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The.Supplement
{Info on A-Infos}
(fr) Lille : que c'est-il passé à la Barclays ?
From
cercle social <cerclesocial@altern.org>
Date
Sun, 6 Apr 2003 17:05:01 +0200 (CEST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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Un témoignage sur l'action "Les irakiens meurent, Barclays fait des
profits"
Que s'est-il passé à la Barclays ?
Nous sommes arrivées à cinq, trois filles et deux garçons, vers 16h15.
Nous avons sonné et on nous a ouvert les deux portes successives. L'une
d'entre nous a sorti une caméra pour filmer la scène. Nous avons été vers
la personne postée à l'accueil, et nous lui avons demandé si elle savait
que son entreprise tuait des irakiens, par le biais de ses participations
dans les ventes d'armes. Nous lui avons présenté notre tract, qui
exposait les faits. J'ai donné un tract à une autre personne de
l'accueil, et un camarade a donné un tract dans le bureau voisin, dont la
porte était ouverte, pour que les raisons de notre présence soit
explicite.
La première personne a qui nous avions posé une question a appelé le
directeur, en lui indiquant que c'était parce que « la Barclays tuait des
Irakiens ». Celui-ci est arrivé assez rapidement après. La personne qui
se trouvait dans le bureau ouvert lui a aussitôt indiqué que nous étions
en train de filmer, ce qui l'a immédiatement mis en colère. Avant que
nous ayons pu discuter avec lui, il s'est précipité vers la camarade qui
tenait la caméra et a posé sa main vers l'objectif. Pour éviter de le
provoquer, au vu de sa réaction très vive, elle a arrêté de filmer.
Nous avons essayé de lui expliquer pourquoi nous voulions discuter avec
lui, mais la présence de la caméra continuait de l'énerver. Il a tenté de
la prendre des mains de notre camarade ; nous lui avons dit de ne pas la
toucher. Après quoi, il a exigé qu'elle lui donne la cassette, ce qu'elle
a refusé. Il a alors demandé aux employés d'appeler le service de
sécurité et la police. Il nous a expliqué que nous aurions du demander
son autorisation. Nous lui avons alors demandé, mais il a refusé.
Puis il a accepté de nous recevoir dans son bureau, pour que nous
exposions nos griefs contre la banque Barclays. Il n'y avait que trois
fauteuils, alors que nous étions cinq. Nous n'avons pas voulu nous
asseoir. Comme il insistait, et qu'il ne semblait pas vouloir parler
devant tout le monde, deux d'entre nous ont fini par se retirer.
Nous lui avons exposé le premier chiffre de notre tract : Barclays
détient
3,1 % du capital de General Electric, premier groupe d'armement au monde.
Il a essayé de minimiser, en rappelant que GE a des centaines de milliers
de salariés et de très nombreux actionnaires. Puis, après avoir admis
qu'il ignorait ce fait, il a argué que Barclays investissait également
dans l'humanitaire et les ONG. Ensuite, le directeur a expliqué que son
entreprise choisissait ses investissements selon des critères éthiques.
Malencontreusement, par lapsus sans doute, il a parlé de critères
ethniques. Il a rappelé certaines prises de position de son entreprise
contre l'apartheid ou contre le blanchiment d'argent, ou l'existence de
prêts donnant des garanties éthiques sur l'emploi de l'argent, sur
lesquels il n'a pu nous fournir de documentation.
La discussion s'est avérée très difficile, car il monopolisait la
parole,
parlait fortement sans écouter nos arguments. A plusieurs reprises, il
nous a traités d'étudiants, d'écologistes et nous a affirmé que nous «
planions », que nous n'étions « pas dans la réalité ». Nous lui avons
rappelé que la réalité, c'était la guerre en Irak et que son entreprise
faisait des bénéfices chaque fois que des bombardiers étaient vendus.
Lorsque nous avons évoqué Boeing, autre entreprise d'armement dans
laquelle Barclays possède des parts (3,82 %), il a décrété que nous
allions accuser Barclays d'être responsable de l'attentat du 11
septembre, argument plutôt pauvre. Il a fini par nous avouer qu'il était
lui-même contre la guerre en Irak, mais que le fait que son entreprise
soit impliquée ne le dérangeait pas du tout.
Ensuite, la police est arrivée. Notre camarade a donné la cassette
vidéo
(sur laquelle se trouve à peine une à deux minutes de tournage). Après
fouille de son sac, les policiers ont pris une seconde cassette, laquelle
ne contient que des images personnelles de l'ami qui a prêté la caméra.
Ces deux pièces ont été saisies. La fouille a été brève, peu approfondie,
et nos affaires nous ont été laissées en permanence. On a contrôlé nos
papiers une première fois dans la banque. Nous avons cru que nous étions
libérés, mais alors que nous nous apprêtions à sortir, ils ont décidé de
nous embarquer.
Dans le fourgon de police, nous avons pu discuter avec l'officier de
police. Il nous a expliqué que nous avions eu tort de prendre une caméra,
car d'est illégal de filmer dans une banque, en raison des risques de
braquage - élément auquel nous n'avions pas pensé, il est vrai. Puis il
nous également déclaré être opposé à la guerre. Dans le fourgon, les
autres policiers avaient l'air d'approuver son opinion.
Au commissariat, nous avons pu rester ensemble, dans une cellule
commune,
parce que nous ne présentions « pas de danger imminent ». Nous avons été
mieux traitées que les personnes qui attendaient leur audition menotées à
un banc. De plus, nous savions déjà que l'information avait circulé à
l'extérieur et qu'elle serait répercutée sur Indymedia et sur les listes
de diffusion avant même que nous soyons arrivées au commissariat. Nous
étions donc assez confiant : la seule inquiétude portait sur la durée de
la garde à vue, ainsi que sur les éventuelles poursuites judiciaires.
Celles-ci sont subordonnées à l'avis du service sécurité de Barclays ,
qui doit décider si la banque porte plainte ou non.
Après vérification d'identité et audition -- nous avions collectivement
refusé de signer quoique ce soit, malgré les pressions - nous avons été
libérées vers 20h00, soit un peu plus de trois heures après le début de
l'action. Un groupe d'amis était venu nous accueillir à la sortie, ce qui
était fort sympathique.
Nous avons sans doute fait quelques erreurs de méthode, notamment en ce
qui concerne la caméra, dont on avait pensé qu'elle contribuerait plutôt
à calmer les esprits (interview plutôt qu'occupation). Mais dans
l'ensemble, le bilan est plutôt positif : on a vu que, malgré les
prétentions à l'éthique et à la transparence, il ne faisait pas bon
d'évoquer les participations de la banque Barclays à la production des
bombardiers et des missiles qui massacrent les populations civiles en
Irak.
Ni guerres, ni frontières !
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