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(fr) France, Alternative Libertaire AL #231 - Anticarcéral: Quand la prison rend malade (en)
Date
Sat, 30 Nov 2013 11:26:49 +0200
Malgré une amélioration de la prise en charge médicale dans les prisons depuis une
vingtaine d'années, le milieu carcéral reste incapable d'apporter des solutions aux
problèmes médicaux et psychologiques des détenu-e-s... quand il ne les génère pas. ----
«Ils me bichonnent pour que je fasse ma peine en entier». Au fond de sa cellule, dans le
lit médicalisé qu'on lui a installé, Z.S. répond à sa manière à ma question: «Es-tu bien
soigné ?» Le transfert vers une maison de retraite médicalisée lui a été refusé par les
parties civiles, et il poursuit donc sa peine (perpétuité avec 27 ans incompressibles) en
luttant contre une « longue maladie » en récidive. Récidive, un mot qu'il connaît bien:
deuxième condamnation pour des faits similaires et une quinzaine d'années de détention au
compteur. Il apprécie la visite quotidienne de l'infirmière, pour les soins, le patch de
morphine, la conversation, le réconfort moral.
Il est vrai que depuis la création des Unités de consultations et de soins ambulatoires
(UCSA) en 1994, les établissements pénitentiaires bénéficient d'une qualité de soins
équivalente à ceux proposés à l'extérieur. De nombreux et nombreuses détenu-e-s ont ainsi
pu se faire dépister et soigner pour des pathologies sérieuses (hépatites, VIH, etc.). Le
bilan médical est donc positif, même si au dire de certaines et certains détenu-e-s, la
fréquence de passage des personnels soignants laisse un peu à désirer.
Plus de cent suicides par an
Mais que dire de toutes ces pathologies mentales, générées par la violence subie ou
pratiquée à l'extérieur et dans l'enceinte même des lieux de détention ? Toutes ces
humiliations à supporter, toutes ces agressions physiques perpétrées entre détenus d'abord
ou sur les surveillants ? Cette sexualité plus ou moins consentie pratiquée sans
protection ?
Une étude récente montre que 55 % des détenu-e-s entrent en détention avec des troubles
psy sérieux [1]. Les détenu-e-s décédés après une tentative de suicide sont nombreux. En
moyenne, un peu plus d'une centaine par an, soit six fois plus que dans la communauté «
libre ». Toujours suivant cette étude 30 % à 40 % des détenus souffriraient de problèmes
addictifs (alcool et psychotropes confondus). La majorité des personnes concernées entrant
en détention pour des faits liés à une maladie mentale ont-elles réellement une chance de
soigner ces pulsions destructrices dans un lieu initialement inventé pour « surveiller et
punir », comme l'écrivait Michel Foucault ?
Malgré le travail remarquable fait par des thérapeutes au sein des services
médico-psychologiques régionaux (SMPR), l'enfermement, le manque d'intimité, l'oisiveté,
l'impossibilité de se projeter dans un avenir cohérent et surtout la violence génèrent des
troubles psychiatriques et psychosomatiques chez les détenu-e-s. La prison rend malade.
Il y a quelques semaines, un jeune homme de 19 ans est mort à la prison de la Santé des
suites d'une chute accidentelle pendant la promenade, faute de soins appropriés. Triste
dénouement pour ce gamin. Et cette situation risque de se reproduire tant que le rapport
entre le médical/éducatif et le répressif ne sera pas inversé. Ce constat est récurrent et
reste la clé d'une autre prise en charge des comportements transgressifs dans notre société.
Quant à Z.S., il est mort des suites de sa longue maladie, accompagné jusqu'à la fin de
son infirmière et du médecin.
Pierre (AL Bigorre)
[1] D. Vasseur, médecin chef de la prison de la Santé, 2001.
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