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(fr) CNT-F Fédération des Travailleuses/eurs de l'Education - T34. Oral du bac français: lettre ouverte au ministre
Date
Wed, 20 May 2020 14:31:55 +0100
Oral du bac. Blanquer parle beaucoup mais se réserve pour la fin mai...
Le collectif Lettres vives, l'Icem... appellent à ne pas tenir cette
épreuve. ---- Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale et de la
Jeunesse, ---- Nous avons appris mercredi 29 avril, au cours de votre
interview par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, que vous entendiez
maintenir l'oral des épreuves anticipées de français, alors même que
nous savons désormais que nous ne reverrons nos élèves, au mieux, qu'en
juin - étant entendu qu'entre priorisation des lycées professionnels,
départements «rouges» et craintes, légitimes, des élèves et des familles
face au virus, dans bien des établissements, nous ne les reverrons
probablement pas. ---- Nous avions déjà alerté, en nous associant à une
pétition signée massivement
(https://www.change.org/p/ministre-de-l-education-nationale-bac-2020-non-au-maintien-de-l-%C3%A9preuve-orale-de-fran%C3%A7ais?recruiter=51542395&recruited_by_id=2c997d10-a6d5-0130-00f0-00221964dac8),
sur les inégalités évidentes que la période de confinement a creusées
entre les élèves. Ces remarques, faites alors qu'il était encore
question d'une reprise des cours début mai, sont d'autant plus valables
aujourd'hui. Nous sommes extrêmement inquiet.e.s de cet acharnement
affiché à vouloir maintenir cette épreuve dans ces conditions, au mépris
de toute équité et de tout réalisme. Il en va à vrai dire de même pour
les oraux de rattrapage prévus pour les élèves de terminale en juillet.
---- Vous vous voulez rassurant: «On va d'ailleurs développer des
ressources pédagogiques, on a déjà commencé à le faire d'ailleurs, pour
que les élèves, avec leur professeur de français à distance, puissent se
préparer à cet oral». ---- Les ressources pédagogiques, pour celles et
ceux d'entre nous qui enseignent dans des quartiers populaires ou des
zones rurales, se limitent hélas à jongler entre téléphone, réseaux
sociaux divers, plateformes multiples, et classes virtuelles pour les
élèves les plus chanceux.ses, doté.e.s d'une connexion internet stable
et efficace, d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un smartphone, et qui
peuvent s'isoler dans leur logement, dégager du temps pour le travail
scolaire sans avoir à se consacrer entièrement à leurs frères et soeurs,
à trouver des moyens de se nourrir ou à s'inquiéter pour leurs proches
touché.e.s par la maladie.
Mais partout, pour préparer une épreuve qui se résume désormais, encore
plus qu'auparavant, à un bachotage pur et simple, il n'y a, en vérité,
nul besoin d'innovations pédagogiques: notre travail et celui des élèves
se limitent à un rabâchage de commentaires déjà connus. Il ne saurait en
effet être question d'étudier de nouveaux textes, alors que tou.te.s les
élèves ne peuvent avoir accès aux contenus que nous proposerions. Et il
ne saurait également être question de se consacrer à d'autres activités
avec elles et eux, tant nos élèves, privé.e.s de plus de deux mois de
cours, sont loin d'être prêt.e.s pour cet oral. Nous ne croyions
pourtant pas devoir un jour enseigner la littérature à ce point sans
plaisir du texte, et sans ce qui fait le sens de notre métier: l'échange
et le partage de ce plaisir avec nos élèves.
Malgré tout, quand par ailleurs, par la grâce des réformes du lycée et
du baccalauréat que vous avez voulues, nous avons en charge des classes
de 35 élèves (voire plus), et que pour certain.e.s d'entre nous, nous
devons suivre deux ou trois classes de première, nous sommes heureux.ses
que le ministère se propose de nous aider à faire face à cette somme
accrue de travail. Mais êtes-vous prêt.e.s à faire passer, par téléphone
s'il le faut, des oraux blancs à l'intégralité de nos élèves, par souci
d'équité? Parviendrez-vous à pallier les défaillances d'une préparation,
qui, malgré tous nos efforts, ne saurait remplacer l'accompagnement
régulier que nous pouvons offrir en présentiel et l'émulation collective
du travail en classe?
Passons sur le fait que pour vous, il semble «à ce stade» envisageable
que les conditions sanitaires permettent de faire passer ces oraux, et
que les gestes barrières vous paraissent applicables dans le cadre de
cette épreuve. Nous ne nous aventurerons pas sur ce terrain, même si
nous aurions aimé que vous nous fassiez la démonstration d'un oral avec
masque sur le visage pour bien nous rendre compte de la faisabilité de
la chose. Passons également sur les doutes que nous pourrions avoir sur
la capacité de la machine administrative à organiser ces épreuves en
l'espace de quelques jours au mois de juin.
Nous savons en réalité toutes et tous que ces oraux n'auront pas lieu,
non pas par souci de justice sociale comme nous le voudrions, mais pour
ces dernières raisons plus pragmatiques.
Et malgré tout, toujours aucune annulation officielle. Nous devons
continuer à batailler pour préparer cette épreuve, alors même que cela
n'a aucun sens, ni pour nous, ni pour les élèves, et que cela nous
maintient toutes et tous dans un état de tension assez indécent dans les
circonstances actuelles. Là où nous pourrions profiter de cette fin
d'année pour découvrir avec nos élèves de nouvelles oeuvres, de
nouvelles façons, adaptées aux moyens matériels dont elles et ils
disposent, de faire vivre le plaisir de la langue et de la littérature,
de l'imaginaire, des trésors de la rhétorique, nous nous retrouvons
contraint.e.s d'effectuer un travail absurde, chronophage, et qui laisse
sur le bord de la route nombre d'entre elles et eux.
Vous affirmez: «on veut actuellement qu'ils s'entraînent à travailler
sur ces textes» et «on pense que c'est bon pour eux de se préparer à cet
oral». Mais qui est ce «on» qui juge très visiblement sans aucune
connaissance du terrain, de nos pratiques, du sens de notre métier, de
l'intérêt réel des élèves? Est-ce que ce «on» redoute que les élèves,
qui ont déjà vécu une année plus que difficile, entre E3C, nouveaux
programmes, nouvelles épreuves, inquiétudes pour leur futur, ne
travaillent pas assez? Ou que les enseignant.e.s ne méritent pas le
salaire qui leur est versé, elles et eux qui ont déjà du fournir une
somme de travail énorme tout au long de l'année pour préparer les élèves
à de nouvelles épreuves dans le plus grand flou, du fait de
l'impréparation institutionnelle? Est-ce que ce «on» craint que nous ne
nous souciions pas suffisamment de nos élèves, de leur réussite, de leur
avenir, qu'il faille ainsi entretenir une pression artificielle sur
toutes et tous, sans aucune réflexion sur l'intérêt et les enjeux de
cette prétendue «continuité pédagogique»? Est-ce que ce «on» se souvient
que les mots d'ordre il y a à peine quelques mois étaient «confiance» et
«bienveillance»? Il serait grand temps que cette confiance et cette
bienveillance s'expriment concrètement à l'égard des élèves et des
personnels.
Nos syndicats vous ont écrit dès le 29 avril pour demander l'annulation
de ces épreuves orales. Nous réitérons cette demande. Il en va de la
santé mentale des enseignant.e.s et des élèves, et du sens que nous
donnons à nos missions pédagogiques.
Soyons bien clair.e.s, nous ne sommes évidemment pas favorables au
baccalauréat en contrôle continu, nous nous sommes d'ailleurs opposé.e.s
par tous les moyens syndicaux à notre disposition à votre nouveau
baccalauréat, notamment pour cette raison. Mais les inégalités seront
plus grandes encore si ces épreuves sont maintenues dans les
circonstances actuelles.
Vous persistez à nous parler réduction du nombre de textes présentés -
comme si vous pouviez décréter (pandémie ou pas) ce qu'il est possible
de faire avec nos élèves, sans tenir compte de notre expertise de
terrain, et comme si cela permettait de garantir l'équité pour elles et
eux. Ne serait-il pas plutôt temps d'arrêter de se mentir au sujet de
ces oraux, et d'engager une véritable réflexion, en concertation avec
les organisations représentatives des élèves, des parents et des
personnels, sur les conditions d'évaluation des examens 2020 dans leur
ensemble, afin qu'aucun.e élève ne soit pénalisé.e par la situation et
votre proposition de validation par le contrôle continu?
Nous espérons également que cette période pleine de souffrance pour les
un.e.s et les autres permettra au moins, enfin, de faire émerger une
réflexion sur l'intérêt et les enjeux de l'enseignement de notre
discipline en classe de première, afin de gommer les effets délétères de
programmes uniquement tournés vers la préparation d'épreuves
certificatives, qui nous privent de toute liberté pédagogique, et nous
enferment dans une conception trop poussiéreuse, conservatrice et
masculine de la littérature et de son enseignement.
Nous vous prions de croire en notre profond attachement à nos missions
de service public et aux intérêts de nos élèves, et vous adressons nos
respectueuses salutations.
Signataires:
Un collectif d'enseignant.e.s de lettres des lycées:
-Angela Davis, Saint-Denis (93)
-Simone de Beauvoir, Garges-lès-Gonesse (95)
-Voillaume, Aulnay-sous-Bois (93)
-Olympe de Gouges, Noisy-Le-Sec (93)
-Marx Dormoy, Champigny-sur-Marne (94)
-Samuel Champlain, Chennevières sur Marne (94)
-Darius Milhaud, Le Kremlin-Bicêtre (94)
-Jean Jaurès, Montreuil (93)
-Jacques Brel, La Courneuve (93)
-Jacques Monod, Paris (75)
-W. A. Mozart, Blanc Mesnil (93)
-Louise Michel, Bobigny (93)
-Jacques Prévert, Longjumeau (91)
-Jean Zay, Aulnay-sous-Bois (93)
-Ella Fitzgerald, St Romain en Gal (69)
-Suger, Saint-Denis (93)
Avec le soutien de:
-Viviane Youx, présidente de l'AFEF (Association Française pour
l'Enseignement du Français)
-collectif Lettres Vives (Pour un autre enseignement du Français)
-collectif Questions de classe(s)
-ICEM (Institut Coopératif de l'École moderne - pédagogie Freinet)
second degré
-Stéphane BONNERY, professeur en sciences de l'éducation à l'Université
Paris 8, membre du laboratoire CIRCEFT-Escol
-Bernard LAHIRE, professeur de sociologie à l'École Normale Supérieure
de Lyon, membre sénior de l'IUF (Institut Universitaire de France)
Signatures individuelles(enseignant.e.s en lycée, par ordre alphabétique)
-Marianne ACQUA
-Emilie AMANS
-Maryse AMORFINI
-Bernadette ANANE
-Patrick APARICI
-Audrey ARVIS
-Anne BARTHELEMY
-Anne BASTIN
-Fanny BECVORT
-Virginie BELZGAOU
-Saïd BENMOUFFOK, cofondateur de Place publique.
-Lise BERGHEAUD
-Sophie BERTHOUIN
-Solène BILLAUD
-Cécile BILLÉ
-Jean-Baptiste BILLÉ
-Fanny BOILLON
-Jean BOISSET
-Julien BOURGEON
-Isabelle BRAËMS
-Chloé BRENDLÉ
-Dominique BUCHETON
-Laurent CANEROT
-Suzanne CAU NAGUSZEWSKI
-Bruno CAVADINI
-Sandrine CHABOT
-Léa CHARRIÈRE
-Adrien CHASSAIN
-Jean-Marie CHAUVIERE
-Amélie CLAUSER
-Hélène CLEVY
-Wilhem COINDRE
-Célia CONIL
-Laurence COPIN
-Marie COUTANCEAU
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