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(fr) soirée anormale - Lyon 1/04/03

From Stéphane <stephane.acrhone@free.fr>
Date Sun, 30 Mar 2003 01:29:30 +0100 (CET)


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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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info du gourbi@no-log.org

SOIREE ANORMALE
1er AVRIL à 19 h au Gourbi à Lyon

CONTRE L'ENFERMEMENT
PSYCHIATRIQUE ET CARCERAL

Les ANORMALES de l'Ariège vous proposent une soirée déterminante...

Quelle attitude vis à vis des marginales,marginaux ?
camisoles chimiques, suicides (... ??), enfermement : autant d'échos à la
prison
La psychiatrie moderne comme forme de contrôle social...
Echange d'expériences liées à l'exclusion et l'enfermement psychiatrique
et carcéral

Plateforme musicale :
Concert garage/cabane accoustiq
Mix sonor mental

Le gourbi vous propose :
film " Invasion de Los Angeles " de john Carpenter
Expos/infos sur le matériel médicamenteux
Auberge espagnole ( que chacunE apporte de la bouffe)
Espace de lecture en consultation

c'est au GOURBI - 170 av.THIERS
LYON 6e - Métro CHARPENNES
Tramway BELLECOMBE

et prix libre...

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Contribution au débat sur l'Antipsychiatrie

Pour que la société soit saine il faut que celui/celle qui la conteste
soit fou/folle. L'exclusion des fous/folles joue un rôle social. En
sacrifiant certain-e-s de ses membres, la communauté cherche à se
purifier elle-même et à conserver son intégrité, à survivre. Le/la
bouc-émissaire ( le fou, la folle, le/la punk, le/la mendiant-e, le mec,
la fille de cité, le/la prostitué-e, etc... devient le symbole du mal
qu'il est nécessaire d'écarter de l'ordre social et qui par son être même
confirme les autres membres de la communauté dans leur bonté.

Dans les micro-sociétés que nous formons, n'en est-il d'ailleurs pas
souvent ainsi ? N'avons nous pas nos propres boucs-émissaires ?

Voilà pourquoi on ne tient pas à ce que le/la malade guérisse ou que
le/la prisonnier/ère ne récidive pas.

L'internement a donc été lié dés son origine et à son sens primordial à
une restructuration de l'espace social. A la fin du XIIe siècle, dans le
monde bourgeois en train de se constituer, ce n'est plus l'orgueil ni
l'avidité qui sont les péchés par excellence, mais l'oisiveté. La
caractéristique commune qui lie toutes celles et ceux qui sont dans les
maisons d'internement (mendiant-e-s, pauvres, libertin-e-s, malades,
vieillard-e-s, ecclésiastiques en rupture de ban), c'est l'incapacité à
prendre part à la production .

L'antipsychiatrie ne se contente pas d'avoir un contenu critique, de
dénoncer les méthodes de la psychiatrie lourde, traditionnelle, ce que
font nombre de psychiatres, elle prend parti pour le/la fou/folle contre
la société. Vouloir s'accomplir en tant qu'être humain et ne pas se
contenter d'être un simple rouage conduit tout droit à l'Hôpital
Psychiatrique. La proportion la plus élevé de maladies mentales
s'observe dans les sociétés les plus urbanisées, les plus électronisées,
les plus épuisantes psychiquement et les plus communautaires. Les
modèles schizophréniques les plus courantes, les plus caractéristiques de
notre société sont valorisés et donc activement nourris et entretenus par
la civilisation moderne :
- Impersonnalité des rapports humains
- Froide objectivité comme idéal
- Indifférence active et isolement dans les grandes métropoles
- Fragmentation de nos comportements quotidiens
(Georges Devereux)

L'antipsychiatrie est un espace où la maladie mentale pourrait être
réintégrée selon des critères différents de ceux empruntés à l'idéologie
scientiste (Maud Mannoni).

Plus largement, l'antipsychiatrie est un lieu où se redéfinit la notion
de normal et d'anormal.

Est normal-e celui/celle qui s'adapte aux règles, aux normes d'une
société. Le critère d'adaptation est toujours lié au comportement
standard des classes dominantes. Il y a une multitude de sociétés et une
multitude de normes. Il nous est apparu sans une seule exception que
l'expérience et le comportement qualifié de schizophrénique représentait
une stratégie particulière qu'une personne inventait pour supporter une
situation insupportable (R D Laing)

De plus en plus, nous sommes régis par des forces que nous ne maîtrisons
pas; d'où la perte du sentiment d'engagement dans le réel. La
pénalisation de l'individu-e exclue la possibilité de se réaliser en tant
que personnalité véritable, indépendante et libre.

Dans l'espace clos du No Border Camp, à Strasbourg, il y avait un espace
géré par l'Envolée sur les prisons et 30 mètres plus loin, un espace géré
par le MIB où l'AFLIDD était présente avec des familles ayant perdu un-e
de leurs proches en détention. Aucun contact entre les deux espaces.
Apparemment, le fait que l'AFLIDD réclame " Justice pour ... "
entraînerait une reconnaissance de la prison, position rejetée par
l'Envolée. Bien qu'intellectuellement compréhensible, cette position
ferme résulte néanmoins d'une dépersonnalisation de l'histoire de ces
familles. Qui est concerné par la prison si ce n'est en premier lieu
celles et ceux qui y vont ?

On milite pour une idée, mais coupé de la réalité des personnes. Il en
résulte d'ailleurs un réflexe d'exclusion -comme celui généré par la
société- quand on est confronté de prés à la réalité des personnes. Les
sans-papier-e-s ne sont pas tou-te-s des révolutionnaires. Ils/elles ne
sont que sans papier-e-s venu-es d'un monde colonisé pour récupérer
quelques richesses et pas spécialement politiquement correct-e-s.
Les prisons sont remplies de punks à chiens et de la rue, de jeunes de
cité pas spécialement politiquement correct-e-s.
D'où la difficulté à s'engager plus loin que sur l'idée intellectuelle de
prison, d'enfermement.
L'engagement pour des luttes aux objectifs lointains est toujours plus
facile.
Il est peut-être intéressant de s'attacher à ne pas reproduire un schéma
de société préexistant et à nouer un lien humain.

La société a la mainmise sur l'individu par le sentiment de culpabilité.
Nous sommes déjà entre nous très culpabilisateurs/trices. Gare à celle ou
celui qui n'est pas végétalien-e ou végétarien-e par exemple. Un
engagement individuel se transforme en croisade du bien contre le mal !
Nous nous exprimons souvent dans les tracts de façon très
culpabilisatrice. Nous disons " tu " au lieu de " nous " comme si nous
étions épargné-e-s grâce à notre vie et nos luttes par le sceau profond
que la société a imprimé sur nous. Es-tu conscient-e d'être manipulé-e ?
Et moi, ne le suis-je jamais ?

L'agressivité est auto-réprimée. A sa place, apparaît la culpabilité qui
ruine chez l'individu-e toute possibilité de bien être psychique. Le
danger qui vient de l'extérieur vient aussi de l'intérieur. Le danger qui
vient de l'extérieur est souvent très visible (lois répressives, prisons,
HP, etc...), mais l'autorépression permanente que nous pouvons exercer
sur nous-mêmes, les conflits affectifs de l'enfance sur lesquels nous
avons mis un couvercle nous sautent parfois violemment à la figure ou
plus souvent empoisonnent au quotidien, à petite dose, notre vie dans nos
rapports avec les autres. Il est cependant plus politiquement
correct de parler de la répression que la société exerce sur nous que du
fait que nous nous sommes créé une conscience avec tout ce qu'ont exigé
de nous lorsque nous étions enfants, régulièrement et sans raison, des
personnes que nous vénérions ou craignons. Ce tricot que nous devons
régulièrement défaire pour remonter d'autres mailles nous permettra-il de
construire une société qui ne portera pas les mêmes tares que celles du
monde marchand ?

La société rend la personne de plus en plus insatisfaite. Tout au long de
la journée, les rapports sociaux sont comme un vaste coït interrompu où
chaque stimulation après avoir créé un désir brutal ne peut
qu'avorter. Face à la frustration que nous laisse la confrontation avec
le monde marchand où nous sommes perdant-e-s dans un grand nombre de nos
luttes, où notre espace de liberté est chaque jour plus réduit, comment
réagissons-nous ?

Contacts : sur demande



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