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(fr) Occupation du conseil d'administration à l'Université de Bourgogne

From Maloka <maloka@chez.com>
Date Thu, 17 Oct 2002 13:52:31 -0400 (EDT)


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   A G E N C E  D E  P R E S S E  A - I N F O S
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Ca bouge à l'Université de Bourgogne ! Voici le compte-rendu d'une
action s'étant déroulée dans la journée, par un participant :

Aujourd'hui, mercredi 16 octobre 2002, à Dijon, la Maison de
l'Université a été le centre des luttes étudiantes ; si, depuis quelques
années, les syndicalistes mettaient déjà en garde étudiantEs &
travailleur/euse/s de l'Université contre les réformes engagées, leur
colère pouvait sembler infondée, d'un point de vue peu informé, étant
donnée la stratégie employée par les ministères successifs : pour éviter
de massifs mouvements de protestation, ils mettent en oeuvre "en
douceur", année après année, dans différentes universités, des mesures
semblant isolées les unes des autres, mais qui participent toutes d'une
même logique de fond, définie clairement depuis le rapport Attali, et
devant aboutir à la rentabilisation de l'Université, à qui incomberait
la tâche de former des esclaves jetables tailléEs sur-mesure pour
l'économie capitaliste ; de la disparition progressive des filières
jugées non-rentables à la professionalisation croissante des cursus, en
passant par les crédits ECTS et les diplômes en 3/5/8, c'est bien une
privatisation rampante qui guette l'Université.

Mais ce qui pouvait ressembler à un récurrent serpent de mer surgit
désormais au grand jour, et les étudiantEs ne s'y sont pas trompéEs, en
venant nombreux/ses à l'Assemblée Générale qui a rassemblé une centaine
de personnes à la Maison de l'Université, à l'appel des organisations
syndicales étudiantes, qui ont depuis quelques jours effectué un intense
travail d'information.

A 14h30, illes ont investi la Salle du Conseil, afin de débattre du mode
d'action adapté à la situation. Comme le Conseil d'Administration, plus
haute instance de l'Université de Bourgogne, devait se réunir au même
endroit une demi-heure plus tard, il a été décidé d'exiger le vote d'une
motion repoussant l'application des réformes susmentionnées, tant que
les étudiantEs et employéEs de l'Université n'auraient pas été largement
informéEs et consultéEs.

Une délégation d'une dizaine de personnes est donc restée assister au
Conseil d'Administration, tandis que diverses discussions informelles
s'engageaient au dehors de la salle, et que la tension montait dans la
foule des étudiantEs présentEs, qui étaient pour bonne part directement
concernéEs, car inscritEs dans des filières menacées. Étant donné que
ces dernierEs étaient somme toute assez peu au fait de la gravité de la
situation, le débat prit une tournure différente, sous la forme plus
centralisée des questions/réponses. Y furent précisées les
transformations en cours dans l'Université, citée la manifestation du
lendemain "pour la défense du service public", et débattue la suite à
donner au mouvement. Le point central d'information et de coordination
devrait donc être, dans les prochains jours, la cafétaria du bâtiment
Droit/Lettres, certainement secondée par d'autres lieux décentralisés,
afin de toucher un public plus vaste. Il nous faut noter que l'allure
des débats était celle d'une conférence avec, pour intervenantEs,
quelques syndicalistes étudiantEs très informéEs sur les problèmes dont
il était question.

Vînt ensuite le moment où le président de l'Université nous annonça que
notre motion était rejetée, mais que le Conseil d'Administration avait
entendu nos revendications (sic) : une autre motion, concoctée dans un
cadre autrement plus institutionnel, serait mise aux voix, et on nous
fît de plus la promesse de nous mieux informer au fur et à mesure de
l'application des réformes, mais, bien entendu, en nous mettant
systématiquement devant le fait accompli, ce qui résume bien le dédain
qu'ont les dirigeantEs de l'Université de Bourgogne pour les étudiantEs
souhaitant être partie prenante des décisions à prendre.

Après un quart d'heure de discussions tumultueuses entre les deux
parties, lors desquelles les dirigeantEs de l'Université tentèrent
clairement de nous endormir, le Conseil d'Administration repris son
cours. A l'extérieur, l'AG décida, devant le mépris affiché par les
instances dirigeantes, d'envahir la réunion pour y exprimer notre
colère.

Ce qui fut fait, sous les regards et exclamations désapprobateurs des
"sages" souhaitant travailler pour notre bien, mais en notre absence !
S'ensuivit un débat quelque peu houleux, où l'on pût voir des éluEs
professeurEs s'indigner de notre manque de respect des conseils
"démocratiques", car acceptant en leur sein, bons princes, quelques
éluEs étudiantEs, aux côtés des autres acteurs & actrices de
l'Université, dont un digne représentant du patronat (!), autrement
mieux accepté dans cette instance que les étudiantEs en colère que nous
étions.

Nous avons donc fait entendre nos revendications, au grand dam des éluEs
étudiantEs issuEs des "associations de filières", corporatistes,
réactionnaires malgré leur apolitisme de façade, et brillant par
l'organisation d'activités "culturelles" que sont les beuveries leur
permettant de laisser libre court à une pratique assidue du sexisme...
et qui ne supportèrent pas que soit remise en cause leur
"représentativité", acquise contre quelques annales & photocopies
offertes à bas prix aux étudiantEs, grâce à de généreux sponsors
capitalistes.

Enfin, nous avons quitté la salle du conseil, en promettant aux tristes
croque-morts de l'Université de revenir, autrement plus nombreux/ses,
après avoir informé étudiantEs et employéEs de ce qui se tramait en
coulisses.

Cette action pourrait n'être que l'introduction d'une période de lutte
au sein de l'Université de Bourgogne ; l'ampleur et l'efficacité de la
mobilisation pourraient d'ailleurs être déterminées par la forme
d'organisation qui sera choisie, car si le mouvement devait être
confisqué par quelque avant-garde que ce soit, il va sans dire qu'il
serait fort difficile pour les 26.000 étudiantEs de s'en sentir acteurs
et actrices.


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