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(fr) Alternative Libertaire #336 (UCL) - Égaux, égales, personne n'est illégal - Projet de loi immigration: bosse ou crève!
Date
Mon, 13 Mar 2023 17:11:55 +0000
Le nouveau projet de loi «asile et immigration» présenté au conseil des
ministres en février, est la seconde réforme de Macron sur le sujet
depuis sa première élection... et se place dans la même logique que la
précédente: exploiter et expulser. ---- En 2018, la loi Collomb venait
doubler la durée maximale d'enfermement des personnes étrangères en
centre de rétention, la passant de 45 à 90 jours. La réforme venait, en
plus, généraliser les interdictions de retour en France des personnes
expulsées. Depuis lors, les personnes étrangères ont été impactées par
la crise du Covid, prétexte à la fermeture des frontières, à un long gel
de la délivrance des visas (de regroupement familial notamment) et à la
transformation des préfectures en forteresses par la numérisation des
procédures. Ces dernières années ont aussi été marquées par les
accidents graves de nombreux travailleurs sans-papiers sur les
chantiers, parmi lesquels les sites des futurs jeux olympiques et du
grand Paris. Un travailleur a ainsi perdu la vie sur un chantier à
Montreuil en 2021.
Malgré les apparences, le nouveau projet de loi ne vient pas changer la
donne. Il prévoit bien la création d'un titre de séjour pour régulariser
les travailleuses et travailleurs des métiers dits «en tension», qui
fait déjà hurler la droite et l'extrême-droite (qui disent craindre une
«régularisation massive»). Cette mesure ne permettra pourtant
certainement pas de régularisation massive des personnes sans-papiers,
puisque la carte de séjour ne sera attribuée qu'à des personnes
présentes depuis plus de trois ans, et ayant travaillé au moins huit
mois pendant les deux années précédant leur demande... Les travailleurs
et travailleuses sans-papiers des fameux métiers dits «en tension»,
seront donc toujours à la merci des patrons pendant au moins trois ans
avant de pouvoir demander un titre de séjour. La principale différence
avec le cadre actuel sera que la délivrance du titre «métiers en
tension» ne nécessitera plus d'avoir la promesse d'embauche écrite d'un
employeur. Et même obtenue, cette régularisation ne donnera droit qu'à
une carte temporaire d'un an, et il faudra bosser pour la renouveler...
la situation des «happy few» restera bien précaire. Et pour toutes les
personnes travaillant dans les autres secteurs, rien ne change.
Bref, cette mesure divise et précarise encore plus les travailleurs et
travailleuses sans-papiers en fonction de leurs secteurs d'activité.
Elle a d'ailleurs été largement inspirée par les employeurs des
secteurs-clés de l'économie qui se lamentent depuis plusieurs mois dans
les journaux sur le manque de main-d'oeuvre disponible.
Régularisation: Non, ce n'est pas une faveur!
En réalité, cette petite brèche dans le mur ne fait que confirmer la
logique d'exploitation des «clandestins»: pour espérer obtenir des
papiers, ils et elles doivent travailler illégalement au bénéfice de
leurs patrons et de l'État, sans sécurité sociale ni prestations
sociales, corvéables selon le bon vouloir des entreprises. Quelques
autres parties du texte témoignent que répondre aux besoins de main
d'oeuvre en est bien la préoccupation centrale, comme la création d'un
«passeport talent» pour les «professions médicales et pharmaceutiques»
(nouvelle variante de l'immigration choisie). Autre changement, les
demandeurs et demandeuses d'asile, qui ont jusqu'à présent interdiction
de travailler pendant l'examen de leur dossier, pourront désormais
exercer un travail salarié durant cette période... Mais risqueront, si
le texte est adopté dans sa version actuelle, l'expulsion dès le rejet
de la demande.
Et l'expulsion, parlons-en!
En plus de systématiser l'expulsion des personnes dont la demande
d'asile a été rejetée, le texte prévoit de faciliter l'expulsion de
celles dont on estime qu'elles constituent une «menace à l'ordre
public», notion très floue et évolutive. Le ministre de la justice,
associé à la rédaction du projet de loi, a même proposé d'étendre le
champs d'application des mesures d'interdiction de territoire (ITF), des
peines prononcées par les juges et non par l'administration, jusque-là
réservées aux personnes étrangères condamnées pour des crimes
particulièrement graves. Sans surprise, Darmanin joue sur le terrain
habituel de la droite et de l'extrême-droite en associant immigration et
délinquance. On ne sait même plus si c'est par conviction ou dans le
simple objectif de rallier les voix des parlementaires de droite...
Alors que si les personnes étrangères sont sur-représentées dans les
chiffres de la délinquance, elles le sont essentiellement pour des
infractions liées au droit au séjour, et parce que, étant souvent
racisées, elles sont plus souvent contrôlées que les blanc·hes, donc
plus souvent condamnées.
Parallèlement au projet de loi, le ministère envisage de créer, d'ici
2026, 300 places d'enfermement en centre de rétention administrative
(CRA), où violences et maltraitances fleurissent à l'abri des caméras.
Deux centres seront construits en Gironde et dans le Loiret, et les deux
CRA de Paris et du Mesnil-Amelot seront agrandis.
Cette réforme, on n'en veut pas!
Derrière l'apparente contradiction entre régularisation et expulsion, le
texte est finalement d'une grande cohérence: en France, on n'a pas de
place pour les personnes non productives! Il arrivera au Sénat en mars,
puis à l'Assemblée nationale en mai; entre-temps, il est susceptible
d'être largement modifié au fil des tractations entre la majorité et
l'opposition - Darmanin ayant notamment mentionné la possibilité
d'instaurer des quotas sur les régularisations. En tout cas, le
gouvernement a bien l'intention de la faire passer en force le plus
rapidement possible: l'examen du texte est engagé en procédure
accélérée, le limitant ainsi à une seule lecture par le Sénat puis
l'Assemblée nationale.
Face à leur logique de tri et d'exploitation capitaliste, nos
revendications restent inchangées: régularisation de toutes les
personnes sans-papiers, fermeture des CRA, arrêt des expulsions, et
égalité des droits entre français et étrangers. Plusieurs manifestations
s'organisent dès maintenant devant différents centres de rétention, et
une mobilisation s'organise début mars à l'appel de nombreux collectifs
et associations de l'immigration - dont le Collectif Uni·es contre
l'immigration jetable (UCIJ) et la Marche des solidarités. Rejoignons
toutes les actions qui se tiendront localement, créons-en, et
travaillons à la convergence entre nos luttes. Contre la réforme des
retraites, contre le projet de loi immigration, contre l'exploitation de
toutes et tous, on se bat ensemble, on gagnera ensemble!
Clems (UCL Saint-Denis)
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Projet-de-loi-immigration-bosse-ou-creve
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