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The.Supplement
{Info on A-Infos}
(fr) La Bolivie à la croisée des chemins (ca,en)
From
Quilombo Libertario <quilombolibertario@hotmail.com>
Date
Sun, 19 Oct 2003 13:12:32 +0200 (CEST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
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http://ainfos.ca/index24.html
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LA BOLIVIE A lA CROISEE DES CHEMINS:
LE PRÉCIPICE POLITIQUE OU L'AUTOGESTION (ca,en)
Camarades: voici la position de Quilombo Libertario sur l'insurrection
populaire ici, en Bolivie.
Les évènements récents en Bolivie sont dans le contexte d'un processus
d'émergence de nouveaux acteurs sociaux : réveil indigène, les petits
commerçants à leur propre compte et dans le secteur informel, les
paysans, qu'ils soient cultivateurs de coca ou non, sont les nouvelles
forces vives.
Lors des Journées Anarchistes de Porto Alegre de 2001, nous avons analysé
et illustré, le fait que - dans les années à venir - les conflits sociaux
de Bolivie auraient un rapport avec le choc d'intérêts entre les peuples
indigènes et paysans et les concessions du gaz.
Ce moment est arrivé, bien qu'il n'y ait pas eût l'accumulation de forces
nécessaire et désirable, il y a cependant des processus qui sont en
développement.
Les faits se sont déclenchés à partir d'une série de conflits sectoriels
dans diverses régions du pays; sans doute l'étincelle surgit á partir de
la contestation et une grève de la faim des indigènes et des paysans du
Haut plateau, qui exigeaient la liberté d'un dirigeant détenu, tandis que
dans d'autres endroits du pays, plusieurs conflits divers suivaient leur
cours. L'arrogance et la criminalité auxquelles le gouvernement était
prêt à faire preuve étaient tels que, tandis que le dirigeant indigène
était mis en liberté et les indigènes de l'ouest de Bolivie étaient en
train de se replier, il donne l'ordre à l'armée de rentrer à feu et à
sang dans la communauté de Warisata, provocant un massacre.
Il est important de savoir que Warisata est une communauté avec une
extraordinaire tradition d'autogestion qui a commencé un modèle
d'éducation auto-gérée dans les années 30.
A partir de ce moment le durcissement et la massification des formes de
contestation va augmenter de façon inévitable et en croissance
exponentielle.
Il est curieux que tout cela est lieu tandis que les dirigeants indigènes
de l'Altiplano (Mallku et son opposant Loayza), étaient sévèrement mis en
cause par leurs bases, sur la base de présumées tractations au sujet
du paiement de l'électricité dans les communautés et d'autres faits de
corruption.
La même chose arrivait avec Evo Morales (leader des paysans cultivateurs
de coca), lequel était en sérieux risque de perdre la direction des
hermétiques fédérations de paysans du Chapare (son bastion), qui
commençaient à ne plus reconnaître son rôle de chef à partir du moment où
il se soumettait au "fidel -chavisme", qui a déclenché une offensive
politique dans le sous-continent.
Il y a un mois, Morales avait évité que son parti (MAS - mouvement vers
le socialimse) consume la rupture entre les secteurs indigènes qui
avaient accepté de s'y intégrer et les hauts commandants paysans de
celui-ci, une rupture qui ne s'est pas dissipée et qui demeure seulement
à l'état latent.
En fait, les députés indigènes du MAS, avaient annoncé la division du
parti et le retour des députés indigènes à la base.
Parmi cette confusion, le massacre de Warisata, dans l'Altiplano Aimara
(les paysans cultivateurs de coca n'avaient presque pas participé à ces
révoltes), a donné de l'oxygène aux dirigeants mentionnés ci-dessus et
tous les deux ont pu se renforcer politiquement, face à l'opinion
publique.
La situation est devenue intenable pour les partis politiques, étant
donné que des secteurs sociaux au complet, et non plus seulement les
groupements, institutions, etc. manifestaient dans les rues.
Ceci a été mis à profit au maximum par le chef suprême de l'autrefois
puissante COB (Centrale ouvrière bolivienne) qui a fait un appel à tous
les secteurs lorsque déjà tous les secteurs - les miniers de Oruro
porteurs de dynamite, inclus - avaient pris la décision de se mobiliser
en solidarité avec les victimes et exigeant la démission du président
Losada.
Ceci a montré clairement que les bases avaient dépassé leurs dirigeants.
Pour l'instant ils ont mis de côté les revendications sectorielles et les
mots d'ordre sont seulement deux:
- LE GAZ APPARTIENT AUX BOLIVINES
- DÉMISSION IMMÉDIATE DU PRÉSIDENT
Ainsi, une ville telle que El Alto (où nos compagnons ont une présence
active et militante), située à 1000 mètres d'altitude au-dessus de La
Paz, a commencé une marche et s'est soulevée exigeant la démission et a
subit un massacre (dimanche) .
A partir de ce moment, le conflit s'est généralisé, avec des grèves de la
faim initiées par des secteurs des classes moyennes, du clergé, des
employés et des étudiants, formant des piquets dans tout le pays (à
présent, plus de 150), qui évoque 1978, lorsque des femmes de miniers ont
débuté une grève de la faim qui s'est généralisée et qui a fini par faire
tomber le dictateur Banzer.
A cela s'ajoute le 34e anniversaire de la 2e nationalisation du pétrole
et du gaz, qui étaient détenus par la Gulf Oil (la première fût en
juillet 1937, contre la Standard Oil, après la guerre du Chaco), dans une
lutte menée par l'un des combattants sociaux les plus admirés de Bolivie
: Marcelo Quiroga Santa Cruz, assassiné pendant le coup de García Mesa.
Avec 70% de la population descendant dans les rues, on peut seulement
parler d'une vraie rébellion populaire à caractère insurrectionnel sans
avoir toutefois un projet social, ni la possibilité de se transformer,
non plus, en une vraie révolution.
De leur côté, l'opposition politique et leurs dirigeants re-oxygénés ont
repris l'offensive, avec leur exigence de leur sainte trinité:
- Assemblée Constituante
- Référendum au sujet du gaz
- Modification de la Loi des hydrocarbures
Concernant ces points, notre position comme anarchistes est la suivante:
- Malgré nos divergences avec leurs dirigeants, nous avons établi le
principe du CONSENSUS MAXIMAL avec toutes les forces sociales et
politiques populaires et d'opposition.
- Accepter l'Assemblée Constituante mais basée sur le modèle participatif
et horizontal de la COB du temps de la fondation de celle-ci, où tous les
secteurs et citoyens y avaient leur place.
Celle-ci doit servir comme espace utile au processus d'accumulation de
forces sociales; d'expérience politique; de connaissance et apprentissage
des processus productifs actuels; de prises de positions et de débats
pluriels dans le contexte national, régional et international, ceci ayant
pour but de développer complètement un processus d'autogestion sur
l'économie et les ressources naturelles.
Cependant, ce n'est pas la première expérience dans ce sens que le peuple
bolivien a vécu et une des possibilités est que cette Constituante
devienne un espace hautement conflictuel - comme en 1971 - où les
secteurs réactionnaires et patronaux bloquèrent toutes les initiatives,
ainsi la Constituante peut devenir un processus frustrant et déboucher
sur des aventures totalitaires ou dictatoriales.
Quant au référendum sur le gaz, celui-ci a un caractère seulement
politique, puisque:
- Il faut continuer à travailler à développer la conscience dans
plusieurs secteurs, à fin d'éviter que "nationaliser" le gaz, signifie
ETATISER le gaz.
- Autogestion des ressources naturelles: Le gaz et toutes les ressources
naturelles, doivent être autogérés, permettant la participation de tous
les secteurs dans la définition de politiques générales, établissant les
priorités dont vont bénéficier les communautés indigènes, dont les
territoires ancestraux contiennent de telles ressources.
Nous considérons qu'il est important de créer un réseau de communication
des et pour les secteurs populaires, (à l'exemple des radios minières en
leur temps, diriges par notre camarade Líber Forti) qui puisse informer
en temps utile, appuyant des initiatives d'éducation populaire et
d'information en créant des instances de débats et de discussions
publics.
Quant à la Loi des hydrocarbures, il n'y a pas de doute qu'elle est faite
pour permettre le bénéfice des pétroliers (et de subside aux grands
propriétaires fonciers éleveurs de bovins) et en préjudice de la
titularisation et reconnaissance des territoires d'origine indigène, ce
qui fait que, plutôt que de la modifier, elle doit être éliminée et il
faut construire par consensus une nouvelle loi qui tienne compte de ces
principes de base.
Tandis que nous écrivons cet aperçu, Losada est en train de préparer sa
sortie, tandis qu'à La Paz 100 000 personnes débattent comment il faut
poursuivre, dans une espèce d'assemblée ouverte.
POUR UNE BOLIVIE LIBRE ET AUTOGÉRÉE
SANTÉ ET ANARCHIE!!
Quilombo Libertario
[ traduction a-infos ]
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