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(fr) CNT-F - Pour le droit de se défendre dans la dignité face à la justice antiterroriste
Date
Sun, 3 Apr 2022 18:53:27 +0100
Près de cinquante personnalités affirment leur soutien à Libre Flot en
grève de la faim pour protester contre sa détention provisoire sous un
régime d'isolement qui l'empêche de préparer sa défense. ---- L'Union
Locale CNT de Rennes et environs (UL CNT 35) a souhaité s'associer aux
signataires de cette tribune, initialement publié sur le site de
politis:www.politis.fr/pour-le-droit-de-se-defendre ---- Dimanche 27
février un militant, placé en détention provisoire depuis 15 mois et
maintenu illégalement sous le régime de l'isolement, a entamé une grève
de la faim. Pour Libre Flot (surnom), il s'agit du dernier moyen à sa
disposition, aux risques de graves séquelles physiques, pour tenter de
se défendre d'une accusation qu'il rejette avec force. Il est en effet
mis en examen, avec six autres personnes aujourd'hui sous contrôle
judiciaire, dans une affaire d'«association de malfaiteurs terroriste».
Il s'agit de la première inculpation de ce genre visant un «groupe
d'ultragauche» depuis la retentissante affaire dite «de Tarnac» en 2008,
qui avait tourné au fiasco pour les services de renseignement et la
justice antiterroriste et devait finir dans ans plus tard par une relaxe
quasi-générale.
Si les arrestations des sept inculpé.es du 8 décembre 2020 ont été moins
médiatisées que celles de 2008, ce qui ressort du contenu du dossier
dans la presse ne peut qu'interroger.
L'enquête, ouverte depuis 10 mois au moment des arrestations, ne laisse
apparaître aucune élaboration concrète de projet d'attentat - ni même
d'une esquisse de projet -, mais seulement une bien vague «intention de
s'en prendre aux forces de l'ordre». Aucun projet précis, a fortiori
aucun projet terroriste, et encore moins de projet terroriste imminent
ne viennent donc justifier les arrestations en ce mois de décembre 2020.
En revanche, celles-ci interviennent opportunément au moment où un vaste
mouvement questionnait le rôle de la police dans notre société, à la
suite du soulèvement récent contre les crimes policiers aux États-Unis
et de la diffusion virale d'une vidéo dans laquelle on pouvait voir des
agents parisiens tabassant un homme noir, Michel Zecler. Mouvement que
le gouvernement, devant l'impossibilité de nier dans ce contexte
l'existence de «violences policières», cherchait alors à contenir en
agitant le spectre des «casseurs», «black blocs» et autres «gilets
jaunes radicalisés».
Il apparaît ensuite que l'enquête est principalement motivée par la
présence de Libre Flot aux côtés des YPG du Rojava, parmi d'autres
militants internationalistes, dans la bataille contre Daesh à Raqqa en
2017. Depuis son retour, il était en effet surveillé par les services de
la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui le
soupçonnent de chercher à constituer autour de lui un groupe de lutte
armée. La DGSI avait déjà tenté d'appliquer à d'autres personnes ce
fantasme du vétéran revenu du Rojava pour prendre les armes en France,
avant d'être démentie par la justice, et ce dans un contexte plus large
de criminalisation des luttes pour l'autodétermination du peuple kurde
en Europe. Alors que des milliers d'internationaux s'engagent en ce
moment-même pour défendre l'Ukraine, l'iniquité de l'utilisation à
charge de l'implication dans le projet communaliste au Rojava saute aux
yeux - sans parler de la qualification terroriste pour quelqu'un qui a
contribué à la chute de l'État Islamique.
De sa grève de la faim, Libre Flot n'attend la satisfaction que d'une
seule revendication: qu'on le libère pour lui permettre de préparer sa
défense. D'autres inculpé.es dans cette affaire ont du attendre des mois
- le temps que la cour d'appel ne contredise le juge d'instruction -
avant d'avoir simplement accès au dossier, et donc à ce qu'on leur
reproche précisément. Les écoutes servant de base à l'accusation (dont
la légalité est contestée par certains avocats) ont mis plus de 7 mois
avant d'être accessibles à la défense.
Libre Flot a décrit, dans plusieurs lettres publiques, la réalité
glaçante des effets du régime de l'isolement sur le corps et l'esprit
(pertes de mémoire, vertige, douleurs thoraciques, trouble de la
concentration, perte de repère spatio-temporel, hébétude, etc.). C'est
dans cet état qu'il est censé se défendre d'une machinerie kafkaïenne
dans laquelle l'absence d'éléments matériels joue à charge, parce qu'il
faut réfuter non pas tant des faits que la construction d'un récit. Les
inculpé.es de Tarnac avaient fini par obtenir la déqualification
terroriste, en 2017 après neuf ans de bataille judiciaire, en faisant
acter par la cour de cassation que les faits qui leur étaient reprochés
(le sabotage de l'alimentation électrique de lignes TGV) n'avaient pas
été commis «en relation avec une entreprise ayant pour but de troubler
gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur». Mais comment
se défendre quand il n'est reproché que des «intentions» supposées?
Aujourd'hui la décision de renouvellement du maintien à l'isolement de
Libre Flot vient d'être validée pour la seconde fois par le ministre de
la Justice. Depuis le début ce régime lui est imposé sur la seule base
de la qualification «terroriste» de l'affaire, sans rapport avec son
comportement en détention, alors que cette mesure n'est censée être
justifiée que par des considérations relevant de la sécurité du détenu
ou de la prison. Éric Dupond-Moretti, prompt à retrouver sa verve
d'avocat pour dénoncer les instructions montées uniquement à charge
quand il s'agit de plaider sa propre cause ne semble pas
particulièrement ému par l'utilisation du régime de l'isolement comme
moyen de pressuriser un prévenu et de l'empêcher de préparer sa défense.
Libre Flot reste donc privé de contact humain jusqu'à nouvel ordre.
Combien de temps devra encore durer sa grève de la faim avant qu'il
n'obtienne le droit élémentaire - et d'autant plus important que
l'accusation est lourde - de se défendre dans des conditions décentes?
https://www.cnt-f.org/ul.rennes/pour-le-droit-de-se-defendre-dans-la-dignite-face-a-la-justice-antiterroriste
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