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(fr) FA Lyon - Réapproprions-nous le 1er Mai!
Date
Fri, 1 May 2020 18:35:41 +0100
Un 1er mai confiné… ---- Un 1er mai où nous ne sommes pas dans la rue…
Nous manquons les chants, les merguez et la mauvaise musique de sono,
mais ce que nous perdons surtout aujourd’hui c’est l’occasion de
manifester dans les rues, sous les fenêtres, les raisons actuelles et
historiques de s’élever contre le travail et le capital qui le porte.
Nul doute que les médias et la presse, eux, soumis qu’ils sont aux
directives de l’État et du patronat, seront opérationnels pour relayer
le discours des premiers de cordée sur la « traditionnelle fête du
travail ». Pourtant le 1er mai n’est pas la fête du muguet; le 1er mai
est et restera la journée internationale de luttes des travailleurs et
des travailleuses, des exploités. ---- Une fête, le 1er mai? ----
Certainement pas. Pour nous, anarchistes, il s’agit avant tout d’une
journée de commémoration, de deuil. Nos drapeaux noirs portent la
souffrance fondatrice des syndicalistes arrêtés arbitrairement, à la fin
d’une manifestation pour la journée de huit heures ayant été fortement
réprimée par la police, sur Haymarket Square, à Chicago, en 1886.
Condamnés à mort pour l’exemple, pour un attentat qu’ils n’ont pas
commis (à savoir l’explosion d’une bombe artisanale au milieu de
policiers en faction), quatre d’entre eux – Parsons, Engel, Spies et
Fischer – sont pendus, tandis qu’un dernier – Lingg – se suicide dans sa
cellule. Sans leur rendre aucun culte, nous les considérons comme des
symboles du combat contre le salariat, et nous souhaitons par conséquent
honorer leur héritage en faisant de ce jour un moteur des luttes
sociales, de l’auto-organisation des opprimés et des alternatives
révolutionnaires. ---- La journée des travailleurs et des travailleuses
---- L’an dernier, à la même date, Emmanuel Marcon s’exprimait en ces
termes: « Le 1er mai est la fête de toutes celles et ceux qui aiment le
travail, le chérissent, parce qu’ils produisent, parce qu’ils forment,
parce qu’ils savent que par le travail nous construisons l’avenir. Merci
de porter ces valeurs et d’œuvrer chaque jour pour notre nation. » Non!
Le 1er mai n’est pas le jour de celles et ceux qui aiment le travail et
le salariat, qui défendent la nation. En félicitant « ceux qui aiment le
travail, le chérissent », le chef de l’État s’engage dans le sillage de
Pétain qui, en 1941, avait rebaptisé le 1er mai « Fête du Travail et de
la Concorde sociale », avec pour unique objectif d’occulter les
antagonismes de classes. Hier, comme aujourd’hui, ne laissons personne
se réapproprier nos luttes. Ce n’est pas parce que nous sommes confinés
que nous ne ferons pas entendre nos voix.
Gestion étatique de la pandémie
La situation sanitaire mondiale exceptionnelle que nous traversons, et
la façon dont elle est gérée par les gouvernants de tous les pays, ne
font qu’accentuer les raisons de lutter. Le virus du covid-19 amplifie
les travers, les dominations, les oppressions, contre lesquelles nous
n’avons de cesse de nous élever. La pandémie et sa gestion accentuent
les inégalités au point qu’elles deviennent visibles même à celles et
ceux qui n’exercent pas d’habitude un regard critique sur la société.
L’État, en refusant d’arrêter la machine économique, en refusant
d’arrêter la machine électorale, en laissant se dérouler un match de
foot (à Lyon par exemple), démontre bien ses priorités, son utilité pour
le bien du capital, des possédants, du patronat, pour le bien de la
démocratie représentative et de sa propre existence. Il y a des raisons
politico-financières qui dépassent la raison du bien commun, de la santé
de l’ensemble de la population. Pour eux protéger l’économie est
toujours plus urgent que de sauver des vies.
Travailler dans le médico-social
Rien de bien surprenant lorsqu’on se souvient qu’il y a quelques mois
seulement, les chiens de garde de l’État gazaient les personnels du
secteur médico-social qui réclamaient pourtant les moyens d’exercer
dignement leurs métiers. C’est le même personnel qui aujourd’hui est
érigé en héro de la nation et que nous sommes invités à applaudir à 20h!
Pourtant, un système de santé solide a-t-il besoin d’héroïsme et de
sacrifices? Depuis 40 ans, l’État libéral orchestre d’une main de maître
le sort de ses salariés (et plus largement de sa population). Les
gouvernements successifs ont participé à la destruction du bien
collectif, public, de la santé. Suppression de lits, en particulier en
réanimation, instauration du numérus clausus dans les universités de
médecine, partenariats public-privé pour construire ou rénover les
hôpitaux, tarification à l’acte, etc. L’hôpital doit être rentable et
non social.
Et que dire des salariées des EHPADs? En lutte depuis des années, ils et
elles n’ont eu droit qu’au mépris, des politiques, des gestionnaires. Le
manque de moyens était déjà criant dans les établissements, la pandémie,
n’a fait là encore que l’accentuer… Et ce au prix de la vie des
salariées et des résidants. Vieilles,vieux, infirmières, infirmiers,
aides-soignantes, éducateurs, toutes et tous ont droit au même mépris.
Applaudissements et primes exceptionnelles? C’est une revalorisation
générale des salaires et des conditions de travail que nous réclamons!
Travailler « en seconde ligne »
Les exploités du privé ne sont pas dans une situation plus enviable. Les
méprisés du bas de l’échelle sociale (éboueurs, caissières et caissiers,
femme et homme de ménage et tant d’autres) sont là aussi élevés en héros
de la nation. Des héros payés au smic… pas cher payé le sacrifice! En
cette période de crise, nous ne pouvons plus fermer les yeux: pourquoi
celles et ceux qui produisent le travail le plus « utile » sont-ils le
moins payés? Parce que les salaires ne rétribuent pas les tâches
exécutées mais sont inversement proportionnels aux bénéfices du
patronat. Le salariat obéit à la logique du profit et non à celle de
l’utilité sociale. Aujourd’hui nous ne fêtons pas ces heures de labeur
et de domination; nous exigeons notre dû, nous exigeons d’autres conditions!
Et l’État créa le télétravail
Les travailleurs et les travailleuses confiné.e.s ne sont pas en reste.
Cadres et employés, fonctionnaires ou indépendants voient s’inviter la
sphère professionnelle jusque dans leur intimité. Il faut continuer à
travailler, coûte que coûte, le soir, la nuit, rivés aux ordinateurs et
aux téléphones. Souvent pour faire ce qui devra être détricoté le
lendemain suite aux annonces ministérielles en cascades. Travail
inutile, chronophage, invasif, anxiogène, qui transforme les habitations
en espaces de labeur. Pour concilier travail et vie de famille il faut
faire des concessions sur les horaires, pour compenser la distance il
faut en faire deux fois plus. À n’en pas douter les employeurs, l’État
et les chefs d’entreprises, sauront rappeler à leurs employés qu’ils ont
su être « flexibles » et efficaces.
Direction la sortie
On entend, on lit, on voit déjà le patronat et son bras droit, l’État,
nous préparer à être encore plus exploités à la sortie de cette
pandémie. Le MEDEF et le gouvernement en appellent à nouveau à notre
esprit de sacrifice, à notre sens de la nation pour redresser
l’économie, car n’en doutons pas, les pouvoirs politiques et économiques
comptent bien nous faire payer cette pandémie! Augmentation du temps de
travail, diminution des congés payés, toutes les pistes leur permettant
de nous soumettre, de nous oppresser encore plus qu’aujourd’hui sont
étudiées! Il s’agit d’exercer une pression morale pour que nous
revenions de nous-mêmes à leur service, mais aussi peut-être afin de
nous empêcher de penser à leur incompétence et plus généralement à leur
inutilité. Ils n’hésiteront pas non plus à élargir et amplifier la
société de contrôle qui se met en place, ici et un peu partout dans le
monde!
Leur stratégie du choc, la manipulation de nos peurs et des ressorts de
nos consciences fonctionnera, sauf si nous décidons de nous organiser,
comme l’ont fait les anciens et les anciennes qui ont durement lutté,
qui se sont organisés pour la réduction du temps de travail, contre le
travail des enfants, pour les congés payés, etc.
Et nous ne devrions pas, selon nous, juste vouloir limiter la casse,
nous ne devrions pas travailler à conserver l’état actuel du salariat,
non, nous devons militer et lutter pour aller plus loin, reprendre les
outils de production et de décision collectivement en main. Nous devons
dès maintenant dessiner un monde désirable afin de ne pas être pris au
dépourvu le moment venu, afin de surprendre aussi les gouvernants qui
comptent sur notre stupeur pour rétablir l’ordre du marché. Ne nous
asservissons plus au travail, œuvrons par et pour nous-mêmes.
Ici et ailleurs
Étant anarchistes et donc internationalistes, nous ne pouvons pas porter
nos regards et nos critiques sur l’horizon hexagonal uniquement. Et
notre solidarité, elle aussi est internationale! Les répercussions de la
pandémie mondiale se font sentir sur toutes celles et ceux qui sont sous
le joug du salariat à travers le monde.
Nous sommes solidaires des travailleuses du textile, se comptant par
millions au Bangladesh, au Cambodge et ailleurs, petites mains
exploitées des marques internationales. Elles se retrouvent sans rien en
raison de la fermeture des usines! Sans emploi, sans salaire, sans
chômage, alors même que les marques pour qui elles travaillent (souvent
en soutraitance) font des bénéfices se comptant en milliards et gavent
leurs actionnaires!
Notre solidarité va aussi avec les travailleurs et travailleuses
américaines qui n’ont pas hésité à se mettre en grève pour demander des
protections sanitaires et sociales! D’autres, se comptant par millions,
ont perdu leurs emplois et se retrouvent là aussi sans chômage, sans
couverture santé!
Nous sommes solidaires de toutes celles et tous ceux qui, à travers le
globe, subissent la violence du capitalisme, la violence des États, la
violence du patronat. Nous savons bien que ces dernières ne sont pas
nées avec la pandémie mondiale et nous continuerons d’œuvrer pour que
toutes ces structures de pouvoir et d’oppressions disparaissent à
jamais, pendant et après la pandémie comme nous le faisions avant! Nous
continuerons de semer des graines d’anarchie! Nous savons être inventifs
pour continuer nos luttes!
Cette année plus encore qu’à l’habitude, réapproprions-nous le 1er mai!
Faisons-en la journée de toutes les luttes justes, le point d’impulsion
d’actions diverses et radicales pour renverser ce monde déjà bien vieux.
Réalisons l’impossible, prenons tout, détruisons toutes les formes de
pouvoir (politique, économique, symbolique). Œuvrons pour nous-mêmes, et
nous ne travaillerons plus jamais!
Ni patrie, ni patron! Ni dieu, ni maitre!
Que vive l’anarchie!
https://grainedanar.org/2020/04/29/reapproprions-nous-le-1er-mai
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