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(fr) Courant Alternatif #328 (OCL) - Les mouvements sociaux contre les projets de réforme des retraites (de 1995 à 2020)
Date
Sun, 12 Mar 2023 18:43:36 +0000
En 1982, la gauche au pouvoir applique sa promesse de campagne; l'âge
légal de départ à la retraite est abaissé à 60 ans (alors qu'il était
encore à 65 ans), pour les personnes ayant effectué 150 trimestres (37
ans et demi). Poussé par les syndicats et considéré comme un progrès
social à bien des égards puisque cela a permis aussi de gérer les
populations au regard du chômage en diminuant le nombre d'actifs, cela a
profondément modifié le panorama des retraites tant d'un point de vue
sociologique qu'arithmétique.
Mais, revenue au pouvoir législatif en 1993, la Droite a aussitôt
préparé une réforme du régime général des retraites pour le secteur
privé et les 3 régimes alignés (salariés agricoles, artisans,
industriels et commerçants), solution choisie afin de maîtriser son
déficit. Aucune mobilisation, aucun mouvement de contestation et en
plein été 1993 la réforme Balladur, 1er ministre de Droite dans une
nouvelle cohabitation avec Mitterrand chef d'État, tombe! La loi est
votée le 22 juillet, ses principaux points sont:
* La durée d'assurance nécessaire à l'obtention d'une retraite à taux
plein passe progressivement de 37,5 années à 40 années;
* Le salaire annuel moyen de référence servant de base pour le calcul de
la pension est calculé progressivement sur les 25 meilleures années et
non plus les 10 meilleures.
Une étude de la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse publiée en 2008
révèle, comme nous pouvions nous en douter, que la réforme Balladur
s'est traduite par le versement de pensions moins élevées pour
l'ensemble des retraités du privé, sans oublier que ces salariés doivent
bosser plus longtemps.
Le plus important mouvement social depuis 1968: novembre-décembre 1995
En 1995, Chirac est élu Président de la République. Son Premier
ministre, Alain Juppé, a l'ambition de généraliser au secteur public la
réforme de Balladur. Mais la situation sociale a changé, on est enfin
sorti dès 14 ans au Pouvoir de Mitterrand et un mouvement social semble
renaître.
Les prémices: 10 octobre 95 succès de la grève générale unitaire des
fonctionnaires de 24 h contre la décision du gouvernement Juppé du
blocage des salaires pour au moins l'année 96
25 octobre, première grève des cheminots contre le contrat de plan État/SNCF
Nombreuses grèves étudiantes pour obtenir des moyens supplémentaires
Le 15 novembre, un plan, le plan Juppé, est présenté à l'Assemblée
nationale. Il comporte 4 volets:
* Assurance-maladie: augmentation des cotisations de maladie, des frais
d'hospitalisation et restrictions sur les médicaments remboursables
* Retraites: allongement de 37,5 à 40 ans de la durée de cotisations
pour les fonctionnaires, réformes des régimes spéciaux de retraite
* Politique familial: gel des Allocations Familiales (AF) et prise en
compte du montant des AF dans le calcul des impôts sur le revenu
* Financement de la Sécurité Sociale (SS): nouvel impôt de remboursement
de la dette sociale, gestion de la SS par l'État.
Le but de ce plan était de ramener le déficit budgétaire de la France au
niveau exigé par les accords de Maastricht (3 %) et satisfaire les
consignes du FMI - autrement dit les intérêts du marché, des milieux
financiers, des gros industriels - ce qui impliquait de modifier le rôle
de l'État, notamment en diminuant sa fonction sociale, et d'ouvrir au
capital touché par la baisse du taux de profit des secteurs jusqu'ici
protégés comme la santé.
Plus de 2 millions de salariés vont alors faire grève, à un moment ou à
un autre entre le 24 novembre et le 15 décembre, des journées de
manifestations se succèdent à intervalles rapprochés qui, à chaque fois,
regroupent dans tout l'hexagone de 1 à plus de 2 millions de personnes
avec une présence significative de travailleurs du secteur privé. Cela
faisait plus d'un quart de siècle que la lutte des classes ne s'était
pas manifestée avec une telle intensité, en occupant le centre de la vie
politique du pays. Un mouvement qui a opposé un démenti irréfutable à
tous ceux et toutes celles qui proclamaient la fin de la lutte des classes.
Seulement quelques centaines de milliers de salariés ont fait grève
pendant ces 3 semaines (de 1 à plusieurs jours) dont 160 000 cheminots
dont une majorité pendant 3 semaines au moins.
Une écrasante majorité de la population a sympathisé avec ce mouvement.
Toutes les tentatives de la droite pour mobiliser les «otages» de la
grève ont été vaines et ridicules. Les instituts de sondage
rapportaient que même après 3 semaines de grève des cheminots, 60 % des
personnes interrogées continuaient de soutenir le mouvement.
Ce mouvement social fut à ses débuts professionnel, corporatiste et
catégoriel dans le secteur public. En s'attaquant de front et
globalement à tous les cheminots, l'État/patron a permis l'unité de
toutes les catégories à la SNCF. Leur grève fut rapidement unitaire,
totale et déterminée. Ce sont eux qui donneront le "la" à ce mouvement
avec leur fameux slogan «tous ensemble». Leurs AG furent ouvertes à tous
les salariés en lutte, qu'ils soient syndiqués ou non, du public ou du
privé. Sans oublier l'utilisation des flammes et des fumées des signaux
de détresse ferroviaires avec le martèlement des tambours dans les
manifs qui se déroulaient pendant des heures et des heures en automne,
dans le brouillard qui donneront à ces manifs un caractère magnifique et
subversif. Cette grève quasi générale à la SNCF pendant au moins 3
semaines a permis de remettre au gout du jour l'auto-stop et de
développer le covoiturage, le tout dans une bonne ambiance de solidarité
Au 15 décembre le "tous ensemble" s'est transformé en "on a gagné".
Juppé renonce alors à l'alignement du secteur public sur le privé.
Néanmoins, ce mouvement social fut loin d'avoir tout gagné! Le pouvoir
n'a cédé en rien sur la Sécurité Sociale. Le budget de la Sécu a, à
partir de là, été voté au Parlement, ce qui l'a transformé en une
attribution budgétaire comme une autre, dotée en fonction du choix
politique des parlementaires et non plus selon les besoins des
bénéficiaires. Le gouvernement peut, depuis, réformer la Sécu par
ordonnances, ce qui lui permet de réduire les dettes accumulées par cet
organisme au détriment des besoins des assuré·e·s. De plus, le sommet
social qui s'est tenu le 21 décembre 1995 a déclenché un processus de
deux années, qui a abouti à la mise en place de nombreuses mesures
contenues initialement dans le plan Juppé.
Néanmoins, les AG ouvertes et locaux occupés étaient un fait nouveau.
Les syndicalistes faisaient beaucoup moins d'entrave à la forme et à
l'organisation du mouvement. Les staliniens de la CGT avaient beaucoup
moins d'emprise sur le mouvement.
Il y a eu des soubresauts jusqu'à début janvier 96 quand des
revendications de titularisations de CDD et d'intérimaires se sont
exprimées et ont abouti! Bien sur, nous étions encore loin d'un
mouvement porteur d'un changement de société, mais nous avons eu
l'impression que des centaines de milliers de gens savaient ce qu'ils ne
voulaient plus sans avoir de réponse, de solution toute faite à apporter.
2003: L'échec contre le projet Fillon sous Chirac
Jusqu'en 2003, il ne se passera rien sur le terrain législatif
concernant les retraites. La droite perd les élections législatives de
1997 suite à la dissolution de Parlement décidée par Chirac. La
Cinquième République va connaître sa troisième cohabitation avec Jospin,
1er ministre à la tête d'une gauche dite plurielle qui s'éteindra lors
des résultats du 1er tour des élections présidentielles de 2002 où
Jospin sera battu par JM Le Pen.
Au second tour, Chirac, soutenu par toute la classe politique de
l'extrême gauche (sauf Lutte Ouvrière) à la Droite écrase JM Le Pen avec
82 % des voix. Dans un tel contexte, la Droite a les coudées franches
pour reprendre ce qu'elle a perdu en 1995.
En mars 2003, des grèves débutent dans l'EN pour protester contre le
projet Fillon (nouveau 1er ministre) de retarder les départs en retraite
de tous les salariés (du Public qui sont encore à 37,5 ans et le Privé
qui est déjà à 40 ans depuis 1993) vers les 42 ans d'activité. Ce
mouvement social s'étend surtout dans la fonction publique où le 13 mai
près de 2 millions de grévistes se retrouvent dans 180 rassemblements,
point culminant dans la rue de ce mouvement qui a connu 9 temps forts
décidés par les hiérarchies syndicales alors que le mouvement de 1995
n'en avait connu que 5.
En fait, aucune réelle tentative de dépassement des structures
syndicales existantes n'a eu lieu car, en général, les grévistes
voulaient les utiliser tant que c'était possible. Quant aux
confédérations syndicales, la CGT a eu une stratégie d'union inter
confédérale jusqu'à ce que la CFDT trahisse et quitte le mouvement. En
fait, pour la CGT comme pour les syndicats de l'Éducation Nationale
après le triomphe en 2002 de Chirac et l'échec de la Gauche il n'y avait
pas d'alternative politicienne pour la gestion de l'État. Le principal
point commun de ces 2 mouvements aura été le fait que Paris ne soit plus
le lieu central de l'expression d'un mouvement social de masse en France
(ce qui a été le cas de 1789 à mai 68 en passant par la Commune de
Paris...).
En 2003, le fer de lance du mouvement fut les personnels de l'Éducation
Nationale. Une grève de 3 ou 4 semaines des cheminots comme en 95 fait
beaucoup plus mal au Capital que 2 mois de grève reconductible dans l'EN
qui s'est terminé par un échec prévisible avec l'arrivée des examens
dont le fameux Bac!
Le mouvement s'est éteint le 19 juin par une dernière manif ne
regroupant au niveau national que 350 000 personnes (130 000 selon la
police). Ce qu'on avait réussi à gagner en 1995, fut perdu 8 ans plus tard.
La loi du 21 aout 2003, entrée en vigueur le 1er janvier 2014, réforme
l'ensemble des régimes de retraite, à l'exception des régimes spéciaux.
Les principales mesures sont:
* Entre 2004 et 2008, l'alignement progressif de la durée de cotisation
des fonctionnaires sur celle des salariés du privé (de 37,5 ans à 40 ans);
* À partir de 2009, l'allongement progressif de la durée de cotisation
pour tous afin d'atteindre 41 ans en 2012;
* L'assouplissement du dispositif de décote (baisse de la pension
lorsque l'assuré part plus tôt à la retraite) pour les salariés du
privé, l'extension du dispositif de décote pour les fonctionnaires et la
création d'un dispositif de surcote pour les salariés du privé et les
fonctionnaires (hausse de la pension en cas de départ retardé);
* La création de deux nouveaux dispositifs d'épargne salariale
facultatifs: un contrat individuel, le Plan d'épargne retraite populaire
(PERP), et un contrat collectif d'entreprise, le Plan d'épargne pour la
retraite collectif (PERCO);
* La limitation du recours aux pré-retraites;
* La création de la retraite additionnelle de la fonction publique
(RAFP), régime complémentaire obligatoire par points pour les
fonctionnaires.
Les mouvements de 95 et 2003, malgré tout minoritaires, ont permis bien
des débats de fond pour un nombre important de grévistes:
95: débats centrés sur le sens et le contenu d'un service public
débouchant sur des pratiques sociales ayant un caractère de classe très
prononcé (refus des coupures de gaz et d'électricité pour les
non-payeurs·e·s, distributions des pensions aux retraités malgré la
Poste en grève...)
2003: fut abordé le libéralisme international et ses grands projets de
destruction des services publics
2010: Nouvel échec contre la loi Woerth sous Sarkozy
Débuté en mars 2010, ce mouvement social a connu 14 journées de
mobilisations nationales, dont 8 pendant lesquelles plusieurs millions
de salariés ont manifesté dans les rues de plus de 200 villes, dans les
secteurs privé et public. L'objet de départ était de protester contre le
relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite et de
65 à 67 ans de l'âge auquel un salarié n'est plus pénalisé par le
système de décote.
Dès le début des mobilisations, l'intersyndicale au nom de l'unité
freinait toute contestation dans et hors de ses rangs. Consensus et
unité entre défenseurs du dialogue social, entre partenaires sociaux
responsables: CGT, CFDT, FSU, UNSA, CFTC et CGC! Pour ces organisations,
il n'était pas question de demander un retrait du Projet Woerth. Ceux-ci
voulaient négocier dans le cadre des besoins du capitalisme en discutant
certaines exigences du MEDEF. Seule Force Ouvrière et Solidaires
revendiquaient le retrait pur et simple du projet Woerth, mais ils
n'avaient que peu de poids pour infléchir la ligne d'inertie de
l'intersyndicale.
À la base, la colère contre cet attentisme nourrissait les débats au
point que la fracture entre les bureaucraties et travailleurs et
travailleuses en lutte traversera quasiment toutes les confédérations.
Ces 14 demi-journées de manifestations ont été en grande partie un
substitut à la grève, avec les caractéristiques d'un mouvement d'opinion
plutôt que de lutte de classe, ce qui explique que le patronat n'en a
cure et qu'elles n'ont pas permis de créer un vrai rapport de force.
Mais c'est aussi lors de ces jours de manifestations, entre autres, que
des groupes plus déterminés opéraient des actions de blocage en marge,
débordant les cortèges ou prenant des chemins de traverse. Souvent, ces
actions ont été décidées, organisées par des AG Interpro locales, qui
ont vu le jour dans de nombreuses villes et même dans des bourgs locaux.
Ces actions ont été certainement une des plus belles réussites de ce
mouvement social, dans la mesure où elles ont entretenu une dynamique
contestataire incessante et souvent joyeuse. Les AG Interpro elles-mêmes
ont réveillé une capacité d'auto-organisation qui n'avaient pas fait
surface depuis longtemps dans les luttes ouvrières. Le but de cette base
était d'obtenir le retrait pur et simple de ce projet de loi et son
moyen ne pouvait être que le blocage de l'économie. Si quelques
secteurs, tels les cheminots, se sont lancés très tôt dans la grève
reconductible, c'est en faisant clairement entendre qu'ils ne voulaient
pas rester seuls, et qu'ils espéraient que leur action aurait un effet
d'entraînement. Ce qui n'a pas été le cas. Des grèves reconductibles,
certes il y en a eu, mais dans des secteurs professionnels peu nombreux
ou dans des lieux limités comme à Marseille. Ces grèves ne se sont pas
généralisées ni n'ont duré suffisamment. La plupart des salariés des
grandes entreprises privées ne sont pas allés au-delà de débrayages
ponctuels pour participer aux manifestations et ceux du public se sont
souvent pliés, et de façon peu massive, aux crevettes appelées par les
syndicats. Dans ce contexte, la tentation a été forte de déléguer la
lutte à des professions-clés pour le système, comme celles des cheminots
et des industries pétrolières et chimiques. Pour gagner le retrait d'une
telle réforme, un véritable rapport de force se fondant sur la grève et
entraînant le blocage de l'économie (production et distribution) était
nécessaire. C'est pourquoi d'ailleurs la reprise du travail dans les
raffineries a été vécue comme la fin de la mobilisation.
Les idées de grèves reconductibles, tournantes, générale ont été
lancées, débattues et peuvent réapparaître comme armes incontournables
face à la stratégie cul-de-sac des confédérations syndicales et pour
remettre en cause le système économique et social. De même les questions
de l'auto-organisation, du fonctionnement assembléiste et les formes de
lutte ont non seulement été posées au cours de cette lutte, mais encore
réinventées et expérimentées; plutôt à l'échelle locale, certes, mais un
peu partout sur le territoire.
Cette réforme fut présentée au Parlement le 7 septembre 2010 par le
ministre du Travail et de la Solidarité et de la Fonction publique
Woerth, 10 mois après communication du document d'orientation aux
partenaires sociaux. La loi a finalement été promulguée le 10 novembre 2010.
2019-2020 Un mouvement inachevé
Sous Hollande, il y aura des minis réformes sur les retraites dont la
plus importante concerne encore une fois l'allongement de la durée de
cotisation pour la retraite à taux plein qui est portée à 43 ans (172
trimestres) pour les générations nées après 1973. Pas de réaction!
C'est en mars 2016 que le mouvement social se réveille d'un très long
sommeil avec la contestation de la loi travail. Ce retour du mouvement
social signe aussi un durcissement sans précédent du maintien de l'ordre
sous la Ve République. La lutte contre la loi travail fut exemplaire sur
ce durcissement. C'est en novembre 2018 que la question policière va
véritablement devenir centrale dans le champ médiatique avec l'émergence
des gilets jaunes. On ne compte plus les violences policières et les
années de prison. (1)
La réforme des retraites de 2019-2020 en France est un projet de loi
porté par le 1er ministre E. Philippe visant à refondre en profondeur le
système de retraite français. Cette réforme était pour partie dans le
programme électoral de Macron aux présidentielles de 2017 qui s'est
inspiré d'économistes français favorables aux retraites par points. Un
projet de loi devant être soumis au Conseil des ministres et à
l'Assemblée nationale en janvier 2020, la mobilisation débute le 5
décembre 2019, un mois avant la remise de ce projet de loi. Ce mouvement
est lancé par une intersyndicale regroupant la CGT, FO, la FSU et
Solidaires, ainsi que 4 organisations étudiantes et lycéennes (UNEF,
FIDL, MNL et UNL). La CFE-CGC y sera par intermittence, quant à la CFDT
et l'UNSA, elles n'y participeront pas, car elles sont favorables à la
retraite par points.
Comme d'habitude, l'Intersyndicale a gardé la main sur le calendrier des
manifs. 4 seulement (5 décembre, 17 décembre, 9 janvier et 24 janvier
2020) verront une participation supérieure à 1,3 millions (données des
organisateurs) mais inférieure à 2 millions. Nous sommes bien loin des
manifs de 2010.
Durant ce mouvement la montée en puissance des AG interpro. ou des
assemblées de luttes a été une nouveauté. Des AG ont pullulé partout en
France, regroupant des militants syndicaux mais aussi des non-syndiqués
et des gilets jaunes. Ces assemblées ont été moteur de toutes les
initiatives autres que les simples manifs traîne-savates. Elles ont été
également un espace de lien entre différentes cultures politiques,
actions de type gilets jaunes et les actions plutôt syndicales.
On a pu observer un début de vraie convergence des luttes
(revendications salariales, conditions de travail et retraite). Il y a
eu une véritable gilet-jaunisation du mouvement (plus de démocratie
directe, refus de faire confiance à des leaders, forte détermination).
Ce mouvement, qui par sa dynamique et son intensité s'est heurté à deux
difficultés principales:
d'abord, le nombre insuffisant de secteurs entrés en grève, alors que
c'est l'arme la plus efficace contre le patronat. Les grévistes ont
surtout été dans le secteur public, tandis que le privé - notamment les
entreprises où il y a le plus de précaires, comme les centres d'appel -
ne bougeront presque pas. Et les blocages économiques n'ont pas
suffisamment gêné le patronat pour que le gouvernement retire son
projet. Ensuite, l'incapacité du mouvement à dépasser les corporatismes
et les revendications ponctuelles, et à échapper à la tutelle des
appareils syndicaux.
Pour qu'il en aille autrement, il aurait sans doute fallu que se
maintiennent des structures autonomes ou plutôt que celles-ci se
multiplient; et de même pour les manifs sauvages et autres actions
décidées à la base.
Le 16 mars 2020, Macron a annoncé la suspension de cette réforme avec la
prise de mesures de confinement dans le cadre de la pandémie de Covid-19.
Nous nous reverrons donc en 2023 avec cette fois-ci l'allongement à 64
ans de l'âge légal de départ en retraite, le système de retraite par
points ayant été abandonné...
Denis - Reims le 9 février 23
Note
(1) Ces 2 mouvements ne seront pas traités ici, car nous ne nous
intéressons qu'aux mouvements contre les réformes des retraites.
Sources: Extraits d'articles publiés dans CA en particulier dans le Hors
Série n°20 de janvier 17 qu'il est toujours possible de se procurer
(gratuitement d'ailleurs en s'abonnant à CA!)
https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3619
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