A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists
**
News in all languages
Last 40 posts (Homepage)
Last two
weeks' posts
The last 100 posts, according
to language
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
The.Supplement
The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe
First few lines of all posts of last 24 hours ||
of past 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013 |
of 2015 |
of 2016
Syndication Of A-Infos - including
RDF | How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
{Info on A-Infos}
(fr) France, Alternative Libertaire - syndicalisme, Réponse à Révolution Permanente: Être syndicaliste révolutionnaire aujourd'hui par AL Orléans, AL Saint-Denis (en, it, pt)
Date
Wed, 21 Sep 2016 10:18:06 +0300
Trois syndicalistes libertaires répondent à Révolution permanente. Parce que la
dénonciation rituelle des «bureaucraties syndicales» ne doit plus servir à masquer
l'impuissance à agir. ---- Dans le mensuel Alternative libertaire de juillet-aout 2016, un
article critique était consacré au site web Révolution permanente (RP). Cet article a
donné lieu à une réponse en ligne sur ledit site. S'y attarder permet de revenir sur des
questions importantes concernant l'articulation entre militantisme politique et syndical,
questions qui intéressent toutes celles et ceux convaincus de la nécessité de changer la
société. ---- Si nous avons rédigé cet article, ça n'est pas pour le plaisir de polémiquer
avec un autre courant révolutionnaire et encore moins pour prendre la défense des
bureaucraties syndicales. Mais bien parce que, au-delà des divergences que nous pouvons
avoir sur l'action syndicale (et nous ne nous retrouvons pas dans la vision que RP nous
attribue, nous y reviendrons), une ligne rouge nous semble avoir été franchie avec la
reprise acritique d'un communiqué de la préfecture de Police.
Hier, la chape de plomb stalinienne
Il faut d'abord revenir en arrière sur l'axe de rupture avec les directions syndicales
considéré comme central par RP. Cet axe, nous le critiquions dans notre article et il est
à nouveau assumé par RP dans sa réponse. Il y a effectivement une histoire de l'opposition
aux bureaucraties syndicales, fortement marquée par la chape de plomb stalinienne. Il est
intéressant d'y revenir pour mesurer justement la distance qui peut nous séparer de
situations passées.
Dans les années 1970, l'appareil stalinien n'hésitait pas à briser des mobilisations pour
ses intérêts politiques, et avait les moyens de le faire. L'affrontement parfois physique
avec celui-ci, incarné notamment par le service d'ordre de la CGT de l'époque, était donc
quelquefois nécessaire.
Paris, 17 mai 2016.
Aujourd'hui, des permanent.es peu politisé.es
Aujourd'hui cette hégémonie n'est plus qu'un lointain souvenir. Les directions syndicales
sont plutôt composées de permanent.es peu politisé.es, qui n'impulsent pas grand chose et
sont englué.es dans le dialogue social... Ils seraient même parfois bien incapables de
briser un mouvement si l'idée leur en venait! L'enjeu n'est donc pas tant de combattre ces
directions que d'oeuvrer à la participation la plus large des syndiqué.es à la réflexion
et à l'action. Là où la démocratie syndicale est vivante, les bureaucraties syndicales
sont vite balayées.
C'est en effet un sacré raccourci d'englober sous le vocable de «direction» l'ensemble des
permanent.e.s voire même des militant.e.s exerçant un mandat syndical. Le terme nous
semble être utilisé de manière un peu trop extensive par nos camarades de RP.
Des garde-fou à la bureaucratisation
Il existe ainsi parmi ce qu'on appelle les «directions» des militantes et des mlilitants
anticapitalistes qui tentent de faire vivre un syndicalisme démocratique, de classe et de
masse. Ils et elles ne sont pas plus que d'autres prémuni.es contre les risques de
bureaucratisation, à ceci prêt qu'en avoir conscience constitue un premier garde-fou.
Parce que des bureaucrates de gauche, qui rédigent des appels à la grève générale mais ne
se posent pas la question de savoir s'ils sont diffusés et ce qu'en pensent les
syndiqué.es, on en trouve à la pelle. Ce qui protège, c'est précisément la participation
large des syndiqué.es à l'élaboration et aux prises de décision.
À ce sujet, plusieurs dirigeants syndicaux ont récemment transmis leurs salutations à RP à
l'occasion de son premier anniversaire. Tous les dirigeants syndicaux ne semblent donc pas
être des bureaucrates à combattre... mais alors où se situe la démarcation? Et qui en juge?
Paris, 10 mai 2016
Vieux clivage entre léninistes et syndicalistes révolutionnaires
En l'occurrence, on en revient là à un très vieux débat entre léninistes et syndicalistes
révolutionnaires. Les premiers considèrent historiquement que le mouvement syndical est
forcément réformiste, donc incapable de se doter, par lui-même, de dirigeant.es
révolutionnaires, et que la conscience révolutionnaire doit être apportée de l'extérieur
par le parti politique.
Les seconds considèrent au contraire que le syndicalisme accompli une «double besogne» de
défense immédiate des exploité.es et de construction des prémisses d'organes
révolutionnaires. Qu'en conséquence il doit oeuvrer à l'émergence de militant.es
révolutionnaires conscient.es et capables de prendre leurs responsabilités.
Retour sur une manipulation
Pour en revenir à la reprise du communiqué policier, assumé par RP dans sa réponse: oui à
ce moment, le risque de division était très élevée entre d'un côté le «cortège de tête» et
de l'autre le mouvement syndical. Le mouvement contre la loi Travail peinait à décoller et
les manifestations restaient très faibles.
À la fois l'intersyndicale était bien trop silencieuse concernant la répression policière,
et en même temps, et c'est ce qu'oublie de rappeler RP, plusieurs communiqués syndicaux
étaient sortis pour dénoncer celle-ci. Philippe Martinez était certes présent à la
manifestation de flics du 18 mai, mais en même temps il refusait encore de dénoncer les
«casseurs» face aux journalistes et politiciens qui l'en pressait.
Sur la démarche adoptée dans les relations entre les syndicats et la police, nous
renvoyons ici au témoignage d'un syndicaliste qui a assisté aux différentes scènes dans un
article que nous avons relayé sur notre site, et au communiqué d'AL essayant d'éviter la
division.
Nous continuons d'affirmer encore une fois que retransmettre le communiqué de la
préfecture de façon acritique ressemble à retransmettre les communiqués du patronat sans
critique et cela contribue à la division dans un moment instable où la mobilisation n'en
avait pas besoin. Et nous voyons là l'incapacité même de vouloir construire un mouvement
de façon unitaire par la base. Aussi à trop focaliser son attention sur les bureaucraties
syndicales on révèle surtout une certaine inaptitude à mobiliser les travailleuses et les
travailleurs.
Qu'est-ce qu'un syndicat rouge, au juste?
Concernant l'accusation de vouloir construire des «syndicats rouges», c'est exactement
l'inverse que nous défendions dans l'article initial: «les syndicats doivent réaliser
l'unité de classe par-delà les appartenances politiques des uns ou des autres».
Non, être «syndicaliste révolutionnaire», cela ne signifie pas militer dans des syndicats
où toutes et tous les syndiqué.es sont révolutionnaires, mais bien au contraire défendre
une orientation anticapitaliste dans des syndicats de classe et de masse.
On désigne généralement par «syndicat rouge» un syndicat inféodé à une organisation
révolutionnaire, et dont le noyau dirigeant se réduit aux membres de cette organisation.
Il se caractérise généralement par ses maigres effectifs, par son révolutionnarisme
verbal, et par un calendrier d'action soumis aux impératifs de l'organisation. C'est
l'exact opposé du modèle prôné par les syndicalistes révolutionnaires.
Révolution permanente nous accuse donc de défendre un «syndicalisme rouge», bien qu'on
s'en défende, sur la seule foi d'une allégation glissée au détour d'une phrase, selon
laquelle des militant.es d'AL, auraient fait exclure des militants «réformistes» «dans
certaines sections de la fédération Solidaires» (??). Il est malhonnête de lancer une
telle accusation à la légère. Comment y répondre?
En ce qui nous concerne, nous continuerons donc de travailler à l'affirmation d'un
syndicalisme révolutionnaire contemporain en nous appuyant, non pas sur des
positionnements idéologiques, mais bien sur des pratiques, quotidiennes et inscrites dans
la durée, d'animation de luttes de masse et de structures syndicales.
Grégoire (AL Orléans), Martial (AL Saint-Denis), Théo (AL Orléans)
http://www.alternativelibertaire.org/?Reponse-a-Revolution-Permanente
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe http://lists.ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center