A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists
**
News in all languages
Last 40 posts (Homepage)
Last two
weeks' posts
The last 100 posts, according
to language
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
The.Supplement
The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Greek_
中文 Chinese_
Castellano_
Català_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Français_
Italiano_
Polski_
Português_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe
First few lines of all posts of last 24 hours ||
of past 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013
Syndication Of A-Infos - including
RDF | How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups
{Info on A-Infos}
(fr) Organisation Communiste Libertarie (OCL) - Fin de la grève des travailleurs du nettoiement et des jardins publics de Madrid Une victoire en demi-teinte (en)
Date
Tue, 19 Nov 2013 15:20:38 +0200
Mise à jour ---- Au 12ème jour de grève, les travailleurs ont décidé majoritairement de
reprendre le travail. Ils ont obtenu ce qu'ils considéraient la revendication la plus
importante : le retrait du plan de licenciements de 1134 personnes, soit près de 20% des
effectifs. Victoire certes mais en demi-teinte. En contrepartie, ils ont concédé le
blocage conventionnel des salaires pendant 5 ans et des licenciements collectifs « à temps
partiel » (de 45 jours travaillés par an) qui entraineront des baisses de salaires et de
revenus réels jusqu'en 2017. ---- Au moment où se terminait le délai de la négociation de
l'ERE [la procédure de licenciement collectif], fixé à 17h ce vendredi 15 novembre, aucun
accord n'avait été trouvé entre les 3 entreprises de sous-traitance et les trois syndicats
(CCOO, UGT et CGT) habilités à négocier.
Les entreprises ne proposaient plus que 296 licenciements (au lieu de 1134), 45 jours de
chômage temporaire (technique) par an, des baisses de salaires moindres (5,9%), mais les
syndicats ont refusé de signer.
De son côté, la municipalité, qui avait fixé la proportion des services minimums à 40%
pour le balayage/nettoyage de la voirie et 25% pour le travail dans les jardins publics,
faisait savoir que moins de 70% de ce minimum était effectivement réalisé et qu'elle
allait mettre ses menaces à exécution : l'intervention de l'entreprise publique Tragsa
(qui dépend du ministère de l'Agriculture) en cas de poursuite de la grève.
Une entreprise publique et des intérimaires pour briser la grève
Dès 4 heures du matin, 200 travailleurs (90 salariés volontaires de Tragsa, et 110
embauchés pour l'occasion par l'intermédiaire d'une boîte d'intérim, la multinationale
Randstat) ont commencé à intervenir dans les rues de Madrid, escortés par un dispositif de
600 policiers, municipaux et nationaux, la moitié appartenant à des unités anti-émeutes.
Cette équipe doit être remplacée à 11 h. Dès la veille, le vendredi après-midi, l'ETT
Randstat publiait une offre d'embauche de 200 postes « pour nettoyer Madrid », payés 85
euros par jour, avec des horaires de 4 heures du matin à midi ou de 1 heure à 9 heures et
la possibilité de 2 heures extras. A 20 heures, les 200 embauches étaient réalisées.
Rappelons que cette entreprise publique de services et ingénierie environnementale, qui
est déjà intervenue pour briser une grève des éboueurs à Jerez de la Frontera (province de
Cadix) en novembre 2012 et à Séville en mars 2013, connait elle-même une procédure de
licenciements collectifs. Initialement prévus à 836 licenciements dans Tragsa et 803 dans
sa filiale Tragsatec, soit 1639 (environ 20% des effectifs), le volume des suppressions de
postes serait maintenant de 820.
Certains syndicats ont fait savoir qu'ils allaient porter plainte contre cette décision de
faire intervenir l'entreprise publique en plein conflit social.
Vers, 2 heures du matin, une soixantaine de grévistes qui s'étaient rassemblés dans le
quartier de Legazpi afin d'empêcher les jaunes de travailler, ont été contrôlés par la
police. Mais les jaunes ont pu intervenir sans que cela provoque des incidents. En 24
heures, selon la municipalité, 460 tonnes de détritus avaient été enlevés.
Deux négociations
Entretemps, à 18 h, commençait une nouvelle réunion de négociation, cette fois-ci sur le
renouvellement de la convention collective, qui expire le 30 novembre, entre l'association
patronale du secteur et les syndicats. Au milieu de la nuit, un pré-accord semblait se
dessiner. Il stipulerait le blocage des salaires pour la période 2013-2017 en échange du
maintien des effectifs, c'est-à-dire un engagement des patrons à ne licencier personne.
Par contre, les 350 postes supprimés au mois d'août ne sont pas récupérés. Et rien de
précis sur la baisse des rémunérations exigées par le patronat ainsi que les autres points
(primes non payées, jours de vacances...).
A ce stade, la principale concession des travailleurs est donc blocage des rémunérations
pendant 5 ans (2013-2017, la durée de la convention collective) en échange du maintien des
effectifs.
Avec ce pré-accord, en tout cas sur la Convention collective qui concerne les salaires, le
paiement de primes en retards et autres points sur les vacances et les remplacements en
cas d'absence, il s'agit de clore la négociation sur le conflit (qui concerne 3 des 4
entreprises sous-traitantes) c'est-à-dire le retrait de la procédure de licenciements. Ce
qui a fait l'objet d'une autre réunion, samedi, à partir de 11h.
L'accord syndicats-patronat pour mettre fin au conflit
L'autre discussion, celle concernant d'une part l'ERE et d'autre part les autres éléments
à l'origine du conflit.
Au terme d'une longue réunion qui s'est terminée le dimanche matin par un accord
patronat-syndicats (CCOO, UGT, CGT, CSIF et USO) annonçant la fin de la grève, il ressort
que :
les licenciements sont annulés en échange du blocage des salaires pendant 5 ans.
le principe de baisses de salaires est maintenu et elles se traduisent par des mesures de
chômage partiel de 45 jours par an, ce qui revient à une baisse du salaire annuel de 17,5%
environ, sans compensation (indemnité), cela pour une durée de 4 ans. Les salaires
nominaux ne sont pas touchés (ils n'augmenteront pas) mais la réalité du montant des
salaires versés est une baisse réelle.
Á cela s'ajoute des mesures d'incitation aux départs volontaires (avec des indemnités de
28 jours par années travaillée dans la limite de 22 mensualités), des congés volontaires
indemnisés partiellement (de 30 à 50% du salaire net pour des durées respectives de 5 et
10 ans), des pré-retraites volontaires, une plus grande flexibilité dans la pose des
vacances annuelles, le paiement des salaires et primes en retard qui correspondait à
environ 1000 euros par travailleur en moyenne.
Samedi dans l'après-midi, plus de mille personnes ont manifesté dans le quartier de
Vallecas derrière une banderole disant « Nos postes de travail ne se négocient pas, ils se
défendent », une initiative locale soutenue par une partie des syndicats. A la fin du
parcours, devant la mairie d'arrondissement, un feu de joie a été allumé, dans lequel a
été brulé un mannequin de la maire de Madrid ainsi que plusieurs vêtements de travail du
nettoiement et des parcs et jardins. Pendant ce temps, plusieurs centaines de grévistes se
rassemblaient autour du bâtiment de l'Inspection du Travail de Madrid où se déroulaient la
seconde négociation. Au milieu de la nuit, une centaine d'entre eux qui s'étaient invités
dans le bâtiment ont été expulsés par la police.
Vers la fin du conflit ?
Pour trois des syndicats présents à la négociation (CCOO, UGT et CGT) cet accord est une
victoire.
D'après le quotidien de gauche Público, le représentant de l'UGT, Roberto Tornamira, s'est
déclaré « satisfait que les licenciements ont été retiré de la table des négociations dès
la première heure du matin » de la séance de négociation. Le représentant des CCOO, Felix
Carrión, s'est félicité qu'il avait été possible de « renégocier ce qui [la veille] avait
été négocié » et que « pratiquement rien de la convention collective n'est touché ». Pour
sa part, Juan Carlos del Rio, le responsable de l'UGT, après avoir remercié « le soutien
des travailleurs et le soutien du peuple de Madrid », a insisté sur le fait que « les
licenciements et les baisses de salaire peuvent être évités ».
Pour le représentant de la CGT (anarcho-syndicaliste), Francisco Javier Palacios, cet
accord « doit servir pour que d'autres collectifs et d'autres travailleurs suivent la même
voie ». Et d'ajouter, « il n'y a pas de raison de se résigner, ni de supporter les baisses
de salaires, ni la réduction des droits, ni les réformes du travail, même s'ils nous les
imposent. Il faut lutter contre tout ça ». Selon lui, le succès des négociations avec les
entreprises concessionnaires est le résultat de « l'unité des travailleurs et des
syndicats » de ce secteur du nettoiement de la voirie et des espaces verts.
Cet accord entre les syndicats et les 3 entreprises de sous-traitance (FCC, OHL et Sacyr)
devait être ensuite ratifié par des assemblées de travailleurs.
La lecture de ce résultat insiste sur le retrait des licenciements (ce qui est vrai) et
l'annulation des baisses de salaires, ce qui est faux (sauf si l'on s'en tient aux aspects
formels et conventionnels) : le patronat a réussi à imposer une baisse des salaires réels
de l'ordre de 17,5% par la baisse de la durée du travail que permet les « ERE Temporal »
introduits et systématisés par la réforme du travail.
Lors de la seconde négociation, les représentants patronaux ont remis sur la table
l'exigence de pouvoir licencier entre 350 et 350 travailleurs selon la CGT (les 296 de la
proposition précédente), de compenser les autres licenciements annulés par des mesures
d'intensification du travail et la suppression des primes et certains avantages, ce qui en
a fait un point de fixation et de conflit et a permis aux patrons d'en faire un nouveau
chantage, un donnant-donnant sur l'acceptation de la baisse réelle des salaires par
l'intermédiaire de périodes de chômage non rémunéré.
Ces périodes de chômage partiel (ERE Temporal) sont certes indemnisées par l'Inem (le Pôle
emploi espagnol) à 70% du salaire brut (environ 50% du net), mais ces périodes entrainent
une baisse proportionnelle du nombre de jours de congés, du montant des primes annuelles
(de fin d'année par exemple) et du calcul du temps travaillé ouvrant droit à indemnisation.
Les assemblées se prononcent pour l'arrêt de la grève.
Quatre assemblées ont été convoquées à 16h30 pour approuver ou rejeter l'accord conclu
entre syndicats et les directions patronales des 3 entreprises de sous-traitance.
Majoritairement, les travailleurs ont approuvé l'accord et voté la fin de la grève. Ni la
participation ni les résultats des votes ne sont connus.
Aussitôt après, la maire de Madrid a fait savoir sa position. D'un côté, elle se félicite
que la grève a pris fin grâce au réformes du travail qu'a introduites le gouvernement du
PP, notamment l'introduction des licenciements collectifs temporaires qui permettent « de
diminuer le coût du travail, possibilité qui n'existait pas avant » en ajoutant qu'« il
n'y a pas eu de licenciements grâce à la flexibilisation de la réforme du travail du
gouvernement ». De l'autre, elle réclame une modification des lois qui réglementent le
droit de grève « pour mettre un frein aux dégâts que la grève a causé aux citoyens ». «
Les citoyens a-t-elle ajouté, ne peuvent plus être pris en otage dans un conflit comme
celui qui est maintenant terminé. Nous ne renoncerons pas à notre objectif de donner aux
habitants plus de services pour un moindre coût ». Sauf que sur ce point, le budget
municipal du nettoiement dont bénéficient les entreprises privées du BTP, a été presque
multiplié par 3 en 10 ans (de 65 à 161 millions d'euros), avant de baisser cette année.
Bilan provisoire
Le bilan de la grève est globalement de dire que les travailleurs ont remporté une
victoire sur ce qui leur semblait le plus important : le maintien des postes de travail et
le retrait des importantes baisses de salaires prévues ou agitées comme menace
supplémentaire. En face de quoi, les concessions sont principalement le blocage des
salaires nominaux jusqu'en 2017 et la réduction des salaires réels de 17,5% sur une base
annuelle par la flexibilisation (la suspension du contrat de travail de 45 jours
travaillés par an). Ce qui devrait équivaloir en fait une baisse de près de 9% des revenus
perçus annuellement car la moitié du manque à gagner sera pris en charge par le système
d'indemnisation du chômage. Mais, l'honneur est sauf : le salaire horaire et conventionnel
n'est pas touché.
L'autre concession de taille : la non-réadmission des 350 postes supprimés le 1er août,
revendication qui s'était d'ailleurs perdue dans les méandres des divers canaux syndicaux
entre les mois d'août et d'octobre et qui a proprement disparu des négociations.
La revendication de remunicipalisation des services de la ville sous-traités depuis les
années 1990 a été portée en marge du mouvement de grève et peu reprise, une grande partie
des syndicats ne voulant pas en entendre parler, de même qu'ils n'ont rien fait - sauf
trois petits syndicats madrilènes, Sindicato de Comisiones de Base (Cobas), Solidaridad
Obrera (SO) et Alternativa Sindical de Trabajadores (AST) - pour organiser ne serait-ce
que sur Madrid et la Communauté autonome, une mobilisation de leurs adhérents, sans même
parler d'une solidarité active et militante avec les grévistes.
Alors victoire ? Plutôt une victoire qu'une défaite, c'est clair. Mais une victoire en
demi-teinte, car contrairement à ce qui est écrit ici et là, il y a bien eu le maintien
des postes de travail contre une baisse des salaires par des « licenciements temporaires »
(correspondant à 9 semaines par an), une baisse de salaire et de revenu qui ne dit pas son
nom, mais bien réelle.
Les exigences patronales ont été défaites mais étaient-elles vraiment ce qui était
proclamé ? En menaçant de licencier 20% des effectifs, de baisser jusqu'à 42% des salaires
réellement perçus (dont la moitié au nominal), de menacer d'allonger la durée du travail
en échange de concessions sur les salaires et les postes, les entreprises ont joué
habilement. Elles ont placé tactiquement la barre très haut, afin d'obtenir le plus
possible dans un bras de fer devenu inévitable. Un conflit qui a pu aussi leur servir à
obtenir plus de la part de la mairie sur le thème : avec le montant des contrats que vous
nous allouez, en baisse cette année pour la première fois, pour la quantité de prestation
que vous voulez, voilà ce qui peut arriver.
De son côté, la mairie a pu exercer une pression énorme sur les grévistes : tout d'abord
en tentant d'imposer un service minimum (40% pour le nettoiement des rues et 25% pour
l'entretien des espaces verts). Puis, devant l'impossibilité de le réaliser, grâce à
l'action énergique des piquets de grève et de quelques sabotages, en faisant intervenir
sans frais une entreprise publique, qui elle-même a dû embaucher des intérimaires (des
chômeurs) devant le refus de ses propres salariés d'intervenir (sauf 90 volontaires), afin
officiellement de réaliser ce service minimum, en fait pour briser le grève le jour même
où se terminait le délai légal pour la négociation de la procédure de licenciement (ERE)
et où devait rapidement se conclure celle sur le renouvellement de la convention
collective (au 1er décembre).
Quant à savoir si les entreprises pourront remplir leurs obligations avec une quantité de
journées travaillées moindre, les projets de réorganiser les équipes, d'intensifier la
charge de travail et de supprimer certaines équipes de nettoyage et de ramassages (fins de
semaines, jours fériés) devraient leur permettre d'y parvenir sans trop de problème. Sauf
si la résistance des travailleurs et des habitants s'en mêle.
Le 18 novembre 2013
1ère partie : article du 14 novembre 2013
Grève illimitée des travailleurs du nettoiement et des jardins publics de Madrid
Au 10ème jour
La grève a débuté le 5 novembre. Elle est massive, suivie par plus de 6000 balayeurs et
jardiniers. Elle vise à faire annuler les licenciements de 20% des effectifs et des
baisses de salaires de 40% pour ceux qui resteraient. C'est une grève de plusieurs
entreprises de sous-traitance.
http://ainfos.ca/fr/ainfos10583.html
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe http://ainfos.ca/cgi-bin/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center