A-Infos (fr) Courant alternatif # 132

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Sommaire
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Edito (cf. ci-dessous)

Retour sur mai-juin 2003
- ce n'est qu'un début
- Regard sur le mouvement demai-juin 2003
- Des aquis, des réformes et de la critique sociale
- Que dire aujourd'hui d'un mouvement social multiforme ?

Social
- Sur la suppression d'un jour férié
- Une canicule qui fait froid dans le dos
- Film : Bata une histoire ouvière

Mondialisation
- Répression contre les opposants au G8 en Suisse
- Larzac 2003 : Père Bové et PS attaqué

La situation en Corse sans " l'éclairage médiatique"

Gilles Durou nous a quittés

Rubriques Flics et militaires

Pour un forum social libertaire


Edito
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Revenir sur le mouvement de mai-juin 2003 nous est apparu comme une
impérieuse nécessité. Cela impliquait de parvenir à nous dégager d'une
simple description ponctuelle, chronologique ou locale (voir à ce sujet
le dossier sur la mobilisation enseignante dans CA n° 130, juin 2003), en
prenant un peu de recul, pour tenter de voir quels ont été les éléments
constitutifs de ce mouvement, ses forces et ses faiblesses, son sens et
ses prolongements éventuels.

Déjà, dans le numéro d'été, nous avions entamé le débat par un texte d'un
camarade, personnel de l'Education nationale et membre de l'OCL de
Saint-Nazaire. Nous poursuivons dans ce numéro de rentrée par deux textes
de militants de l'OCL, l'un professeur des écoles à Boulogne-sur-Mer,
l'autre enseignant à Reims. Nous vous livrons ensuite quelques éléments
évoqués lors d'une discussion qui s'est déroulée au camping de l'OCL cet
été. Enfin, nous avons choisi de reproduire un texte du groupe Echanges
et Mouvement ­ un des rares, parmi ceux que nous avons lus, à tenter de
resituer le mouvement de mai-juin dernier dans son contexte historique.

Qu'on ne cherche pas ici une " ligne " unique et homogène sur tous les
points à travers ces articles, il n'y en a pas. Qu'on n'y voit pas non
plus une succession d'opinions sans lien aucun, ce serait également faux.
On y trouvera des positions communes très importantes. Mais chacune
d'entre elles pose des problèmes qui doivent être livrés à la réflexion,
car bien malin qui serait certain d'avoir, pour les résoudre, une réponse
toute ficelée et limpide.

De quoi s'agit-il ?


- Il est clair que la " trahison des syndicats " est un mythe. Ces
derniers ont joué leur partition habituelle d'intermédiaires entre le
capital et le travail... pour le plus grand bien du capital, évidemment !
C'est là leur fonction de base, leur raison d'être, et remplir cette
fonction n'est en rien une trahison. Pour autant, peut-on considérer
qu'il ne se passe rien d'intéressant à la base des syndicats ? Mais n'y
a-t-il pas d'autres perspectives que de se syndiquer ?

- A l'évidence réapparaît dans notre société l'idée que les médiations
politiques ne sont plus à même de faire semblant de pouvoir jouer un rôle
pour résoudre des conflits de plus en plus vécus comme des conflits de
classes. Mais cette conscience, en même temps qu'elle éclaire la
compréhension du fonctionnement réel du capitalisme, place la barre un
peu plus haut pour oser aller plus avant. Comment poser les questions de
fond ? Comment remettre en débat la question de l'utopie porteuse de
changements dans le présent ? Comment, à partir de la certitude que les
mouvements posent des questions de choix de vie, commencer à entrevoir un
" autre futur " autrement qu'en formules idéologiques ?

- La lutte des classes que mène le capital atteint maintenant de plein
fouet les classes moyennes et les reproducteurs de la domination
capitaliste. Cette paupérisation fait-elle pour autant de ces couches
sociales des " alliés du prolétariat " ?

Fort de l'échec formel du mouvement de mai-juin, le gouvernement
Chirac-Sarkozy-Raffarin multiplie les attaques frontales destinées à
faire payer les plus démuni-e-s et à engraisser le patronat. Cette
manière de présenter les choses, qui pouvait paraître désuète aux
grincheux de la lutte des classes, est maintenant largement partagée. Les
ingrédients sont là pour qu'une révolte se manifeste. Mais prudence !
semblent dire les gens... La tâche est rude, l'ennemi est mondial (on
voit ce qu'il en est de la répression contre les opposant-e-s au G8 en
Suisse, par exemple), il n'y a pas de solution institutionnelle de
rechange dans le système actuel, mais une révolution ça ne se fait pas
aussi facilement, c'est risquéŠ

Cependant, tout pourrait se débloquer très vite, et le gouvernement le
sait, qui fait feu de tout bois. Déjà, il subit des échecs retentissants
­ comme en Corse où la morgue d'un Sarkozy s'est heurtée, avec l'échec du
dernier référendum, à la réalité de l'île et où la situation devient
explosive.

Avec l'été, nous avons aussi vu ressortir de façon criante la pénurie de
moyens financiers, matériels et humains que subit le secteur hospitalier
: les innombrables morts de personnes âgées au moment de la canicule sont
à présent et une fois de plus prétexte pour le gouvernement ­ à travers
la suppression d'un jour férié, envisagée prétendument pour le "
troisième âge " ­ à faire travailler encore davantage les salarié-e-s.
Une occasion parmi d'autres d'en découdre avec luiŠ à ne pas manquer,
pour que l'automne soit plus chaud encore que le printemps dernier !

OCL-Poitou



Edito tiré de "Courant alternatif" # 132 - octobre 2003.
32 pages. 3,8 euros.

Journal disponible dans les maisons de la presse, dans certaines
librairies et par abonnement : pour 1 an (10 numéros mensuels + 2
hors-séries) 31 euros. 1 numéro gratuit sur demande.

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