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(fr) Socialisme Libertaire - Droite-gauche: il n'y a rien à dépasser
Date
Thu, 30 Jun 2022 20:41:21 +0100
«La traditionnelle opposition droite/gauche de l'arc institutionnel qui
structurait la vie politique parlementaire depuis plus de cent ans,
était devenue de moins en moins perceptible au fil des années. Si bien
que les alternances construites sur cette coupure ont perdu, petit à
petit leur raison d'être. ---- Ce n'est pas faire preuve d'une grande
sagacité que de constater que, depuis des décennies, l'offre politique
de la gauche ressemblait à s'y méprendre à celle de la droite. Si, dans
le discours, il restait quelques traces de ses origines dans le
mouvement ouvrier, une fois au pouvoir, les politiques menées étaient
celles dont le patronat et la bourgeoisie avaient besoin. Il fut un
temps où ces derniers voyaient un avantage à laisser la gauche piloter
l'avion pour prendre des mesures impopulaires avec un risque moindre de
réaction populaire.
Du «savoir terminer une grève» en 1936, au «tournant de la rigueur» en
1983 et au «virage social-libéral» en 1974, cette gauche représentée par
la SFIO d'abord, par le PS ensuite depuis le congrès d'Epinay en 1971,
avait depuis longtemps prouvé au patronat qu'il ne courait aucun risque
à lui confier les clés du camion.
Retour aux sources
Le point commun à toutes les tendances nées à la fin du XIXe siècle au
sein du mouvement ouvrier, socialistes, anarchistes, communistes,
syndicalistes, était de détruire le capitalisme et d'instaurer une
société sans classes ni État. Un premier clivage s'est très vite opéré
concernant la stratégie pour y parvenir. D'un côté les révolutionnaires
considéraient qu'il fallait abattre l'État bourgeois par une pratique de
rupture nette avec les institutions et oeuvrer en direction de moments
plus ou moins insurrectionnels dans lesquels les différentes composantes
du prolétariat se soulevaient contre l'ordre existant: une Révolution.
De l'autre, les réformistes (les socialistes) estimaient qu'il fallait
mener une longue marche à travers les institutions étatiques pour les
transformer en un État interventionniste au profit des plus faibles.
Théoriquement les finalités restaient plus ou moins les mêmes.
Un second clivage a divisé les révolutionnaires qui se sont partagés
entre les marxistes-léninistes selon lesquels l'ancien État bourgeois
devait être provisoirement remplacé par un État prolétarien dirigé par
un parti éponyme, et les anarchistes révolutionnaires qui entendaient la
révolution comme la destruction immédiate de l'État et la prise en main
sans médiation de l'organisation sociale par l'ensemble des populations.
Les anarchistes se sont immédiatement situés en dehors du jeu
parlementaire et y sont restés, tandis que les marxistes léninistes, de
leur côté, s'y sont très vite complus (le PC - parti communiste).
SFIO/PS et PC ont ainsi formé la gauche parlementaire qui a
progressivement laissé tomber l'objectif de ses débuts d'abolir le
capitalisme. Il ne s'agissait plus que d'utiliser les élections pour
accéder au pouvoir et réaliser des réformes en faveur des plus démunis
au moyen d'un État interventionniste, s'opposant ainsi à une supposée
droite libérale qui, elle, estimait que l'intervention de l'État devait
se limiter aux fonctions régaliennes et laisser le capitalisme
s'auto-réguler.
Mais l'opposition entre Etat interventionniste et État libéral s'est
révélée n'être qu'un leurre pour que l'électeur perpétue le système en
ayant l'impression de jouer un rôle de premier plan. On a vu la gauche
prendre les mesures les plus libérales qui soient en faveur des
entreprises et récemment la droite piétiner les credo libéraux pour
sauver le soldat économie. Le quinquennat de Macron est une illustration
criante que les doctrines économiques ne sont que des nuances qui
n'engagent que celles et ceux qui y croient et qui ne pèsent pas lourds
face aux intérêts du Capital. En quelques jours, face à la crise du
Covid c'est un État omni-dirigiste qui, pour sauver le commerce, a
déniché les milliards autrefois introuvables pour embaucher des
soignants. Le ruissellement était, très provisoirement, mis de côté.
C'est maintenant sur le temps court, que les gestionnaires du
capitalisme doivent passer d'une doctrine à l'autre pour répondre à des
situations aléatoires, si bien que les alternances classiques s'appuyant
sur le clivage droite/gauche pour un temps plus long ne sont plus
adaptées, d'autant que le spectacle donné par les deux grands partis
avec leurs prétendues différences est devenu de plus en plus médiocre et
discrédité au vu des expériences passées. Leur rigidité bureaucratique
les a rendus inaptes à s'adapter rapidement aux événements du moment
pour prétendre à une quelconque efficacité dans la défense du système,
sans se disloquer. Après avoir joué un rôle utile, ils ne sont plus
indispensables à la bourgeoisie.
Unité nationale, unité du capital
L'heure n'est plus au spectacle de l'alternance, voire de la
cohabitation, mais à des perspectives de gouvernements d'unité nationale
comme cela s'est fait parfois en Allemagne.
PS/PC et les divers avatars du gaullisme, usés et discrédités dans
l'opinion publique, nous l'avons vu, étaient incapables de réaliser
cette union nationale réclamée par le patronat et ses organisations.
Leur histoire s'étant construite sur le mythe de leur opposition, ils
pouvaient difficilement apparaître comme un espoir transcendant leur
intérêt propre pour celui de la nation.
C'est cette impossibilité des vieux partis à jouer la carte de l'union
nationale qui a offert un boulevard à Macron et à LREM pour apparaître
comme une force dépassant le clivage droite/gauche. Un nouveau leader
charismatique et de nouvelles têtes c'est aussi ce qui a fait le succès
des Insoumis et de Mélenchon. On remarque à ce propos que se sont
effondrés les partis qui n'étaient plus dirigés par leur fondateur. Les
héritiers ont laissé la place à des créateurs de nouvelles lignées, et
on peut mettre le RN dans ce camp tant Marine le Pen a su se construire
avec une image de refus de l'héritage de son père.
Il y a pourtant un hic!
Pour affronter les temps agités qui se profilent, la bourgeoisie a
besoin d'une conduite des affaires calme, mais ferme. Les grandes
restructurations industrielles ont été réalisées sans trop de révoltes,
il faut continuer avec le chantier de la réforme des retraites. Et pour
cela, en effet, rien de mieux qu'une union nationale construite autour
de la diabolisation et de la crainte d'une supposée extrême gauche et
d'une réelle extrême droite, en mettant en scène une gestion centriste
de bon père de famille et pleine de bon sens.
Seulement voilà, une union nationale, pour n'être pas qu'un slogan, doit
s'appuyer sur une réalité plus ou moins majoritaire dans le pays. Ce qui
n'est pas le cas. Un peu partout on peut lire ou entendre qu'il y a
trois blocs autour de Le Pen, Macron et Mélenchon. Or ces trois blocs
sont, au niveau électoral, d'importance égale et représentent 90 % des
votes; ce qui veut dire que la nécessaire union nationale (ou patriote
ou encore populaire) que les trois appellent de leurs voeux ne peut être
que minoritaire, ce qui la fiche plutôt mal pour un grand rassemblement.
Mais surtout le problème c'est que seuls les observateurs qui ne
considèrent la vie politique qu'à travers celle des partis et du
parlement ne voient que trois blocs, alors qu'en réalité il y en a
quatre avec celui des abstentionnistes volontaires et conscients. Et ce
n'est pas rien, car cette proportion augmente au fur et à mesure que
l'on se rapproche des catégories de personnes qui s'agitent dans des
luttes, qu'elles soient salariales, environnementales ou dites culturelles.
Par conséquent l'union nationale bâtie sur le cadavre de l'opposition
droite/gauche risque fort de n'être, elle aussi, qu'un pitoyable
spectacle déjà discrédité. Ne soyons pas les souffleurs de ce théâtre de
dupes.»
JPD
SOURCE: Courant Alternatif (Mensuel anarchiste-communiste de l'OCL)
https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/06/droite-gauche-il-n-y-a-rien-a-depasser.html
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