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(fr) Alternative Libertaire #352 (UCL) - Symboles de l'extrême droite: Les connaître pour mieux les combattre
Date
Sun, 29 Sep 2024 18:25:51 +0100
La flamme stylisée du FN puis du RN, la fleur de lys de l'Action
française... ces symboles caractéristiques de l'extrême droite française
sont désormais bien ancrés dans le paysage «dans nos villes et nos
campagnes» pour reprendre l'une de leurs expressions favorites. Ces
dernières années, groupes et groupuscules sont apparus à la faveur de la
profusion des idées d'extrême droite et des dissolutions. De nouveaux
codes ont émergé. Nous vous proposons ici quelques éléments pour les
repérer afin de pouvoir les invisibiliser (en arrachant les autocollants
quand c'est possible ou bien en recouvrant, en veillant toutefois à la
légalité du collage, évitons autant que possible des amendes pour ça!).
---- Le principe de code, de signe de reconnaissance et de symbolique
revêt une importance dans tous les camps politiques. Il s'agit en
forgeant une identité visuelle de participer à créer un sentiment
d'appartenance et d'identification qui passe par les logos, les
drapeaux, les autocollants, la charte graphique.
Pour la gauche, sans prétendre à l'exhaustivité, les symboles identifiés
sont le marteau et la faucille communistes, l'étoile rouge, le chat noir
anarcho-syndicaliste, ou encore le triangle rouge, à l'origine signe
distinctif accroché à la poitrine des prisonniers politiques des camps
de concentration nazis, devenu ensuite par retournement du stigmate[1]un
symbole antifasciste.
L'extrême droite n'échappe pas à la règle et dispose aussi de sa
symbolique propre. Pour autant, ce camp politique attache une importance
particulière aux codes visuels cryptiques, qui demandent des clés de
lecture pour être décodés.
Il y a au moins deux raisons à cela.
La première, c'est que les fascistes défendent parfois des idées
tellement violentes qu'elles suscitent (pour l'instant) un large rejet
de la population lorsqu'elles sont énoncées ouvertement.
Ainsi, faire ouvertement l'apologie de génocide ou tenir des propos
explicitement racistes ou homophobes peut -même si trop rarement- les
exposer à des poursuites judiciaires, ou plus modestement à des mesures
de modération sur les réseaux sociaux -bannissement, shadow ban (le fait
que les algorithmes cessent silencieusement de mettre un contenu en
avant) ou démonétisation.
Utiliser des codes pour faire passer ces idées sert alors à semer le
doute et à esquiver les sanctions.
La deuxième raison c'est que l'extrême droite, grande adepte des
raisonnements complotistes, aime se considérer comme une élite capable
de percer à jour les subterfuges de leurs ennemis (les médias, les
politiciens, les francs-maçons, les wokes...) et se distinguer d'une
masse qui, au contraire, se laisse berner par ces stratagèmes.
Aussi l'apprentissage progressif des codes sert de rituel initiatique
qui sépare le camp de «ceux qui savent» de celui des «moutons», des
«idiots utiles», comme ils les appellent, et forge une connivence entre
les premiers.
Cette tactique ne date pas d'hier. On peut citer le tristement célèbre
exemple de la «finance internationale», euphémisme utilisé par les nazis
pour désigner les Juifs lorsqu'ils s'adressaient à une large audience.
À l'heure d'internet, ce système de code est dénommé
dogwhistle[2](sifflet à chien en anglais) qui désigne littéralement les
sifflets qui produisent un son trop aigu pour être entendu des humains
et auxquels seuls les chiens répondent.
Puisqu'ils perdent leur intérêt lorsqu'ils deviennent trop connus du
reste du monde, ces codes changent très souvent. Pour prendre un exemple
récent sur les réseaux sociaux, l'extrême droite a pris l'habitude
d'utiliser le terme et l'image des «dragons célestes», qui désigne à
l'origine une aristocratie décadente et littéralement intouchable dans
l'univers du manga One Piece, pour parler (encore une fois) des Juifs.
Plus insolite, il y a quelques années, cette même communauté faisait
apparaître l'émoji mappemonde dans leur profil. Ce symbole faisait
référence à un travail de pseudo-science du psychologue Richard Lynn qui
prétendait, grâce à une méthodologie douteuse, avoir déterminé le QI
moyen de toutes les nations du monde. Ses résultats visaient à montrer
que les QI des pays d'Afrique étaient ridiculement bas.
Bien employés, ces dogwhistles permettent de mettre en oeuvre des
tactiques de harcèlement massif. Grâce à eux, un fasciste identifie très
rapidement un autre fasciste engagé dans un débat sur internet et peut
se liguer aussitôt à lui contre leur interlocuteur, voire appeler du
renfort.
Ces codes rendent l'identification de discours racistes ou sexistes plus
difficile pour les personnes qui ne sont pas sensibilisées à ces
tactiques, tout en conservant leurs effets délétères sur les personnes
visées.
Voilà pourquoi il est important pour les antifascistes de conserver un
oeil sur les évolutions (très rapides) de ces codes et de leur
signification.
Cela passe par un fastidieux travail de veille, qu'il n'est heureusement
pas nécessaire de faire individuellement -des collectifs spécialisés
s'en chargent et partagent leurs analyses pour contrer cette stratégie
de l'extrême droite.
Des outils pour repérer la symbolique d'extrême droite
Jusqu'à récemment, il n'existait pas de plateforme recensant
systématiquement tous ces symboles. On pouvait compter sur la
remarquable veille antifa des camarades de La Horde qui se chargeaient
de recenser sur leur site le travail de groupes locaux[3]mais également
de produire une série d'articles sur certains de ces symboles (croix
celtique, soleil noir, blason de la division Charlemagne, etc.).
Depuis la fin de l'année 2022, un site dédié, Indextrême, a vu le jour.
Son objectif est simple: recenser le maximum «des symboles créés,
détournés, réappropriés dans toutes leurs variations par l'extrême
droite néofasciste et néonazie depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale à nos jours[...]identifiés sur le territoire français»«À
propos», Indextrême: https://indextreme.fr/a-propos/.
Indextrême est originellement l'émanation de deux personnes (c'est
depuis devenu un collectif): le photojournaliste Ricardo Parreira et le
designer Geoffrey Dorne -le graphisme du site est très réussi ce qui a
le mérite de rendre un tant soit peu agréable la navigation dans cet
amas de symboles. C'est une petite mine d'or pour obtenir des
informations sur les codes utilisés par l'extrême droite. Ceux-ci sont
classés par catégories: acronymes, animaux, chiffres, croix, drapeaux,
gestes, marques, personnages historiques ou de fiction, émojis, etc.
Pour chaque symbole, une fiche détaillée précise son contexte
d'apparition, son utilisation et indique des liens vers des ressources
en ligne (La Horde, Médiapart, StreetPress, Rapports de force,
Rebellyon, etc.) et des photos du symbole «en action».
Le collectif a également produit trois excellentes infographies: sur les
symboles nazis utilisés entre 1933 et 1945 (et sur ceux d'aujourd'hui
qui s'en inspirent), sur les symboles utilisés dans les milieux du rock
anti communiste (RAC) et par le National Socialist Black Metal (NSBM) et
enfin une chronologie des symboles d'extrême droite de la préhistoire à
nos jours[4].
Des critères récurrents
Comment repérer un symbole d'extrême droite facilement? Après
consultation de plusieurs milliers d'entre eux, nous avons pu constater
que des éléments se démarquent.
Voici quelques points de vigilance concernant les couleurs, la
typographie (police d'écriture) ou encore les slogans utilisés.
Les couleurs récurrentes sont celles des mouvements d'extrême droite
«classiques»: le bleu marine et le jaune doré, caractéristiques du logo
de l'Action française, mais également le blanc, le noir et le rouge
(référence directe aux couleurs du drapeau nazi), comme dans le cas du
symbole «FCK AFA» (Fuck Antifa soit «nique les antifascistes») ou «FCK
RFGS» (Fuck Refugees soit «nique les réfugié·es»).
Concernant les polices utilisées, nos ennemis de classe ayant des gouts
à l'image de leurs idées, une écriture gothique illisible est
généralement un bon indicateur que vous êtes en présence d'un symbole
d'extrême droite.
Une autre typo appréciée des groupes d'extrême droite, notamment des
Ultras -et parfois, hélas, également reprise par certains groupes
d'extrême gauche-, est la police Ultras Liberi, utilisée par Ouest Casual.
Enfin, pour ce qui est des slogans, toute référence aux mots «français»,
«identité», «invasion», «national», «patrie», «souveraineté» ou encore
aux expressions du type «d'abord», «chez nous», «dans nos
villes/campagnes/etc.» doit mettre la puce à l'oreille.
La vigilance antifasciste étant l'affaire de tou·tes, maintenant que
vous voilà averti·es, passez l'article à vos ami·es!
Commission antifasciste de l'UCL
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Symboles-de-l-extreme-droite-Les-connaitre-pour-mieux-les-combattre
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