A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists
**
News in all languages
Last 40 posts (Homepage)
Last two
weeks' posts
The last 100 posts, according
to language
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
The.Supplement
The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe
First few lines of all posts of last 24 hours ||
of past 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013 |
of 2015 |
of 2016 |
of 2017 |
of 2018 |
of 2019
Syndication Of A-Infos - including
RDF | How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
{Info on A-Infos}
(fr) Organisation Communiste Libertarie (OCL) - Comparaison n'est pas raison, mais...
Date
Sat, 26 Oct 2019 18:08:28 +0100
Le 16 mars à Paris, plusieurs organisations ou associations appelaient à
manifester sous les dénominations suivantes: la Marche des solidarités,
la Marche du siècle pour le climat et l'Acte 18 des gilets jaunes. ----
Le 21 septembre à Paris, plusieurs organisations ou associations
appelaient à manifester sous les dénominations suivantes: contre la
réforme des retraites avec le syndicat Force ouvrière, la Marche pour le
climat et l'Acte 45 des gilets jaunes. ---- Mais, entre ces deux dates,
beaucoup de choses avaient changé. ---- Le 16 mars, les trois cortèges
prévus se sont à peine frôlés, sur la place de l'Opéra, alors que les
organisateurs de la Marche du siècle pour le climat avaient prévu une
jonction avec les gilets jaunes du côté des Champs-Elysées. Cette
situation a mis dans l'embarras certains marcheurs venus en famille
directement sur les Champs-Elysées: s'il y a eu jonction, ç'a été avec
les forces de l'ordre. ---- Ce jour-là, trois cortèges ont foulé le
bitume parisien, mais bien éloignés les uns des autres. La Marche des
solidarités est restée enfermée dans un rectangle délimité par une
ficelle. La Marche du siècle pour le climat, enfermée dans un brouhaha
musical digne d'un «rêve» techno. Seuls les gilets jaunes ont tenu pour
la plupart à s'afficher dans les quartiers bourgeois. ---- Le 21
septembre, il y avait toujours trois manifestations, deux déclarées et
une non déclarée. Concernant celle contre la réforme des retraites de
Force ouvrière, rien à signaler: elle est d'ailleurs passée inaperçue.
Le rassemblement auquel appelaient les gilets jaunes à la Madeleine, en
vue de converger vers les Champs-Elysées, a quant à lui été dispersé, et
une partie de ses manifestants ont été encerclés par les forces de
l'ordre à Saint-Lazare. Plusieurs groupes se sont ensuite éparpillés
dans les rues de Paris, et certains ont pu rejoindre les Champs-Elysées
et y tenir jusqu'au soir, tandis que d'autres retrouvaient la Marche
pour le climat, ce qui a quelque peu changé l'ambiance familiale de
celle-ci.
Cette convergence fortuite n'est pas à mettre au compte de ces
organisateurs, mais plutôt du préfet de police, étant donné la nouvelle
stratégie du maintien de l'ordre: aux premiers gazages et grenadages,
Greenpeace ans Co. ont appelé à la dispersion et certains manifestants
ont suivi la consigne. Cependant, beaucoup d'autres sont restés, ce qui
traduisait un changement dans les comportements.
La présence policière était conséquente, mais les arrêts permanents
auxquels elle obligeait donnaient à penser qu'elle ne suffisait pas pour
gérer l'ensemble du parcours - une partie des forces de l'ordre étant
retenue auprès des gilets jaunes dans les quartiers bourgeois ou en fin
du cortège dans la Marche pour le climat. Les affrontements se sont
poursuivis jusque dans le parc de Bercy et, malgré les efforts policiers
pour obtenir la dispersion des manifestants, pas mal d'entre eux sont
arrivés à destination.
Comment expliquer ce changement d'attitude?
Après le 16 mars, alors que la répression sur le mouvement des gilets
jaunes bat son plein, avec pour bilan une morte, des dizaines
d'éborgnés, des mains arrachées, des centaines de blessés, une multitude
de procès assortis de peines de prison... et des demandes d'enquête
émanant de l'ONU, de la Ligue des droits de l'Homme et consorts. Le
gouvernement destitue le préfet de police de Paris, Michel Delpuech,
pour le remplacer par Didier Lallement, et repenser le maintien de
l'ordre en accentuant la mobilité des forces de police et de
gendarmerie. Notamment par un recours à la BRAV-M (brigade de répression
de l'action violente motocycliste), de triste mémoire puisqu'en 1986
elle avait tué un manifestant contre la loi Devaquet, Malik Oussekine.
Suivra une répression tous azimuts et pour point culminant un 1er Mai où
tout le monde, y compris les dirigeants syndicaux, a eu son comptant de
lacrymogènes et coups de matraque. Une débauche sécuritaire: des
centaines de fourgons de CRS et de gardes mobiles, des policiers de la
brigade anticriminalité, de la brigade de recherche et intervention, les
successeurs des RG et plusieurs pelotons de la BRAV-M ont rempli les
rues en longeant le parcours de la manifestation déclarée. Avec un
déchaînement de violence aux abords de l'hôpital de la
Pitié-Salpêtrière, et pour finir l'intox gouvernementale sur l'invasion
des urgences par les manifestants.
Les élections européennes du 26 mai sont arrivées, et, tandis que la
répression policière et judiciaire contre les gilets jaunes se
poursuivait, certains d'entre eux ont cru que ce scrutin inverserait
peut-être la marche de l'histoire. Déçus par le résultat, la
désespérance a abouti, à Doyet, petite bourgade à l'est de Montluçon
(département de l'Allier), à l'implosion de l'assemblée citoyenne qui
avait été créée après l'appel de Commercy... Cette anecdote ne doit pas
nous faire oublier que l'abstention a flirté avec les 50 %, à ces
européennes. Une majorité des gilets jaunes fidèles abstentionnistes ont
persisté dans leur choix; reste maintenant à savoir si la partie
citoyenniste du mouvement va analyser la contradiction entre son
positionnement électoraliste et ce qui fait l'intérêt des gilets jaunes:
l'auto-organisation. Rien n'est malheureusement moins sur.
Un mois plus tard, lors de la fête de la musique à Nantes, un jeune
teufeur, Steve Maia Caniço, a été retrouvé noyé après une charge des
forces de l'ordre. Cette mort a alimenté un peu plus la colère sociale,
d'autant que le rapport de l'IGPN (Inspection générale de la police
nationale) laissait entendre que le jeune homme «aurait pu être absent»
lors de la charge policière. La divulgation des fadettes du téléphone de
Steve Maia Caniço a démenti ce rapport.
Enfin le contre-sommet organisé lors du G7 de Biarritz, fin aout, a fait
ressortir la fracture qui existe depuis toujours entre partisans de la
violence et de la non-violence, entre les structures installées dans la
société et garantes d'une respectabilité citoyenniste et les divers
«radicaux». Le déploiement policier et judiciaire démentiel pour
l'occasion devrait nous inciter à reconsidérer nos façons de lutter.
Etait-il judicieux de faire ce contre-sommet au Pays Basque? Les gilets
jaunes de Saint-Nazaire ont déclaré aux organisateurs de l'anti-G7 que
le communiqué où ils s'étaient dissociés par avance des actions
violentes était une forme de désolidarisation vis-à-vis de leur
mouvement et de bien d'autres avant lui. On a touché ici les limites des
stratégies frontistes: le consensus ne peut s'effectuer que sur la base
du plus petit dénominateur commun - faisant se demander si on a en fait
un ennemi commun.
Alors oui, des choses ont changé durant ces derniers mois.
En France, bien sur, où le mouvement des gilets jaunes a permis
d'interroger nos façons de lutter - on l'a vu à la fin de l'année
scolaire avec, c'était une première, la grève des correcteurs lors des
épreuves du bac. Et ailleurs dans le monde, où la multiplication des
contestations sociales fait écho à celle des gilets jaunes: on lutte
pour plus de démocratie et une meilleure vie! D'après certains
économistes, nous serions à la veille d'un nouveau krach financier...
Alors les Etats se préparent à riposter, contre la montée des conflits
sociaux, soit par une répression démultipliée, soit par une guerre. En
France, Macron table sur la peur de l'extrême droite pour l'emporter à
la prochaine présidentielle, comme en 2017. Mais ceux qui croient encore
que le vote peut leur apporter bonheur et bien-être doivent arrêter de
rêver: le capitalisme mondial se contre-fout de notre bonheur, seul
compte pour les capitalistes le taux de profit; et si, pour le
conserver, ils doivent mettre à feu et à sang la planète, ils le feront.
La guerre engagée est une guerre de classe, et si la majorité d'entre
nous ne prend pas vite conscience de cela, il ne nous restera que nos
yeux pour pleurer.
Le temps n'est plus à la défense de nos acquis corporatistes, mais à la
défense de nos vies et, pour ce faire, à la mise en place d'une
auto-organisation - comme dans les ZAD, dans certains mouvements sociaux
des années passées ou aujourd'hui dans le mouvement des gilets jaunes
-partout dans la société pour déterminer ensemble les moyens d'action,
sans opposer violence et non-violence, et en tirant dans le même sens
contre l'ennemi commun qui est cette société capitaliste mortifère!
OCL Moulins, le 8/10/2019
http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2308
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe http://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center