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The.Supplement
{Info on A-Infos}
(fr) Théâtre-débat "La Fabrique de violence" 12/07/03
From
Samuel Autexier <samuel.autexier@free.fr>
Date
Thu, 3 Jul 2003 12:41:29 +0200 (CEST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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[ info transmis par les Editions Marginales ]
UN ÉVÉNEMENT À NE PAS MANQUER
La Fabrique de violence
d'après le roman de Jan Guillou
Samedi 12 juillet 2003 à 20h
au centre culturel de La Bonne Fontaine à Forcalquier (04)
Mise en scène Tiina Kaartama
Interprétation Christophe Caustier
Lumière et régie Jérôme Allart
Durée : 1h15
Entrée : 10 euros / tarif réduit : 5 euros (chômeurs, RMIstes...)
Réservations : OT de Forcalquier [04 92 75 10 02]
Une pièce de théâtre dans le cadre de la semaine de l'École Émancipée à
Forcalquier (9-17 juillet), suivie d'un débat (entrée libre) qui réunira
plusieurs intervenants sur le théme de "école et violence".
Du droit du plus fort
« Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il
ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. »
Jean-Jacques Roussseau
Dénonçant un système éducatif où le caprice des plus forts fait loi, Jan
Guillou dresse un brûlant réquisitoire contre la violence et ses impasses
dans cette oeuvre largement autobiographique qu'est "La Fabrique de
violence".
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Du droit du plus fort
Dénonçant un système éducatif où le caprice des plus forts fait loi, Jan
Guillou dresse un brûlant réquisitoire contre la violence et ses impasses
dans cette oeuvre largement autobiographique qu'est La Fabrique de
violence. Erik, le personnage principal, enfant battu par un père au
ceinturon véloce, passe de la prison familiale à celle du collège. Il y
subit des sévices identiques, aussi bien étouffés par l'institution
scolaire que par sa mère complice d'un mari tortionnaire. Héroïque, il se
bat bec et ongles pour préserver son honneur d'homme et s'efforce de
demeurer debout. Christophe Caustier, mis en scène par Tiina Kaartama,
s¹empare avec une intelligence et une maîtrise incroyables de ce rôle de
victime résistante. La prestation est époustouflante, le travail est
remarquable, le résultat est inouï.
« Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il
ne transforme sa force en droit et l¹obéissance en devoir. ». Ce paradoxe
dénoncé par Rousseau stigmatise la perversion du droit du plus fort mais
montre aussi toute l'ampleur de son horreur institutionnelle. Lorsque les
plus grands ne jouissent de façon diabolique que du seul exercice
vexatoire de leurs poings, quand la cruauté se voit soutenue par la
lâcheté, quand la société ferme les yeux devant les coups portés par les
médiocres sur les faibles, quand on enferme dans des lycées agneaux et
loups comme pour se repaître du spectacle du sacrifice des premiers sur
l'autel de la virilité psychotique des seconds, le carnage humain atteint
un paroxysme insupportable et sens et valeurs sombrent sous l'effet de la
fureur. Le texte de Jan Guillou se fait la chambre d'échos de cette atroce
mise à mort. Profonds sont l¹ordre et la paix des cachots. On entend
rarement les cris des enfants au sein des familles à la respectable
façade, on n'écoute pas leurs râles dans les règlements de comptes des
coursd'école, on confond rite initiatique et torture gratuite dans les
bizutages. Caution morale de cette violence légitime qu'est l'Etat,
l'école prépare en de macabres répétitions la soumission des plus
fragiles en leur apprenant à serrer les dents sous l'injure : elle est
bien cette obscène fabrique de violence que dénonce Jan Guillou. Aux
parents qui confondent autorité et brutalité, aux professeurs qui ferment
les yeux sur la maltraitance, aux passifs de toute espèce qui rient avec
les méchants ou tremblent devant eux, l'écrivain suédois tend un miroir
de responsabilité. Tout silence est complice et toute complicité est
meurtrière.
Derrière le discours militant et politique auquel l'adaptation dramatique
offre une force accrue, apparaît une interrogation métaphysique
fondamentale sur la nature du mal. Pourquoi les hommes choisissent-ils la
facilité du vice et se complaisent-ils au spectacle des holocaustes ?
Pourquoi y avait-il un jardin de fleurs à Auschwitz ? Le coeur de l'homme
est-il à ce point plein d¹ordures pour qu'y poussent à loisir les
abjections les plus délétères ? La vertu est-elle si fragile que la peur
et la lâcheté la terrassent facilement ? A ces questions foncièrement
pessimistes, Jan Guillou répond malgré tout par l'espoir. Il est possible
qu'un ultime geste soit sanglant tout en étant le dernier, ouvrant la
voie à une rédemption positive après la vengeance. Celui qui devient plus
fort que la force peut faire le pari de la non-violence. Et la gloire du
combattant est alors d'autant plus grande que la victime a vaincu le
bourreau qu¹elle aurait pu devenir.
Tiina Kaartama signe une mise en scène du texte de Guillou en tous points
remarquable. Avec une évidence et une fluidité rares, elle mène et
accompagne le comédien sur un chemin de fermeté et d¹élégance jamais
démenties. A chaque geste, à chaque mimique, à chaque tirade, on la sent
comme en surimpression, présente dans le jeu d¹un acteur avec lequel elle
a mené à bien un travail subtil et abouti.
Dans un décor dépouillé qui ne convient qu'aux vrais artistes, Christophe
Caustier fait renaître les lieux du martyre et de la résistance des
enfants. Tour à tour père autoritaire et brutal, mère désabusée et
aveugle, crapuleux roi des mouches, incarnant les tortionnaires, leurs
complices et leurs victimes, Erik le héros révolté et Pierre le
bouc-émissaire, il réussit à raconter ce chemin de croix avec une
maîtrise de l'art théâtral que sa jeunesse rend d'autant plus insolente.
Tantôt rondouillard binoclard, tantôt brute épaisse, il parvient à dire
et à montrer les plus ténues variations de cette symphonie virulente.
Tout est là de la distance et de l'implication, de la souplesse et de la
retenue, de la conviction incarnée et du détachement comédien. La
jubilation du jeu, le plaisir pris à faire du théâtre et tout ce qui fait
de la prestation d¹un acteur un pur moment de grâce balayent la scène en
de vastes bourrasques. C¹est peu dire qu'un homme est né à la scène quand
son talent le place ainsi d¹emblée au rang des meilleurs. Le texte est
servi sans répit, avec cette presque désinvolture qu'autorisent la
maîtrise, l'intelligence et l'évidence du travail. Le comédien traverse sa
partition avec une aisance époustouflante.
Catherine Robert - theatreonline
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