c'est sa capacité de cette dernière à exister comme collectif et à faire vivre une culture plus ou moins autonome en élaborant une conscience d'elle-même, du fait de cette dispersion dans des petites et moyennes unité de production et de la multiplication des emplois de service dispersés sur tout le territoire. Pourtant, la classe ouvrière en tant que telle existe toujours bel et bien! Les travailleurs du nettoyage, des supermarchés, de l'aide à la personne, les employés municipaux sont la classe ouvrière au même titre que l'ouvrier qui allait (et va encore!) travailler avec son vélo et une casquette sur la tête.

Par ailleurs, et c'est sans doute aussi une conséquence de ce qui précède, à partir de 1968 le rapport au travail est en train de changer lui aussi et redevient petit à petit un simple moyen de survivre et non l'accomplissement d'une vie humaine réussi. Au milieu du XIXe siècle jusqu'aux années 1930 l'amour du travail était l'apanage de l'artisanat, le prolétariat ouvrier le vivant plutôt comme une sorte d'esclavage. C'est d'une certaine manière la confiscation du mouvement ouvrier par les staliniens qui a fait de l'ouvrier une sorte de héros national s'accomplissant dans son travail (quand il en avait); mais c'est aussi l'imprégnation d'une mentalité «petite bourgeoise» dans une partie du mouvement anarchiste qui a fait de l'artisan un modèle implicite de libération.

Bref, pour une partie de la nouvelle génération ouvrière l'atelier se transforme en espace d'aliénation au lieu d'être le lieu qui confère la dignité et la reconnaissance grâce à la maîtrise de l'outil de travail. Et quand, suite aux manifestations étudiantes de mai 68, la rue devient subitement un espace joyeux, de rencontre avec les camarades, préfigurant d'autres rapports sociaux, une partie de cette classe ouvrière s'en empare comme un autre lieu où peut se constituer l'identité ouvrière. C'est le salaire qu'on veut garder, pas forcément l'usine qui n'est plus aussi attractive!

La lutte de territoire ne s'installe pas alors seulement lors des manifestations et de la mise en place d'une géographie barricadière, elle irrigue l'espace urbain de jour comme de nuit par d'interminable rencontres et discussions. Il est compréhensible que, s'il fallait bien «garder» l'usine occupée, la hâte était grande d'aller voir dehors ce qui se passait! Et depuis, on a pu constater le même phénomène, en 1995 lors de la grève des cheminots, lors du mouvement nuit debout ou celui des gilets jaunes. Sans compter ceux contre le CPE ou la loi travail mais qui n'ont cependant pas réussi , eux, à faire émerger une réappropriation de l'espace urbain en dehors du temps manifs.

A leur manière les mouvements des squats sont des luttes de territoire. Pas seulement pour la défense des quelques mètres carrés occupés pour y habiter mais parce qu'ils posent la question de «habiter où, comment et avec qui?». On peut citer ici les occupants rénovateurs (3) dans les années 1980 qui associaient occupation de logements vide et volonté de redessiner le paysage urbain d'un quartier en termes de critique sociale. On notera également qu'au début des années 2010 certaines luttes emblématiques ont façonné l'image d'une collectivité ouvrière ancrée dans un territoire précis. On parlait DES New Fabris, DES Conti pour désigner celles et ceux qui devenaient un tout collectif occupant et s'appropriant, un lieu, leur usine.

Ne pas considérer non plus les révoltes dans les «quartiers» d'un point de vie territorial serait une erreur même si, évidemment elles se structurent différemment que dans les zones rurales. Il semble bien que prendre en compte ce concept de territoire est un des moyens de parvenir à ce que ces luttes se considèrent comme pas si différentes les unes des autres. Sans compter que si n'y figure pas - dans les deux ca - une dimension clairement émancipatrice, sociale, communiste, le danger est grand de voir l'extrême droite la traiter sous l'angle du replis nationaliste ou simplement communautaire.

Pour sortir de l'hexagone nous citerons la longue grève des mineurs anglais qui, associés à tous leurs soutiens marquèrent de leur empreinte des portions entières de territoires ouvriers en lutte dans les régions minières de G.B.

L'usine est notre territoire
Considérants

Considérer que les luttes sociales menées par des salariés ou des sans-emplois au cours de l'histoire du mouvement ouvrier contre l'accaparement de moyens de production au profit de la classe au pouvoir ont toujours eu une dimension territoriale;
que les luttes de territoire actuelles contre les grands travaux inutiles, contre les bassines, une autoroute ou un tunnel, une déchetterie ou un parc éolien sont aussi des luttes sociales et une expression de la lutte des classes qui les traverse dans un moment et un lieu donné, au même titre que celles contre la réforme des retraites, des sans-papiers, pour le droit au logement, des Gilets Jaunes etc.; nous oblige à sortir d'une vision étroitement écologiste qui n'en feraient que des mobilisations menées par des citoyens de toutes classes unis et conscients, concernées uniquement par le devenir de la planète et le bien-être de certains de ses habitants.

Comme le disent encore les Soulèvements de la terre dans Premières secousses p. 15: faire redescendre l'écologie sur terre c'est «renoncer à sauver la planète... La terre n'a pas besoin de nous... Elle nous a précédé, elle nous survivra ...». Ce qui pour nous veut dire replonger dans la réalité d'une société divisées en classes sociales antagoniste et parler DES humains ayant des intérêts communs comme l'entendent les écologistes n'a pas grand sens.

Dès lors, les rapports que nous entretenons avec ces mouvements doivent être du même bois que celui que nous devrions avoir classiquement dans les luttes qualifiées de sociales:
Soutenir toutes les initiatives qui peuvent élargir numériquement le mouvement, mais aussi dans le sens d'un renforcement du rapport de force contre l'«ennemi». Et à ce titre, l'autonomie des luttes est un élément central.

Nous entendons par autonomie des luttes qu'elles ne soient pas subordonnées à des stratégies qui les engage dans la politique institutionnelle extérieure à sa propre dynamique: celles des partis et des syndicats qui, grâce à la négociation permanente entre le capital et le travail ont pour finalité une place dans le jeu parlementaire.

Et il faut bien constater que la polarisation faite vers la question de la fascisation de la société et de la montée du RN est un instrument utilisé pour orienter toute mobilisation vers des objectifs électoraux que nous rejetons non par idéologie ou par moralité, mais parce qu'ils sont, au bout du compte, inefficaces et néfastes quand il s'agit de construire un rapport de force réellement anticapitaliste et défavorables, même provisoirement, à la classe dirigeante. Et ce quel que soit le terme dont on affuble cette orientation: arc républicain pour les uns ou front antifasciste pour les plus radicaux, ce qui in fine revient au même.

Ce qui se pose alors c'est la question des alliances. Autant il est naturel de combattre coude à coude pour un objectif précis avec tout personne qui le partage, quel que soit ses préférences politiques par ailleurs, autant il est illusoire de penser que l'ajout de tel ou tel signature de partis qui jouent la carte d'intégration au système est d'une quelconque utilité.

Un exemple de la nuisance d'une subordination à des intérêts électoraux est la réticence rencontrée dans le mouvement contre les bassines à y associer une dimension antinucléaire qui touche la question de l'utilisation de l'eau de manière très semblable. Pourtant la très grande majorité des manifestants contre les bassines sont anti-nucléaires. C'est que les manipulations autour de la question climatique ont permis d'adouber le nucléaire comme énergie propre et qu'il n'est plus possible de s'y opposer si on vise à terme de gérer le système sans le bouleverser. Certains partis, comme EELV, sont ainsi devenus pronucléaires, par conviction ou par stratégie. Le fait d'avoir imposé qu'un débat des tienne sur cette question aux journées de l'eau cet été à Melle, malgré les tergiversations et les obstacles rencontrés, est le signe qu'il est possible d'y poser quelques problèmes stratégiques... à condition que les antinucléaire prennent garde à ne pas devenir des idiots utiles au sein du mouvement.

Mais l'autonomie des luttes c'est aussi défendre celle des structures de base qui les anime et les structure en veillant à ce que les décisions ne soient pas prises au nom de l'ensemble du mouvement mais strictement en celui de celles et ceux qui les portent. Et là, force est de dire que la pratique des Soulèvements ne va pas toujours dans ce sens. Nous avons été nombreux à constater ici ou là que les assemblées dites de base servent trop souvent à enregistrer des décisions déjà prises en organisant des sortes de messes qui servent à faire passer le sens, le vocabulaire et à galvaniser les troupes. Bien entendu cela ne peut se produire que si ces mêmes troupes se résignent à confier le travail stratégique... à des stratèges et à se cantonner au travail d'intendance. Nous pensons que pour que le mouvement se renforce et se poursuive il faut que cette tendance s'inverse et, comme c'est le cas dans d'autres luttes, combattre politiquement l'émergence de tendances et de partis qui veulent en tenir les rênes et se comportent en avant-garde éclairée devienne une évidence.

Les Penn sardin bloquent la ville

Par exemple Les Soulèvements (ou plutôt les appellistes) ont raison de dire que la structure assemblée générale est loin d'être la sacro-sainte recette de prise de décisions démocratiques que chacun vante. Que les manipulations y sont présentes, que des pouvoirs s'y cachent, que des rapports de force inavoués entrent en jeu, etc. Ils ont raison de le dire. Mais faut-il pour autant les remplacer par des grandes messes où une parole structurée et révélée vient livrer à la foule des projets bien ficelés dans leur forme et dans les objectifs stratégiques déterminés à l'avance, sans véritable débat, mais dont vous aurez, dans la mise en place, l'impression de jouer un rôle important et en restant autonome? Certainement pas. Dans les deux cas la manipulation est présente et son degré dépend de la capacité des militants de base à rester acteurs.

Gagner

Pour qu'un mouvement se poursuive et se renforce, il est impératif qu'il gagne quelque chose même si ce quelque chose n'est pas la fin du vieux monde; et cela est vrai quel que soit le type de mouvement. Le pouvoir l'a bien compris qui, après le retrait du projet d'aéroport à NDDL s'est lancé dans une frénésie répressive pour ne pas que cela se reproduise. N'oublions pas qu'une vraie victoire n'est pas seulement d'avoir gagné sur une revendication mais c'est surtout sortir provisoirement du conflit en étant renforcés et mieux armés pour ne pas se faire voler cette victoire et rebondir plus fort dans de prochaines batailles.

Il faut garder à l'esprit qu'une lutte de territoire ne peut gagner que si elle est menée par des gens qui vivent réellement dans ce territoire, même si elle peut se renforcer par la venue de gens extérieurs en soutien... mais jamais à la place. Le tourisme militant peut certes parfois aider à faire émerger une révolte mais il faut quand même s'en méfier et veiller à ce qu'il ne devienne pas une stratégie pérenne.

Alors, grands rassemblements-vitrines de temps en temps, mais multiplication de comités locaux de base pour une réappropriation collective de l'espace contre les grands projets inutiles, toujours.

JPD

Notes
1. un ancien anarcho-syndicaliste membre de la CGTU devenu ministre de la Reconstruction après la seconde guerre mondiale.
2. Nous entendons communiste dans le sens qu'il n'aurait jamais du cesser d'avoir c'est-à-dire une organisation sociale basée sur une propriété collective des moyens de production en dehors de toute forme étatique et centralisatrice de gestion. Rien à voir donc avec l'«expérience» soviétique qui relève plus du totalitarisme que d'une quelconque forme de socialisation.
3. Les Occupants-Rénovateurs est un groupe parisien qui, dans les années 80, entendait concevoir les squats comme un lieu de lutte contre la gentrification des quartiers populaire. L'OCL en était partie prenante.

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