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{Info on A-Infos}
(fr) Conférence : Contre la criminalisation des mouvements sociaux au Canada
From
"Comité populaire Saint-Jean-Baptiste" <compop@qc.aira.com>
Date
Fri, 29 Nov 2002 15:38:20 -0500 (EST)
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A G E N C E D E P R E S S E A - I N F O S
http://www.ainfos.ca/
http://ainfos.ca/index24.html
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Conférence : Contre la criminalisation des mouvements sociaux au Canada
Avec :
Gaétan Héroux, de la Coalition ontarienne contre la pauvreté (OCAP)
Jaggi Singh, de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)
Patrick Bacon, militant autonome de la région de Québec.
Jeudi 12 décembre à 19h30
Centre communautaire St-Roch (230 rue Dupont).
Contribution volontaire : 2$
Information : 522-0454
Une invitation conjointe du BAIL et du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste
Les libertés civiles en procès
L’OCAP, la coalition ontarienne contre la pauvreté, sollicite votre appui alors
que le droit des mouvements sociaux d’organiser des manifestations de nature
politique sera mis à l’épreuve à compter de janvier prochain.
Trois membres de l’OCAP, John Clarke, Gaétan Héroux et Stefan Pilipa, feront
face à la justice à compter du 13 janvier 2003, accusés d’avoir « participé à
une émeute », « d’incitation à l’émeute » et « d’incitation à attaquer les
forces de l’ordre ». Ces accusations draconiennes surviennent suite à leur
participation à la manifestation anti-pauvreté du 15 juin 2000 devant Queen’s
Park, le parlement ontarien. Chacune des accusations impliquent une peine
d’emprisonnement pouvant aller de deux à cinq de prison.
Ces accusations, par leur sévérité, menacent nos droits civiques et politiques
ainsi que notre liberté d’association. C’est pourquoi nous sollicitons votre
appui. L’enjeu est de taille : la criminalisation éventuelle de l’OCAP et de
ses membres créerait un dangereux précédent juridique, qui à long terme menace
tous les acteurs sociaux qui osent confronter ouvertement les gouvernements et
les entreprises qui ne se gênent plus pour bafouer nos droits et libertés les
plus élémentaires. On ne peut rester indifférent devant un tel danger. On se
doit de répondre par la solidarité, car ce sont tous les mouvements sociaux qui
sont visés par la répression. C’est pourquoi nous nous joignons à la campagne
de défense juridique de l’OCAP. Nous vous invitons à faire de même.
Le 15 juin 2000, l’OCAP a été à la tête d’une manifestation réunissant plus de
1500 personnes qui ont marché sur Queen’s Park pour signifier leur opposition
aux coupures dans les programmes sociaux, qui se sont intensifiées de façon
drastique sous le Gouvernement conservateur de Mike Harris. Parmi les
manifestantEs, une délégation de sans-abris demandait le droit de s’adresser
directement aux membres de la législature ontarienne afin de dénoncer le manque
criant de logements sociaux. Plutôt que d’essayer de trouver un terrain
d’entente, le gouvernement a répondu de manière arrogante et intransigeante,
préférant envoyer la police anti-émeute, qui attaqua la foule afin de la
disperser. Par la suite, la police déposa des centaines d’accusations contre 45
personnes, pour leur implication dans la manifestation. Une campagne de
répression dirigée contre l’OCAP allait suivre. Prendre la rue afin de dénoncer
les politiques anti-sociales de ce même gouvernement allait être de plus en
plus hasardeux pour les militantEs de l’OCAP.
La déposition d’innombrables chefs d’accusation au niveau criminel est devenue
l’une des principales stratégies des autorités et des services policiers afin
d’écraser la dissidence. Nous avons pu observer cette tactique lors des
manifestations de Seattle en 1999 à l’occasion de la rencontre ministérielle de
l’OMC; plus près de chez nous, en 2001 à Québec, lors du Sommet des Amériques;
contre les militantEs autonomes qui ont organisé des occupations d’édifices
abandonnés pour protester contre le laisser-faire des autorités en ce qui
concerne la crise du logement, tant à Montréal, à Toronto, à Vancouver qu’à
Québec; ou plus récemment lors du Sommet mondial pour le développement durable
de Johannesburg, qui fut également le théâtre d’arrestations de masse.
En imposant des amendes et des peines d’emprisonnement aux mouvements
progressistes, en obligeant les militantEs à s’engager dans une bataille
juridique, très exigeante sur le plan personnel, les gouvernements et les
services policiers imposent une « taxe à l’activisme », qui ne vise qu’à
dénigrer les luttes pour la justice sociale. À ce jour, les trois-quarts des
chefs d’accusations déposés après les événements du 15 juin 2000 ont été
retirés ou simplement abandonnés, un bon exemple de ce qu’une campagne de
défense juridique bien organisée peut faire afin d’exposer l’injustice.
Toutefois, le procès à venir représente une autre étape dans la lutte contre la
répression des mouvements sociaux. Et celle-ci, se doit d’être gagnée.
On ne peut tolérer que les droits civiques de tous et de toutes soient ainsi
menacés, pas plus qu’on puisse accepter que ceux et celles qui s’opposent à la
pauvreté et à l’injustice ne soient criminalisés. Le procès de janvier des
trois membres de l’OCAP sera un test crucial dans notre aptitude à développer
une campagne d’autodéfense juridique efficace. Qui plus est, les accusés
espèrent prouver au jury que c’est la police qui a provoqué l’émeute, préférant
la provocation à la conciliation. Le procès de ces trois personnes sera une
occasion unique d’infliger une défaite aux gouvernements de droite.
Nous appelons tous ceux et celles qui ont à cœur la justice sociale et le
respect intégral de nos droits politiques, à se joindre à la campagne de
défense des arrêtéEs de Queen’s Park, à signer la pétition, à participer à des
marches, à des conférences de presse. Il importe d’être solidaires de tous ceux
et celles qui font face à des peines d’emprisonnement pour avoir osé défier les
politiques anti-sociales des différents paliers de gouvernements, ici comme
ailleurs. En mettant de la pression sur les autorités concernées, on peut
parvenir à les faire acquitter, ce qui sera une victoire pour la justice
sociale. Pour gagner, il faut résister!
Vous pouvez envoyer votre appui à l’OCAP via leur site web ou par courriel aux
adresses suivantes :
Site web : http : //www.ocap.ca/police_riot.html
Courriel : ocap@tao.ca
Tél : (416) 925-6939
Fax : (416) 925-9681
Où bien vos dons peuvent être envoyés à l’adresse suivante :
OCAP, 517 College Street, unit 234, Toronto, Ontario, M6G 4A2
Une brève histoire de l’OCAP
Qu’est-ce que l’OCAP?
L’OCAP est une coalition anti-pauvreté qui a pris racine à Toronto à la fin des
années 1980, alors que s’amorçait la réforme de l’État-providence, en Ontario
comme ailleurs. Dès la création de l’organisation, les militantEs se sont
engagés dans la lutte contre l’exclusion sociale, cherchant à mobiliser et à
réunir les pauvres, les sans-abris, les chômeurs, les immigrantEs et toute
autre personne ciblée par les nombreuses formes de discrimination qui
caractérisent la société capitaliste. Afin de redonner une certaine forme de
pouvoir aux laissés pour compte de la société, l’OCAP a développé au fil des
années le « direct action Casework », une méthode consistant à confronter
directement les responsables de ces injustices, et ce à différentes échelles.
La coalition offre ainsi un appui direct à ceux et celles qui sont évincées de
leur logement; à ceux et celles qui font face à la déportation dans leur pays
d’origine, ce qui dans bien des cas conduit ces personnes tout droit à la
prison, les soumettent à la torture, et pour certaines, les mènent à la mort;
ou encore à ceux et celles à qui l’on coupe les prestations d’aide sociale et
qui sont soumises au « workfare ». La coalition a réussi à réunir nombre de ces
personnes et à entrepris de rendre visite aux différents ministères,
départements, entreprises, hôtels de ville, etc., bref, là où sont décidées et
planifiées les politiques qui visent à supprimer nos droits et libertés.
Au fil des ans, l’OCAP a participé activement à la création d’un mouvement
social qui a été en mesure de remporter des victoires en menant des actions
collectives qui ont provoqué des crises politiques pour ceux et celles qui sont
au pouvoir, les obligeant à réviser bon nombre de décisions. L’OCAP a également
mené des actions plus larges, notamment lors de la marche du 15 juin 2000, et
participa activement à la mobilisation populaire en vue du Sommet des
Amériques, qui s’est tenu ici, à Québec en avril 2001. Malgré les tentatives
répétées des politiciens de discréditer l’organisation, et ce avec l’aide des
médias corporatistes, l’OCAP bénéficia de l’appui et de la sympathie d’un
nombre grandissant. Si la ville de Toronto est aujourd’hui synonyme de richesse
et de dynamisme au niveau économique, elle est également le lieu d’une pauvreté
grandissante. C’est dans ce contexte que l’OCAP appela les différents
mouvements sociaux et syndicaux de l’Ontario à se joindre à une campagne de
perturbation économique, visant à exposer les riches et les gouvernants aux
problèmes sociaux et urbains. Le front commun d’Ontario fut alors créé. Le 16
octobre 2001, syndicats, membres des Premières nations, associations étudiantes
et organisations militantes participèrent à une marche réunissant plusieurs
milliers de personnes dans le quartier financier de Toronto, perturbant ainsi
le cœur économique du pays. Le lendemain, le Premier ministre de l’Ontario,
Mike Harris, annonçait publiquement sa démission.
Après plus de dix années d’intenses luttes, l’OCAP a démontré qu’un mouvement
organisé peut secouer ceux et celles qui sont au pouvoir, contribuant ainsi au
changement social. L’OCAP se bat pour gagner et fait partie d’une force
grandissante dans la société qui s’organise à cette fin.
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