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(fr) Alternative Libertaire #298 (UCL) - «Safe city» Nous ne serons pas vos cobayes
Date
Sat, 19 Oct 2019 17:45:18 +0100
En septembre, l'Union communiste libertaire a cosigné le manifeste de
lancement d'une campagne unitaire rassemblant associations, syndicats et
organisations autour de la lutte contre la «technopolice». Ci-dessous,
on relaie et on commente ce manifeste. ---- Le manifeste Résister à la
surveillance totale de nos villes et de nos vies lançant la campagne
unitaire contre la «technopolice»[1], à l'initiative de la Quadrature du
Net et signé entre autres par l'Union communiste libertaire, part du
constat suivant: «Partout sur le territoire français, la Smart City (ou
"ville intelligente") révèle son vrai visage: celui d'une mise sous
surveillance totale de l'espace urbain à des fins policières.» ---- Une
actualité sécuritaire qui pousse à se mobiliser ---- Sont alors
rappelées les expériences récentes de vidéosurveillance «fondée sur le
traitement automatisé des flux vidéos et capable de faire de la
reconnaissance faciale ou de détecter des comportements jugés anormaux»
dans des villes comme Toulouse, Valenciennes, Strasbourg ou Paris mais
aussi les funestes alliances État-capital à Saint-Étienne ou à Paris où
des startups sont payées «pour déployer des micros dans l'espace urbain
afin d'alerter la police en cas de bruit suspect» ou celles, plus
inquiétantes encore, à Marseille ou à Nice où des grosses boîtes comme
Thalès ou Engie accompagnent les mairies dans leurs projets de «couteaux
suisses sécuritaires qui vont de la reconnaissance des émotions dans
l'espace public urbain à l'interconnexion massive de bases de données à
des fins de police prédictive, en passant par la surveillance des
réseaux sociaux». Tenez-vous bien: sans aucune ironie, ces derniers
projets portent le nom de safe city («ville sure»)! Mais de quelle
sureté parle-t-on? Ou plutôt, de la sureté de qui? ---- Minority Report?
---- Reposant sur des technologies informatiques de pointe et à la mode
comme le Big Data ou l'intelligence artificielle qui rendent possible le
traitement et l'analyse des données massives ainsi recueillies, ces
différents projets nous donnent un avant-gout de ce que le manifeste
appelle «la technopolice». «Sous couvert d'optimisation et d'aide à la
décision,[la technopolice]transforme l'espace public tout entier pour en
faire une vaste entreprise de surveillance.» Une surveillance à large
échelle d'abord, «dédiée à un pilotage serré et en temps réel des flux
de population et de marchandises». Une surveillance rapprochée des
individus, et des groupes ensuite, permettant de neutraliser et réprimer
«dès que des comportements "suspects" seront détectés»... mais aussi de
«récompenser les citoyen·nes jugé·es vertueu·ses».
S'inquiéter de tout ceci, ce n'est pas être paranoïaque; c'est être
pragmatique. En effet, «il suffit de regarder dans le miroir que nous
tendent l'histoire ou d'autres régions du monde pour savoir vers quoi
la technopolice nous conduit: renforcement des discriminations et de la
ségrégation, musellement des mouvements sociaux, dépolitisation de
l'espace public, automatisation de la police et du déni de justice,
déshumanisation toujours plus poussée des rapports sociaux.» Un tel
avenir est évidemment incompatible avec le projet de société communiste
libertaire mais il est en fait tout simplement incompatible avec l'idée
même de démocratie.
Défense du service public, écologisme et antifascisme
Le manifeste note également que l'émergence de la technopolice se fera
«au prix d'un gigantesque gâchis financier et écologique, puisqu'il
faudra bien de l'argent public, des terres rares, de l'électricité et
bien d'autres ressources pour déployer et faire tourner toutes ces
infrastructures.» Alors que les gilets jaunes réclament de meilleurs
services publics et que la mobilisation écologiste n'a probablement
jamais été aussi forte, va-t-on laisser les États et les capitalistes
continuer de piller l'argent public et la planète au nom du
tout-sécuritaire? Certaines personnes nous répondront peut-être qu'il
faut bien lutter contre le terrorisme de Daech et consorts: certes. Le
manifeste n'aborde pas directement ce point difficile mais, en ce qui
concerne les communistes libertaires, nous sommes loin d'être démuni·es
face à cette question. Des propositions anticolonialistes et
antiracistes, en soutien aux quartiers populaires ou aux opprimé·es du
Moyen-Orient, en faveur de l'expérience fédéraliste démocratique au
Rojava, etc., nous en avons faites[2]et nous continuerons d'en faire;
mais à aucun moment pour nous le gain de sécurité ne peut se faire au
prix d'une perte de liberté.
La technopolice n'est pas la solution; au contraire, la fascisation
croissante de la société est bien une partie du problème. Comme le dit
le manifeste, «en lieu et place de la polis entendue comme Cité
démocratique, comme espace pluraliste, lieu de déambulation, de
rencontres impromptues et de confrontation à l'altérité,[les
technocrates]veulent mettre la ville en coupe réglée. La technopolice
ressemble à un gigantesque tube à essai dans lequel les formes les plus
avancées du contrôle social pourront être mises au point.» Nous refusons
d'être les cobayes que l'on plongera dans ce tube à essai. Contre une
police prédictive à la Minority Report, contre la surveillance totale
telle qu'Alain Damasio l'a dépeinte dans la Zone du dehors, contre la
tentation fasciste face aux défis que nous pose le capitalisme,
rejoignez la campagne et mobilisez-vous contre la technopolice!
Léo (UCL Grand-Paris-Sud)
* Les premiers signataires du manifeste contre la technopolice: Bits of
Freedom; Comité justice & libertés Pour tous; Framasoft; La Quadrature
du Net; Le Syndicat des avocats de France; Ligue des droits de l'homme;
Mouvement Utopia; Ritimo; Syndicat de la magistrature; Tous citoyens!;
Union communiste libertaire; Union syndicale Solidaires.
[1]https://technopolice.fr/
[2]Voir les précédents numéros du journal!
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Safe-city-Nous-ne-serons-pas-vos-cobayes
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