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(fr) Alternative Libertaire AL #284 - Politique: L'État matraque... quelle contre-attaque?
Date
Wed, 6 Jun 2018 22:44:21 +0100
Alors que le mouvement social du printemps 2018 n'est pas parvenu à
s'étendre, les flambées émeutières peinent à masquer la faiblesse du
rapport de force réel. Il est d'autant plus facile pour l'État de
réprimer les foyers les plus contestataires. Comment réagir? ---- En
2017, la loi travail XXL est passée assez aisément, de même que
l'augmentation de la CSG, agrémentée d'une mesquine baisse de l'Aide
personnalisée au logement, et du maxi-cadeau pour la grande bourgeoisie
qu'est la suppression de l'impôt sur la fortune. Les choses se sont
légèrement gâtées pour la classe dominante lorsque deux secteurs
historiquement combatifs, la SNCF et les facultés, sont rentrés
massivement dans la danse. Au même moment, le gouvernement a tenté
d'expulser la Zad de Notre-Dame-des-Landes avec un déploiement policier
délirant, et la direction d'Air France est mise en difficulté par une
intersyndicale soudée comme jamais. ---- Face à cette vague de
contestation, la contre-attaque du gouvernement est fondée sur un savant
mélange de répression (étatique et para-étatique) et de désinformation.
---- Combinaison police et commandos fachos ---- La première vague de
répression a frappé les facultés avec, en mars et début avril, des
attaques de l'extrême droite et de milices assimilées, dont la plus
emblématique a eu lieu à la fac de droit de Montpellier le 22 mars. ----
L'étape suivante a été la répression policière, avec un coup d'envoi le
9 avril sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes. Près de 2500 gendarmes
mobiles ont bombardé quelques centaines de zadistes d'un nombre absurde
de grenades. ---- Puis ce fut la répression des manifestations - certes
moindre que pendant la loi Travail - et l'attaque des lieux de lutte et
de grève. Les universités occupées sont nombreuses à avoir subi des
interventions policières: Tolbiac, Toulouse, Montpellier, Grenoble,
Lyon, Strasbourg, Marseille, Nanterre, l'EHESS à Paris, etc. Les CRS ont
aussi été envoyés contre les cheminot.es ou les postier.es en grève.
---- «Gréviculteurs» et autres «privilégié.es» ---- Ce maniement
extensif des groupuscules fascistes et des forces de l'ordre, qui bien
souvent ont aussi des sympathies fascisantes[1]est assorti d'une
offensive propagandiste contre les grévistes. Tout y passe: les
«gréviculteurs» qui seraient des «privilégié.es», «corporatistes», qui
par leur égoïsme ruinent la qualité de vie de «celles et ceux qui
veulent travailler ou étudier», le tout appuyé par des sondages plus ou
moins bidonnés afin de justifier ces poncifs antigrévistes.
Autre élément récurrent: la stigmatisation de l'ultragauche et des
«black blocs». La diabolisation d'une partie du mouvement social
présentée comme ultraviolente, doit créer un bouc émissaire. La «casse»,
mise en spectacle par les émeutier.es pour dénoncer les symboles du
capitalisme, est également mise en spectacle par les médias, mais dans
un but diamétralement opposé: éclipser la violence de la société
capitaliste; invisibiliser les manifestantes et les manifestants lambda;
désigner un bouc émissaire qui mérite la répression.
Répliquer à ce mélange de matraque et de propagande est nécessaire, et
relève autant des orientations stratégiques que d'actions concrètes sur
le terrain.
Primo, il faut gagner la bataille de l'opinion: il est extrêmement
important de s'adresser à l'ensemble des travailleurs et travailleuses
qui ne sont pas directement concerné.es par un secteur de lutte:
démonter les mensonges sur les «privilèges» des grévistes ou les
manipulations sur les violences (comme par exemple la prétendue attaque
de l'hôpital Necker par le cortège de tête le 14 juin 2016). Secundo, il
faut mettre en lumière la violence policière pudiquement passée sous
silence dans les médias, et la montrer pour ce qu'elle est: l'action de
brutes payées pour fracasser celles et ceux qui osent élever la voix
contre un ordre social profondément injuste. Filmer ces exactions avec
un téléphone et poster sa vidéo sur les réseaux sociaux est un premier
geste dissuasif.
Tertio, il faut éviter que se creuse un fossé de mépris entre, d'un
côté, «les citoyennistes traîne-savate» et de l'autre «les casseurs
dépolitisé.es». Il est normal que tout le monde au sein d'un mouvement
ne se retrouve pas dans la casse et les pratiques émeutières: les
tactiques peuvent diverger, de même que l'appréciation de la pertinence
d'une action. Il est aussi normal et sain de discuter entre
révolutionnaires de ces divergences tactiques. D'une part, les plus
radicaux devraient réfléchir aux conséquences que les affrontements
peuvent avoir sur celles et ceux qui n'y participent pas, et inventer un
«black bloc qui bloque autre chose que la manif», comme l'ont réclamé
certains après le 1er mai parisien[2].
D'autre part, il faut éviter le piège de la dissociation, qui répond
bien souvent à une injonction médiatique. C'est-à-dire qu'il faut éviter
les condamnations qui réduisent les «casseurs» à des personnes
dépolitisées et hors du mouvement, en prenant une posture citoyenne de
«manifestant pacifique légitime», à l'instar de la France insoumise ou
du PCF. Cela ne peut qu'aggraver l'isolement et la répression des K-ways
noirs, alors que ceux qui se dissocient publiquement se désarment
d'avance en renonçant à toute action radicale.
Défendre les mouvements sociaux dans leur diversité
Quatro, il y a ce que l'on appelle la défense active, ou défense
collective. Celle-ci propose de sortir par le haut de la sempiternelle
opposition «black bloc» vs «citoyen pacifiste». Considérant que les
mouvements sociaux sont divers, l'idée est de chercher à les défendre
dans leur ensemble. Cela passe par la sécurisation et la création d'un
espace de cohésion au sein des manifestations et mouvements collectifs
pouvant subir la répression directe, avec un ensemble de pratiques de
défense visant à minimiser l'impact de la répression policière. Cela
peut consister à structurer des cortèges difficilement pénétrables par
la police (banderoles renforcées, chaînes) et à limiter l'impact des
attaques: distribution gratuite de masques, de sérum physiologique et
autres produits de premiers soins, etc.
Créer de tels espaces qui n'ont pas vocation à être des black blocs,
mais des endroits où se sentir en sécurité en manifestation, pose un
autre rapport à la violence, permettant de se protéger de la violence
d'État. Enfin, il faut penser cette défense en termes juridiques, éviter
que la répression ne soit individualisée, et donner un caractère
politique et collectif à la lutte contre la répression judiciaire.
Matt (AL Montpellier)
----
[1]Plus de 50 % des policiers et militaires ont voté FN en 2017 (Le
Monde, 5 mai 2017), et la DGSI a identifié au moins une cinquantaine de
militants de l'«extrême droite violente» au sein des services de
sécurité (Mediapart, 9 avril 2018).
[2]«Appel aux convaincu(e)s: une critique anti-autoritaire du black
bloc», 4 mai 2018, Paris- luttes.info
http://www.alternativelibertaire.org/?Politique-L-Etat-matraque-quelle-contre-attaque
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