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(fr) CNT-AIT Toulouse - Les joyeux bricoleurs de climat
Date
Sun, 31 May 2020 19:39:11 +0100
Géo-ingéniérie: arrivée prochaine sur la scène planétaire des joyeux
bricoleurs de climat (en fond sonore: ay hi, ay ho on va se mettre au
boulot; cf Blanche Neige et les 7 nains) ---- Notre planète surchauffe,
nos forêts brûlent, nos glaciers fondent et nos océans ont une fâcheuse
tendance à monter; ne flippez plus, cessez de vous angoisser! Ayez le
bon réflexe, appelez vite « Géo-engéniering group », des professionnels
de la réparation climatique, des génies du bricolage atmosphérique, qui
sont capables en un rien de temps de vous refroidir une planète qui part
en sucette. N’attendez plus, nous avons la solution à tous vos
problèmes, la réponse à vos attentes les plus désespérées: la
géo-ingénierie apporte des solutions extrêmement audacieuses à des
situations d’une rare complexité, contactez nous dans une de nos
agences! (Dans un souci de totale transparence, nous informons
gracieusement notre aimable clientèle que nous n’avons pas de service
après-vente). Voilà le genre de message publicitaire auquel, dans un
avenir plus ou moins proche, il sera difficile d’échapper. ---- Plus
sérieusement qu’est-ce donc que la géo-ingénierie? ---- Penchons-nous
d’abord sur l’étymologie du terme: géo vient du grec Gé qui signifie
Terre, et « ingéniering », mot anglais qu’on peut traduire par «
conception globale d’un projet ». En 2014 l’ANR (agence nationale de la
recherche) tente une définition: « la géo-ingénierie de l’environnement
correspond à l’ensemble des techniques et pratiques (mises en œuvre ou
projetées) dans une visée corrective à grande échelle d’effets de la
pression anthropique (humaine: note du rédacteur) sur l’environnement ».
Comme cette définition brille surtout par son manque de clarté, on peut
en risquer une autre: « la géo-ingénierie correspond à l’ensemble des
techniques (mises en œuvre ou projetées) pour tenter de réparer à
l’échelle planétaire, les dégâts occasionnés par l’exploitation
dévastatrice du capitalisme: ces projets visent notamment à essayer de
réparer le climat... ». Autrement dit sans détour et sans complexes, nos
inventifs géo-ingénieurs se présentent comme des super
plombiers-chauffagistes de la planète, persuadés de pouvoir bricoler,
bidouiller un écosystème d’une infinie complexité. Or, on le sait
maintenant toute intervention sur un secteur particulier entraîne
nécessairement des répercussions en chaîne, très difficilement
prévisibles sur tout l’ensemble, comme en témoigne amplement la
situation chaotique que nous connaissons.
Mais voyons un peu les astucieuses propositions de nos amis bricoleurs
de climat qui s’appuient toutes sur une constatation dont le bon-sens
n’échappera à personne: « Si ça chauffe de trop, ben y-à qu’à refroidir,
tiens patate! ». Une fois ce constat dûment établi, les très créatifs
plombiers chauffagistes de la planète, se divisent, divergent en deux
écoles, d’une part ceux qui voudraient limiter le rayonnement solaire,
d’autre part ceux qui voudraient capturer le CO2 , pour limiter les
effets de serre. En aucun cas la géo-ingénierie ne se pose la question
du « pourquoi » du réchauffement, la géo-ingénierie n’est pas là pour
réfléchir aux causes du « mal », son job c’est d’y remédier, sa mission
s’attaquer aux symptômes, aux effets et trouver des solutions efficaces,
rapides (le temps est limité, le compte à rebours à commencé).
Les tenants de la limitation du rayonnement solaire ont eu une idée de
génie: observant que lors d’une éruption volcanique de grande ampleur,
des nuages se formaient et voilaient le soleil entraînant une légère
chute des températures, ils ont théorisait qu’il serait possible de
reproduire artificiellement ce voile, cet écran anti-solaire, en
diffusant dans la haute atmosphère des aérosols soufrés en quantité
énorme autour de la planète. Le prix Nobel de chimie Paul Crutzen évalue
à cinq millions de tonnes par an la quantité de soufre nécessaire pour
bloquer environ trois pour cent du rayonnement solaire. Techniquement
parlant cette solution serait réalisable: des avions militaires
disperseraient ces aérosols soufrés à très haute altitude (bien sûr cela
nécessiterait quelques millions de vols). La mise en œuvre offrirait en
outre l’avantage d’être « relativement peu coûteuse » (entre un et trois
milliards de dollars par an). Ce faible coût séduit bien évidemment
notre bien aimée oligarchie mondiale toujours très soucieuse de l’état
de son porte-monnaie, les marchands de soufre quant à eux rêvent déjà du
pactole qu’ils pourraient se constituer…
Les « inconvénients » liés à la mise en œuvre de cette option n’ont pas
fait l’objet d’études très poussées. On peut en lister néanmoins
quelques uns; le premier et non le moindre étant que cette
expérimentation ne peut être tentée qu’à très grande échelle; si des
effets secondaires « gênants » venaient à se manifester, un retour en
arrière ne serait pas possible…
Des scientifiques grincheux se sont émus du devenir de tous ces aérosols
soufrés: est-ce qu’ils n’allaient pas contribuer à altérer la coche
d’ozone? Est-ce que tout ce soufre répandu ne finirait pas par nous
retomber sur la figure? Est-ce que cet obscurcissement artificiel
n’allait pas perturber gravement le régime des précipitations sur une
bonne partie de la Terre? Est-ce que la photosynthèse des plantes
n’allait pas être gravement perturbée entraînant un risque possible de
grave crise alimentaire? Des espèces de poètes enfin se sont souciés de
la possible disparition du ciel bleu (il faut toujours qu’il y ait des
rabats-joie, je vous jure!). Certains enquiquineurs ont même émis
l’hypothèse que les innombrables heures de vol nécessaires pour épandre
les particules soufrées pourraient par ailleurs contribuer à
l’augmentation de CO2 . La géo ingénierie ne s’abaissera pas à répondre
à ces sortes d’objection.
Les partisans de la gestion du rayonnement solaire ont aussi d’autres
projets dans leurs cartons, notamment celui de l’astronome américain
Roger Angel (université de l’Arizona) qui propose de déployer un «
bouclier solaire » de taille gigantesque, constitué de milliards de
petits écrans transparents, qui permettraient de réduire le flux
lumineux en déviant la trajectoire des rayons. Les inconvénients de
cette méthode sont pour l’instant restés dans l’ombre.
La deuxième école de pensée géo ingénierique s’intéresse quant à elle à
la « capture du carbone » et a donc imaginé pour ce faire un moyen très
astucieux: saturer les océans de poussière de fer de manière à favoriser
la croissance du phytoplancton marin (il fournit la moitié de l’oxygène
de la planète) et transformer ainsi les mers du globe en véritables
éponges à carbone. Cet ensemencement en fer aurait pour conséquence
d’accroître l’acidification des océans, déjà largement en cours. Afin de
remédier à cette acidification, nos décidément ingénieux géo-ingénieurs
(ah, c’est qu’ils en ont dans la tronche!) ont tout de suite imaginé la
parade: déverser en plus du fer, d’énormes quantités de chaux dans les
eaux marines pour neutraliser le processus! Sans être un écologue
émérite, chacun peut imaginer la joie frétillante qui saisirait les
poissons et autres habitants des mers confrontés à ces déversements
massifs de fer et de chaux!
Malgré son caractère sidérant, cette solution a déjà donné lieu à au
moins deux expérimentations: l’une en 2009 sur une zone de 900km2 dans
l’océan Austral et l’autre en 2011 dans l’océan Pacifique où un bateau a
largué plus de 400 tonnes de poussière de fer sur une surface de 10 000
km2. Ces deux expériences se sont soldées par des échecs.
Le recours à des solutions géo ingénieriques pour combattre le
réchauffement climatique soulève évidemment toute une série de
questions. Bien sûr c’est d’abord le principe même de la géo ingénierie
qui est totalement pernicieux: la voracité frénétique du capitalisme a
très sérieusement altéré sur la planète tous les écosystèmes. La géo
ingénierie en proposant des méthodes faussement réparatrices continue
dans le droit fil de l’idéologie pseudo logique du capitalisme à
apporter des réponses « inappropriées », d’une extrême dangerosité dans
l’unique but de prolonger artificiellement un système économique à bout
de souffle. Pour combattre les effets dévastateurs de la sur
industrialisation, employons donc des méthodes super-macro-industrielles
et tout ira pour le mieux. Les recettes quasi-patissières de la géo
ingénierie (saupoudrez une bonne quantité de souffre puis versez dans
les eaux en quantité égale sulfate de fer et chaux, mélangez
énergiquement et vous obtiendrez un climat parfait) témoignent de la
vision étroitement scientiste et mécaniste qui inspire ces apprentis
sorciers.
Outre le principe même de la géo ingénierie dont la folle dangerosité
semble évidente, son éventuelle mise en œuvre pose une question
éminemment politique: qui prendra la décision de recourir à ces
méthodes? Il y a fort à parier que les oligarchies mondiales ne
consulteraient pas les populations de la Terre pour enclencher tel ou
tel processus, et par ailleurs, les conflits d’intérêts entre états
étant ce qu’ils sont, on peut supposer qu’il n’y aurait aucun accord
mondial pour décider de la méthode à mettre en œuvre. Dés lors, chaque
état resterait libre de mettre en œuvre sa méthode particulière pour
refroidir « son climat », ce qui augmenterait considérablement les
risques de conflit (un état pouvant gêner considérablement ses voisins
en les privant de pluie par exemple).
Toutes ces questions restent donc en suspens ainsi évidemment que la
principale: existe-t-il une chance que ces méthodes délirantes, aux
limites de la science fiction et du cauchemar, puissent-être employées
un jour?
On peut considérer que la géo ingénierie constitue le plan B du
capitalisme au cas (fort probable) où la fameuse « transition
énergétique » tarderait à se concrétiser (on sait que les capitalistes
extractivistes ne renonceront jamais aux fortunes qu’ils pourraient
amasser en pompant jusqu’aux dernières gouttes de pétrole). Le compte à
rebours ayant commencé, la planète se réchauffant inexorablement, la
tentation du système de recourir à des mesures ultimes et spectaculaires
est donc réelle. Si le réchauffement climatique (entre autres) apparaît
clairement à beaucoup comme la preuve de l’échec du capitalisme, le
recours à une solution géo ingénierique démontrerait sa toute puissance
et sa capacité à résoudre les problèmes même les plus insolubles.
Qui se cache derrière le lobby de la géo ingénierie? Des milliardaires
comme Bill Gates, Richard Branson, le canadien N. Murrau Edwards (qui a
fait fortune dans les sables bitumineux de l’Alberta) la Royal Dutch
Shell financent à coup de millions de dollars les recherches sur le
sujet. Les militaires de partout et d’ailleurs sont aussi extrêmement
intéressés par la possibilité de créer des armes météorologiques. Le
personnel politique mondial enfin, dont on peut mesurer tous les jours
la faramineuse intelligence, ne reste pas insensible aux arguments de
nos joyeux bricoleurs de climat.
Après les manipulations microcosmiques (nano-particules, .G.M. ….) après
les recherches trans-humanistes visant à augmenter l’être humain en le «
cyborgisant », voici venir le temps du bidouillage macrocosmique et de
la réparation du climat: c’est un pas de plus vers l’artificialisation
du vivant, du monde, un pas de plus vers le contrôle total de la planète
et de ses habitants.
Pour arrêter ce processus cauchemardesque: une seule solution; la
Révolution.
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article1042
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