A - I n f o s

a multi-lingual news service by, for, and about anarchists **
News in all languages
Last 30 posts (Homepage) Last two weeks' posts Our archives of old posts

The last 100 posts, according to language
Greek_ 中文 Chinese_ Castellano_ Catalan_ Deutsch_ Nederlands_ English_ Francais_ Italiano_ Polski_ Português_ Russkyi_ Suomi_ Svenska_ Türkurkish_ The.Supplement

The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Castellano_ Deutsch_ Nederlands_ English_ Français_ Italiano_ Polski_ Português_ Russkyi_ Suomi_ Svenska_ Türkçe_
First few lines of all posts of last 24 hours

Links to indexes of first few lines of all posts of past 30 days | of 2002 | of 2003 | of 2004 | of 2005 | of 2006 | of 2007 | of 2008 | of 2009 | of 2010 | of 2011 | of 2012 | of 2013 | of 2014 | of 2015 | of 2016 | of 2017 | of 2018 | of 2019 | of 2020 | of 2021 | of 2022 | of 2023 | of 2024

Syndication Of A-Infos - including RDF - How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups

(fr) Alternative Libertaire #352 (UCL) - Symboles de l'extrême droite: Les connaître pour mieux les combattre

Date Sun, 29 Sep 2024 18:25:51 +0100


La flamme stylisée du FN puis du RN, la fleur de lys de l'Action française... ces symboles caractéristiques de l'extrême droite française sont désormais bien ancrés dans le paysage «dans nos villes et nos campagnes» pour reprendre l'une de leurs expressions favorites. Ces dernières années, groupes et groupuscules sont apparus à la faveur de la profusion des idées d'extrême droite et des dissolutions. De nouveaux codes ont émergé. Nous vous proposons ici quelques éléments pour les repérer afin de pouvoir les invisibiliser (en arrachant les autocollants quand c'est possible ou bien en recouvrant, en veillant toutefois à la légalité du collage, évitons autant que possible des amendes pour ça!). ---- Le principe de code, de signe de reconnaissance et de symbolique revêt une importance dans tous les camps politiques. Il s'agit en forgeant une identité visuelle de participer à créer un sentiment d'appartenance et d'identification qui passe par les logos, les drapeaux, les autocollants, la charte graphique.

Pour la gauche, sans prétendre à l'exhaustivité, les symboles identifiés sont le marteau et la faucille communistes, l'étoile rouge, le chat noir anarcho-syndicaliste, ou encore le triangle rouge, à l'origine signe distinctif accroché à la poitrine des prisonniers politiques des camps de concentration nazis, devenu ensuite par retournement du stigmate[1]un symbole antifasciste.

L'extrême droite n'échappe pas à la règle et dispose aussi de sa symbolique propre. Pour autant, ce camp politique attache une importance particulière aux codes visuels cryptiques, qui demandent des clés de lecture pour être décodés.

Il y a au moins deux raisons à cela.

La première, c'est que les fascistes défendent parfois des idées tellement violentes qu'elles suscitent (pour l'instant) un large rejet de la population lorsqu'elles sont énoncées ouvertement.

Ainsi, faire ouvertement l'apologie de génocide ou tenir des propos explicitement racistes ou homophobes peut -même si trop rarement- les exposer à des poursuites judiciaires, ou plus modestement à des mesures de modération sur les réseaux sociaux -bannissement, shadow ban (le fait que les algorithmes cessent silencieusement de mettre un contenu en avant) ou démonétisation.

Utiliser des codes pour faire passer ces idées sert alors à semer le doute et à esquiver les sanctions.

La deuxième raison c'est que l'extrême droite, grande adepte des raisonnements complotistes, aime se considérer comme une élite capable de percer à jour les subterfuges de leurs ennemis (les médias, les politiciens, les francs-maçons, les wokes...) et se distinguer d'une masse qui, au contraire, se laisse berner par ces stratagèmes.

Aussi l'apprentissage progressif des codes sert de rituel initiatique qui sépare le camp de «ceux qui savent» de celui des «moutons», des «idiots utiles», comme ils les appellent, et forge une connivence entre les premiers.

Cette tactique ne date pas d'hier. On peut citer le tristement célèbre exemple de la «finance internationale», euphémisme utilisé par les nazis pour désigner les Juifs lorsqu'ils s'adressaient à une large audience.

À l'heure d'internet, ce système de code est dénommé dogwhistle[2](sifflet à chien en anglais) qui désigne littéralement les sifflets qui produisent un son trop aigu pour être entendu des humains et auxquels seuls les chiens répondent.

Puisqu'ils perdent leur intérêt lorsqu'ils deviennent trop connus du reste du monde, ces codes changent très souvent. Pour prendre un exemple récent sur les réseaux sociaux, l'extrême droite a pris l'habitude d'utiliser le terme et l'image des «dragons célestes», qui désigne à l'origine une aristocratie décadente et littéralement intouchable dans l'univers du manga One Piece, pour parler (encore une fois) des Juifs.

Plus insolite, il y a quelques années, cette même communauté faisait apparaître l'émoji mappemonde dans leur profil. Ce symbole faisait référence à un travail de pseudo-science du psychologue Richard Lynn qui prétendait, grâce à une méthodologie douteuse, avoir déterminé le QI moyen de toutes les nations du monde. Ses résultats visaient à montrer que les QI des pays d'Afrique étaient ridiculement bas.

Bien employés, ces dogwhistles permettent de mettre en oeuvre des tactiques de harcèlement massif. Grâce à eux, un fasciste identifie très rapidement un autre fasciste engagé dans un débat sur internet et peut se liguer aussitôt à lui contre leur interlocuteur, voire appeler du renfort.

Ces codes rendent l'identification de discours racistes ou sexistes plus difficile pour les personnes qui ne sont pas sensibilisées à ces tactiques, tout en conservant leurs effets délétères sur les personnes visées.

Voilà pourquoi il est important pour les antifascistes de conserver un oeil sur les évolutions (très rapides) de ces codes et de leur signification.

Cela passe par un fastidieux travail de veille, qu'il n'est heureusement pas nécessaire de faire individuellement -des collectifs spécialisés s'en chargent et partagent leurs analyses pour contrer cette stratégie de l'extrême droite.

Des outils pour repérer la symbolique d'extrême droite

Jusqu'à récemment, il n'existait pas de plateforme recensant systématiquement tous ces symboles. On pouvait compter sur la remarquable veille antifa des camarades de La Horde qui se chargeaient de recenser sur leur site le travail de groupes locaux[3]mais également de produire une série d'articles sur certains de ces symboles (croix celtique, soleil noir, blason de la division Charlemagne, etc.).

Depuis la fin de l'année 2022, un site dédié, Indextrême, a vu le jour. Son objectif est simple: recenser le maximum «des symboles créés, détournés, réappropriés dans toutes leurs variations par l'extrême droite néofasciste et néonazie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours[...]identifiés sur le territoire français»«À propos», Indextrême: https://indextreme.fr/a-propos/.

Indextrême est originellement l'émanation de deux personnes (c'est depuis devenu un collectif): le photojournaliste Ricardo Parreira et le designer Geoffrey Dorne -le graphisme du site est très réussi ce qui a le mérite de rendre un tant soit peu agréable la navigation dans cet amas de symboles. C'est une petite mine d'or pour obtenir des informations sur les codes utilisés par l'extrême droite. Ceux-ci sont classés par catégories: acronymes, animaux, chiffres, croix, drapeaux, gestes, marques, personnages historiques ou de fiction, émojis, etc.

Pour chaque symbole, une fiche détaillée précise son contexte d'apparition, son utilisation et indique des liens vers des ressources en ligne (La Horde, Médiapart, StreetPress, Rapports de force, Rebellyon, etc.) et des photos du symbole «en action».

Le collectif a également produit trois excellentes infographies: sur les symboles nazis utilisés entre 1933 et 1945 (et sur ceux d'aujourd'hui qui s'en inspirent), sur les symboles utilisés dans les milieux du rock anti communiste (RAC) et par le National Socialist Black Metal (NSBM) et enfin une chronologie des symboles d'extrême droite de la préhistoire à nos jours[4].

Des critères récurrents

Comment repérer un symbole d'extrême droite facilement? Après consultation de plusieurs milliers d'entre eux, nous avons pu constater que des éléments se démarquent.

Voici quelques points de vigilance concernant les couleurs, la typographie (police d'écriture) ou encore les slogans utilisés.

Les couleurs récurrentes sont celles des mouvements d'extrême droite «classiques»: le bleu marine et le jaune doré, caractéristiques du logo de l'Action française, mais également le blanc, le noir et le rouge (référence directe aux couleurs du drapeau nazi), comme dans le cas du symbole «FCK AFA» (Fuck Antifa soit «nique les antifascistes») ou «FCK RFGS» (Fuck Refugees soit «nique les réfugié·es»).

Concernant les polices utilisées, nos ennemis de classe ayant des gouts à l'image de leurs idées, une écriture gothique illisible est généralement un bon indicateur que vous êtes en présence d'un symbole d'extrême droite.

Une autre typo appréciée des groupes d'extrême droite, notamment des Ultras -et parfois, hélas, également reprise par certains groupes d'extrême gauche-, est la police Ultras Liberi, utilisée par Ouest Casual.

Enfin, pour ce qui est des slogans, toute référence aux mots «français», «identité», «invasion», «national», «patrie», «souveraineté» ou encore aux expressions du type «d'abord», «chez nous», «dans nos villes/campagnes/etc.» doit mettre la puce à l'oreille.

La vigilance antifasciste étant l'affaire de tou·tes, maintenant que vous voilà averti·es, passez l'article à vos ami·es!

Commission antifasciste de l'UCL

https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Symboles-de-l-extreme-droite-Les-connaitre-pour-mieux-les-combattre
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe https://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center