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(fr) Retour sur les retraites : démographie et politique

From CNT AIT <cnt.ait@wanadoo.fr>
Date Tue, 28 Oct 2003 10:09:06 +0100 (CET)


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On n'arrête pas de l'entendre aux J.T., à la radio . "c'est une fatalité
démographique" ; "démographie oblige", "l'impossibilité démographique".
Je veux bien sûr parler de la polémique sur le système actuel des
retraites et surtout du soi-disant phénomène qui le mettrait en péril. Ce
phénomène, nous le connaissons parfaitement, il relève de la démographie
et s'explique facilement : le nombre d'individus qui partiront à la retraite
ces 10 prochaines années sera beaucoup plus important que celui des dix
dernières années ; le nombre d'actifs diminuera d'autant, et, comme dans
un système de retraites par répartition, les actifs paient les retraites
des ex-actifs, nous ne pourrons maintenir à la fois la durée de
cotisation des actifs et le niveau de paiement des retraites. C'est un
fait démographique, c'est comme ça et on n'y peut rien ! Le gouvernement
nous a donc proposés (imposé) d'allonger la durée de cotisation pour
maintenir le régime de retraites par répartition. Mais, était-ce la
solution ?
Eh bien non, car de problème il n'y en avait point ! Explication : tous
les démographes et économistes ne pensent pas que l'augmentation du
nombre de retraités pose immanquablement un problème. C'est le cas
d'Hervé Le Bras [1], directeur d'études à l'École des hautes études en
sciences sociales, qui propose un autre regard sur cette affaire. Si on
analyse la situation depuis les six dernières décennies, on remarque que
le nombre de retraités a toujours augmenté par rapport au nombre d'actifs
; et pourtant, le pouvoir d'achat de chacun n'a cessé d'augmenter. Deux
éléments ont contribué à ce phénomène pouvant paraître paradoxal : -
L'augmentation de la productivité, qui fait que l'on produit plus de
richesses économiques dans le même temps. Par exemple, un bien produit il
y a 20 ans par trois personnes, peut l'être aujourd'hui produit par deux.
- Les cotisations ont augmenté plus rapidement que les salaires. Sur le
long terme, les habitants des pays développés ont arbitré en faveur d'une
plus longue retraite, d'une plus faible activité (avec les durées
actuelles de travail, un homme travaille deux fois moins d'heures dans
son existence qu'avec les durées de 1936) et non des cotisations fixes.
On voit donc très bien que "l'avenir des retraites est une question de
choix institutionnel et non une malédiction démographique".

Il est donc maintenant beaucoup plus simple de comprendre qu'il faut
toujours remettre en question les phénomènes postulés par la classe
dirigeante. Nous venons de le voir : l'augmentation (même massive) du
nombre de retraités ne pose aucun problème d'ordre économique.
Mais, pourquoi alors cette pensée unique rencontre-t-elle si peu
d'opposition ?

Car cette opposition ne se trouve que chez quelques scientifiques
disposant d'outils capables de remettre en question cette pensée unique.
Mais, comme la science est au service de l'État et donc du Capital,
l'immense majorité des scientifiques disent ce qu'on leur demande de
dire, des dires qui assurent la pérennité de la classe dominante.
D'ailleurs, un chercheur qui manifeste trop d'opposition au sein d'une
institution étatique se fait dégager rapidement ; ce qui fut le cas de Le
Bras qui s'est vu contraint de démissionner de l'INSEE puis de l'INED.
Le problème réside aussi dans le fait qu'il suffit souvent d'un mec en
blouse blanche, utilisant un vocabulaire soutenu, exposant un diagramme
ou une courbe se cassant la gueule, pour qu'il soit cru par l'extrême
majorité des individus. Le poids du statut, de l'image et des vocables
utilisés, légitiment à eux seuls les paroles de celui qui les prononce.
B.


[1] H. Le Bras, "L'adieu aux masses, démographie et politique", Paris,
L'Aube, 2002.

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