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(fr) Courant Alternatif #320 (OCL) - Aménagement du territoire : Et pourtant elles existent !...
Date
Tue, 10 May 2022 21:45:07 +0100
Les résistances rurales aux projets industriels nuisibles sont
nombreuses et même victorieuses parfois. Mais elles passent sous les
radars médiatiques, dans le vacarme autour de la guerre, de la pandémie
ou des élections. Par exemple, contre une usine à saumons dans les
Côtes-d’Armor, contre les méga-bassines du Niortais ou un projet
hypothétique de centrale nucléaire près de Nantes, divers collectifs
posent concrètement l’enjeu de l’utilité sociale et de la décision
démocratique, face à la rentabilité financière et la destruction du
vivant. ---- Des saumons d’Avril... ---- Depuis l’été 2021, prévu sur 10
hectares à Plouisy près de Guingamp, le projet d’usine à saumons du
norvégien Smart Salmon - 20000 tonnes/an projetés !? - énerve les
habitant·es, déjà entouré·es d’élevages industriels qui distillent
généreusement nitrates, antibiotiques et phytosanitaires dans les
rivières et nappes, avec en bout de chaîne les algues vertes sur les
rivages (voir CA n°317). Il est difficile de savoir si le conseil (des
57 communes) d’Agglomération Guingamp-Paimpol (AGP), présidé par le
maire PS de Guingamp, a un peu débattu ou s’est contenté de suivre le
chef et sa promesse de création de 50 emplois, avant d’accepter le
compromis de vente du terrain à Smart Salmon. Pour optimiser les atouts
du territoire breton comme disent les aménageurs, ajoutons des saumons
aux vaches, cochons, et autres poulets en surnombre.
Le collectif d’individus Douriou Gouez -Eaux Sauvages en breton - opposé
au projet a été accueilli par un premier maire pour une réunion
d’informations (100 personnes) ; celui-ci s’est prononcé contre le
projet, le jugeant irréaliste mais aussi très peu expliqué. Une autre
commune devrait suivre, serait-ce le début d’un rétropédalage des
édiles, face aux diverses réactions : pêcheurs de saumons sauvages,
ostréiculteurs, associations de défense de la nature, Atelier Paysan...
Un carnaval sur le site a eu lieu le 19 mars avec une parodie de
discours inaugural. Et le 1er avril, des saumons en papiers ont été
collés à Guingamp sur le local d’AGP, plaisanterie dénoncée par le
président qui a déposé plainte pour dégradation ! S’il taxe les
opposants au projet d’idéologues, il reconnaît lui-même ne pas savoir
grand chose sur les techniques et données chiffrées de l’usine. Un site
20 fois plus petit se construit à Boulogne et doit ouvrir en 2024, et il
semble clair que la prétendue « circularité » du procédé industriel, en
vase clos sans rejet ni pompage de l’eau salée, est une énormité. En
plein désastre écologique généralisé, les élus foncent toujours plus
loin, sans savoir où et en méprisant les populations qui rejettent
l’absurdité de leurs décisions. « La Bretagne et ses rivières sont
empoisonnées par les déjections, ça tombe bien ! Si on en rajoute, ça ne
se verra pas ! ». Douriou Gouez a bien l’intention de stopper la dérive
du leader maximo d’AGP et de faire à ce projet une belle...queue de
poisson !
Crever les bassines
L’agro-industrie compte installer des centaines de bassins artificiels
géants - les bassines - sur le territoire hexagonal, en prévision du
changement climatique pour continuer à irriguer et produire de façon
toujours aussi intensive, sans limitation ni adéquation à des pratiques
respectueuses de l’environnement, en artificialisant des milliers
d’hectares cultivables (cf CA n°314). Cette privatisation des ressources
en eaux - de surface et souterraines par pompage - au profit des gros
producteurs s’appuie notamment sur des aides de l’État, avec un ministre
de l’agriculture [1] totalement acquis à la FNSEA et à l’agro-business.
La campagne des Soulèvements de la Terre lancée début 2021 et qui vise
notamment les projets de mégabassines, a réussi à regrouper dans un
cartel diverses structures et collectifs, notamment la Confédération
Paysanne. Lors du dernier rassemblement dans les Deux Sèvres, du 25 au
27 mars à la Rochenard, les Soulèvements de la Terre ont regroupé plus
de 5000 personnes lors de la manifestation et de sabotages de conduites
d’eau destinées au remplissage d’une bassine.
La précédente initiative n’avait regroupé que 700 personnes le 6
novembre 21. Seuls les médias locaux et les sites militants ont fait
écho à cette lutte, qui pourtant mobilise beaucoup de moyens policiers
pour décourager les manifestant-e-s. À la Rochenard, pas moins de 2000
gendarmes mobiles, deux hélicoptères, un canon à eau ont tenté de gêner
- les protestataires mais aussi la population qui se voyait interdite de
mouvements - dissuader, provoquer (avec un survol d’hélico très bas de
la foule avec caméra embarquée pendant un quart d’heure, au risque de se
prendre un projectile, un feu d’artifice, justifiant alors une
évacuation musclée du camp..?). La cellule Demeter de la gendarmerie
vient d’être dissoute, mais cela n’a pas empêché la préfecture des
Deux-Sèvres - qui l’a reconnu ! - de planquer une caméra devant le
domicile de militants de la coordination anti-bassines. Combien de
dizaines de milliers de personnes en lutte faudra-t-il pour qu’un vrai
débat s’ouvre sur le modèle agricole hexagonal, malgré la chape de
silence et de répression entretenue par le lobby agro-industriel et ses
relais gouvernementaux ?
Une centrale nucléaire en Loire-Atlantique ?
En aval de Nantes sur la Loire, la centrale à charbon de Cordemais est
l’une des deux dernières en fonctionnement de l’Hexagone. Si la guerre
actuelle et les difficultés nucléaires d’EDF vont probablement la
maintenir en marche, son arrêt pour cause de bilan carbone est programmé
avant 2026. En novembre 21, la présidente des Pays de la Loire Morançais
propose d’installer sur le site une des « mini » centrales nucléaires
annoncées par Macron. Un regroupement d’associations de gauche de Basse
Loire a organisé le 27 mars un picnic d’information sur le site,
réunissant 300 personnes qui, en partie, étaient déjà mobilisées, il y a
25 ans, contre le projet du Carnet (de nombreux personnes étaient
mobilisés ce dimanche-là dans les Deux Sèvres contre les bassines). À
priori, si Morançais et EDF pensent réellement pouvoir installer un
réacteur à Cordemais, ils sous-estiment fortement la mémoire collective
antinucléaire de l’estuaire (deux projets stoppés en 86 et 97), ainsi
que le tissu militant qui à quelques 20 kms de Cordemais a réussi à
stopper le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, avec quelques 200
zadistes toujours sur place. D’un point de vue antinucléaire, gagner à
Cordemais contre les nucléocrates augurerait bien d’une reprise de la
lutte en France.
Ces trois exemples de résistances collectives, face à des lobbys appuyés
sur des politiciens de tout bord, un appareil juridico-policier et des
médias très discrets, illustrent de nombreuses autres luttes de terrain
en cours. Il est plus facile de hurler à l’abstention et à la
dépolitisation lors des messes et soirées électorales, que d’éclairer
combien les populations tentent par tous ces exemples de s’emparer de la
question de l’aménagement du territoire, et par ce biais de se
réapproprier un peu de pouvoir sur leur avenir et le modèle de société,
bref de rompre avec la politique politicienne spectaculaire et une
problématique lutte des classes.
Nantes, le 24/04/22
Notes
[1] Denormandie est dans le premier cercle du pouvoir, proche de Macron
et complètement aligné sur l’agrobusiness
https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3155
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