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(fr) CNT-AIT - Les anarchistes contre les traditions
Date
Tue, 7 Mar 2023 18:40:16 +0000
«Ecrasé par son travail quotidien, privé de loisir, de commerce
intellectuel, de lecture, enfin de presque tous les moyens et d'une
partie des stimulants qui développent la réflexion des hommes, le peuple
accepte le plus souvent sans critique et en bloc les traditions
religieuses qui, l'enveloppant dès le plus jeune âge dans toutes les
circonstances de sa vie, et artificiellement entretenues en son sein par
une foule d'empoisonneurs officiels de toute espèce, prêtres et laïques,
se transforment chez lui en une sorte d'habitude mentale et morale, trop
souvent plus puissante même que son bon sens naturel.» ---- (in Dieu et
l'Etat) ---- «On pourrait définir le patriotisme naturel ainsi: c'est un
attachement instinctif, machinal et complètement dénué de critique pour
des habitudes d'existence collectivement prises et héréditaires ou
traditionnelles, et une hostilité tout aussi instinctive et machinale
contre toute autre manière de vivre. C'est l'amour des siens et du sien
et la haine de tout ce qui porte un caractère étranger. Le patriotisme,
c'est donc un égoïsme collectif d'un côté et la guerre de l'autre.»
(in Le patriotisme physiologique ou naturel, 1869)
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Khazir minda azad! (Maintenant moi aussi je suis libre), Tatar, URSS,
1918: une jeune fille se libère en foulant son voile, au grand désespoir
de sa mère qui l'implore. Les jeunes garçons communistes l'invitent à
les rejoindre à l'Université alors que le Mollah lui montre la mosquée
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Tradition
(Encyclopédie Anarchiste, 1934)
Tradition: n. f. (du latin traditio, action de transmettre)
Idées, croyances, sentiments, façons d'agir et de se comporter peuvent
se transmettre d'un individu à l'autre, comme aussi de génération en
génération. La parole, l'écriture, l'art sous toutes ses formes,
l'instruction et l'éducation, la contrainte exercée sur leurs membres
par les collectivités, l'imitation inconsciente ou volontaire
contribuent à cette transmission qui, bien comprise, permettrait à
l'espèce humaine d'accroître indéfiniment ses richesses intellectuelles
et son savoir-faire. Nul progrès ne serait possible, si chaque inventeur
ne bénéficiait des découvertes faites par ses prédécesseurs, si chaque
génération ne recevait un bagage déjà lourd des générations précédentes.
Grâce à la tradition, «l'humanité peut être considérée comme un seul
homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement».
Mais cette mémoire collective est dépourvue du pouvoir créateur qui
permet à notre espèce de dépasser sans cesse le présent; elle se borne,
comme la mémoire individuelle, d'enregistrer des faits ou des attitudes,
sans intervenir pour les modifier. Si elle consacre les conquêtes de
l'esprit, en le dispensant de recommencer constamment les mêmes
opérations ou les mêmes actes, elle n'est pas le primitif artisan de ces
conquêtes. Sans le contrepoids d'une volonté hardie et d'un continuel
besoin de nouveauté, elle immobiliserait les peuples comme les individus
dans une routine rapidement mortelle. Fort utile, indispensable même à
titre de servante, elle sombre dans un automatisme irréfléchi, dans une
banalité stupide et machinale, dès qu'elle règne en maîtresse.
Essentiellement conservatrice par nature, la tradition vaut seulement
comme tremplin pour des envols plus audacieux. Sous peine d'entraver
fâcheusement la marche en avant de l'humanité, elle ne doit en aucune
manière abolir l'esprit d'initiative et le gout de l'effort.
En aucun cas, la tradition ne saurait donc être érigée en suprême règle
du savoir ou de l'action, ainsi que le prétendent de trop nombreux
contemporains. Dépourvue des incomparables mérites, des mystérieuses
vertus que lui accordent de pseudo-philosophes et des écrivains
charlatans, elle a besoin d'être soumise au contrôle de l'expérience et
de la raison. Une erreur ne se transforme point en vérité du fait
qu'elle a cours depuis très longtemps; une institution injuste, un
préjugé inhumain ne cessent pas d'être condamnables en devenant
millénaires. La valeur intrinsèque d'un acte ou d'une idée reste
indépendante et de son lieu d'origine et de la date de naissance.
Certaines pratiques barbares, en honneur chez les sauvages, remontent
probablement à l'époque préhistorique; et les plus cruelles habitudes
des Hindous et des Chinois sont bien antérieures à l'ère chrétienne.
Elles n'en sont pas moins absurdes et dangereuses, la répétition ne
pouvant suffire à légitimer un acte inique en soi ou déraisonnable.
Les apologistes des anciennes coutumes, les thuriféraires patentés du
bon vieux temps se bornent d'ailleurs, dans l'ensemble, à prôner la
Tradition, avec la stupide ingénuité du dévot qui adore sans chercher à
comprendre. A tout propos et hors de propos, ils répètent ce grand mot
sonore dont ils seraient incapables de préciser la vraie signification.
Quelques penseurs, s'appuyant sur les chimères de la théologie, ont
voulu en faire le canal essentiel d'une primitive et divine révélation;
en parlant du traditionalisme, nous noterons l'échec complet de leur
tentative. Du point de vue rationnel et scientifique, la tradition n'est
qu'un instrument trop souvent infidèle qui permet à la pensée réfléchie
de fixer, dans la mémoire collective d'un groupe, les résultats de ses
investigations. En faire une divinité dont les oracles infaillibles
tranchent toutes les difficultés, c'est méconnaître complètement et sa
vraie nature et les étroites limites de ses possibilités.
Chez les catholiques, la tradition joue un rôle de premier ordre. Papes
et conciles l'invoquent à l'appui de leurs dires, quand ils ne trouvent
rien dans la Bible qui légitime leurs élucubrations. Elle renferme le
dépôt de la révélation au même titre que les Livres Saints, assurent les
théologiens de Rome. L'Evangile ne contient pas une phrase permettant de
justifier la croyance à la virginité de Marie, à sa conception
immaculée, à l'existence du purgatoire et à beaucoup d'autres dogmes;
mais une tradition remontant jusqu'aux apôtres servirait de base,
paraît-il, à ces pieuses affirmations de la foi catholique. Et comme des
érudits déclarent, avec preuves à l'appui, que les premiers chrétiens
ignoraient totalement la plupart de ces dogmes, on parle d'une tradition
purement orale, n'ayant laissé aucune trace écrite durant de très longs
siècles. Moyen peu honnête mais fort commode d'esquiver les innombrables
objections faites par les historiens sérieux. Avec une tradition aussi
fuyante, aussi instable, le pape a beau jeu pour décréter n'importe quel
dogme pouvant favoriser son prestige ou ses finances. Aux formules
d'autorité le protestantisme a préféré le principe du libre examen et
c'est aux seuls textes inspirés qu'il demande de nourrir sa foi.
Dans maintes loges, la tradition maçonnique est aussi l'objet d'un
respect superstitieux. Cette tradition n'implique d'ailleurs aucune
continuité au point de vue soit politique, soit anticlérical, soit
philosophique. En France, la franc-maçonnerie s'est ralliée
successivement à Napoléon Ier, à Louis XVIII et à Charles X, à
Louis-Philippe, à la République de 1848, au second Empire, à la
troisième République pendant le seul XIXème siècle. Son anticléricalisme
ne date que des derniers lustres de ce même XIXème siècle; il lui valut,
à bon droit, de profondes sympathies de la part des esprits
indépendants; ce fut, pour cette association, une période glorieuse.
Mais cet anticléricalisme disparut dès 1914; il faut la mauvaise foi des
théologiens catholiques pour ne pas reconnaître que la franc-maçonnerie
est aujourd'hui l'alliée des religions plus que leur ennemie. Joseph de
Maistre, qui fut un haut dignitaire de la franc-maçonnerie au début du
XIXème siècle, aurait sa place toute marquée dans certaines loges du
XXème. Au point de vue philosophique, nous constatons de même de
perpétuelles variations; une vague religiosité, un spiritualisme assez
imprécis, voilà ce que l'on retrouve le plus habituellement. Par contre,
la tradition maçonnique transmet avec un soin jaloux les rites et les
symboles qui intriguèrent si longtemps les profanes. Dans un groupement
ne disposant ni d'un plan d'ensemble, ni d'un credo uniforme, formules
et signes traditionnels ont, en effet, l'avantage d'assurer une certaine
continuité.
Aussi bien à gauche qu'à droite, les aigrefins de la politique invoquent
très volontiers la tradition. Nos radicaux parlent des jacobins et de
1793; ces avortons pourris, ces courtiers marrons du parlementarisme se
donnent des allures de Conventionnels, afin de mieux tromper les gogos.
Mais leur énergie ne s'exerce que contre les travailleurs; à l'égard des
banquiers, des généraux réactionnaires, des cléricaux influents, ils
sont d'une platitude qui écoeurerait un Robespierre. Ce ne sont pas des
jacobins, ce sont des comédiens, et de mauvais comédiens seulement.
Quant à la tradition royaliste, invoquée chaque jour par l'Action
Française, elle inspire un insurmontable dégout à quiconque étudie avec
impartialité l'histoire des Capétiens. Des lubriques sanguinaires, des
crétins orgueilleux, de véritables monstres au point de vue moral et
humain, voilà ce que furent généralement les anciens rois. Et leurs
modernes rejetons, héritiers des tares ancestrales, sont la proie
d'instincts sadiques. Sous des habits rutilants ils cachent un corps usé
par de précoces débauches, ou miné par les maladies que leur léguèrent
de glorieux ancêtres. Aujourd'hui comme autrefois, la plupart des trônes
sont occupés par de vrais fumiers ambulants. Ne soyons pas surpris
qu'une tradition de ce genre soulève l'enthousiasme de Maurras et de
Léon Daudet.
Pour comprendre à quels méfaits conduit le culte de la tradition,
rappelons, en terminant, l'exemple de l'ancienne Chine. Totalement
subordonné au sentiment de solidarité qui le rattachait à sa famille et
à ses ancêtres, le Chinois rejetait comme sacrilèges toute innovation et
tout progrès. Télégraphe, chemin de fer, etc... n'étaient que des
inventions diaboliques puisque ses aïeux ne les connaissaient pas. La
routine régnait sans contrepoids dans le Céleste Empire. Or, ces belles
maximes ont valu au peuple chinois des malheurs et des souffrances qui
le font plaindre par le reste du globe. Mais ceux qui prônent, chez
nous, les bienfaits de la tradition oublient toujours de nous parler de
la Chine.
L. BARBEDETTE
La coutume des pieds bandés fut pratiquée en Chine du Xe au début du XXe
siècle sur les filles et jeunes femmes issues des classes sociales
favorisées dans un premier temps, avant de s'étendre à une part plus
large de la société chinoise.
Zhu Xi (1130-1200), alors magistrat dans la province du Fujian, voyait
dans le bandage des pieds, outre un moyen de préserver la chasteté
féminine, «un moyen de répandre la culture chinoise et d'enseigner la
séparation entre l'homme et la femme.»
Après plusieurs vaines interdictions, à la fin du XIXe siècle, la
pratique est interdite en 1912 après la proclamation de la première
république, et réellement éliminée au début des années 1950.
http://cnt-ait.info/2023/03/06/les-anarchistes-contre-les-traditions/
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