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The.Supplement
{Info on A-Infos}
(fr) Un boss, c'est un boss, pis un jaune, c'est un jaune (...)
From
Worker <a-infos-fr@ainfos.ca>
Date
Sat, 27 Sep 2003 12:16:10 +0200 (CEST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
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Un boss, c'est un boss, pis un jaune, c'est un jaune... Même dans le
«communautaire»
Demain - vendredi - les travailleuses syndiquées à la CSN dans les
garderies du Québec vont être en grève générale pour faire pression sur
le gouvernement afin d'accélérer le dossier de l'équité salariale. Alors que
cet été « toutes les intervenantes au dossier», comme le dit la formule
consacrée, ont fait front commun pour «sauver les garderies à 5$ »,
demain les travailleuses de la CSN devront monter seules au front pour
défendre l'amélioration de leurs conditions de travail. Pire, elles se
font actuellement poignarder dans le dos par leurs «camarades de lutte»
de l'avant veille.
Un boss, c'est un boss
On a tendance à l'oublier à l'occasion, surtout dans le milieu «
communautaire », mais un boss, ça reste un boss et les boss, même
progressistes, ce n'est jamais très chaud à l'idée d'une grève.
L'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) ne fait
pas exception à la règle. L'AQCPE nous avait déjà donné de beaux exemples
d'attitude patronale en s'opposant farouchement à la syndicalisation des
intervenantes en milieu familial sous sa gouverne. C'est en des termes
très durs que cette association a commenté, à la toute dernière minute,
le mouvement de grève des syndiquées CSN. Premièrement, l'AQCPE «dénonce
les moyens de pression de la CSN» (c'est même le titre de leur
communiqué). Pour l'association patronale, parce que c'est de cela dont
il s'agit, «cette décision de mobiliser la main-d'oeuvre syndiquée n'est
pas acceptable car les travaux du comité sectoriel d'équité salariale du
secteur des CPE progressent et qu'il s'agit, dans la majorité des cas,
d'une grève illégale». Les travailleuses, que l'on encense quand vient le
temps de se comparer au secteur des garderies privées, deviennent de la
vulgaire «main d'oeuvre syndiquée» quand elles entrent en lutte et leur
mouvement, décidé démocratiquement, n'est plus qu'une vulgaire «grève
illégale». Un peu plus et l'AQCPE nous dirait que «leurs» éducatrices
sont manipulées par la méchante CSN... Comme si la décision de débrayer
n'avait pas été prise dans une réunion du conseil fédéral des centres de
la petite enfance de la FSSS - CSN (pas de l'exécutif, du conseil
fédéral!).
Est-ce que la CSQ est jaune dans les CPE?
On peut aussi se poser des questions sur l'attitude de la Centrale des
syndicats du Québec (l'autre syndicat présent dans les garderies). En
effet, ce syndicat minoritaire informe, par voie de communiqué, qu'il ne
participera pas au mouvement de grève. «La CSQ décide de laisser une
chance à l'équité salariale dans les CPE de se réaliser avant de mettre
ses moyens de pression à exécution» nous dit-on. «Nous avons établi un
plan d'action de moyens de pression à mettre en place dans l'optique où
la réponse de la Commission de l'équité salariale ne serait pas à notre
satisfaction», indique la première vice-présidente de la CSQ, Mme Louise
Chabot. «Pour l'heure nous préférons attendre la réponse de la
Commission, avant d'entreprendre des moyens de pression», ajoute-t-elle.
Deux questions : premièrement, était-ce bien nécessaire de publier un
communiqué la veille d'une grève annoncée par un autre syndicat pour
crier haut et fort qu'on n'y participera pas; deuxièmement, dans quelle
mesure est-ce que la CSQ ne profitera-t-elle pas de toute façon des
avancées réalisées par les travailleuses de la CSN (tout en les laissant
aller seules au front)? Est-ce ça la vision de la CSQ du syndicalisme, de
la solidarité? Attendre que la grève passe et récolter les fruits du
travail des autres? On sait que la CSQ est minoritaire dans les CPE
(moins de 10% des effectifs syndicaux), à lire de tels communiqués, on se
demande moins pourquoi...
Soutenir la grève malgré tout
À mon avis, les syndiquées CSN des CPE ne méritent pas ce traitement.
Elles sont légitimement en droit de se poser des questions sur l'équité
salariale. Ça fait depuis 1999 qu'elles demandent l'équité salariale et
le Conseil du trésor refuse même de donner une date à partir de laquelle
l'équité s'appliquerait. «Les travaux du comité sectoriel d'équité
salariale du secteur des CPE» ont beau progresser «selon le calendrier de
travail entendu entre les parties» comme le dit l'AQCPE, ce n'est pas de
cela dont il s'agit : les syndiquées veulent un «deadline» sur lequel
s'enligner. C';est pas compliquer à comprendre, non? Le hic c'est que si
les syndiquées ont tout intérêt à ce que les travaux aboutissent,
l'AQCPE, elle, a tout intérêt à ce que ça dure en longueur. D'où, sans
doute, leur aimable invitation à «poursuivre les travaux du Comité
sectoriel d'équité salariale du secteur des centres de la petite
enfance», sans deadline et sans obligation de résultat.
Le plus frustrant c'est que c'est sans doute le respect des parents qui a
trahit les syndiquées de la CSN. En effet, elles ont averti tout le monde
deux semaines à l'avance via une lettre explicative laissée dans le
casier des enfants. Si elles avaient été plus «sauvages» -comme l'ex-CEQ,
par exemple, qui dans ses belles années avertissait les parents et les
enseignantes le matin même d'une grève - ni l'AQCPE ni la CSQ n'aurait pu
produire de communiqués de dénonciation et de dissociation la veille de
leur grève. Et pourtant, ce sont les luttes de ses travailleuses
aujourd'hui dénoncées qui vont faire avancer les conditions de toutes les
éducatrices des CPE. Dans ce contexte, j'ai choisi mon camp, celui de
celles qui luttent, parce que : un boss ça reste un boss et un jaune, ça
reste un jaune... même dans le communautaire.
Nicolas Phébus, 25 septembre 2003
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