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(fr) Alternative Libertaire #298 (UCL) - Éducation: Non, l'unité syndicale n'est pas un frein à l'action de terrain
Date
Thu, 10 Oct 2019 18:13:24 +0100
Le gouvernement démantèle l'école publique par ses réformes éducatives
et sa politique salariale, cependant son ministre de l'Éducation,
Blanquer, n'a jamais été aussi fragilisé. On peut interroger le rôle et
les stratégies des syndicats de l'intersyndicale FSU-FO-CGT et SUD. ----
L'année scolaire qui débute s'annonce riche en mobilisation du côté des
personnels de l'Éducation nationale. S'il y a bien une envie et surtout
des raisons de lutter chez les personnels, la fragmentation du paysage
syndical ne permet pas d'amplifier ces mobilisations. Cette année
pourrait être décisive pour les organisations syndicales de l'Éducation
nationale: arriveront-elles à construire un cadre intersyndical au
service des luttes? ---- Des réformes libérales qui s'accélèrent... ----
Le ministre de l'Éducation nationale s'est assuré que la rentrée des
classes se passe «bien». Soucieux de son image, il a multiplié les
annonces rassurantes dans les médias: des contrats de trois ans pour
tous les personnels AESH (accompagnant des élèves en situation de
handicap), des classes de CE1 dédoublées et surtout une application
sereine de la réforme du lycée. ---- Pourtant les syndicats des
personnels de l'Éducation nationale tirent un tout autre bilan de cette
rentrée. Dans de nombreuses académies, les AESH n'ont pas signé ces
fameux contrats de trois ans. Les locaux scolaires ne sont souvent pas
adaptés au dédoublement en CE1. Les suppressions de poste aggravent les
conditions de travail. La réforme du lycée est à tel point impopulaire
que des centaines d'enseignants se sont réunis avant même la rentrée à
l'Université d'été de l'éducation pour réaffirmer leur mécontentement.
---- Les réformes des lycées et de l'orientation (Parcoursup) sont un
point de crispation important en cette rentrée 2019 car elles sont
symptomatiques de la manière de procéder du gouvernement: Parcoursup est
par exemple appliqué dans les lycées avant même d'être voté. À la
rentrée 2019, les enseignant·es ne connaissent toujours pas ni le
contenu ni les modalités des épreuves terminales du bac qu'ils et elles
doivent pourtant préparer avec leurs élèves.
Tous les éléments du libéralisme sont présents: individualisation des
parcours, casse du cadrage national des diplômes, territorialisation de
l'enseignement, contractualisation des personnels... Les réformes
Blanquer et la gestion de plus en plus sauvage des personnels montrent
qu'on a franchi un nouveau pas dans l'adaptation du monde de l'Éducation
au libéralisme.
... mais un ministre fragilisé...
La séquence de rétention des notes du bac et de grève des examens est le
fruit de plusieurs années de mobilisation et de coordination des
personnels des lycées.
D'abord le mouvement «Touche pas à ma ZEP» pour le retour des lycées
dans les réseaux d'éducation prioritaire avait permis de rassembler dans
une même coordination les personnels qui se mobilisent au «coup par
coup», par lycée. Le rejet des réformes Blanquer a permis à cette
coordination de réunir plus massivement des collègues et de proposer des
modalités d'action plus fédératrices et plus radicales en appelant à
bloquer les examens.
Le ministre Blanquer sort, bien sur, affaibli de cette vague de
protestations. Au printemps dernier, suite à la mobilisation des
professeurs des écoles, il a du revenir sur les éléments clivants de sa
loi dite «pour l'école de la confiance». De même, à la rentrée 2019, il
tente «d'acheter» le corps enseignant et ses organisations syndicales
par des annonces à la petite semaine comme de maigres augmentations
salariales (25 euros par mois) dans un contexte de gel du point d'indice
et de casse du système de retraites.
Aujourd'hui, la politique de Blanquer est largement impopulaire. Dans
les établissements scolaires, les personnels rejettent ses idées
réactionnaires en matière de pédagogie et déplorent le manque de moyens
en particulier en éducation prioritaire. De même, dans les services de
l'Éducation nationale, les conditions de travail sont largement
dégradées du fait des suppressions de postes.
La «méthode Blanquer» y est largement critiquée. En effet le Ministre
impose des réformes élaborées dans l'urgence à coup de grandes annonces
dans la presse sans consulter ni informer ses propres services. Cela a
été le cas avec le report du Brevet des collèges en juin dernier annoncé
dans la presse avant même que les recteurs n'en aient été informés.
...alors que font les syndicats?
La situation dans l'Éducation nationale est favorable pour enclencher un
mouvement de grève capable de mettre en difficulté le gouvernement et
d'arracher des avancées.
Les personnels des lycées ont réussi à se coordonner et à agir en fin
d'année, et celles et ceux des écoles au printemps. Malheureusement, ils
ne se sont pas mobilisés véritablement ensemble. Les revendications des
personnels de l'Éducation sont si nombreuses qu'ils ne parviennent pas à
converger: des problèmes locaux concernant les moyens aux mobilisations
interprofessionnelles ou sociétales concernant les retraites ou le
climat, en passant par les réformes éducatives de Blanquer... Comment se
retrouver sur les luttes et agir ensemble?
Les organisations syndicales ont un véritable rôle à jouer, de leur plus
petit échelon local à leur représentation nationale. Les divergences
stratégiques au sein de la FSU entre le SNUIpp, syndicat du 1er degré,
et le SNES, syndicat du 2nd degré, comme la faible implantation sur le
terrain de la CGT éducaction et de SUD éducation, et le repli sur soi de
FO n'ont pas permis aux intersyndicales nationales et locales d'impulser
de véritables dates de convergences.
Pourtant il a encore été constaté lors de la grève du 17 juin, premier
jour des épreuves du baccalauréat, que les appels intersyndicaux
permettent d'amplifier les mobilisations. Il y a par conséquent urgence
pour les organisations syndicales de l'éducation à construire une unité
syndicale de terrain qui permette d'ancrer les mobilisations et de les
étendre.
Aujourd'hui, très peu de départements connaissent un cadre intersyndical
vraiment unitaire. Souvent le travail intersyndical se borne à décliner
localement un appel national à une mobilisation, à vaguement suivre
conjointement le cas d'un établissement mobilisé ou à se concerter au
moment des instances. Néanmoins, à chaque fois qu'une organisation
syndicale parvient à être hégémonique dans un secteur et sur un
territoire (les non-titulaires, le 1er degré), elle se libère des
contraintes d'un travail intersyndical et préfère agir seule.
Pour beaucoup de syndicalistes, l'unité syndicale apparaît comme un
frein au développement de leur syndicat. Cela témoigne sans doute d'un
manque de visée stratégique d'une partie des syndicalistes qui font le
pari de privilégier le développement de leur outil propre, leur
syndicat. Ils et elles pensent qu'un syndicat fort permettra de gagner
des avancées pour tous les personnels. Cela serait vrai s'il n'y avait
qu'un unique syndicat de transformation sociale dans le champ de
l'éducation. Mais dans le cadre de la pluralité syndicale et des
attaques contre le paritarisme, cette stratégie est perdante. Elle isole
et fragilise les organisations syndicales!
C'est sans doute la tâche des militant.es communistes libertaires de
faire de l'unité syndicale une priorité dans le but de gagner des
avancées pour les personnels. Pour cela, on peut construire des
plateformes revendicatives et des stratégies d'action commune à toutes
les échelles en impliquant les syndicats dans les espaces
d'auto-organisation créés par les personnels en luttes.
Maud (UCL Grand Paris Sud)
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Education-Non-l-unite-syndicale-n-est-pas-un-frein-a-l-action-de-terrain
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