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(fr) CGA Un Autre Futur - Migrant-e-s: si nous voulons une autre politique, il faudra l'imposer!
Date
Wed, 20 Jun 2018 17:29:06 +0100
Deux dynamiques s'opposent depuis 2015 et l'arrivée massive de
réfugié-e-s fuyant les guerres et l'instabilité de l'autre côté de la
Méditerranée. L'une répressive et déshumanisante, celle de l'État,
réduisant toujours plus les droits; l'autre solidaire, portée par une
partie non négligeable de la population, venant en aide aux nouveaux
arrivant. Où en sommes nous alors que la loi régressive
«asile-immigration» arrive au Sénat? ---- Les politiques migratoires
---- Depuis plus de 20 ans, la situation pour les personnes migrantes
s'est constamment aggravée. Là d'où ils viennent, elles fuient guerres,
famines, régimes politiques autoritaires et violents, pillage des
ressources, dérèglement climatique, tout ceci avec la participation des
États occidentaux qui refusent d'assumer ensuite les conséquences de
leurs actes. Ici, elles subissent le durcissement des politiques
migratoires (françaises et européennes): développement sécuritaire et
surveillance accrue des frontières, fermeture de celles-ci, expulsions
et enfermements massifs, répression, traitements inhumains, violences et
tortures, camps de fortune et camps de rétention, législation
défavorable etc. ---- Nous pensions avoir atteint le summum avec les
lois Bessons mais non, s'en sont suivies les lois Valls et aujourd'hui
les actions du gouvernement Macron associées à la politique forteresse
de l'Europe (Dublin III bientôt IV, fermeture des frontières à Calais et
dans la Roya, non traitement des situations poussant les gens dans la
clandestinité, renforcement des expulsions etc.). ---- Contrairement à
ce que pourrait laisser penser ces politiques européennes et nationales,
les luttes en cours contre les frontières et les expulsions, pour un
accueil digne des personnes, pour la liberté de circulation et
d'installation, prouvent qu'une large partie de la population est
favorable à l'accueil. Alors que des milliers de personnes se mobilisent
sous des formes très diverses, partout en France, pour l'accueil des
personnes migrantes, le gouvernement Macron a choisi de porter un
nouveau coup violent au droit d'asile avec la loi «asile-immigration».
L'analyse du texte par la
Cimade[https://www.lacimade.org/decryptage-projet-de-loi-asile-immigration/]ou
le Gisti[https://www.gisti.org/spip.php?article5841], dénoncent un texte
dangereux pour les personnes étrangères. Présenté le 21 février 2018 par
Gérard Collomb en Conseil des ministres, il a été adopté en première
lecture par l'Assemblée nationale le 23 avril, est actuellement discuté
au Sénat. Parmi les propositions gouvernementales analysées par La
Cimade, certaines vont largement dégrader la situation d'un très grand
nombre de personnes réfugiées et migrantes, notamment la réduction du
délai de recours devant la CNDA de 30 à 15 jours, l'allongement de la
durée de la rétention administrative jusqu'à 90 jours, le bannissement
des personnes étrangères avec la systématisation des interdictions de
retour sur le territoire français, etc.
Les États Généraux des Migrations (EGM)
D'un côté, cette loi, durement contestée par les agents des institutions
sensées oeuvrer à la mise en place des politiques d'asile et par les
travailleurs sociaux, a été combattue par la grève. Les rapporteurs de
la Cour nationale du droit d'asile en sont un exemple1. De l'autre,
depuis maintenant un an, des associations telles que la Cimade, le
Gisti, Emmaüs International etc., ont tenté de regrouper tous les
acteurs et actrices de la lutte pour le soutien aux personnes migrantes.
470 associations et collectifs ont adressé un courrier à M. Macron
demandant en juin 2017 un changement radical de la politique migratoire
française et européenne, et la mise en place d'une véritable
concertation de la société civile, associant l'ensemble des ministères.
Faute de réponse satisfaisante, les États Généraux des
Migrations[https://eg-migrations.org/Les-Etats-Generaux-des-Migrations-c-est-quoi]se
sont constitués en novembre 2017.
Ils entendent alors «construire un contre-pouvoir rassemblant les
acteurs de la société civile pour dénoncer les situations inacceptables
qui ont cours sur le territoire français et pour se mobiliser contre le
projet de loi «Asile et Immigration», construire collectivement des
propositions pour démontrer qu'une autre politique migratoire est
possible, construire un mouvement d'opinion pour s'opposer à une vision
erronée, culpabilisante et trop souvent xénophobe des migrations et des
migrant-e-s». Pour eux, ce large rassemblement démontre en soi, «que des
dizaines de milliers de citoyens en France pensent différemment la
question migratoire, de façon simplement humaine et respectueuse des
droits fondamentaux». Ce processus a, en effet, eu la vertu de tirer bon
nombre d'acteurs et d'actrices du monde associatif, des collectifs, des
ONG vers une opposition franche et unanime à la politique du
gouvernement qui, de son côté, tente d'intégrer à la gestion des
dispositifs d'accueil une autre partie de ces protagonistes.
Le week-end du 26 et 27 mai 2018, les EGM, réunis en assemblée plénière
à Montreuil, ont adopté un
manifeste[https://eg-migrations.org/Manifeste-des-Assemblees-Locales-reunies-pour-la-1ere-session-pleniere-des]commun
pour proposer «une politique migratoire respectueuse des droits
fondamentaux et de la dignité des personnes». Le texte pose et
synthétise les constats fondamentaux portés par les acteurs et actrices
des luttes depuis de longs mois: situation humanitaire déplorable,
difficultés rencontrées par les personnes étrangères, conséquences
désastreuses de politiques répressives, couts humains et financiers
exorbitants de ces politiques, entorses au droit international et aux
conventions internationales ratifiées par la France, militarisation
croissante des frontières, création de régimes d'exception dans les
zones frontalières, absence de concertation avec les personnes
étrangères et les acteurs de la société civile, absence d'évaluation des
politiques mises en oeuvre depuis des décennies, mise en concurrence, à
travers les discours et les décisions des pouvoirs publics, des
personnes subissant toutes formes de précarité, étrangères ou non, juste
indignation, mobilisation et solidarité dont témoignent un nombre
croissant de citoyen·ne·s partout sur le territoire, remise en cause
quasi systématique de la présomption de minorité...
Lutter pour gagner
Par contre, ce texte collectif n'offre toujours pas de «mode d'emploi»
face aux attaques gouvernementales, ou de propositions d'actions
concertées à mettre en place sur tout le territoire français et ailleurs
en Europe. Le mouvement d'opinion prôné par les EGM ne peut pas être la
seule réponse. Malgré l'échec de la démarche envers les députés lors du
passage de la loi à l'Assemblée nationale en avril, ils persistent et
développent cette fois une action envers les sénateurs. Face à un
législateur dont l'intention est de réduire à peau de chagrin les droits
et la dignité des migrant-e-s, la proposition alternative des EGM en
matière de politiques migratoire devient caduque, sans l'installation
d'un rapport de force permettant d'infléchir le cours des événements, du
moins face à la loi asile-immigration. Penser convaincre des députés de
la pertinence des propositions des EGM est d'une extrême naïveté, face à
des politiques prêt à tout par calcul politicien. Les EGM ont aspiré une
grande part de l'énergie des collectifs, et renvoyé la question d'une
lutte radicale contre la loi Collomb à demain. Mais demain, quels moyens
d'actions aurons-nous encore alors que nous n'aurons probablement même
plus la possibilité d'être en relation sur de la durée avec les
personnes qui s'exilent?
Sans rapports de force en notre faveur, y compris si l'on souhaite
infléchir le cadre de la loi, on perd sur les enjeux généraux qui
ensuite nous font perdre chacun notre tour dans les collectifs sur les
situations individuelles. Si le texte des EGM peut servir de point
d'appui pour dessiner un chemin vers un avenir souhaitable, chaque
collectif, association et acteur-actrice doit maintenant s'atteler à
l'augmentation de notre rapport de force collectif sans lequel, il
semble bien que nous allions droit dans le mur.
Les approches humanistes, si elles sont un point d'appui réel pour
développer de la solidarité envers les personnes migrantes, ne suffisent
pas à inverser le cours des événements: trop de personnes sont
perméables au discours dominant qui désigne les immigré-e-s comme un
problème, responsables ou aggravant chômage, précarité, misère,
inégalités. Pour battre en brèche ce discours dominant, nous devons
développer l'idée que les immigré-e-s ne sont pas responsables de ces
maux mais les premières victimes d'un système que nous (les
non-migrant-e-s) subissons aussi. Seule la solidarité de classe peut
casser cette idée dominante que les immigré-e-s sont nos ennemi-e-s.
Cela passe par l'idée que nous avons plus de points et d'intérêt communs
avec des migrant-e-s d'Afrique, par exemple, qu'avec les responsables
des régressions sociales (capitalisme, État). Aborder la question des
inégalités engendrées par le capitalisme paraît plus que nécessaire pour
que plus de gens se solidarisent avec les migrant-e-s.
Il ne s'agit donc pas de limiter les champs d'action possibles des
collectifs de lutte mais bien de privilégier l'instauration d'un rapport
de force suffisant et amener une adhésion de la population pour que
cesse cette barbarie en cours. De quoi avons-nous besoin pour que la
situation des personnes qui se réfugient en France s'améliorent? Comment
devons-nous continuer à agir pour mettre à mal les politiques de plus en
plus répressives et autoritaires? Pour gagner le combat?
Ce 19 juin, les sénateurs vont à n ‘en pas douter, encore durcir la loi
Collomb (suppression de la carte pluriannuelle de quatre ans,
durcissement du regroupement familial, délai de recours ramené à 7 jours
pour les «dublinés», instauration d'un débat annuel au Parlement sur les
quotas etc.). La lutte est donc une nouvelle fois à reconstruire. Nous
ne sommes qu'au début des manifestations, des rassemblements, des
pressions, des interpellations, des expulsions auxquelles il va bien
falloir s'opposer.
http://unautrefutur.org/migrant-e-s-si-nous-voulons-une-autre-politique-il-faudra-limposer/
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