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(fr) Biovigilance envers les résistants aux OGM...

From Sébastien Denys <sdenys@ulb.ac.be>
Date Tue, 18 Mar 2003 23:46:49 +0100 (CET)


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Biovigilance envers les résistants aux OGM et bionégligence envers
l'environnement

Collectif d'Action GénEthique - 17 mars 2003
Communiqué de presse - Compte rendu
Genespotting IV (16 mars 2003)


Biovigilance envers les résistants aux OGM
Bionégligence envers l'environnement


Présence policière inédite dans l'histoire des Genespottings. Illégalité
des conditions de la présence de pommiers OGM sur le site de Rillaar. Le
CAGE demande des sanctions pénales.


Ce dimanche 16 mars, à l'occasion de la quatrième étape de notre parcours
d' initiation pratique à l'environnement transgénique en Belgique, le
CAGE (Collectif d'Action GénEthique) projetait d'explorer les
implications du seul site de végétaux transgéniques prévu sur le
territoire belge en 2003, la « dissémination volontaire » de pommiers
génétiquement modifiés programmée pour la fin mars au Fruitteeltcentrum
(Centre de culture fruitière) de Rillaar (Aarschot).

Policiers en civil et patrouilles de policiers fédéraux dès la gare de
Leuven et dans les trains du dimanche matin vers Aarschot. Comité
d'accueil en uniforme et contrôles d'identité systématiques (avec prises
de notes) aux points de rendez-vous à Aarschot. Notre cortège suivi à
quelques mètres de distance par une fourgonnette policière. Interdiction
de tout rassemblement de plus de deux personnes dans une large zone
autour du Fruitteeltcentrum (la route était bloquée à plus de 800 m du
centre de recherche). Déploiement de quatre camionnettes de la police
locale et de trois fourgons de la police fédérale venus « en renfort ».
Nouveaux contrôles d'identité au moment de notre départ. « Accompagnement
» policier jusqu'à l'embarquement du dernier participant.

Il est donc apparu que :

- si les autorités locales semblent résignées à la contamination de leur
territoire, elles n'hésitent pas à se donner les moyens d'entraver toute
dissémination d'initiatives destinées à mettre en lumière les
implications de ce projet OGM. Remarquons le contraste entre la zone
d'isolement officiellement décrétée autour des pommiers (une centaine de
mètres de rayon) et les dimensions de la large zone de confinement
citoyen.

- si les mesures de « biovigilance » affichées fièrement par les services
compétents autour des disséminations expérimentales d'OGM ne visent qu'à
réduire l'ampleur des contaminations qu'elles engendrent, pas à les
empêcher, en revanche, pour interdire les flux d'informations vers la
population exposée, le dispositif était d'une étanchéité à toute épreuve.

Devant de telles intimidations (contrôles d'identité, confiscation de
matériel, présence agressive et insistante des policiers), nous avons d'
abord décidé de nous replier dans un café en face de la gare de Aarschot.
Après plus ou moins trois quarts d'heure d'attente - le temps du contrôle
minutieux de toutes les personnes présentes - la quarantaine de
participants s'est mise en marche vers le Fruitteeltcentrum. Au terme
d'une bonne heure de cheminement bucolique à travers la campagne
brabançonne, nous n'avons éprouvé aucun problème pour localiser le but de
notre randonnée : un cordon de fonctionnaires de police nous y attendait.
« Sur ordre du bourgmestre, interdiction de tout rassemblement de plus de
deux personnes autour du centre de recherche, sous peine d'arrestation
immédiate ». On était ici bien loin des efforts de séduction que
déploient habituellement les promoteurs de la biologie moléculaire pour
labelliser leurs activités comme « transparentes » et « inoffensives ».
La Katholieke Universiteit Leuven (KUL) préfère jouer la sécurité. « Qui
sait ? Et si des questions gênantes pour ce projet étaient soulevées ? ».

Qu'à cela ne tienne ! La balade nous ayant ouvert l'appétit, nous nous
sommes alors installés sur les 10m2 de macadam où notre présence était
tolérée, et y avons partagé une salade tournaisienne, puis diverses
variétés de pommes non transgéniques (Reinettes grises, Topazes, Elstar
etc.). Face à nos demandes répétées, les responsables du « cordon
sanitaire » policier finirent par admettre la formule suivante : des «
visites » du Centre sont autorisées par groupes de 2 personnes seulement,
en compagnie d'un agent et sans quitter la voie publique. Au total, une
dizaine d'entre nous ont ainsi découvert sous haute surveillance les
serres de pommiers transgéniques et ont pu discuter avec deux techniciens
présents sur le site pour l'occasion. Leurs réponses ont confirmé ce que
nous avions appris ailleurs : l'essai envisagé est incohérent, dangereux
et inutile (voir le texte diffusé par le CAGE lors de la réunion du
Comité Plantes Transgéniques :
http://lists.collectifs.net/pipermail/intercage/2003-February/000202.html).

En milieu d'après-midi, nous avons tenu un atelier d'échanges de savoirs
autour de cette modification génétique de pommiers, abordant autant l'
inconsistance des protocoles scientifiques censés l'encadrer que les
intérêts qu'y poursuivent ses véritables promoteurs (la start up
Betterfruits » et la firme Hervé Nicolai & Co).

Rappelons que notre intention ce dimanche était de convertir
préventivement le terrain nu destiné à l'implantation des pommiers OGM en
un jardin potager biologique, alternative réelle au « Meilleur des mondes
transgéniques ». Peu de choses face à une « expérimentation » dont les
conséquences dépassent largement les limites du Centre lui-même.

Le déploiement de forces de ce 16 mars prend place peu après une série de
perquisitions à l'encontre d'associations qui sensibilisent aux
dévastations causées par les OGM (dont l'un des membres du CAGE a été la
cible) et l' ouverture, ce 10 mars, du premier procès belge visant des
décontaminateurs de parcelles de végétaux OGM (celles d'un centre
expérimental de Monsanto près de Namur). La succession de tels événements
attentatoires aux libertés d'expression et d'association est déplorable.
Elle manifeste cependant l' ampleur du désarroi avec lequel les
transgénéticien sont aujourd'hui aux prises.


---------------

La KUL impliquée dans une « dissémination volontaire » illégale de
pommiers OGM

Notre présence aux abords du site de Rillaar était liée au processus d'
autorisation d'une future dissémination volontaire dans l'environnement
de pommiers génétiquement modifiés. La culture de ces pommiers est censée
être menée depuis 10 ans dans un espace « confiné » (un bâtiment
hermétique ou une serre de type P3). Depuis quelques années, ils se
trouvent dans une serre sur le site du Fruitteeltcentrum.

Au cours d'une des visites effectués ce dimanche sous escorte policière,
deux d'entre-nous ont attiré l'attention des techniciens du Centre sur l'
inexistence manifeste de ce confinement. Comme nous l'avions déjà
constaté lors d'une ballade au même endroit le 2 mars, les lucarnes de la
serre ordinaire qui rassemble ces arbres sont. béantes, ouvertes à tous
vents, aux insectes et aux oiseaux.

== Ci-joint: photos de la serre contenant des pommiers OGM
(Fruitteeltcentrum de Rillaar, 02/03/2003)

A notre remarque, et comme nous rappelions qu'à ce stade le
Fruitteeltcentrum ne dispose pas d'une autorisation pour une
dissémination volontaire », donc que l'expérience devait être
strictement
confinée, le technicien répondit que ce n'était pas la saison de la
floraison. La question n'était pourtant pas là. Il s'agissait de savoir
si une législation est respectée, pas si « à ses yeux » elle vaut la
peine de l 'être. Le même technicien précisa à d'autres visiteurs que les
insectes pouvaient rentrer dans la serre, mais qu'il leur était
impossible d'en sortir (?).

Selon les textes en vigueur en la matière, lors de la première phase de
recherche, les plantes manipulées génétiquement doivent être cultivées
dans des conditions strictes de confinement. La règle générale est qu'il
est interdit de disséminer des OGM dans l'environnement. La législation
prévoit seulement des exceptions dans des conditions particulières.

Le jugement des techniciens du Fruitteeltcentrum ne peut se substituer à
des dispositions légales (elles-mêmes perpétuellement revues parce qu'
insuffisantes). Les constatations faites sur le terrain établissent que
les conditions de culture des pommiers de Rillaar sont celles d'une
dissémination volontaire », pas d'une « expérimentation confinée ».
Aucune
autorisation n'ayant été accordée en ce sens, le CAGE demande instamment
que soient appliquées les sanctions pénales prévues en cas de non respect
de la réglementation.

Le spectacle offert par les cultures de pommiers de la KUL nous rappelle
que les techniques de la biologie moléculaire reposent depuis ses débuts
sur une myriade de pétitions de principes, sur un bric à brac
d'approximations et d' improvisations branlantes que le temps se charge
sans cesse de démentir. Oui, contrairement à ce que les « experts »
prétendaient encore récemment, les plantes hybrides transgéniques lâchées
dans la nature sont capables de s 'y reproduire ; oui, des transferts «
horizontaux » de gènes ou de portions de gènes ont lieu, sans recours à
la pollinisation ; oui, l'ADN de cellules vivantes ou mortes reste actif
hors de son milieu d'origine, etc.

Autant de savoirs acquis a posteriori, au-delà de protocoles d'essais qui
tenaient ces phénomènes pour « très improbables » et continuent presque
toujours à les ignorer. Autant de connaissances qui légitiment l'
intensification d'inspections citoyennes de l'activité
techno-scientifique.


Collectif d'Action GénEthique - 17 mars 2003




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