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(fr) Organisation Communiste Libertarie (OCL) - Compte-rendu et ressenti sur le contre-sommet « anti G7 » au Pays Basque (français)
Date
Wed, 2 Oct 2019 18:18:10 +0100
Ce qui impressionne de prime abord, dans les Pyrénées Atlantiques et le
sud des Landes, c’est le quadrillage policier du territoire, effectué
essentiellement par la gendarmerie. Déjà entre Toulouse et Orthèz, on
peut voir des voitures banalisées du renseignement sur l’autoroute et
les routes secondaires. Au Pays basque, de jour comme de nuit, on croise
souvent des voitures de gendarmes, de flics, éventuellement accompagnés
de la garde civile espagnole. Il y a des uniformes quasiment à chaque
carrefour de village, pour voir les directions que prennent les gens et
éventuellement procéder à des contrôles. Sur les grandes routes, mais
aussi sur certains axes secondaires qui permettent d’éviter la côte, et
enfin à chaque bifurcation qui permet de rejoindre la frontière
espagnole on trouve des gendarmes en nombre et régulièrement la garde
civile ou la douane. A cela s’ajoute le fait que de nombreux flics et
pandores sont logés dans des hôtels et campings de l’arrière-pays, donc
leurs simples déplacements pour se positionner ou se reposer renforcent
encore l’oppression d’une présence permanente. On peut également croiser
la BAC, qui conduit aussi mal à la campagne qu’en ville; et enfin de
belles autos, dans lesquelles un unique « touriste » prend plaisir à se
perdre sur les mêmes petits chemins que d’autres véhicules, se payant le
luxe d’attendre son prédécesseur si besoin pour continuer tranquillement
sa filature. ---- Prenons un exemple. Urt est un petit village au bord
de l’Adour, situé vers l’intérieur des terres à 15 km à vol d’oiseau de
Bayonne. A côté de lui se trouve le premier pont, situé en dehors de
l’agglomération de Bayonne, pour passer des Pyrénées Atlantiques aux
Landes. Le carrefour du pont a été occupé jour et nuit par des
gendarmes, comme s’il fallait surveiller en permanence qui passait d’un
département à l’autre! D’une façon générale, alors que l’État avait
annoncé un flicage important sur la côte atlantique, le Pays basque
était contrôlé jusqu’à des dizaines de kilomètres à l’intérieur des
terres; et assez loin au nord de Biarritz il a été noté une forte
présence de gendarmes, en particulier vers CapBreton et Saint-Vincent.
L’utilité pour l’État d’un tel déploiement policier va clairement
au-delà de la simple démonstration de force, et nous laisse à réfléchir.
En empêchant les gens de circuler librement, de se rencontrer, et en
dissuadant les militants basques côté espagnol de se rendre au nord des
Pyrénées, l’Etat français a pu vouloir monter que la gauche
révolutionnaire basque est bien affaiblie, et qu’il est le seul en
position de force. De même, ce n’est pas un hasard si une énorme
quantité de gendarmes se trouvaient positionnés dans des lieux tels que
Cambo-les-bains. C’est en effet le village d’origine d’une militante
politique basque, Lorentxa Beyrie, que l’État français maintient en
prison depuis 18 ans, alors que sa libération conditionnelle aurait pu
avoir lieu en 2012 (elle en est déjà à sa troisième demande refusée). Et
elle n’est pas la seule, plusieurs prisonniers politiques basques sont
enfermés depuis trente ans et leurs demande de libérations
conditionnelles sont toujours refusées, malgré des états de santé très
précaires. Il en est ainsi par exemple de « Xistor » Haramboure,
originaire de Bayonne, dont la demande de sortie a été acceptée par le
tribunal d’application des peines en juillet dernier mais immédiatement
rejetée par le parquet. (On trouvera plus d’informations sur les
prisonniers dans le bulletin Jakilea de septembre 2019). D’une façon
générale, le sadisme du parquet dit « anti-terroriste » est effrayant
par rapport aux prisonniers longue peine. Mais une telle posture est
cohérente avec le choix des gouvernements français successifs de refuser
tout dialogue sur un processus de paix au Pays Basque, et notamment sur
la question des prisonniers qui croupissent dans les geôles de la
République. Par ailleurs, l’État français se refuse à un retour sur le
passé qui mettrait en lumière son rôle dans la guerre sale
(rappelons-nous les GAL), y compris récente[1].
Le vendredi était le premier jour du contre-sommet, qui se tenait à
Hendaye et Irun. Dès ce jour, la ville de Bayonne était quadrillée par
la bleusaille: gendarmes essentiellement, mais on a pu voir aussi les
grosses cylindrées des BAC de banlieues parisiennes tourner dans la
ville, ainsi qu’un gros troupeau de voltigeurs. Dans le centre-ville, de
nombreux gendarmes surveillaient les points de passage, les grilles
anti-émeutes étant prêtes à être déployées au niveau des ponts et de
certaines entrées. On a vu un simple contrôle d’identité être « sécurisé
» par une demi-douzaine de pandores, dont un le fusil à la main. Les
touristes se faisaient rares dans des rues où les vitrines étaient déjà
bien protégées par des plaques de bois; et si l’on tendait l’oreille on
pouvait entendre des commerçants annoncer qu’ils vont se barricader le
soir venu et partir en vacances pour le week-end. Il faut dire que le
vendredi midi, un employé de la commune a distribué discrètement aux
commerçants du quartier un tract écrit par le maire de Bayonne qui les
informe que des manifestations non déposées sont appelées pour le samedi
et le dimanche. Officiellement à ce moment-là, seul un rassemblement de
l’événement de blocage « Arc-en-ciel » est potentiellement prévu à Bayonne…
Ce dispositif de répression extrêmement massif a été brutalement utilisé
le samedi après-midi contre la manifestation qui s’est tenue à Bayonne.
On peut dès lors s’interroger sur le choix de l’État d’avoir laissé
défiler tranquillement les alternatifs « voleurs de portraits » le
dimanche matin en plein centre-ville, alors que la flicaille était
présente en nombre. Même si aucune négociation n’a eu lieu (ce
qu’affirment les écolos alternatifs), il y a clairement une volonté du
gouvernement de montrer qu’un espace de (fausse) contestation sera
ouvert à ceux qui sauront rester dans les clous, tandis que les radicaux
et ceux qui veulent sortir du rang se feront réprimer sans ménagement.
A propos de la journée du samedi 24, peu de choses à dire. La manif du
matin était très « familiale », cela était voulu par les organisateurs.
Beaucoup de flics aux abords, surtout vers les deux ponts qui permettent
de passer en Espagne. Ils resteront en retrait de la manif elle-même,
sauf sur le retour où on verra un gros contingent de gardes mobiles se
former à la gare d’Hendaye sans que l’on sache très bien pourquoi. En
revanche, sur le fleuve on a pu voir des bateaux de flics basques, et de
la garde civile, planqués sous le pont entre Hendaye et Irun. L’accès au
pont par le chemin surélevé longeant le fleuve côté français était
bloqué; et il a été constaté que le fait de s’y aventurer mettait en
branle les polices fluviales, qui dépêchaient des flics pour voir de
près les promeneurs. De gros effectifs ont été croisés dans les rues
adjacentes à la manif, notamment autour du CRA de la ville situé dans
une rue parallèle pas loin de la frontière; la fameuse prison pour
sans-papiers qui avait été vidée et réquisitionnée pour accueillir 300
manifestants arrêtés! (mais sur le moment personne ne semblait savoir
que nous passions près de ce bâtiment). Après la manif, les gens sont
allés chercher à manger dans les rues adjacentes (de nombreux commerces
étaient fermés sur le parcours), et ont pu observer les patrouilles
régulières de voitures de flics qui ne voulaient visiblement pas que des
initiatives soient prises dans Hendaye à l’issue la manif officielle...
Arrivons-en à la journée du dimanche 25. Il était difficile pour ceux
qui n’étaient pas dans l’assemblée générale du contre-sommet de se tenir
au courant. Après la journée du samedi et la relativement faible
affluence par rapports à d’autres G7 précédents, il avait été décidé une
opération plus modeste pour le dimanche. De sept points de blocages, les
organisateurs étaient redescendus à un ou deux, à savoir le carrefour
des cinq cantons à Anglet (ville située entre Bayonne et Biarritz) ou
bien le lieu dit la « chambre d’amour » qui se trouve à Anglet sur la
côte, juste au nord de Biarritz. Dans la confusion, seul le dernier
point de rassemblement était maintenu, puis le jour même on apprenait
l’annulation de l’action. Et le dimanche, il a été constaté que les
points de contrôle de gendarmes visaient essentiellement à contrôler les
accès à Bayonne, mais visiblement ils se préoccupaient moins de la «
chambre d’amour ». Il était en fait possible de se promener vers la
côte, ce qui permettait d’apprécier la pertinence de ce point de blocage
pour le G7. Il y a non loin de ce lieu un grand hôtel de
thalassothérapie qui accueillait des délégations officielles du G7, à en
juger par les macarons collés sur les Mercredes noires aux vitres
teintées que certains ont pu voir passer. Se rassembler à « chambre
d’amour » le dimanche en fin de matinée aurait sans conteste gêné nos
ennemis de classe, même si les autoproclamés « grands dirigeants »
restaient hors d’atteinte. Bien sûr, il y avait des patrouilles de
flics, et même des voitures militaires tournaient autour de l’ex lieu de
rassemblement. Mais il est dommage de ne pas avoir tenté le coup,
surtout lorsque l’on sait que les alternatifs au service du Spectacle
ont préféré brandir des portraits de Macron pour se faire (bien) voir...
Des anarchistes rhodaniens au bord de l’Adour
1. Il y a d’ailleurs à Bayonne un mur où sont peints des portraits de
personnes disparues, torturées et/ou assassinées dans des circonstances
obscures. On y voit notamment Jon Anza, militant de la gauche
révolutionnaire basque, disparu subitement en 2009 et dont le corps a
été « retrouvé » à la morgue de Toulouse presque un an plus tard! Même
si la France a toujours observé un total « mutisme d’Etat » sur les
événements (probablement pour cacher son implication et sa complicité
éventuelle dans cette affaire), il est plus que probable que Jon ait été
enlevé, torturé et assassiné par des éléments liés aux services secrets
espagnols avec la bienveillance française.
http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2295
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