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(fr) Lutte des étudiant-e-s à Caen

From SIA <s.ia@laposte.net>
Date Sat, 8 Nov 2003 23:53:19 +0100 (CET)


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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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LUTTE DES ETUDIANTS SANS LOGEMENT A CAEN : 16 ARRESTATIONS SUR LE CAMPUS
MARDI 4 NOVEMBRE SUITE A L'OCCUPATION DE LA PRESIDENCE Depuis la rentrée
de septembre, plusieurs centaines d'étudiantEs françaisEs et étrangèrEs
sont en galère de logement. La capacité d'accueil en logement sociaux
étudiants à Caen est très en deça des besoins. Environ 150 étudiantEs
boursierEs françaisEs et plus de 300 étudiantEs étrangerEs n'ont pu avoir
de chambre universitaire. Débordé le CROUS a cessé de distribuer des
dossiers de demande de logement social étudiant dés la fin du mois de
septembre alors que continuaient à arriver de nombreux/ses étudiantEs
étrangers de 2ème et 3ème cycle. Face à cette situation de crise, la
solidarité (étudiante, amicale, familiale, nationale, humaine...) a joué
et la plupart des gens a pu trouver un hébergement, parfois très précaire
(plusieurs par appartements ou chambres de cité-U) ou trouver quelque
chose sur le marché locatif privé pour les plus fortunéEs (chambres chez
l'habitant, studios...souvent chers). Très rapidement cependant des
dizaines d'étudiants (surtout des étrangerEs ) se sont retrouvés dans la
rue et y ont passé plusieurs nuits pour la plupart... Suite à cette
situation dramatique, initié par des syndicats étudiants, un collectif a
été crée. Le 9 octobre un gymnase situé sur le campus du centre-ville a
été occupé pour accueillir en urgence celles et ceux qui n'avaient aucun
toit. La présidente , Nicole Le Querler (PS apparemment) a déclaré
tolérer l'occupation si elle avait lieu uniquement la nuit sans perturber
les activités sportives le jour. Sans lieux de vie ni endroit pour
tenter d'organiser la lutte, les étudiantEs sans logement ont décidé
d'occuper le jour comme la nuit. Cela a duré prés de 4 semaines durant
lesquelles de nombreuses actions symboliques et d'information ont eu lieu
ainsi que de multiples rencontres infructueuses avec le CROUS et la
présidence de l'université. Le collectif " Urgence logement ", regroupe
une trentaine d'étudiants (surtout en provenance du Maghreb) vivant au
gymnase et quelques dizaines de personnes solidaires, une cinquantaine
de personnes gravitent donc autour de cette lutte de manière relativement
régulière. Le collectif fonctionne désormais comme un collectif
d'individus et sur la base de la démocratie directe.Quelques personnes du
Syndicat Intercorporatif Anarchosyndicaliste de Caen y participent
activement. La FSE et SUD-étudiant, récemment crée, sont les seules
autres structures à soutenir réellement cette lutte depuis le début. Au
fil du temps la présidence de la fac (épaulée par l'UNEF qui a cherché à
saboter et diffamer un mouvement qui lui a échappé) a multiplié
pressions, menaces, intimidations pour que l'occupation du gymnase soit
levée durant la journée. Lundi 3 novembre, la présidente a fait couper
eau, électricité et chauffage, a menacé de faire intervenir la police et
d'entamer des procédures de sanctions disciplinaires si l'occupation ne
cessait pas durant la journée. Elle a promis une salle pour que les
étudiants puissent réviser et se reposer durant la journée et permis la
poursuite de l'occupation nocturne (de 20H à 8H du matin). Peu après,
accompagné d'une dizaine d'agents techniques, le secrétaire générale de
l'université a tenté de déloger la poignée d'étudiants qui gardaient le
gymnase ce jour là...sans toutefois y parvenir. Soumis à cette forte
pression, les étudiants sans logement vivant au gymnase, réuniEs en AG,
ont décidé de lever l'occupation de jour. Le lendemain, mardi 04
novembre, une quarantaine de personne ont envahi la présidence vers 9
heures du matin pour demander l'attribution de la salle promise et les
clés de celle-ci. La présidente a refusé de donner les clés tant que
durerait l'occupation de son bureau. Des membres de la police politique
(RG) ont fait leur apparition, filmé tous les visages au caméscope et ont
menacé les étudiants étrangers d'expulsion. Un responsable de
l'université a pris de nombreuses photos des personnes participant à
l'action en disant qu'elles serviraient à identifier celles et ceux qui
allaient passer en conseil de discipline. Il a été décidé par les
personnes occupant la présidence que les étudiants étrangers devaient
sortir pour des raisons de sécurité. Le temps passant, la quinzaine de
personnes qui continuaient l'occupation ont accepté de redescendre vers
la porte de la présidence et d'y attendre la remise des clés. Le bureau
de la présidente a donc été évacué. C'est en redescendant vers la
sortie qu'ils sont tombés nez à nez avec une vingtaine de policiers
casqués appelés par la présidente. Les flics ont interpellés 16
personnes (parmi lesquelles quelques intermittents et chômeurs
solidaires) dont des gens qui étaient déjà à l'extérieur du bâtiment.
Ils ont été conduits vers 11H au commissariat pour déposition, photos et
prises d'empreintes digitales. La présidence a porté plainte pour
violence (un ponte qui cherchait à faire obstacle aurait légèrement été
bousculé lors de l'entrée des gens dans la présidence) et vol de
documents administratifs (un de leurs papiers a disparu de sur une
table...) et annoncé des sanctions disciplinaires. La riposte du
collectif ne s'est pas fait attendre. Les gens se sont progressivement
contactés et regroupés. Des affiches informant que 16 arrestations
avaient eu lieu sur le campus ont été placardées sur les principaux
points de passages de la fac et des interventions en amphi ont eu lieu.
Les personnes arrêtées ont été relâchées vers 13H30. Une AG a été
convoquée pour 14H.et a réunit prés environ 150 personnes. Après quelques
débats, ce sont finalement prés de 200 personnes qui sont retournées à la
présidence qui a immédiatement été réoccupée, une secrétaire qui fumait
sa clope dehors n'ayant pas eu le temps de refermer la porte. Un barrage
de poubelle a été mis en place sur la route qui passe devant la
présidence. Les gens très énervés criaient en permanence des slogans. Il
a été exigé l'arrêt de toute poursuite judiciaire et disciplinaire et
qu'une solution soit trouvée au problème des étudiantEs sans logement.
Débordé par la réaction des gens, le secrétaire général est rapidement
venu et a annoncé que la fac abandonnait sa plainte et toute idée de
sanction. Les gens ont alors quitté la présidence après y avoir déclenché
l'alarme incendie...pour aller en masse (environ 300 personnes) débrayer
les amphis, obtenir la suspension de nombreux cours, déclencher les
alarmes incendie dans tous les bâtiments traversés. Cela a
duré pendant environ 2 heures dans une ambiance très déterminée. A
17H30, plus de 400 personnes sont partis en cortège vers la préfecture
pour dénoncer l'intervention de la police. Le cortège a été très
dynamique aux cris de " PAS D'ETUDIANTS SANS LOGEMENT, PAS DE FLICS SUR
LES CAMPUS ", " POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART ". La police était
sur les dents et craignait visiblement que ça dégénère. Les RG et la BAC
suivaient le cortège en filmant. Une vingtaine de flics en tenue
anti-émeutes avaient été positionnés dans l'enceinte de la préfecture.
La manif a finalement rejoint la fac après avoir bloqué un rond point
devant la mairie et des tramways devant l'université. Des compagnons ont
procédé a un collage d'affiches sauvage tout au long du parcours. Une AG
réunissant une centaine de personnes a eut lieu vers 20H. La journée a
été largement couverte par les médias locaux et régionaux.
Aujourd'hui la tension est un peu retombée, les actions prévues ne
rassemblant à chaque fois qu'une centaine de personnes. L'UNEF a été
exclu du collectif suite à ses positions publiques ouvertement en faveur
de la présidence et justifiant l'intervention policière. Depuis des
semaines, ils balancent rumeurs sur rumeurs et tentent par tous les
moyens de saper la lutte. Le CROUS (indépendant de la présidence de la
fac) a proposé dés mardi de reloger environ un tiers des étudiants qui
sont au gymnase, la vingtaine d'étudiants restants (avec ou sans dossier
de demande de logement) devrait être relogé en priorité mi-novembre
lorsqu'une cité-U en rénovation réouvrira ses portes. On verra alors où
en est la mobilisation. Un article plus détaillé va paraître la semaine
prochaine dans " Solidarité ", le Kanar du SIA. SPECIALE DEDICACE A LA
LUTTE DES " SANS FAC " SUR PARIS QUI SUBIT LES AGRESSIONS DES FLICS ET
DES VIGILES UNIVERSITAIRES.

ON FAIT CIRCULER L'INFO SUR CE QUI VOUS ARRIVE.
SACHEZ QUE VOUS N'ETES PAS SEULS. NOUS SAVONS QUE NOUS NE LE SOMMES PAS
NON PLUS. LA SOLIDARITE EST NOTRE FORCE.

PLUS ON S'ECRASERA, PLUS ILS NOUS ECRASERONS !!!
SEULE LA LUTTE PAYE !!!




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