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{Info on A-Infos}
(fr) La domination hétérosexiste, source de l'homophobie
From
Worker <a-infos-fr@ainfos.ca>
Date
Sat, 13 Dec 2003 19:11:16 +0100 (CET)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
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De même que la construction sociale des genres crée une hiérarchisation
entre les sexes, elle nous impose une hiérarchie des sexualités.
Nous sommes conditionné-e-s pour devenir femme ou homme hétérosexuel-le.
L'hétérosexualité est présentée comme la norme sexuelle, reléguant au
rang de déviance toute autre forme de sexualité. Cette place de
l'hétérosexualité au sommet de la hiérarchie des sexualités constitue la
base d'une domination spécifique : l'hétérosexisme.
L'hétérosexisme découle de la différenciation des genres. Être
homosexuel-le, c'est ne pas se conformer aux critères imposés par son
genre social, c'est une erreur de parcours. Les lesbiennes trahissent le
genre féminin en ne se soumettant pas à la nécessité d'avoir un homme
viril et protecteur à leur côté. Elles cassent le schéma d'une relation
traditionnelle dont l'unique fonction serait de faire des enfants. Les
idées « une femme est programmée pour avoir un ou des enfants et ne peut
être épanouie sans » ou encore « ne pas être mère passée les 30 ans »
suscitent encore incompréhension et remarques négatives de la part de
l'entourage social. Être gay, c'est ne pas avoir intégré les valeurs de
domination et de violence propres au genre masculin, c'est ne pas être «
un vrai mec ».
Ainsi, bien que quelques avancées aient eu lieu dans certains pays pour
la reconnaissance des homosexuel-les, les mentalités ont peu changé.
L'homophobie est bien présente dans toutes les sphères de la société.
Elle est subie par tou-te-s les homosexuel-les quotidiennement et
partout. Lutter contre cette homophobie ambiante en affirmant ouvertement
son homosexualité dans la rue, au travail ou dans la famille, c'est
prendre des risques : moquerie, insulte, rejet, humiliation, coup, voire
assassinat). D'où l'obligation pour nombre d'entre elles/eux de se taire,
se cacher ou mentir comme s'inventer un-e partenaire de sexe opposé.
Cette attitude révélant un sentiment d'infériorité intériorisé témoigne
de l'homophobie culturelle et inculquée partout dès l'enfance : au sein
de la famille, de l'école et de la société. Elle entraîne une
dévalorisation de soi ainsi que la négation de sa sexualité hors du
domaine privé.
Être lesbienne : une double oppression
Dans notre système patriarcal, être femme, c'est subir la domination
masculine, et lesbienne, c'est subir l'hétérosexisme. Les lesbiennes sont
donc confrontées à cette double oppression, ce qui explique leur
visibilité moindre au sein même du milieu homo. Leur sexualité n'est pas
tolérée. Rendez-vous compte : elles peuvent se passer des hommes pour
avoir du plaisir ! La sexualité normée réduit le plaisir féminin à la
pénétration du pénis dans le vagin. L'homme apparaît donc comme
indispensable au plaisir de la femme, qui sans lui ne peut avoir de
sexualité. Il est encore et toujours le maître. D'où l'idée communément
répandue selon laquelle on devient lesbienne suite à une « mauvaise
expérience » avec un homme mais jamais par désir. Ou encore, le cliché
active/passive qui sous-entend l'obligation dans la relation sexuelle
pour une des femmes de jouer le rôle de l'homme. Cette vision unique et
réductrice de la sexualité nie l'autonomie sexuelle des femmes qui grâce
au clitoris peuvent se donner du plaisir seules, par la masturbation ou
entre elles. Enfin, il est réducteur de considérer que seul le pénis est
susceptible de pénétration vaginale ou anale : l'utilisation des doigts,
des mains, de la langue ou d'objets (sex toys ou jouets sexuels) est
aussi source de plaisir.
Sortir des normes sexuelles
La sexualité hétérosexuelle normée, qui nous est imposée, si elle nie
toute sexualité aux lesbiennes, enferme aussi les hétéros eux et
elles-mêmes dans cette seule pratique sexuelle unique considérée comme «
normale » que représente la pénétration. Par celle-ci, les hommes
assoient leur domination en ayant une sexualité active et entreprenante,
tandis que les femmes doivent se conformer à l'image de douceur et de
passivité.
Ce rapport de domination détermine aussi la notion de plaisir. Le plaisir
des hommes est considéré comme prioritaire et reste souvent au centre de
la relation sexuelle, les femmes devant souvent remettre leur espoir au
prochain rapport. Aussi, les hommes trouvent normal de demander à leurs
partenaires féminines de les sodomiser sans que le contraire soit même
envisagé.
Pour dépasser cette binarité actif/passive, l'une des alternatives serait
de questionner le rôle central de la pénétration pénienne avec
éjaculation vaginale. Dans une relation sexuelle hétéro, cela peut se
faire par l'utilisation de sex toys par exemple. Ainsi, les sources de
plaisir sont multipliées. L'homme apprend que son pénis n'est pas
l'unique source de plaisir, la femme apprend que le vagin n'est pas le
centre de sa sexualité. Si chacun-e peut aussi bien être pénétré-e ou
pénétrer, la relation n'en est que plus égalitaire. Une clarification
s'opère alors. La pénétration n'est plus synonyme de soumission. De plus,
les femmes peuvent aussi se
l'approprier. Le discours social autour du phallus est ainsi déconstruit.
La relation se joue alors entre deux êtres autonomes aux désirs divers
qui ne sont plus prisonniers de leur genre masculin ou féminin.
Pour sortir des carcans sexuels imposés par le patriarcat, la lutte
contre l'hétérosexisme est indissociable de celle pour la déconstruction
des genres. Elle s'inscrit pleinement dans la lutte anarchiste qui vise
l'abolition de toute forme de domination et la liberté pour chacune et
chacun de s'épanouir selon ses désirs en dehors des schémas normés.
Vivons notre sexualité autrement et comme nous l'entendons.
Nolwenn
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Le texte ci-dessus est tiré d'un 4 pages réalisé par la commission
antipatriarcale de la Fédération anarchiste.
Vous pouvez commander ce 4 pages à l'adresse suivante :
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