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The.Supplement
{Info on A-Infos}
(fr) Les diffuseurs anars boycottent une librairie de Montréal
From
diffuseurslibertaires@yahoo.ca
Date
Sat, 1 Nov 2003 13:45:22 +0100 (CET)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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Sommaire: Déclaration commune des diffuseurs
libertaires de Montréal sur la situation conflictuelle
avec la Librairie Alternative. Critique de l'exclusion
des anars et la privatisation du bâtiment et de la
librairie dite anarchiste. Retrait de littérature et
diffusion autonome (Kiosque libertaire).
Déclaration commune des diffuseurs libertaires à
Montréal
Le 27 octobre, 2003
MONTRÉAL — Cette déclaration est faite dans un souci
de clarification et de mise au point sur la situation
conflictuelle qui prévaut présentement dans le projet
communément appelé : « l'AEELI » (Association des
espèces d'espaces libres et imaginaires), « l'OSBL »
(Organisme sans but lucratif) — impliquant également
l’organisme LIBRAIRIE ALTERNATIVE / ALTERNATIVE
BOOKSHOP — ainsi que plus généralement sur la
diffusion anarchiste et libertaire à Montréal.
Les collectifs, organisations et individus-e-s
signataires de cette déclaration sont toutes et tous
actifs et actives au niveau de la diffusion anarchiste
et libertaire à Montréal et ont participé à
l'assemblée du 5 août 2003 réunissant environ 80
personnes. C'est du bilan que nous en tirons que
découle la présente mise au point.
BREF SURVOL DE LA SITUATION
Depuis la fin des années '80, il n'existe plus qu'une
librairie se réclamant de l'anarchisme à Montréal, là
où on compte pourtant aujourd'hui, une présence
anarchiste et libertaire relativement significative
dans les luttes sociales. Cette librairie (Alternative
Bookshop, située au 2035, boul. St-Laurent) doit
essentiellement son existence et sa survie à un autre
projet qui se voulait collectif à ses débuts,
l'organisme sans but lucratif de l'AEELI, qui a été
mis en place en 1982 grâce à un don privé important
ainsi qu'à d'autres contributions financières moins
élevées ; son but premier était de fournir un lieu de
diffusion permanent pour les anarchistes de Montréal.
Cela via l'achat d'un immeuble au centre-ville, devant
s'autofinancer par les revenus d’espaces locatifs
permettant de fournir gratuitement un local à une
librairie anarchiste.
Pour résumer rapidement un long parcours chaotique,
disons que jamais cette bâtisse ne fût réellement
collectivisée par l'ensemble des groupes et
individus-e-s libertaires agissant à Montréal. En
1987, des gens venant du défunt Café commun/commune se
sont joints au projet ; c'était le début d'une faction
qui, au fil des ans, allait noyauter le projet. Au
bord du gouffre financier en 1995, un donateur anonyme
(!) a consenti à remettre sur pied financièrement ce
projet moyennant l’exclusion des membres de l'OSBL ne
faisant pas partie du collectif de la librairie, en
vue de la constitution d’un nouvel OSBL qui serait
composé uniquement de membres de la librairie.
À partir de cette tentative échouée de privatisation
dans les faits, ces deux projets ont perduré avec des
hauts et des bas mais avec une constance dans
l'absence de réelle ouverture vers l'extérieur :
depuis 1997, l'OSBL est (mal) géré par deux personnes
qui procèdent allègrement à cette privatisation : pas
de tenue d'assemblées ; un C.A. perpétuel et
autoproclamé ; toute prise de décision et toute
gestion centralisées par eux ; disparition des
archives et documents administratifs ; marginalisation
des anarchistes francophones et montréalais-e-s (de
tendances plus radicales que la tendance gauchisante
qui domine dans ce milieu ; des camarades ont été soit
refusé-e-s, découragé-e-s au point de quitter, ou
expulsé-e-s).
En juillet 2003, malgré le fait que certains-e-s
membres ont manifesté une volonté de changement en
faisant passer la librairie de l'étage au
rez-de-chaussée, il n'en demeure pas moins que la
librairie est restée sous la férule des dinosaures de
l'OSBL et a continué à se caractériser par
l'insignifiance de son fonds libraire. C'est dans ce
contexte que nous avons essayé de revitaliser ce
projet initialement collectif.
POURQUOI AUJOURD'HUI ?
Depuis quelque temps des collectifs et des
individus-e-s constatant cette situation d’indigence
de contenu, particulièrement flagrante lors des salons
du livre anarchiste, ont décidé de leur propre chef de
relancer ce projet dans le sens voulu par ses
fondateurs et ainsi améliorer la diffusion en général.
Certain-e-s d'entre nous ayant été approché-e-s par de
nouveaux membres de la Librairie Alternative se disant
désolé-e-s de la situation de fermeture du projet et
affirmant vouloir dépasser la situation actuelle, dès
le printemps 2003 des réunion publiques s'en suivirent
pour en arriver après maintes péripéties à la
convocation d'une assemblée de l'OSBL pour le 5 août.
Nous avons donc à cette occasion rédigé une
proposition commune que toutes les personnes
intéressées ont pu se procurer avant l'assemblée.
L'ASSEMBLÉE DU 5 AOÛT
Pour dissiper immédiatement toute ambiguïté, nous
affirmons être arrivés à cette assemblée (convoquée
par la majorité des neufs membres, et en dépit des
deux membres mentionnés ci-dessus) avec le souci
premier de participer, avec toute les personnes
présentes, à un renouveau de la diffusion anarchiste à
Montréal. Mais il ne fût jamais possible de discuter
de notre proposition commune (déposée par écrit) suite
au blocage immédiat de 4 membres dits officiels de
l'OSBL. Cette arrière-garde armée de leurs règlements
généraux (en deux exemplaires) a usé de procédures
pour empêcher que cette assemblée ne devienne
décisionnelle selon la proposition des 5 autres
membres « légaux » de l'OSBL. En effet, sur les seize
point d'ordres, treize ont été invoqués par un des
deux dinosaures en question. Face à cette attitude de
fermeture et de mépris de la démocratie directe, ces
cinq membres ont recouru en désespoir de cause à une
motion d'exclusion des défenseurs du statu quo pour
permettre le passage à une assemblée décisionnelle.
Cette bouffonnerie bureaucratique et procédurale à
laquelle nous avons dû nous prêter dégénéra alors en
une confusion générale. Nous nous sommes retirés après
un vote indicatif demandé par une présidence bicéphale
dépassée par les événements, et qui a rejeté à 36
contre 28 voix la procédure d'exclusion niant donc, de
ce fait, la possibilité de tenir une assemblée
souveraine.
Pour clore ce pénible épisode, constatons
qu'arrivé-e-s avec un esprit de dialogue nous nous
sommes retrouvé-e-s face à un regroupement
monolithique de personnes visiblement ameutées, dans
un esprit d'affrontement, par la minorité du statu
quo. En refusant d’assumer les pleins pouvoirs d’une
assemblée souveraine et d’agir en individu-e-s libres
et autonomes, l'ensemble de ces partisan-e-s a
manifesté une attitude aliénante et à la limite du
repli identitaire, bloc sans faille et sans voix
dissidentes. Que les positions exprimées aient suivi
une ligne de fracture linguistique aussi nette nous
semble en effet d’autant plus remarquable que le ton
employé par nos voisin-e-s d’en face (à 90%
anglophones) affichait une condescendance qui n’était
pas sans évoquer chez plusieurs d’entre nous le vieux
mépris d’une époque révolue. Certains devront donc
comprendre que nous combattons le nationalisme depuis
assez longtemps pour ne pas laisser des relents de
colonialisme empoisonner des rencontres libertaires,
même conflictuelles comme lors de la dernière
assemblée.
ET MAINTENANT
Cette assemblée a donc consommé une rupture déjà
latente entre ceux et celles qui se considèrent comme
les propriétaires d'un projet collectif qui va à la
dérive sous leur direction et ceux et celles qui
veulent collectiviser ce projet pour assurer une
meilleure diffusion anarchiste et libertaire à
Montréal. Plus généralement nous constatons qu'au delà
de cet épisode, deux conceptions différentes de la
diffusion anarchiste se confrontent : une diffusion
désincarnée de l'usage qu'on peut faire des textes que
nous diffusons, déconnectée des luttes sociales où
s'incarnent ces textes ; et notre conception (malgré
nos différences) d'une diffusion en prise avec les
luttes sociales, qui cherche l'usage radical de ces
textes à travers nos pratiques. Voilà une différence
de base qu'un spoliateur est bien incapable de
comprendre...
Passons maintenant à nos projets. Nous appuyons les
efforts — parmi la dissidence majoritaire dans l'OSBL,
et parmi certain-e-s d'entre nous — pour la
collectivisation du « shame building » de la rue
St-Laurent. Quant à Alternative Bookshop, son
collectif, ses partisan-e-s, il va sans dire que leur
adhésion aveugle à l’argumentaire de leurs petits
chefs, fondée sur le respect des chartes, des statuts
et règlements, d’une « démocratie formelle » taillée
sur un pattern d’État, et allant à l’encontre de la
souveraineté de l’assemblée, pose de sérieuses
questions sur leurs convictions anarchistes et leur
capacité de diffuser ces idées et ces pratiques.
Toutes ces raisons nous incitent à retirer tout notre
matériel de diffusion de cette librairie
pseudo-anarchiste.
SURVEILLEZ LE KIOSQUE LIBERTAIRE
De façon plus positive, nous allons essayer de
regrouper notre matériel de diffusion pour des
activités communes. Maintenant pour trouver de la «
littérature » anarchiste à Montréal on ira chez des
anarchistes ! Déjà un grand pas.
Surveillez les lancements de nos journaux, les
conférences, etc., la présence de notre kiosque y sera
assurée collectivement par les groupes et
individus-e-s signataires de cette déclaration. Ce
kiosque pourrait constituer l'embryon d'une future
librairie digne de nos idées.
Vive l'anarchie !
diffuseurslibertaires@yahoo.ca
Nous appuyons cette déclaration commune :
Journal Le Trouble, letrouble@yahoo.fr
La Mauvaise Herbe, zine éco-liértaire
mauvaiseherbe@altern.org
Journal La Fronde/ Association Syndicale Étudiante
lafronde@altern.org
La Sociale / Centre de diffusion libertaire
asociale@colba.net
Groupe Anarchiste Bête Noire membre local de NEFAC
mtl@nefac.net
Diffusion Maikan sablonneuse@hotmail.com
Adresse postale :
Diffuseurs libertaires
A/S C.P.266, Succ. «C»,
Montréal, Québec
Canada H2L 4K1
ATTENTION :
Kiosque Libertaire
samedi
22 novembre 2003
de midi à 18 heures.
Au Café CHAOS
2035 St-Denis
Les groupes signataires tiendront des tables de
diffusion
Livres, revues, brochures, journaux libertaires.
Le seul endroit à Montréal où se procurer ces textes.
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