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(fr) Socialisme Libertaire - CONTRE LA POLITIQUE
Date
Mon, 18 May 2020 17:37:48 +0100
Georges Herzig. In Le Réveil communiste-anarchiste n°10, 10 novembre
1900. ---- « Si les travailleurs voulaient y réfléchir un tant soit
peu ils s’apercevraient bien vite que la participation à la vie
politique, l’usage des droits électoraux que la bourgeoisie a bien voulu
lui octroyer, dans son intérêt et pour diminuer les causes du
mécontentement public, n’ont changé en rien ni la position historique du
prolétariat vis-à-vis des autres classes, ni sa situation économique,
restée inférieure, bien que, depuis cinquante-quatre ans de suffrage
universel le sort des ouvriers ait défrayé la prose électorale de tous
les partis politiques. ---- La classe possédante — maîtresse des moyens
de production, de l’outillage industriel, de la terre, des voies de
communication, des rouages administratifs, instruite et limitant
l’instruction du peuple, détenant toute autorité, depuis celle du
garde-champêtre jusqu’à celle que confère le pouvoir exécutif — pouvait
sans beaucoup de crainte appeler le prolétaire à sanctionner les lois
faites par elle et lui donner ainsi une paît de responsabilité dans la
marche des affaires publiques. ---- Le calcul, tout cynique qu’il fût,
ne trouva personne pour le déjouer. ---- Si l’aristocratie de nom et de
fortune protesta, ce ne fut point par honnêteté mais par fierté, le fait
de conférer à la plèbe des droits civiques identiques aux siens lui
semblant un sacrilège. ---- La presse, aux mains de la classe moyenne,
pouvait facilement circonvenir le peuple en créant un courant d’idées
fausses, en posant les bases d’une éducation civique contraire à ses
véritables intérêts, en l’amenant à un piétinement sur place qui
sauvegardait les intérêts bourgeois tout en lui faisant entrevoir de
meilleures conditions de vie dans l’exercice du suffrage universel et
dans le choix judicieux de ses mandataires. ---- Or, par la force même
des choses, les mandataires du prolétariat étaient pris dans le sein de
la classe dirigeante. Avocats, médecins, financiers, journalistes,
n’avaient pas de peine, en se présentant devant le peuple ignorant, à
conquérir ses suffrages et à lui faire croire qu’il allait touchera la
terre promise. Depuis un demi-siècle et plus que les tréteaux de la
foire électorale sont dressés la liste des bateleurs qui l’ont ainsi
berné et que, toujours naïf, il acclamait, ne tiendrait pas dans les
quatre pages du journal. Il s’est laissé rouler par les bavards de tous
les partis qu’il prenait pour des tribuns; les chercheurs de places, il
les a pris pour des hommes désintéressés; insulté par les gouvernants,
du haut de la tribune législative, il les a acclamés quelques temps
après; menteurs éhontés, il a admiré leur rouerie et c’est lui qui en
faisait les frais. Qu’a-t-il gagné au suffrage universel sinon d’être un
perpétuel jouet dans la main de la bourgeoisie?
S’il n’a pas gagné autre chose, nous savons par contre tout ce qu’il a
perdu.
Il a perdu d’abord la notion exacte de sa situation dans l’histoire; il
a perdu le sens de l’action qui devait se poursuivre sur le terrain
économique contre l’exploitation capitaliste; il a perdu la confiance en
ses forces, divisées par la politique et ses compétitions; il a perdu le
ressort nécessaire qui lui eût permis de préparer la lutte, de grouper
les initiatives, de faire l’éducation des individus et d’opposer à la
classe dirigeante, toujours avide, des revendications catégoriques et
nettement formulées. Aux rares époques où le peuple s’est repris il a
suffit d’une manœuvre de la bourgeoisie pour paralyser ses mouvements et
le ramener soumis à sa chaîne; la fin de l’Internationale en est une
preuve flagrante.
Les habiles ne manquèrent pas non plus au sein du peuple pour profiter
des avances du pouvoir et des places qu’il tient en réserve à ceux qui
le servent, à tel point que le peuple finit par considérer les
convoitises de ses mandataires comme autant de revendications à faire
valoir; il lui semblait, en voyant quelques-uns des siens installés dans
de bonnes sinécures, que lui même souffrait moins et que son heure
allait enfin sonner. Le peuple avait aussi ses parasites.
Aujourd’hui, le politicien règne en maître. Les corporations ouvrières
infectées de ce virus sont en train d’en mourir. Le fait d’avoir voulu
servir des intérêts politiques amènera bientôt la mort de la Fédération
des sociétés ouvrières, et la fameuse Union, que les pires politiciens
ouvriers — dressant autel contre autel — viennent de présenter sur les
fonts baptismaux, nous paraît devoir être une pépinière de candidats et
d’électeurs bien pensants.
Trompé par les bourgeois, le peuple l’est aussi par ses propres enfants.
Nous avons vu le représentant ouvrier, pas plutôt élu, faire la roue
devant ses collègues bourgeois, ou bien, si les circonstances l’exigent,
se faire petit pour être agréé par les ennemis du peuple; il faut savoir
capter la confiance des possédants.
Nous avons vu aussi le socialisme des représentants ouvriers se
décolorer au premier contact bourgeois; nous avons vu ces socialistes,
que la bourgeoisie feignait de craindre, se demander devant l’aréopage
radical quelle différence il pouvait bien y avoir entre le radicalisme
et le socialisme.
Si les variations du baromètre politique l’exigeaient ils descendraient
encore plus bas; ils ne demandent qu’à s’enliser.
Ce que nous disons de Genève se passe ailleurs identiquement. Le congrès
général français a été bien instructif à cet égard. Nous y avons vu une
tourbe d’ambitieux, de députés en rupture d’assiette, repousser toutes
les résolutions ayant un caractère nettement socialiste et posant la
lutte sur le terrain économique pour n’accepter que des résolutions
purement politiques. C’est ainsi la fin d’une équivoque qui n’avait que
trop duré.
Partout donc la situation se dessine nettement: d’un côté, des
politiciens, bourgeois et socialistes, faiseurs de lois, dont le
résultat le plus sûr est d’énerver le prolétariat et de lui enlever
toute volonté, toute idée de lutte, pour qu’il s’en remette entièrement
à eux — nouveaux prêtres — du soin de faire son bonheur ici-bas; de
l’autre, ceux qui veulent, au contraire, réveiller en lui le sentiment
de sa force, l’esprit de critique précurseur de l’esprit de révolte; lui
rendre la conviction que le progrès véritable est l’œuvre de la volonté
des hommes et qu’il faut vouloir.
A l’appel aux urnes poussé par les politiciens de tout acabit nous
répondrons: Prolétaires! l’urne sanctionne votre assujettissement; la
politique est le meilleur diviseur que la bourgeoisie ait trouvé pour
maintenir ses privilèges; éloignez-vous des urnes si vous avez
conscience du rôle de dupes que l’on vous fait jouer! »
Georges Herzig
SOURCE: Non Fides - Base de Données Anarchistes
http://www.socialisme-libertaire.fr/2020/05/contre-la-politique.html
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