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(fr) Alternative Libertaire #305 (UCL) - Crise économique: S'opposer aux licenciements et à la stratégie du choc
Date
Tue, 12 May 2020 20:18:56 +0100
Blocage des dividendes des actionnaires, reconquête d'une assurance
chômage robuste, réquisition/autogestion des entreprises qui ferment,
droit de veto des travailleurs sur les licenciements... Quelles
revendications unifiantes, quels mots d'ordre retenir pour une stratégie
libertaire d'opposition à l'explosion du chômage et des licenciements?
---- La crise économique qui vient sera extrêmement violente. Dans une
note de conjoncture datée du 9 avril, l'Insee évaluait la réduction
d'activité en France à environ un tiers du PIB (-36%), dont -43% pour
l'industrie, -88% pour le BTP et -39% pour les services marchands
(commerces, hôtels...). La consommation des ménages, elle, était en
baisse de 35%. ---- Le confinement a provoqué un choc économique qui va
être amplifié par une crise financière qui sera pire que celle de 2008.
En toute logique, des pans entiers de l'économie vont s'enfoncer dans le
marasme, et cela se traduira par des plans de licenciements massifs. En
conséquence, on peut s'attendre à une montée des révoltes: usines
occupées, «trésors de guerre» (machines et stocks) mis sous clef, cadres
dirigeants séquestrés... Bref, tout le répertoire ordinaire des luttes
contre les licenciements. ---- Mais ce ne sera là que la partie émergée
de l'iceberg, car le dégraissage massif qui va frapper le prolétariat
précaire dans toute sa diversité (intérimaires, CDD, auto-entrepreneurs,
intermittents, pigistes, etc.) ou les employé·es des très petites
entreprises (TPE) risque fort de rester individualisé, et donc
invisible. ---- De par leur visibilité collective, les travailleuses et
travailleurs des grandes entreprises joueront donc sans doute un rôle
moteur dans l'opposition aux licenciements. Pour se fédérer au-delà de
chaque site particulier, il leur faudra une ou deux revendications
communes. Mais pour fédérer plus largement encore le prolétariat, il
faudra des revendications à même de répondre à l'ensemble des situations
de chômage.
Quels revendications unifiantes le mouvement social peut-il proposer? Et
les communistes libertaires?
Dans tous les cas, il faut que ces revendications suivent une idée
directrice: le capital doit payer. Le capital n'est jamais que la somme
des richesses matérielles et immatérielles produites par les salarié·es,
et appropriées par les capitalistes. Le pays n'a subi ni guerre ni
bombardements. Ses infrastructures sont intactes, de même que sa
production alimentaire et son parc de logements. Donc personne ne doit
se retrouver dans la misère du fait de la crise. Assurer la subsistance
de chacune et de chacun doit correspondre à une légitime redistribution
des richesses. Bref, le capital doit payer.
Et pour cela, la revendication la plus universelle, c'est la reconquête
d'une assurance chômage de haut niveau sécurisant chacune et chacun
quels que soient les déboires des entreprises où on s'est embauché. La
CGT en défend une vision enrichie qu'elle nomme la «Sécurité sociale
professionnelle» Cela signifie de fortes cotisations, qui pourraient
conduire à une «mutualisation des responsabilités patronales», les
secteurs économiques les plus riches étant davantage mis à contribution.
Pour éviter que toute cette richesse s'évapore inutilement, il faut
réclamer le blocage des dividendes des actionnaires, que leurs
entreprises aient touché des aides publiques, ou qu'elles aient réalisé
de fabuleux «coronaprofits» comme Auchan ou Carrefour. Et, en vue d'une
baisse durable du chômage, il reste une solution qui va dans le sens de
l'Histoire: réduire le temps de travail à 32 heures, ramener l'âge de la
retraites à 60 ans, débloquant ainsi des centaines de milliers d'embauches.
Cependant, pour des salarié·es en lutte contre la fermeture de leur
boîte, la revendication d'une solide assurance chômage (comme celle d'un
gros chèque de départ) peut être vue comme défaitiste. Il faut donc
autre chose. La «loi d'interdiction des licenciements», revendication
traditionnelle du «programme d'urgence» trotskiste a beaucoup de
visibilité, mais n'est pas satisfaisante.
Elle invite à remettre le destin des travailleurs entre les mains de
l'État et du gouvernement, alors que la crise doit être un biais pour
faire avancer la question du pouvoir populaire. Avant l'UCL, Alternative
libertaire portait ainsi la revendication d'un droit de veto des
travailleurs sur les licenciements. L'Union syndicale Solidaires, elle,
revendique une idée approchante: un «droit de veto suspensif» des CSE.
Enfin, dans certains cas, notamment celui d'entreprises parfaitement
viables et socialement utiles, mais qui sont fermées en raison de
combinaisons capitalistes -Luxfer par exemple- un mot d'ordre s'impose:
la socialisation sous contrôle ouvrier. Ou bien, à défaut la reprise en
main sauvage, en autogestion, avec un soutien populaire si le produit
s'y prête. Pour les entreprises dont l'utilité sociale est contestable,
la question de la reconversion doit être posée.
Toutes ces approches doivent être rapidement mises en débat pour que
l'UCL ait une stratégie claire dans la lutte contre le chômage, les
licenciements collectifs et les fermetures de sites productifs utiles à
la société. Avec des revendications ancrées dans la réalité de la
société actuelle, mais orientées vers un horizon anticapitaliste et
autogestionnaire.
Guillaume Davranche (UCL Montreuil)
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Crise-economique-S-opposer-aux-licenciements-et-a-la-strategie-du-choc
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