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(fr) Alternative Libertaire AL #231 - CGT : Une gauche syndicale à construire (en)
Date
Wed, 06 Nov 2013 13:42:11 +0200
Depuis des années, on annonce la mue réformiste de la CGT, sensible dans l'orientation
confédérale majoritaire. Pourtant, une majorité de syndicalistes CGT conserve des
pratiques combatives. État des lieux des oppositions anticapitalistes au sein de la CGT.
-- Le 50e congrès confédéral de la CGT de mars 2013 [1] a été marqué de façon générale
par la poursuite des orientations des précédents congrès: celles d'un syndicalisme de
propositions et de négociations, mâtiné de quelques grandes journées de grèves et
manifestations en soutien à une stratégie syndicale fondée sur le dialogue social - entre
«partenaires sociaux» responsables sous l'égide d'un État protecteur. Ce constat est en
partie vrai si on ne prête attention qu'aux déclarations de ses dirigeants les plus
médiatisés et aux textes de congrès.
En effet, les concepts de «syndicalisme rassemblé», «démocratie sociale», «syndicalisme
d'adhérents», «syndicalisme de propositions et de négociations»... sont conçus et mis en
oeuvre sur le terrain d'une toute autre manière par nombre de syndicalistes CGT. Et pour
cause, une forte minorité, toutes sensibilités confondues, de la base au sommet, en ont
une approche différente, marquée par le primat du rapport de forces.
Entre réformisme et radicalité
Le problème majeur, qui s'est encore vérifié au congrès de mars 2013, c'est l'incapacité à
construire une orientation cohérente et alternative à celle des textes préparatoires. On
peut le vérifier dans les contradictions des textes définitifs votés à l'issue du congrès.
Il marque pourtant des avancées sur de nombreux points. Par exemple quand la CGT entend
ouvrir le débat sur l'appropriation sociale et donc la légitimité de la propriété privée.
Mais on peut lire en même temps dans les repères revendicatifs que la CGT se bat pour que
les entreprises soutiennent par les différents dispositifs d'épargne salariale des fonds
régionaux pour promouvoir l'emploi durable. On oscille entre une approche timidement
anticapitaliste et une approche de régulation de l'économie de marché.
Pourtant, de nombreux amendements plus «lutte de classes» remontent toujours dans les
congrès. Les tonnerres d'applaudissements pour saluer les interventions les plus dures à
l'encontre du gouvernement PS/EELV et du Medef y attestent d'une demande de radicalité de
la part des syndicats. Comment expliquer ce décalage avec les interventions beaucoup plus
mesurées des principaux membres de la direction confédérale? Comment expliquer que lors
des CCN [2] la majeure partie des secrétaires d'Unions départementales s'en tiennent à
une mise en oeuvre de la compréhension réformiste des orientations de congrès portées par
la majeure partie de la direction confédérale?
Lever les obstacles à l'unité
Il y a plusieurs obstacles à l'expression d'une alternative anticapitaliste dans la CGT :
beaucoup de militants et militantes, quels que soient leurs niveaux de responsabilités,
rechignent à mener la bagarre de manière collective, ne voulant pas être perçu-e-s comme
fractionnistes. Pourtant, n'est-ce pas une sorte de fraction réformiste qui est aux
manettes de la plupart des postes clés de l'organisation confédérale? Il y a là un
véritable problème d'expression collective et de démocratie syndicale.
L'autre obstacle, qui en est la cause et la conséquence, c'est le refus de nuire à
l'organisation: si la CGT se déchire en interne, cela ne peut que l'affaiblir face au
patronat et aux autres syndicats. Certes, cela peut l'affaiblir pour un temps mais le fait
de laisser la CGT dans les eaux boueuses du réformisme, c'est l'affaiblir définitivement.
Dernier obstacle de taille: la diversité, la dispersion et le sectarisme des militants et
militantes qui affichent clairement leur opposition à l'orientation actuelle. Ces trois
facteurs jouent à plein comme repoussoir pour une majorité de syndicalistes CGT préférant
gauchir quelque peu les orientations authentiquement réformistes.
Il est indispensable que les courants anticapitalistes se fédèrent sur des bases communes
larges et ouvertes, en laissant de côté leurs différents idéologiques souvent liés à des
histoires et parcours militants différents (du PCF, des «trotskistes», des syndicalistes
révolutionnaires, des «maoïstes», des libertaires...): il nous faut être capable de se
comprendre par-delà les différences de vocabulaire qui se traduisent souvent par des
discussions et oppositions stériles alors qu'on veut dire la même chose.
Ce qui doit interpeler les diverses minorités organisées, c'est leur capacité à parler
d'une même voix avec un langage et des références comprises par tous et toutes les
syndiqué-e-s CGT. Cela peut passer par une revue syndicale, par un site internet, par des
rencontres régionales et nationales, etc. Cette question n'est pas anodine et purement
technique car elle rejoint les problèmes de démocratie syndicale.
Construire une gauche syndicale majoritaire
Mais cette unité des syndicalistes anticapitalistes affichés ne peut se limiter à être un
rassemblement contre la direction confédérale. Elle n'aura de sens que dans la volonté de
construire dans les luttes et dans la CGT une alternative d'orientations et de pratiques
pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses. Car la majeure partie des syndicalistes
CGT qui mènent la lutte de classe au quotidien ne font pas partie des minorités organisées
[3], ne les connaissent souvent pas ou les regardent avec méfiance.
Or, si beaucoup de cégétistes sont arrimé-e-s aux conceptions réformistes classiques
reflétant la division sociale-démocrate entre parti qui fait les réformes de structure et
syndicat qui revendique à la marge, une très grande majorité de syndiqué-e-s se battent le
dos au mur sans aucune perspective d'ensemble à leurs multiples combats. C'est sur ce vide
idéologique que le réformisme gagne aussi. C'est par l'affirmation d'une alternative au
capitalisme qu'une majorité est potentiellement gagnable au vu des contradictions de la
période (crise économique, politique et écologique) et des évolutions positives, quoique
fragiles, de la CGT (autonomie à l'égard des partis politiques, luttes sociétales
intégrées à la réflexion d'ensemble, unité syndicale).
Ermon (AL Lorient)
[1] Voir « Un congrès inachevé » dans AL n°228 de mai 2013et sur le blog
communisteslibertairescgt.over-blog.net
[2] Comité confédéral national. Il réunit les secrétaires d'UD et de fédérations. C'est le
«parlement» de la CGT entre deux congrès. Il définit notamment les repères revendicatifs.
[3] Front Syndical de Classe, Comités Syndicalistes Révolutionnaires, Continuer la Cgt, Où
va la CGT?, Communistes libertaires CGT aujourd'hui. Comité pour une CGT lutte de classe
hier, sous la houlette du métallurgiste Jean-Pierre Delannoy dont la candidature au poste
de secrétaire général de la CGT au 49ème congrès avait cristallisé les oppositions
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