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{Info on A-Infos}
(fr) Fédéralisme et réseau
From
CNT AIT <cnt.ait@wanadoo.fr>
Date
Fri, 17 Jan 2003 12:30:52 -0500 (EST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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*FÉDÉRALISME ET RÉSEAU*
-> http://cnt-ait.info/article.php?id_article=525
La coordination de ses activités est un problème fondamental pour tout
groupe humain.
Au cours de l'histoire, différents modèles d'organisation ont émergé, mais,
quelles qu'en soient les variantes, c'est un modèle hiérarchisé et
centralisé qui domine actuellement la planète.
Ce modèle est en parfaite adéquation avec une société d'exploitation dans
laquelle une poignée de dirigeants impose à la masse des plus faibles le
maintien de ses privilèges en utilisant simultanément la violence physique
(suivant les cas : guerres, famines, bavures policières, prisons,
licenciements, camps, misère...) et la violence idéologique (médias,
enseignement, "intellectuels" aux ordres, religions, publicité...). Du
sommet de l'état à la cellule familiale en passant par les entreprises et
les administrations, ce même modèle est tellement présent qu'il est
inconsciemment intériorisé par les individus qui finissent par le trouver
"naturel". Cette pression est tellement forte que même ceux qui aspirent à
changer la société peuvent le reproduire.
LE FEDERALISME
Même s'ils n'échappent pas toujours à cette critique, il faut reconnaître
qu'un des efforts constants des anarcho-syndicalistes et plus généralement
des libertaires est de récuser ce modèle et de proposer des modes
d'organisation qui permettent de conjuguer réflexion et action collective,
progrès social et respect de chaque individu. Depuis plus d'un siècle, ils
proposent en alternative le fédéralisme, c'est-à-dire un système qui repose
sur la libre fédération entre elles des entités qui composent une société.
Ce principe très général a déjà reçu des applications réellement
intéressantes et sur une grande échelle à certaines périodes historiques -la
Révolution espagnole pour n'en citer qu'une-, mais il mérite d'être
approfondi, affiné, d'autant qu'il peut se décliner de façons très diverses.
Une des questions qui se posent d'après nous aux anarcho-syndicalistes
d'aujourd'hui est d'assurer une meilleure application de ce principe dans
leur propre façon de s'organiser. En effet, les cadres organisationnels sur
lesquels reposent habituellement leurs mouvements se sont figés voici plus
de cinquante ans et sont de ce simple fait en-dessous de ce qu'ils
pourraient être par rapport à l'évolution des concepts et des besoins. Pour
nous, il ne s'agit nullement de "rénover" l'anarcho-syndicalisme au sens que
ce mot a pris dans le vocabulaire politique (dans lequel "rénover" veut
surtout dire vider une théorie de sa substance pour ne garder qu'une partie
de son décorum), mais au contraire de régénérer les notions de base avec la
volonté de donner aux idées et aux pratiques anarcho-syndicalistes la plus
grande expansion. Loin des concessions que certains sont périodiquement
tentés de faire pour être "reconnus" par la société dominante, pour "peser"
sur elle, il s'agit pour nous au contraire de développer les moyens
d'organisation qui permettraient de porter d'avantage la révolution dans son
coeur.
LE RESEAU
Un des concepts que l'anarcho-syndicalisme peut utiliser pour pratiquer le
fédéralisme est celui du réseau. Nous allons essayer dans ces quelques
lignes d'apporter des éclaircissements sur ce que nous entendons par ce mot.
1_ Tout d'abord, qu'entendons-nous par organisation en réseau ?
L'objectif du fonctionnement en réseau pour une organisation
anarcho-syndicaliste est de favoriser un mode d'organisation qui garantisse
à chaque syndicat sa totale liberté d'expression et d'action tout en
potentialisant la solidarité avec les autres.
La liberté d'action et d'expression (l'autonomie) de chaque syndicat,
fonctionnant en assemblée générale de syndiqués, implique qu'aucune autre
structure à quelque niveau que ce soit ne puisse avoir le moindre pouvoir de
décision à la place du syndicat, même pour des tâches qui seraient
qualifiées de "techniques". Ce qui n'est pas incompatible, loin s'en faut,
avec le débat, la concertation, l'échange d'information, le partage de
moyens.
La solidarité entre syndicats est une démarche volontaire et non une
contrainte imposée par une majorité, quelle qu'elle soit. Elle résulte d'une
proposition ou d'une demande d'aide d'un ou de plusieurs syndicats et de
l'accord de tout syndicat jugeant cette proposition recevable.
Ainsi, une confédération anarcho-syndicaliste fonctionnant en réseau serait
constituée d'un ensemble de syndicats se reconnaissant dans un certain
nombre de principes généraux communs, issus de débats ouverts et permanents.
Toute autre structure regroupant des syndicats, à tout niveau, serait alors
une instance de concertation, d'information, mais jamais une instance de
décision. La cohérence de la confédération serait le produit de deux
facteurs et de rien d'autre : la cohérence des relations entre les syndicats
et leurs actions sur le terrain.
On le comprend aisément, ce type de fonctionnement génère une confédération
dynamique. La réalité de la confédération est la résultante de l'action
réelle et de l'inter-réaction des syndicats. Le réseau ne garantit pas
contre toute prise de pouvoir, mais il limite fortement la prise de pouvoir
car il n'existe alors aucun autre lieu de décision que le syndicat.
2_ Le réseau s'oppose-t-il au fédéralisme ?
Très souvent, les militants libertaires ont une image partielle et déformée
du réseau. Celle-ci provient d'une part de la période des années 70/80
pendant laquelle des groupes dits "autonomes" ont mené des expériences
souvent forts critiquables (positionnement politique obscur, dérive
autoritaire...). Même s'ils n'ont pas fait référence directement à ce
concept, on parle parfois de ces groupes en terme de réseaux. Les critiques
qu'on peut leur faire ne tiennent pas à leur pratique restreinte du réseau
mais bien à leur manque d'analyse et d'objectifs politiques. D'autre part,
le mot "réseau" est souvent utilisé pour décrire des relations cachées,
semi-clandestines, entre des personnes ou des groupes. Il est clair que ces
rapports occultes introduisent des possibilités de manipulation dans toute
une organisation. Des militants qui échangent périodiquement des
informations, des idées (quelle que soit la forme utilisée : déplacements,
"tournées des popotes", téléphone...) constituent un réseau. En soi, de tels
échanges n'ont rien de choquant, et d'ailleurs, ils sont peut-être
inévitables. Ce qui est très critiquable, c'est l'utilisation qui peut en
être faite (travail de sape, construction artificielle d'un rapport de force
interne...). Or, cette utilisation ne découle pas du réseau mais de son
caractère caché. En officialisant le réseau, en le mettant "sur la table",
en rendant accessible les informations qui y circulent à tout adhérent, on
ne garde que l'aspect dynamique du réseau en neutralisant les aspects
pervers évoqués ci-dessus.
Enfin, pour certains militants, le réseau évoque inévitablement ... la
pagaille. Or, un réseau, comme tout mode d'organisation, peut-être plus ou
moins fortement structuré. Par exemple, rien ne s'oppose à ce que, dans un
réseau, des protocoles fixent par consensus les modalités de circulation de
l'information.
De fait, contrairement aux idées reçues, le réseau non seulement ne s'oppose
pas au fédéralisme, mais il en constitue une des formes possibles. Il ne
fait pas obstacle à la solidarité et il favorise l'échange car il est
débarrassé des lourdeurs du passage obligé par des instances souvent
difficiles à réunir pour diverses raisons. A la norme, édictée
périodiquement par un congrès ou une instance après un débat plus ou moins
formel, le réseau oppose la dynamique du débat permanent conduisant à un
consensus qui seul permet l'action concertée efficace.
ANARCHO-SYNDICALISME & RESEAU
A partir d'une analyse de la société de classe actuelle et de ses
fonctionnements (formes de domination, rôle du spectacle de la contestation,
lutte des classes...), l'anarcho-syndicalisme définit des stratégies pour
combattre et abattre le totalitarisme capitaliste et étatique (position
idéologique de rupture avec le système, rejet des structures collaborant
avec le pouvoir ou défendant un mode d'organisation autoritaire et
hiérarchique, action directe, solidarité de classe, ...) et pour organiser
la société future (autogestion, communisme libertaire...). Les moyens à
utiliser doivent répondre à la réalité présente et être conformes aux
objectifs à atteindre. C'est pourquoi le fédéralisme doit être une constante
de nos organisations et le réseau peut se révéler une façon utile de le
pratiquer.
Paul
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A TITRE D EXEMPLE
Imaginons qu'un syndicat propose une action commune pour dénoncer le rôle
joué par Attac dans la récupération des luttes par le pouvoir. Un syndicat
émet cette proposition et le fait savoir aux autres. Chaque syndicat
intéressé en discute en interne et lors de rencontres entre syndicats ou
entre militants, puis se prononce. S'il est d'accord sur le principe, il
énonce ce qu'il compte entreprendre, ce qu'il met à la disposition des
autres, ce qu'il propose comme idée d'action, pour être un des acteurs de
cette démarche. Le succès de cette action ne dépend que du nombre et du
travail effectif des syndicats ayant répondu favorablement à cette
proposition et ayant effectivement réalisé des actions dans ce sens.
Si un syndicat n'est pas d'accord, il ne participera pas à cette action. Il
se posera la question : doit-il laisser les autres faire cette action qu'il
n'approuve pas ? Doit-il la combattre car elle s'oppose, d'après lui, aux
principes de bases de l'anarcho-syndicalisme ? Dans ce cas, il peut choisir
la forme qui lui semble la plus adaptée : proposition de poursuite du débat
sur le fond, arrêt de sa collaboration avec les syndicats menant cette
action, retrait de la confédération...
-> http://cnt-ait.info/article.php?id_article=525
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Actualité de l'Anarcho-syndicalisme
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