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The.Supplement
{Info on A-Infos}
(fr) Des chômeurs/euses heureux/ses et enragéEs en action
From
Worker <a-infos-fr@ainfos.ca>
Date
Sat, 1 Nov 2003 13:43:09 +0100 (CET)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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[ titre d'a-infos-fr ]
Des Chômeur-eus-e-s Heureux-se-s et Enragé-e-s occupent le Centre
Communal d'Action Social à Dijon
Aujourd'hui, jeudi 30 octobre à Dijon, à 10 h du matin, a l'initiative
d'AC! et de quelques autres collectifs, une trentaine d'individu-e avec
banderoles, brosse à dents, tentes et duvets ont occupé le Centre
Communal d'Action Sociale, pour dénoncer les réformes de l'ASS et du RMA.
Cette initiative s'inscrivait dans une journée européennes d'actions
coordonnées. Parmi eux/elles, le Collectif des Chômeur-eus-e-s
Heureux-se-s et Enragé-e-s était venu pour s'opposer fermement à la
réforme de l'ASS, à la mise en place du Revenu Minimum d'Activité, et
apporter une critique radicale du travail salarié, du productivisme
capitaliste et des logiques de rentabilité. Le C.C.A.S, centre de dépots
des dossiers RMI et du sécrétariat de la Commission Locale d'Insertion
était interpellé en tant que relais de la gestion capitaliste de la misère
et du chantage au travail précaire. Au son des tambours et casseroles,
une banderole fut hissée sur les remparts de l'institution et un camp de
base installé dans le hall central. Les photocopieuses locales nous
offrirent la possibilité d'informer largement les usager-es du C.C.A.S et
les nombreus-e-s passant-e-s sur cette action.
A 12h nous fut servie la soupe électorale d'élu-e-s locaux-ales de gôche
venus à la rencontre des occupant-e-s. Les politiques sécuritaires,
anti-sociales et néo-coloniales du PS leur furent vivement rappelées.
D'autre part, ils/elles refusaient obstinément, contrairement à la
demande des personnes présentes, d'autoriser les employé-e-s des services
à venir participer au débat. Malgré la volonté de nos
interlocuteurs-trices de nous voir quitter les lieux, nous décidâmes de
rester et de lancer un repas collectif.
L'après-midi fut marqué par un harcèlement constant et dynamique de
policiers en civils venus nous insulter et tenter de nous mettre à dos le
personnel avec qui, pour partie, des contacts plutôt positifs s'étaient
créés.
Après plus de 10 heures d'occupation bruyante des locaux, des murs et de
la rue, la tension montait et l'expulsion s'annonçait immminente. La
fermeture au public du CCAS s'était en effet vue accompagnée de l'arrivée
de fourgons de policiers et de CRS. Dans une belle tentative de
récupération politique de la lutte, le Maire de dijon finit néanmoins par
se déplacer avec une partie de son équipe municipale et les caméras de
france 3, pour assurer les occupant-e-s de son soutien et leur faire part
de vagues promesses. Il réussit semble-t-il malheureusement à amadouer
une partie des personnes présentes tant et si bien que l'occupation prit
fin.
Conscient-e-s pour notre part que nous n'avons rien à attendre d'un telle
crapule politicienne, nous entendons bien continuer à enrayer les plans
du gouvernement par de nouvelles initiatives d'actions directes et
d'autonomisation du quotidien.
Vous trouverez, ci-dessous (et en fichier joint mis en page), quelques
analyses, revendications et propositions des Chômeur-euse-s Heureux-se-s
et Enragé-e-s dans le tract distribué en ce jour aux passant-e-s,
usager-e-s et employé-es du CCAS.
R.M.A, réforme de l'ASS,
boulots de merde payés des miettes...
Refusons l'esclavage et la misère, propageons les luttes et désertions !
Les réformes en cours
Le gouvernement s'apprête a raccourcir, dès juin 2004, la
durée d'obtention de l'Allocation Spcécifique de Solidarité, revenu de
subsistance pour chômeur-euses longue durée. Il souhaite aussi, dès
janvier 2004, transformer le RMI, charité gouvernementale généralement
tout juste suffisante pour survivre dans le monde capitaliste actuel, en
Revenu Minimum d'Activité. Les RMA consistent en des emplois de 20 heures
par semaine dans les collectivités locales et surtout dans le privé,
quasi tous frais payés par l'Etat pour les patrons. Ces mesures, fruits
du culte du travail salarié et du productivisme économique, cachent tant
bien que mal la volonté d'obliger quelques centaines de milliers de
personnes de plus à accepter des "boulots de merde payés des miettes". Le
tout sera imposé par le harcèlement constant des services sociaux, les
discours culpabilisants des média, et la menace perpétuelle, pour les
esclaves rebelles ou impropres à l'emploi, de se retrouver du jour au
lendemain sans rien pour vivre. Ces réformes s'inscrivent dans une
logique continue de précarisation du travail salarié, de destruction des
services publics et des activités vues comme
insuffisament "rentables" (intermittent-e-s, petit agriculteur-ices,
profs, services hospitaliers...)
Remettre en cause les formes de travail actuelles
Pourtant le travail salarié tel qu'on l'a connu pendant quelques
siècles pourrait ne plus avoir lieu d'être. En effet, si l'on éradiquait
les tâches nuisibles ou inutiles, la surproduction, 90% (1) des boulots
salariés actuels pourraient sans doute être mis au placard. Aveuglé par
la course au profit, le capitalisme s'acharne pourtant à créer sans cesse
de nouveaux marchés et besoins de consommation, à tout détruire pour
pouvoir reconstruire, à créer des réinsertions fictives ou des boulots qui
ne servent à rien. Une logique de plus en plus absurde dans un occident oùl'industrialisation, la révolution informatique et la délocalisation
néo-coloniale ont proprement décimé les besoins de main d'oeuvre.
La France n'est pas en crise et croûle sous les richesses. Le dogme de la
"croissance économique" a principalement servi depuis des décennies à
entretenir les inégalités sociales, géopolitiques et les ferveurs
nationalistes, à maintenir une compétition globale entre
travailleur-euses, à créer des catastrophes écologiques, des guerres, des
ghettos urbains surfliqués, à expulser de leurs terres des millions de
paysans du sud. Ce "progrès" n'a fait que relayer l'oppression
patriarcale et la double journée de travail des femmes ou formater de
bon-nes citoyen-nes occidentaux-ales trop souvent aliéné-e-s,
désespéré-e-s, égoïstes et violent-e-s. Ces boulots "productifs" sont
imposés au dépend de liens sociaux, d'activités
culturelles, artistiques, culinaires, écologiques, ludiques autrement
nécessaires au bien être général. Mais aussi au dépend des alternatives
qu'il serait primordial de mettre en place pour se nourrir construire,
créer de l'énergie sans s'aliéner et détruire la planète, sans continuer
à vivre sur l'esclavage des populations pauvres.
Luttes et alternatives
Les chômeur-euses et rmistes ne sont pas les fainéant-e-s que
Raffarin, Seillère et consorts décrivent mais pour partie des personnes
discriminées et exclues de normes de travail actuelles. D'autres sont
guidées par un refus sain de se faire exploiter et d'engraisser les
riches. Un certain nombre encore souhaitent emplir leur vie d'activités,
mais choisies, utiles et épanouissantes... Les vrais parasites,
ceux-celles qui font crever la misère au trois-quart de la population
mondiale, se battent pour le pouvoir et finissent de saccager le petit
bout de terre sur lequel on vit, ce sont les patron-e-s, les
actionnaires, les politicien-nes et les banquier-e-s ! Qu'on se le dise,
il n'y a pas de dignité à accepter l'esclavage !
Il s'agit dans l'immédiat de nous organiser collectivement pour refuser
la réforme de l'ass et la transformation du rmi en rma, les "boulots de
merde payés des miettes"... Cette lutte ne pourra porter ses fruits que
dans le cadre d'un rapport de force qui dépasse de loin les
manifestations passives et autres lobbyings politiques inoffensifs,
soigneusement encadrés par des politicien-nes et syndicats solidaires du
pouvoir et des patrons.
Comme de précédents mouvements de chômeurs-euses ou de salarié-es en
lutte l'ont souvent efficacement montré (mouvement de 95, mouvement des
chômeur-euses de 98), nous pouvons occuper les institutions, paralyser
les flux et échanges marchands, déserter les lieux de travail, saboter ce
qui nous opprime, créer des assemblées populaires, aller directement à la
rencontre des autres, tout cela en créant et en s'amusant.
Au delà, il est aussi primordial de nous entraider et de développer
localement des échanges solidaires et non-marchands. Des échanges qui
permettent au chômeurs-euses, rmistes et salarié-es de s'autonomiser peu
à peu et de se garantir un accès indépendant à l'alimentation, à
l'énergie, au logement ou à la culture : partages de savoirs et ateliers,
recyclages et auto-constructions, zones de gratuité, potagers collectifs,
médias indépendants... Autant de pratiques qui, en parallèle avec nos
luttes, seront à même de mettre en place une autre société.
des Chômeur-euses Heureuses et Enragées - contact : c.h.e.@no-log.org
Solidarité avec les intermittent-es et toutes ceux-celles qui ne baissent
pas les bras.
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