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{Info on A-Infos}
(fr) Considérations sur les luttes étudiantes actuelles
From
CNT AIT <cnt.ait@wanadoo.fr>
Date
Sat, 30 Nov 2002 14:54:43 -0500 (EST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
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http://ainfos.ca/index24.html
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Nous assistons actuellement à un réveil estudiantin. Le motif de ce
mouvement serait les multi réformes prévues pour l'université (cf
rapport Attali, 3-5-8, etc...). Ces réformes ont effectivement un
objectif révoltant, mais réfléchissons à la forme et au fond de cette
lutte, pourquoi prend elle autant d'envergure, justement maintenant ?
Parlons tout d'abord de lutte de syndicats étudiants qui jouent dans la
tentative de persuasion de la "masse ignorante". C'est selon eux une
lutte très organisée et je répondrais: en effet.
Nous observons des syndicats, main dans la main, arpentant les chemins
de la lutte sociale (mais pas libertaire !). Ils se sont offert dans une
Assemblée Générale (1) le pouvoir de nous "informer":
- *la tribune* : choisie à l'avance et acceptée (bien entendu).
- *l'ordre du jour* : préparé bien sûr à l'avance, sachant que pour le
remettre en question, il n'y aurait que ces possibilités: faire partie
de l'intersyndicale (qui est le haut pouvoir décisionnel estudiantin : à
faire sauter !) ou avoir une spontanéité et une vivacité d'esprit
capable d'analyser une situation en 30 secondes car l'ordre du jour est
lu et voté aussi sec !
- *Le contenu informatif* : digne d'un Paris Match, nous avons eu droit
à une analyse _interprétatrice_ du problème par nos chères têtes
syndicales. Une heure de discours solennel, dont je me permettrais de
remettre en cause l'objectivité, sans parler des erreurs politiques...
Nous remarquerons surtout leur désespoir de ne pas arriver à mobiliser
quelque troupe que ce soit... Pour ce faire, ils vont jusqu'à miser sur
la peur des étudiants (vieille tactique politique> : "vous allez voir,
avec ces reformes, vous ne pourrez plus _jamais_ étudier !!!" ...
- *Le débat* qui suit l'intervention de la " chaire " : il fut des plus
brefs ! Nous noterons une demande officielle de la tribune de "faire
court" pour le débat (alors que nous venons de subir une heure de
"cours" par trois intervenants, syndiqués bien entendu...).
De tous les débatteurs, il n'y a eu que *trois courtes interventions de
personnes extérieures* au milieu syndicaliste universitaire. De plus,
les trois interventions ont été contre-dîtes par la tribune (tribune:
4 pingouins qui tiennent indéfiniment le micro pendant l'AG)! *Ce
système est criant de démocratie* !
Pourquoi y a-t-il autant de bruit, de "contestation" justement à ce
moment-là ? Cette lutte devient apparemment le cheval d'assaut des
syndicats de "gauche". C'est l'occasion rêvée pour certains partis
politiques de se refaire une petite santé...
Les réformes? Un prétexte ! De plus, *se sont eux* qui ont écrit ces
mêmes réformes !!
Il serait alors temps de définir une bonne fois pour toutes ce que
peut-être _une véritable Assemblée Générale_ :
- C'est avant tout *une assemblée décisionnelle* , c'est à dire que nous
devons mettre en place un débat qui nous amène a des prises de décision
communes. N'importe quelle action doit avoir été débattue et acceptée.
- Il ne doit pas exister de tribune *possédant des pouvoirs oratoires,
décisionnels ou de remballage de gueule* comme savent le faire nos chers
étudiants. Par contre, la présence d'un président est nécessaire pour
faire passer les tours de paroles (et rien que les tours de parole),
puis celle d'un secrétaire qui détient la tâche fastidieuse mais
indispensable de tout écrire (même les débats).
La démocratie ne fonctionnant qu'à travers le débat, *tout le monde doit
alors participer à celui-ci*. Le blocage de la parole équivaudrait alors
à la disparition de la démocratie.
Outrepassons maintenant les problèmes de fonctionnement, et parlons plus
du contenu de la lutte de ces syndicats étudiants. J'ai remarqué que
nous avions juste un point d'accord: *la situation est critique, mais
pas pour les mêmes raisons* . L'analyse et les perspectives de ces
jeunes ne dépassent pas l'enceinte de l'université, jusqu'au point de ne
pas étendre aux problèmes de l'éducation.
Ne comprennent-ils pas que les réformes qui touchent un système - ici le
système éducatif par exemple - sont typiques d'une logique
gouvernementale ? Le fait que les centres éducatifs (peu importe
lesquels) ciblent certaines connaissances et savoir-faire sous prétexte
de leur rentabilité vis à vis du domaine économique (car elles ont une
valeur marchande) est typique d'une société capitaliste. Les réformes
éducatives ne sont qu'un exemple, le problème se pose dans tous les
systèmes existants, alors arrêtez d'être nombrilistes ! Une véritable
lutte se fait en solidarité avec tous les opprimés ! Se focaliser sur
une lutte est une marque d'égocentrisme ; que pouvons-nous faire avec
des égoïstes ? Rien !
Rien n'a été fait contre les lois sur l'incivilité d'outrage à
enseignant (je rappelle qu'elles sont passibles de 6 mois fermes et de
7500 euro d'amende et qu'elle concerne les jeunes voire même très jeunes
(2)). Le soir même de cette AG, il y avait une manif de soutien aux
squatters et mendiants, les premières victimes du capitalisme et surtout
de ces fameuses lois. Ces étudiants qui veulent tant lutter n'étaient
pas là... Pourtant, l'analyse politique veut que la lutte soit présente
à chaque instant. L'injustice est la même autant pour les étudiants qui
deviendront de plus en plus des pions du pouvoir et du Capital que pour
l'homme qui dort dans la rue, ou le gavroche qui utilise mille astuces
pour tenter de s'en sortir.
Tout soit-disant "militant" qui n'aura pas compris cela luttera *contre*
la révolution.
Car la révolution, c'est avant tout *la solidarité*.
(1) Cet article touche la 1ère AG au Mirail. Cependant, celles qui ont
suivi ont été pratiquement identiques.
(2) Article 45 loi Perben, 9septembre 2002.
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Article publié dans Il était une fois la révolution, con ! n°28, le
journal des Jeunes Libertaires de Toulouse
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