A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists **

News in all languages
Last 40 posts (Homepage) Last two weeks' posts

The last 100 posts, according to language
Castellano_ Català_ Deutsch_ Nederlands_ English_ Français_ Italiano_ Polski_ Português_ Russkyi_ Suomi_ Svenska_ Türkçe_ The.Supplement
First few lines of all posts of last 24 hours || of past 30 days | of 2002 | of 2003

Syndication Of A-Infos - including RDF | How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
{Info on A-Infos}

(fr) Courant alternatif" # 134

From Courant alternatif <oclibertaire@hotmail.com>
Date Sat, 13 Dec 2003 18:58:01 +0100 (CET)


_________________________________________________
A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
_________________________________________________


SOMMAIRE
--------

Social :
-La Poste : en marche vers la privatisation ?
- RMI/RMA, recalculés, intermittents
- A propos de la grève générale
- Les mesures Fillon sur le "dialogue social"
Répression:
- Répression préventive: application concrète au Pays basque
- Libération des sept de Thessalonique
- Lettre de Gaël Roblin, prisonnier breton
- Le combat de la CNT avec les Tsiganes
- Rubrique flics et militaires
International:
- Argentine: aperçu du mouvement anarchiste (1° partie)
- Palestine : le mur, une nouvelle arme de la colonisation.


EDITO
-----

Jusqu'alors, on n'avait jamais poussé aussi loin l'art de la cacophonie
et du cafouillage en matière de « gouvernance ». Annonces
contradictoires, volte-face spectaculaires sont au menu quasi quotidien
de l'équipe au pouvoir. La reculade sur le projet de loi de modernisation
des universités en est l'exemple récent le plus spectaculaire.

Mais ces valses-hésitations bouffonnes cachent mal que, sur le terrain
social, le gouvernement avance des réformes brutales et des plus
régressives. Le fait que Chirac ait entonné à nouveau son refrain sur la
« fracture sociale qui menace de s'élargir », ainsi que ses belles
paroles humanistes- qui sont autant d'auto-accusations - (« il n'est pas
acceptable, en République, que l'égalité des chances ne soit pas une
réalité partagée, ressentie et vécue par tous »), n'y change rien et ne
trompe personne. Pas plus que les artifices dont se sert le gouvernement,
relayé abondamment par les médias et quelques intellectuels à ses bottes,
tels les campagnes de culpabilisation et les débats « de société »
fumeux (la laïcité, l'avenir de l'école, entre autres...) qui ont pour
objectifs d'embrumer les cerveaux, d'anesthésier les colères, de créer
des divisions malsaines, de faire oublier les enjeux et les effets de sa
politique.


Alors que gouvernement et patronat sont responsables de la forte
augmentation du chômage, de l'extension de la pauvreté, des licenciements
à tout va, des suppressions d'emplois, de la diminution des crédits
dédiés au logement, des déremboursement de médicaments, du relèvement du
forfait hospitalier, du durcissement des conditions d'accès à l'aide
médicale d'Etat..., le rouleau compresseur des mesures anti-sociales
continue à avancer, avec pour conséquences d'une part d'aggraver la
précarité et d'écraser les plus pauvres, d'autre part de flatter les
attentes des catégories les plus proches de la majorité et d'engraisser
les plus riches par une flopée de nouveaux cadeaux.

Cela en collaboration étroite avec les gros syndicats, dont le
gouvernement s'efforce de maintenir, sinon de renforcer, les capacités de
contrôle sur les salarié-es, et qui sont tout fiers d'être appelés à
négocier à froid et à cosigner la mise à mort d'acquis sociaux. Ainsi, et
ce n'est pas une surprise, la CGT est rentrée dans le rang du partenariat
responsable et pragmatique en acceptant, avec les autres syndicats,
l'inacceptable principe d'une formation professionnelle hors du temps de
travail et rémunérée au tiers du salaire.

Les chômeurs-ses sont en première ligne pour subir les attaques frontales
du gouvernement et du patronat; et la dérisoire prime de Noël lâchée il y
a quelques mois pour tenter de les endormir n'est que poudre aux yeux. En
application de l'accord de décembre 2002 cosigné par le patronat et trois
syndicats (dont la CFDT), 180 000 allocataires seront exclu-es du système
d'indemnisation par les Assedic dès janvier 2004, et 600 000 d'ici fin
2005. Quant à l'Allocation spécifique de solidarité (ASS) aux chômeur-ses
en fin de droit, sa réforme en durcit les conditions d'accès et en limite
la durée de versement à deux ans (de 610 000 à 860 000 chômeurs-ses vont
perdre jusqu'à 9 mois d'allocations par rapport à ce que les Assedic
s'étaient engagées à leur verser et 130 000 des actuels bénéficiaires en
seront exclu-es au 1er juillet 2004). Certains vont basculer sur le RMI
; d'autres entrer dans le RMA (revenu minimum d'activité) ; d'autres
encore dans rien du tout.

Le RMA, ce nouveau service de travail obligatoire, contraindra les
personnes qui touchent le RMI depuis un an à accepter un travail à durée
déterminée (6 mois renouvelables deux fois) à temps partiel, payé sur la
base du SMIC horaire, c'est-à-dire guère plus que le RMI, alors que le
dispositif offrira aux employeurs des conditions financières « assez
intéressantes » (sic), puisque le RMA sera subventionné à hauteur du RMI
par les départements et qu'il sera exonéré de cotisations sociales. Les
chômeur-ses subiront le double contrôle et les pleins pouvoirs des
notables locaux et des patrons-tuteurs, qui sont ravis de disposer bientôt
d'une main d'oeuvre corvéable et flexible à souhait, payée par les
contribuables et pouvant se substituer aux emplois existants, puisqu'ils
pourront faire travailler cinq personnes relevant du RMA pour le montant
d'un SMIC.
Toutes ces mesures scandaleuses, qui auront pour effet de plonger dans
l'extrême pauvreté des millions de personnes, sont enrobées d'un
discours moralisateur fondé sur l'éloge du travail. Pour renouer avec la
« croissance » censée résoudre tous les maux, la seule alternative,
est-il répété sans cesse, c'est de se mettre au boulot, « de donner de
(notre) temps ». Grotesque quand il est évident que l'offre de travail
manque et qu'il s'est fragilisé, effrité et intensifié, qu'il est devenu
de plus en plus insupportable, dépourvu de sens et de plus en plus
clairement identifié comme produisant des merdes pour l'enrichissement
des exploiteurs. De cette tentative de ressusciter la valeur morale du
travail, les sans emploi font les frais, eux-elles qui sont stigmatisé-es
comme des fainéant-es, des fraudeur-ses et des profiteur-ses dans les
discours des dirigeants. A entendre Fillon, ce n'est pas l'économie de 150
millions d'euros en 2004 (500 millions en 2005) faite sur le dos des
chômeurs privés d'ASS, ni la baisse des chiffres du chômage en périodepré-électorale qui intéressent le gouvernement, mais une motivation «
morale » : « Il n'apparaît pas sain qu'une allocation-chômage puisse,
sans limitation de durée, indemniser l'absence d'emploi. » La même
idéologie anime l'adoption du RMA, puisqu'il faut « convaincre les
chômeurs d'accepter les postes qu'on leur propose ».

Ferry y va aussi de son couplet sur les louanges du saint labeur à
l'école (« Il faut réhabiliter le travail à l'école aussi »), lui dont la
devise de prédilection est que « le travail précède la motivation ». La
réforme du collège est d'ores et déjà engagée pour placer dès cette année
des élèves peu motivés par la « culture scolaire »(sic) en alternance
chez des patrons, afin de leur faire goûter les bienfaits de
l'exploitation en entreprise. Quant au questionnaire sur l'école censé
baliser le grotesque « grand débat » sur l'avenir de cette institution,
son contenu ne cache ni les obsessions idéologiques du pouvoir ni les
réponses qu'il a déjà envisagées pour sa future loi. Les questions et
leur enchaînement sont édifiants : « Les jeunes travaillent-ils trop ou
pas assez ? », « Que faire pour leur redonner l'envie de travailler ? »

Les salarié-es découvrent de leur côté la valeur « travail » : salaire
bloqué et flexibilité du temps en échange de quelques heures de moins,
ensuite heures de travail en plus et effectuées gratuitement par la
suppression d'un jour chômé, enfin allongement des années de travail
avant la retraite...

Evidemment, le patronat ne cache pas sa satisfaction d'être aussi bien
choyé. Le Medef se réjouit que la formule de Raffarin « réhabiliter le
travail plutôt que l'impôt » soit mise en pratique et se prolonge en sa
faveur par un coût du travail toujours plus réduit

Pour ce qui est du flicage des populations, des plus pauvres, des plus
remuant-es ou des plus suspecté-es de pouvoir ou de vouloir se rebeller,
l'armée, la police et la justice de l'Etat français sont en bonne
position dans l'Internationale répressive.

Les pouvoirs politiques ne font que servir au plus vite, et
ostensiblement, les intérêts patronaux. Pourtant de nouvelles forces,
apparues sur l'échiquier politicien à la faveur de la perte d'influence
du réformisme classique, se lancent dans une stratégie de pression et de
négociation avec les élus et les pouvoirs politiques auxquels elles
pourraient confier le soin de mettre en oeuvre leurs propositions. C'est
le cas de l'extrême-gauche électoraliste (LCR et LO) et de mouvements
comme ATTAC - le FSE l'a bien montré-, qui transmettent l'illusion que le
système capitaliste pourrait, de lui-même ou sous l'impulsion de
mouvements y compris de lutte, surmonter progressivement ses
contradictions, abandonner des traits oppressifs pour devenir
supportable. Si certain-es considèrent comme un « débouché politique » à
leurs luttes une stratégie qui rime avec mouvement d'opinion ou
plate-forme électorale, avec entrisme dans les institutions -qu'elles
soient ou non gouvernementales, ou lobby d'opposition non pas au
capitalisme mais à l'ultra-libéralisme, ils-elles font fausse route et
n'aboutiront qu'à la canalisation et à l'instrumentalisation de leurs
combats. Le « débouché politique » aux luttes n'a pas besoin de passer
par l'intervention des partis, et ne se trouve sur le terrain ni des
élections ni des institutions mais dans la capacité des mouvements
sociaux à se réapproprier le pouvoir et le politique, c'est-à-dire la
maîtrise des modes et des contenus de leurs initiatives et de leurs
actions ainsi que du projet de société que celles-ci dessinent.

Pays Basque, 28 novembre


Courant alternatif # 134 - décembre 2003 - 24 pages - 2,3 euros.

Journal disponible dans les maisons de la presse, dans certaines
librairies et par abonnement : pour 1 an (10 numéros mensuels + 2
hors-séries) 31 euros. 1 numéro gratuit sur demande.

pour contacter l'Organisation communiste libertaire :

OCL c/o clé des champs, BP 20912, 44009 Nantes cedex 1
E-mail : oclibertaire@hotmail.com
Site web : http://oclibertaire.free.fr/




*******
*******
****** Agence de Presse A-Infos ******
Information d'intérêt pour et au sujet des anarchistes

Pour s'abonner -> écrire à LISTS@AINFOS.CA
avec le message suivant: SUBSCRIBE A-INFOS-FR
Pour plus d'info -> http://www.ainfos.ca

Vous voulez reproduire ce message?
Pas de problème, veuillez s'implement inclure cette section.

A-Infos Information Center