|
A - I n f o s
|
|
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists
**
News in all languages
Last 30 posts (Homepage)
Last two
weeks' posts
Our
archives of old posts
The last 100 posts, according
to language
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Catalan_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Francais_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkurkish_
The.Supplement
The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Castellano_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
First few lines of all posts of last 24 hours
Links to indexes of first few lines of all posts
of past 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013 |
of 2014 |
of 2015 |
of 2016 |
of 2017 |
of 2018 |
of 2019 |
of 2020 |
of 2021 |
of 2022 |
of 2023 |
of 2024
Syndication Of A-Infos - including
RDF - How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
(fr) CNT-AIT Toulouse - Anarchosyndicalisme! n°187
Date
Sun, 21 Jul 2024 18:34:06 +0100
Édito: Résister, donc désobéir ---- Depuis quelques décennies, on
assiste en France et en Europe à une montée apparemment irrésistible des
idées d'extrême-droite. Nationalisme outrancier, racisme, antisémitisme,
xénophobie se banalisent de plus en plus. En corollaire, les mouvements
qui défendent ces idées voient leur popularité augmenter dans des
proportions très inquiétantes. Déjà, en Europe certains partis
professant des idées ultra-nationalistes sont parvenus au pouvoir; en
France, à la faveur d'élections prochaines, la probabilité de l'arrivée
de la patronne du RN à la tête de l'État, par ailleurs fille de
Jean-Marie Le Pen, lequel n'a jamais renié ses idéaux fascistes, ne peut
qu'inquiéter. Certes, celle-ci a depuis quelque temps, considérablement
adouci son discours, acceptant de passer à la trappe certaine de ses
anciennes revendications les plus choquantes et adoptant dans ses
apparitions publiques une attitude citoyenne très digne et respectueuse,
aux antipodes des manières de son père.
L'histoire nous a suffisamment montré que pour être élus, hommes et
femmes politiques n'hésitent jamais, pour assouvir leurs ambitions, à
mentir, à dissimuler leurs intentions réelles pour que nous acceptions
de modifier nos préventions à leur égard. Mme Le Pen, malgré son amour
des animaux et ses manières policées, est une fasciste, son passé, ses
relations, ses amitiés le prouvent. Pour autant, les risques qu'elle
parvienne dans un avenir proche à ses fins sont réels; alors que faire
si cette hypothèse catastrophique se réalise?
Comment résister, comment s'opposer à des mesures qui remettraient en
question nos libertés, menaceraient nos droits d'être humain ou
attaqueraient les plus fragiles parmi nous? Opposer à la violence de
l'État, la violence populaire nous semble (sauf dans des circonstances
exceptionnelles) très aventureux, voire suicidaire. Les moyens
médiatiques de formation du consensus social, ajoutés à ceux policiers
de contrôle, de surveillance et de répression des États modernes, se
sont considérablement développés au cours des dernières années. On a par
exemple pu constater que lors du mouvement des Gilets Jaunes en France,
l'État républicain a parfaitement géré son action, (en faisant évoluer
les moyens de la répression à la hauteur de la menace puis en
déconsidérant le mouvement) pour contenir la colère populaire dans des
limites acceptables par lui. S'il avait fallu recourir à des moyens plus
violents (ceux par exemple utilisés pendant la Commune de 1871: 30 000
communards assassinés, des milliers emprisonnés, exilés), il n'aurait à
coup sur pas hésité. L'État est le plus froid des monstres froids et
pour remplir sa fonction essentielle, protéger le système de la
domination d'une classe privilégiée sur une autre, il n'a jamais hésité
à massacrer et à tuer. Alors que faire?
Fort opportunément, les Ateliers de création libertaire ont eu en 2023
la bonne idée de republier «Trois histoires de résistance sans violence
contre la domination» présentées par le «Collectif désobéissance
libertaire». L'une en particulier écrite par Gene Sharp et datant de
1959 s'intitule (et cela suffit à la décrire):«Comment, sous
l'occupation nazie, les professeurs norvégiens vinrent à bout de
Quisling et quelles leçons tirer de cet exemple pour une défense sans
armes aujourd'hui».
En avril 1940, les troupes nazies envahirent la Norvège, la résistance
armée fut très vite brisée et l'occupant mit en place un régime à sa
solde, dirigé par le dirigeant d'un petit parti fasciste Norvégien,
Quisling. Le nouveau régime prit très vite des mesures autoritaires et à
l'automne 1940 exigea que tous les fonctionnaires signent un serment de
loyauté. Nombre de fonctionnaires refusèrent et du coup le gouvernement
commença à durcir la répression. Petit à petit, un réseau auto-organisé
de refus et de résistance se mit en place dans les écoles: les
professeurs refusaient de signer, d'appliquer les consignes en arguant
du fait qu'ils n'avaient pas compris, que c'était contraire à leur
déontologie, etc. Au début, il ne s'agissait pas de résistance directe,
mais au bout de quelque temps, un véritable mouvement de résistance
impliquant une majorité des professeurs norvégiens se mit en place dans
les écoles, par exemple plus de 8 000 enseignants (sur les 12 000 que
comptait la Norvège) signèrent une lettre affirmant leur «refus de
participer à l'éducation de la jeunesse norvégienne telle qu'elle est
déterminée par le mouvement de jeunesse Nasjonal Samling; «en effet,
cela est contre ma conscience». Tant et si bien qu'en 1942, le
gouvernement engagea une épreuve de force, fermant des écoles, puis
menaçant de radier les récalcitrants et au final en emprisonnant un
millier dans des conditions effroyables. Mais cette répression sauvage
se retourna contre Quisling, car le mouvement de résistance des
professeurs était devenu très populaire et la population norvégienne
n'hésita pas à afficher sa solidarité avec les professeurs. Fin 1942,
Quisling fut obligé de renoncer à ses mesures pour mettre l'école
norvégienne au service de l'idéologie nazie. Essayant de tirer les
leçons de cet exemple, l'auteur constate tout d'abord qu'une forte
majorité des professeurs n'étaient absolument pas non-violents, certains
d'entre eux s'engagèrent en même temps dans un mouvement de résistance
armé impitoyablement réprimé par les nazis. En fait, la résistance non
violente a été utilisée parce que dans certaines conditions, elle était
la seule à pouvoir être mise en oeuvre, mais au final, en obligeant
Quisling à modifier sa politique, la résistance non violente eut souvent
une efficacité plus grande que les guérillas armées ou les sabotages.
Bien sur, il serait aberrant de prétendre à partir de ce mouvement de
résistance norvégien extrapoler sur la situation en France. Pour autant,
cet exemple nous montre qu'il est toujours possible de résister et de
lutter et une conclusion que l'auteur Gene Sharp tire de cette histoire
me semble particulièrement pertinente, aussi, je la retranscris:
«Parmi les avantages que la résistance non violente présente sur les
méthodes violentes dans la lutte contre les régimes fascistes se trouve
celui-ci: la résistance non violente frappe toute dictature à son point
naturellement le plus faible. La tyrannie peut continuer d'exister
seulement aussi longtemps que ses victimes continuent de lui obéir et de
la servir. Lorsque l'obéissance, la coopération et le service sont
retirés, la tyrannie est menacée d'effondrement. Elle s'efforcera de
rétablir l'obéissance par la terreur. Le problème est donc d'organiser
et de maintenir la non-coopération contre un régime inhumain tout le
temps qu'il faudra pour qu'il tombe».
Cette théorie fut exposée par un jeune français du XVIe siècle: Étienne
de la Boétie dans son «Discours de la Servitude Volontaire» où il
écrivait: «Si on ne leur donne rien (aux tyrans), si on ne leur obéit
pas, sans combattre, sans donner un coup, ils restent nus et défaits et
ne peuvent plus rien faire; de même, la racine n'ayant plus terre ni
nourriture, la branche se flétrit et meurt (....) simplement, ne l'aidez
pas (le tyran) et vous le verrez comme un grand colosse dont on a fauché
les pieds, s'effondrer au sol de son propre poids et se briser».
++++
Téléchargez le journal au format pdf ou lisez directement les articles
en ligne:[https://cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/anarcho187.pdf]
Édito
Résister, donc désobéir.
Monde du travail
Solidarité avec les secrétaires médicales de L'Hôpital Joseph Ducuing
L'Hôpital Joseph Ducuing en grève!
Accident du travail = terrorisme patronal (1)
Accident du travail = terrorisme patronal (2)
Accident du travail: un ouvrier se fait arracher son bras
Accident du travail: les cordistes se mobilisent
Société
"L' écologisme", le meilleur allié de la gentrification,
Politique
Front populaire? Chiche!
Blocus de la citadelle de J'offre (Montpellier)
Courrier des lecteurs
Débat des lecteurs sur l'école et la pédagogie Repères
Rien que la vérité des faits
Antimilitarisme
Eurosatory, supermarché de la mort
International
Soutien aux esquiveurs
Soudan campagne de soutien
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article1396
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe https://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center