|
A - I n f o s
|
|
Une agence d'actualités par pour et au sujet des anars
**
.
Informations dans toutes les langues
Les 30 derniers messages (accueil)
Messages des deux
dernières semaines
Nos archives des anciens messages
Les 100 derniers
messages selon la langue
Greek_
䏿–‡ Chinese_
Castellano_
Catalan_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Francais_
Italiano_
Portugues_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
_The.Supplement
Premières lignes des dix derniers messages
Greek_
Chinese_
Castellano_
Catalan_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Francais_
Italiano_
Polski_
Portugues_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe
Premières lignes des dix derniers messages
Premières lignes des messages des dernières 24 heures
Premières lignes des messages des dernière
last 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013 |
of 2014 |
of 2015 |
of 2016 |
of 2017 |
of 2018 |
of 2019 |
of 2020 |
of 2021 |
of 2022 |
of 2023
(fr) Socialisme Libertaire - Joseph Déjacque: Essai sur la religion
Date
Wed, 1 Mar 2023 17:20:24 +0000
Essai sur la Religion (extrait), par Joseph Déjacque (1861) ---- I.
---- Qu'est-ce que la Religion? Que doit-elle être? ---- Qu'est-ce que
la Religion aujourd'hui? C'est la synthèse immuable de toutes les
erreurs anciennes et modernes, l'affirmation de l'arbitraire
absolutiste, la négation de l'anarchisme attractionnel, c'est le
principe et la consécration de tout inertisme dans l'humanité et
l'universalité, la pétrification du passé, son immobilisation
permanente. ---- Que doit-elle être? La synthèse évolutive de toutes les
vérités contemporaines; la constatation et l'unification perpétuelles;
l'organisation progressive de toutes les sciences acquises, gravitant du
présent au futur, du connu à l'inconnu, du fini à l'infini; la négation
de l'absolutisme arbitraire et l'affirmation de l'anarchisme
attractionnel; le Principe et la consécration de tout mouvement dans
l'humanité et l'universalité la pulvérisation du passé et sa
régénération ascensionnelle dans l'avenir, sa révolution permanente.
II.
Le Travail de conservation du Dualisme.
Jusqu'à ce jour, en Religion comme en Politique (et, par politique,
j'entends ici, non pas "l'art de gouverner les états," mais l'art
d'organiser la société; comme, par religion, j'entends ici, non pas "le
culte qu'on rend à la divinité," mais le lien ou concept humanitaire).
Jusqu'à ce jour il n'y a pas eu en elles de révolution; il n'y a eu que
des évolutions, qui ont bien pu amener quelques modifications dans le
système, mais qui n'ont rien changé au principe. Le principe de
l'économie religieuse comme de l'économie politique, c'est encore Dieu,
c'est encore l'autorité. Tant qu'on n'aura détruit Dieu, dans le ciel,
et l'autorité, son satellite, sur la terre, on n'aura révolutionné ni la
religion, ni la politique; tout au plus aura-t-on révolutionné le déisme
et le gouvernementalisme: le dualisme religieux, - esprit et matière, -
et le dualisme politique, - gouvernants et gouvernés. Révolutionner le
dualisme, n'est-ce pas le conserver?
III.
Le Code religieux est le Code pénal suprême.
"Dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es"; ainsi parle la
sagesse proverbiale. - Dis-moi quelle religion tu professes, et je te
dirai aussi, homme on peuple, qui tu es. La religion, pour les peuples
sauvages comme pour les peuples barbares ou civilisés, n'est-elle pas la
loi des lois, la morale des morales? L'homme saisi d'une fanatique
superstition en Dieu ne place-t-il pas la loi divine bien au-dessus, de
la loi humaine, la morale de l'Eglise bien au-dessus de la morale de
l'Etat? Il se peut qu'il subisse l'une si on la lui impose, il n'a de
piété fervente que pour l'autre. Est-ce que, pour gouverner le monde, il
y aurait besoin de lois pénales, de morales civiles, de légions
d'archanges laïques, si les peuples avaient une foi aveugle dans le
dogme religieux? L'armée cléricale serait suffisante à elle seule pour
les maintenir dans la soumission, et la voix des prêtres plus
terrifiante à leur oreille que le bruit des armures des licteurs.
IV.
La Religion prépare son suicide en se servant d'une arme à deux tranchants.
Si la Religion, contrairement à son principe même, qui est la domination
exclusive de la force brutale par la force intellectuelle, principe qui
lui défendait, dans son intérêt propre, de reconnaître au glaive une
puissance gouvernementale capable de se retourner contre elle, comme on
l'a vu à la naissance de toute réforme religieuse, par le massacre des
premiers chrétiens, par exemple, et des premiers huguenots si la
Religion, dis-je, a eu recours aux guerriers, si elle a appelé à un aide
l'appui de glaive, c'était dans le but de réduire à l'obéissance les
hommes ou les peuples qui, dans les temps anciens, n'avaient pas encore
la foi, ou qui, dans les temps modernes, ne l'avaient plus. Les fidèles,
ses esclaves volontaires, n'avaient pas besoin de cette brutale
contrainte pour ne courber et la servir. C'est au contraire cet emploi
inconséquent de la violence qui a contribué à leur désiller** les yeux
et à leur déboucher les oreilles. Bientôt les zélés serviteurs devinrent
d'agressifs rebelles. La Religion, en voulant trop
embrasser,[n'étreignerait]qu'elle-même: elle porta à un principe un coup
mortel.
V.
La Religion est le thermomètre de la raison publique.
Si la Religion a pu agir ainsi, si elle a été à toutes les époques de
l'histoire la personnification la plus radicale de l'exploitation de
l'homme par l'homme, c'est que, synthèse des fausses sciences,
expression transcendante des préjugés autoritaires, des superstitions
divines qui avaient cours dans l'humanité, il était fatal, il était
logique qu'en les résumant elle let affirmât dans toute leur hideur. La
Religion n'est que le thermomètre de la raison publique, elle ne fait
qu'indiquer par sa formule le degré d'élévation ou d'abaissement général
des connaissances humaines. Pas plus l'idée religieuse que l'idée
politique ne peuvent résister à l'action magnétique dos esprits, se
soustraire au mouvement, de la température intellectuelle. Comme Une
constitution nouvelle marque pour un peuple le niveau de ses progrès
politiques, l'apparition d'une religion nouvelle constate le niveau de
me progrès philosophiques.
VI.
Les Religions régnantes sont le testament de générations qui ne sont plus.
Seulement à leur avènement dans le monde, les religions comme les
constitutions n'affirment jamais que les connaissances acquises la
veille, et se posent toujours en obstacle à l'affirmation des
connaissances latentes et qui embrâseront l'atmosphère social[e]le
lendemain: et, en cela, il faut l'avouer, elles ne sont encore que
l'image des peuples et des hommes, qui se cramponnent toujours, avec une
sorte de fureur stupide, à leurs idées mortes, et me cèdent à
l'attraction des idées vivantes qu'après avoir été longuement violentée
par elles. On dirait que tous, hommes et peuples, constitutions et
religions, sont comme honteux de s'avouer Vaincus, et ne s'abandonnent
que de mauvaise grâce aux charmes ou à la séduction fascinatrice de
l'irrésistible et universel progrès.
SOURCE: libcom.org
https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/01/joseph-dejacque-essai-sur-la-religion.html
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe https://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr